30 Reviews en 30 jours – le Oklahoma City Thunder : du tanking à la cinquième place à l’Ouest, on s’était pas beaucoup trompés finalement

Le 07 avr. 2020 à 16:21 par Benoît Carlier

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Alors qu’on ne sait pas aujourd’hui à quelle sauce la NBA sera mangée en ce qui concerne la saison 2019-20, TrashTalk prend les devants et fait le point sur une régulière qui pourrait bien avoir rendu son tablier. Franchise par franchise, c’est parti pour un bilan complet de ce qu’il ne fallait pas rater du 20 octobre au 10 mars, parce que c’est bien beau mais ici on a décidé de ne pas se laisser abattre. Ce que l’on annonçait, ce que ça a finalement donné, qui a assuré, qui a chié, quoi de prévu pour demain, une belle tripotée de questions et déjà pas mal de réponses pour patienter tranquillement avant… les Playoffs ? Allez, let’s go, parce que la NBA ne s’arrête jamais vraiment.

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Ce qu’on avait annoncé

Entre 20 et 35 wins, soit une reconstruction totale dans l’Oklahoma après les départs simultanés de Russell Westbrook et Paul George l’été dernier. Le groupe semblait très jeune avec un Chris Paul comme babysitter qui devait vite être échangé ailleurs dès que quelqu’un accepterait de prendre en charge son gros contrat tandis que Sam Presti envoyait ses scouts aux quatre coins du monde pour ne pas se tromper avec son futur first pick de Draft ou presque. En gros, une faille spatio-temporelle avait permis à ce roster de ce former mais sa durée de vie était très limitée dans le temps et son seul but devait être de tanker pour préparer des jours meilleurs.

Le bilan

40 victoires et 24 défaites avant que la NBA ne se fige, l’esprit bien loin de la Draft puisque le Thunder préparait les Playoffs avec même la possibilité d’encore chiper l’avantage du terrain au premier tour avant la fin de la régulière. MEA CULPA, en majuscules, parce qu’on s’est vraiment trompés sur cette équipe qui a surpris tout le monde en allant chercher un meilleur bilan que la saison précédente en termes de pourcentage de wins. Les troupes de Billy Donovan sont au même niveau que les Rockets qui leur ont volé un MVP pour l’associer avec un autre ancien de la maison et le coach ne doit pas essayer de convaincre ses proprios de ne pas le virer mais il fait plutôt partie des favoris pour le titre de Coach of the Year. Le collectif tourne si bien et l’équipe est tellement bien construite que Sam Presti n’a pas voulu y toucher avant la trade deadline, histoire de voir jusqu’où tout ce joli petit monde pouvait réussir à aller comme ça.

OKC a sa propre identité, son style de jeu et ses spécificités avec trois petits qui donnent le tournis aux défenses adverses. En même temps, il fallait se lever de bonne heure pour annoncer que le trio formé par CiPiFruit, SGA et Luguentz Dort allait marcher sur la concurrence comme il l’a fait depuis le début de l’année. A l’intérieur, Steven Adams est toujours aussi sérieux et dévoué tandis que Danilo Gallinari retrouve une seconde jeunesse à la Chesapeake Arena. Sans oublier Dennis Schröder qui s’est accroché à son rôle de joker de luxe en sortie de banc et qui pourrait bien s’offrir la petite statuette tant convoité par les meilleurs remplaçants du circuit. Mais il faut rendre à César ce qui appartient à César, avec ses 40 plaques annuelles on a peut-être jugé un peu trop vite Cliff Paul à cause de son contrat. Sauf que en quelques mois, le Point God a déjà transmis son expérience, son vice et sa rage de vaincre aux plus jeunes de la bande en plus de nous offrir des money time irréprochables. Aucune équipe n’a plus renversé la situation d’un match dans le quatrième quart-temps que le Thunder cette saison. Ils s’accrochent jusqu’au bout et sont déjà allés faire de nombreux coups comme à Boston très récemment, de quoi lorgner sur la quatrième place du Jazz et même la troisième place du podium détenue par les Nuggets. On écrira 100 fois, “Je ne dois pas sous-estimer le Thunder” avant d’aller nous coucher ce soir, c’est promis. De toute façon avec le confinement, on n’a que ça à faire.

L’événement marquant

On savait que Shai Gilgeous-Alexander avait quelque chose de spécial et que les cours privés donnés par CP3 allaient lui permettre de doubler sa courbe de progression prévisionnelle. Mais de là à taper un 20-20-10 dès sa deuxième saison NBA, on n’était clairement pas prêts. Le gamin risque de se souvenir de son premier triple-double pendant un moment vu la violence des chiffres et tout cela s’est évidemment passé dans une victoire face aux Wolves. Quand on rejoint le Shaq dans le cadre d’une stat aussi folle, on sait que le talent est indéniable. Et dire que le Canadien n’a que 21 ans… OKC n’a pas mis longtemps à trouver sa nouvelle pépite, et elle sait aussi envoyer des triple-doubles quand il faut.

Les petits nouveaux

Darius Bazley a encore beaucoup de choses à apprendre et on sent qu’il n’a pas beaucoup joué en 2018-19. Du coup, le crack de l’Ohio s’est fait voler la vedette par un autre rookie pour le moins inattendu cette saison. Mesdames et messieurs, applaudissez bien fort Luguentz Dort. On ne sait pas trop comment prononcer ou écrire son prénom mais le gonze est francophone car il a grandi à Montréal et il est surtout un titulaire indiscutable dans son équipe depuis le mois de février. Pas de blague, vous pouvez vérifier mais ça jouait encore à l’époque. Le two-way contract et non-drafté en 2019 est passé par toutes les étapes pour finalement devenir l’un des darons de l’effectif… à 20 piges. Loué pour son impact immédiat dans l’équipe et ses qualités physiques hallucinantes bien pratiques notamment en défense, le Canadien est la dernière trouvaille du Thunder qui n’avait visiblement pas besoin de first pick à la prochaine Draft pour découvrir des talents. Finalement, OKC a bien fait de ne pas tanker…

L’image de la saison

C’est l’un de ses petits chefs d’oeuvre de la saison, Chris Paul s’est amusé un peu avec les Bulls en sonnant la révolte pour le Thunder lorsque le tableau d’affichage indiquait -26 pour les locaux. Le temps de planter deux, trois banderilles de loin et voilà déjà OKC au contact. Le CP3 version 2019-20 est clutch et tellement plaisant à voir jouer, on en redemande !

La suite des événements

Qui sait ce que nous prépare Sam Presti désormais. Alors que nous nous attendions à ce qu’il envoie tout valser au milieu de la saison, le boss a aimé ce qu’il a vu et était curieux de voir quel était le plafond de son groupe s’il restait en l’état. Avec ses nombreux tours de draft et de jolis assets, il pourrait quand même tenter d’entourer SGA avec une autre star en devenir pour construire l’ossature de son équipe de demain. Avec tout ça on aurait presque oublié Andre Roberson qui n’a même pas été prévenu que la saison avait été suspendue puisqu’il n’est pas apparu sur un terrain depuis deux ans. En tout cas, le Thunder semble avoir entamé sa reconstruction à partir de l’étape 3 ou 4 sans oublier de passer par la case départ pour toucher ses 20 000 francs. Dans le jargon, on appelle ça un coup de maître.

  • Si la saison régulière reprenait : le Top 3 de l’Ouest est à portée de main, on avait vraiment tout juste dans notre preview de début de saison…
  • Si les Playoffs commençaient “demain” : un premier tour contre le Jazz qui semble assez ouvert avant de potentiellement croiser le King et tous ses lieutenants. Mais même à 0-3 et -15 dans le dernier quart-temps du Game 4, on sait qu’il ne faut jamais les enterrer alors on attendra calmement le buzzer final avant de juger.

Pas besoin de creuser très longtemps pour trouver la bonne surprise de la saison en NBA. Le Thunder a crossé tout le monde à commencer par nous. Non seulement OKC a gagné des matchs, mais ils en ont gagné beaucoup et avec style. De quoi faire ronronner toute une fan base qui ne s’attendait pas elle-même à se trouver aussi haut pour la première saison de l’ère post-Westbrook.