Le Top 30 des plus grandes bouches en NBA : Kevin Garnett (#1) !

Le 01 sept. 2014 à 17:14 par Bastien Fontanieu

Trente jours, trente bouches, trente perles ! Pendant tout le mois d’Août, retrouvez le classement des plus grandes gueules de la NBA et leurs créations tout au long de leur carrière. Un festival qui se basera sur la crédibilité des joueurs et permettra de décerner le trophée de meilleur parleur le 1er Septembre. Dernière étape glorieuse aujourd’hui, puisque c’est Kevin Garnett qui termine seul en haut des marches !

Il fallait qu’on termine ainsi. Non pas par obligation, mais plutôt comme un symbole avant ce qui pourrait être sa dernière saison. Kobe, Joakim ou Pierce, premiers ? Possible, acceptable même, mais tellement difficile de mettre qui que ce soit au-dessus de KG, la légende des trashtalkers, invité éternel à notre table, pour des siècles des siècles. On entre dans la sphère religieuse aujourd’hui, car le grand Garnett n’est pas seulement un des 10 meilleurs parleurs actuels, il peut très bien défendre sa place parmi les 10 plus grandes gueules de tous les temps. Oui, Kevin est bien une légende vivante dans la parlote. Oui, il n’a gagné qu’un seul titre et s’est souvent montré froussard devant la baston, mettant automatiquement ses bras en l’air pour se cacher derrière les arbitres et mieux énerver ses adversaires. Mais qui a gagné autant de respect, d’admiration et créé autant de peur comme de frustration que Garnett sur ces 20 dernières saisons ? Face à cette question, seul Kobe est en marge de répondre aux côtés du géant. Seulement, ce qui différencie le second du premier, c’est bien cette capacité à être dans la mentalité d’un grand parleur au quotidien, de la première seconde à laquelle vous vous réveillez à la dernière de la journée. Et si les fans du Mamba chercherons à nous convaincre jusqu’à demain, le duel est hélas déjà perdu d’avance : KG est probablement ce qui se fait de plus politiquement incorrect et borderline avec Charles Barkley et Gary Payton depuis plus de 30 ans. C’est assez simple, la NBA ne peut tout simplement pas mettre de micro à son maillot tellement les insultes, menaces et autres joyeusetés sortent de sa bouche sur le terrain. Un match de basket pour Kevin, ce n’est pas simplement quelques athlètes qui se rencontrent et tentent de remporter la partie, c’est une putain de guerre. Je dois te battre, te ridiculiser, te démoraliser, te faire pleurer, et l’emporter par tous les moyens. S’il faut que j’en vienne à mettre des coups de putes alors qu’on se connait depuis un bail, je le ferai. S’il faut aller contrer un tir en haut du plexi alors que plus personne ne joue, je le ferai. Un avantage psychologique qui se gagne avant, pendant et après le match, que ce soit avec ses adversaires comme ses propres coéquipiers. Oui, Garnett fait même chialer ses alliés, s’ils ne sont pas assez forts psychologiquement, pas assez préparés pour affronter ce monstre de compétitivité, d’intensité et d’originalité à l’oral.

Game 7, les gars. On y est, c’est maintenant. Je suis posé à la maison, et je prends mes recharges. J’ai mis ce qu’il faut dans mes Uzis, je prends quelques M-16s, des 9 millimètres, un ou deux flingues avec des silencieux bien vissés, bref je recharge le tout quoi. J’ai aussi pris quelques grenades, des lance-missiles, avec tout ce qu’il faut mettre dedans… Je suis prêt pour la guerre.” PlayOffs 2004…

Du coup, quand on se retrouve avec un client qui ne regarde pas les règles et préfère les brûler plutôt que les respecter, les affaires peuvent aller très loin. Ce fût le cas notamment avec Charlie Villanueva il y a quelques années, lui qui aurait été traité de cancéreux par KG alors que le bonhomme souffre d’alopecia universalis (perte totale de pilosité) : c’est peut-être là un des seuls défauts qu’on peut pointer du doigt en sa direction, quand on sait que la charte universelle des grands parleurs contient des lois bien précises sur les sujets à évoquer et à éviter. Que faire quand le Big Ticket s’en prend à la femme de Carmelo Anthony, lui susurrant qu’elle a un goût de céréales au petit déjeuner ? Chacun son avis, mais Garnett continue sa danse. Sur la pointe des pieds, entre le permis et l’interdit, entre l’arrogance publique et le cache-cache puéril. Cette attitude, Kevin la cultive du matin au soir, sans s’arrêter ni écouter ce que les autres disent. Avant chaque rencontre, ses rituels sont devenus des classiques, lui qui s’explose le pectoral gauche après avoir tapé sa tête contre la structure du panier et donné deux trois regards qui en disent long à ses adversaires. Le public adore, vient même en avance pour voir le show avoir lieu. Même sur le chemin qui le mène à la salle, on voit bien Garnett klaxonner comme un porc en crachant comme un chien enragé, tout ça parce que le feu vient de passer au vert. Après le match, du couloir à la douche en passant par les interviews face aux médias, le personnage reste le même. Des fois plus réservé certes, mais toujours aussi franc, honnête, un régal pour les unes de magazines, fournisseur officiel de punchlines en tout genre depuis 1995. Alors une fois qu’on entre sur le parquet… La bête est lâchée. Toujours prêt à s’embrouiller, à chercher ce qui va vous sortir du match, à jouer des coudes, sans se faire prendre par la patrouille. Les arbitres ? Ce sont des proches, des potes, il s’en fout toujours autant mais veut rester discret jusqu’au bout. Ce qui a le don de marcher puisque depuis bientôt 20 ans, Garnett place les écrans les plus illégaux de la planète. Aux limites du foot américain, Kevin n’hésite pas à tamponner ses adversaires et à avancer ensuite comme si de rien n’était.

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(Source : SportsOfBoston)

On en vient alors à l’outil le plus important de ce classement, la bouche, cette gueule qu’on pourrait limite confondre avec celle d’un grizzly tellement la haine habite ses postillons. Un volume qui pourrait défier celui de Carlos Boozer, des réactions sensationnelles sur certaines séquences, comme si KG devenait possédé par une force surnaturelle. En fait, c’est assez con à dire, mais s’il y avait une définition pour orgasme basketballistique et qu’il fallait illustrer le tout en images, on prendrait automatiquement le spectacle offert par Garnett tous les soirs. Vous connaissez beaucoup de mecs qui s’embrouillent avec leurs coéquipiers quand un mec de leur propre équipe postérise un adversaire ? Il n’y en a qu’un seul pour agir ainsi. Il n’y en a qu’un seul pour faire du mot ‘barfight‘ une institution internationale. Il n’y en a qu’un seul pour célébrer son titre à gorge déployée, entre les larmes de bonheur et de douleur, après tant d’années passées à galérer, dans le froid du Minnesota. Il n’y en a qu’un pour embrasser la balle quand il la sauve, et utiliser l’eau autrement que pour la boire. Cette passion, cet abandon pour le sport, c’est tout ça qui fait que Garnett est aujourd’hui tout en haut de la pyramide. Car en plus de ses envolées lyriques de qualité, que ce soit sur le terrain comme en dehors, avec ses coéquipiers ou ses adversaires, personne ne peut montrer un amour plus évident pour le sport qu’on chérit tous. Et avant de célébrer la 19ème et probable dernière saison d’un des meilleurs ailiers-forts de l’histoire, lui faire un des plus beaux cadeaux en lui offrant notre première place était la moindre des choses. Merci pour tout KG, en espérant que la relève soit assurée après ton départ.

Au final, la note qui lui est attribuée prend en compte sa réputation légendaire, son palmarès long comme les bras de Giannis, son intensité quotidienne, sa passion pour le sport, sa régularité dans l’interdit et la joute verbale, son statut d’ex-idole auprès de Joakim Noah, mais aussi sa tendance à reculer devant la baston. Crédibilité : 99%.

Rappel : ce classement ne représente pas l’avis de toute la rédaction, ni celui de Gary Payton, Président du Syndicat TrashTalk. Il ne concerne que les joueurs qui évolueront en NBA la saison prochaine.

#30 : Mario Chalmers (ici)

#29 : Draymond Green (ici)

#28 : Brandon Jennings (ici)

#27 : Tyson Chandler (ici)

#26 : John Wall (ici)

#25 : Carlos Boozer (ici)

#24 : Carmelo Anthony (ici)

#23 : Serge Ibaka (ici)

#22 : Rajon Rondo (ici)

#21 : Dwyane Wade (ici)

#20 : James Harden (ici)

#19 : J.R. Smith (ici)

#18 : Isaiah Thomas (ici)

#17 : David West (ici)

#16 : DeMarcus Cousins (ici)

#15 : Zach Randolph (ici)

#14 : LeBron James (ici)

#13 : Patrick Beverley (ici)

#12 : Taj Gibson (ici)

#11 : Chris Paul (ici)

#10 : Andrew Bogut (ici)

#9 : Matt Barnes (ici)

#8 : Lance Stephenson (ici)

#7 : Russell Westbrook (ici)

#6 : Nate Robinson (ici)

#5 : Damian Lillard (ici)

#4 : Paul Pierce (ici)

#3 : Kobe Bryant (ici)

#2 : Joakim Noah (ici)

Source image : ESPN


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