Le Wells Fargo Center : témoin privilégié du premier tir à 3-points de Ben Simmons
A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction la Pennsylvanie et plus particulièrement Philadelphie, pour une visite guidée du Wells Fargo Center qui accueille les Sixers depuis 1996.
La fiche
- Nom actuel : Wells Fargo Center
- Ancien nom : CoreStates Center, First Union Center, Wachovia Center
- Adresse : 3601 South Broad Street
- Ville : Philadelphie, Pennsylvanie
- Date d’ouverture : 13 août 1996
- Affluence maximum : 20 478 personnes
- Propriétaire : Comcast Spectator
- Surnoms : The Broadstreet Arena, The Center
- Prédécesseur : Spectrum
Histoire
Philadelphie est une ville portée sur le sport. Car en plus du Wells Fargo Center qui accueille les Wings de la National Lacrosse League, les Flyers de la NHL, les Souls de la ligue de football américain en salle ainsi que les 76ers, on retrouve aussi dans le South Philadelphia Sports Complex le Lincoln Financial Field, l’arène des Eagles (NFL) et enfin le Citizens Bank Park des Phillies (MLB). Autrement dit, difficile de trouver de la tranquillité dans la zone, surtout le week-end. Avec un premier coup de Norvel pelle en 1994, le CoreStates Center ouvre ses portes en 1996 lors du premier match de saison régulière des Sixers perdu contre les Bucks 111-103. Avec les 210 millions de dollars investis dans la construction, l’arena peut recevoir grosso modo entre 20 000 et 21 500 personnes selon les événements, des sièges qui ont vite retrouvés preneurs une fois la fin du tanking assumé des Sixers qui évoluaient à guichets fermés tous les soirs entre 2018 et 2020. En moyenne, il fallait dépenser 73 dollars pour s’offrir une place pendant la saison 2019-20, ou entre 163 et 340 dollars pour jouer les boss du game dans les loges. Eh oui, ça a un coup de voir Shake Milton, Alec Burks et Glen Robinson III en action.
Après s’être nommé CoreStates Center, First Union Center ou encore Wachovia Center, le stade semble enfin avoir trouvé son identité avec son naming actuel Wells Fargo Center qui court jusqu’en 2023. Concernant les rénovations de l’enceinte, le projet “Transformation 2020” débutant en 2017 a permis à la salle de s’offrir un léger lifting. Au programme ? Entre 250 et 300 millions de dollars injectés pour créer une salle de rage au début de saison 2019. Mais qu’est ce que c’est donc que ça ? Une salle permettant de se défouler sur des télés, des assiettes et autre punching balls à l’aide d’une batte de baseball ou d’un club de golf. Avec ça, tu peux la jouer comme Negan en martyrisant ce que tu veux à cause de ce foutu Ben Simmons incapable d’inscrire deux lancers-francs d’affilée.
En plus de cette nouveauté, un écran 4K d’une surface de 613 m² fut inséré en tant que jumbotron dans la maison des Sixers pour aider les arbitres en cas de litige. Enfin, les travées ont également été remasterisées afin de proposer la meilleure expérience possible au consommateur. Avec ceci, le Wells Fargo Center peut désormais recevoir de nouveaux événements dignes de ce nom tels que les bons Royals Rumbles des familles en 2015 mais aussi les X-Games et le All-Star Game en 2002. Le Wells Fargo restera également l’endroit où LeBron James dépassa son ami Kobe Bryant au classement des marqueurs les plus prolifiques all-time ainsi que le témoin privilégié du coup de chaud d’Allen Iverson contre Orlando ponctué par 60 points et du premier tir primé en carrière de Ben Simmons le 20 novembre 2019 pour la réception des Knicks. Pour compléter les records de la salle pour les locaux, The Answer est accompagné d’Andre Miller à la passe avec 18 caviars contre les Bulls en 2008 tandis que Joel Embiid, Lavoy Allen et Dikembe Mutombo se partagent le premier rang pour les rebonds avec 22 prises chacun.
Meilleur souvenir au Wells Fargo Center
La campagne de Playoffs d’Allen Iverson en 2001 reste à ce jour le meilleur moment vécu au Wells Fargo Center. Si le premier tour reste une série parmi d’autres remportée 3-1 par les coéquipiers de La Réponse, ce dernier nous sort quand même une masterclass dans son jardin à l’occasion du Game 2 en compilant 45 points, 9 passes plus 2 interceptions, le tout en 46 minutes. En demi-finale, les Dinos d’un certain Vince Carter se dressent sur son chemin. En ayant perdu une nouvelle fois la première manche à la maison, AI3 va se venger au round suivant en tapant les 54 points lors de la victoire 97-92. Oui, vous avez bien lu, monsieur a inscrit plus de la moitié des points de son équipe ce soir-là. Au Game 5, le lutin remet ça en offrant une nouvelle mixtape offensive à son public ponctuée avec 52 unités. Allen est au sommet de son art et permet à son équipe de remporter ce fameux match décisif conclu par ce shoot un poil long de Vince Carter qui envoie Philly en finale de Conférence retrouver leur dauphin au classement de la saison régulière, les Bucks de Ray Allen.
L’ancien de Georgetown repart de plus belle en remportant le Game 1 d’une série à couteaux tirés. 1-0 Sixers, 1-1, 2-1 Bucks, 2-2, 3-2 Philly, 3-3 et arrive la manche décisive au First Union Center. Les Game 7 sont réservés aux plus grands de ce sport, c’est dans ces matchs couperets qu’on voit les superstars passer au rang de légende. Ainsi, The Answer montrera durant la partie qu’il fait bien partie des meilleurs attaquants de la Ligue. Lors de cette victoire 108-91, le MVP de la saison scora 44 points avec des pourcentages corrects (17/33 au tir, 4/6 de loin, 6/7 aux lancers-francs), donna 7 passes, prit 6 rebonds et vola 2 ballons en 44 minutes de temps de jeu. Auteur d’une nouvelle performance de mammouth, le numéro 3 a offert ce soir-là, ce qui est à ce jour, la dernière Finale NBA aux fans du Wells Fargo Center. Même si les Lakers mettront fin aux rêves de bague de Philadelphie, Allen Iverson clôture une campagne de post-saison exceptionnelle dont il fut le scoreur le plus prolifique avec 723 points (32,9 de moyenne), disputant en moyenne 46,2 minutes de ses 22 rencontres pendant lesquelles il a shooté à 30 reprises par match. James Harden sait maintenant quoi faire pour emmener ses Rockets en Finales NBA.
Relive the EPIC 2001 Eastern Conference Semifinals duel between Allen Iverson & Vince Carter!
Iverson led the @sixers to advance in seven games with 33.7 PPG/4.4 RPG/6.9 APG, while Vince Carter averaged 30.4 PPG/6 RPG/5.6 APG for the @Raptors.
TONIGHT: PHI@TOR, 8pm/et, ESPN pic.twitter.com/66q4HyLrqU
— NBA History (@NBAHistory) December 5, 2018
Pire souvenir au Wells Fargo Center
L’équipe de Brett Brown n’a pas vécu que des jours heureux. L’opération tanking assumée à l’époque par Sam Hinkie et baptisée The Process a conduit les fans à subir pas moins de 199 défaites en 246 matchs de la saison 2013-14 à l’exercice 2015-16, soit un pourcentage de 80% de L. D’ailleurs, pendant ce dernier, la ville de l’amour fraternel a touché le fin fond de la cuvette des chiottes. Avec une Dream Team composée d’un cinq majeur Isaiah Canaan – Tony Wroten – Robert Covington – Nerlens Noel – Jahlil Okafor, les Sixers ne vont goûter à la victoire qu’une dizaine de fois seulement. “Grâce” à leur terrible bilan final de dix victoires pour 72 défaites, Philly se place à la troisième place non pas à la Draft mais au classement des pires bilans jamais effectués dans l’histoire de la NBA. Seule la franchise de Charlotte a réalisé une pire saison en 2012 alors que Philadelphie occupe déjà la deuxième place de ce classement honorifique. Durant cette mixtape de la nullité, seuls les 14 991 supporters les plus courageux se rendaient sur les lieux du crime au Wells Fargo Center pour voir les matchs. Avec ce faible taux de remplissage, la salle occupait le troisième rang des arenas les moins remplies.
Palmarès au Wells Fargo Center
- Champions de Conférence (2001)
- Champions de Division (2001, 2021)
- Meilleur bilan : 56-26 (2001)
- Pire bilan : 10-72 (2016)
Maillots retirés au plafond du Wells Fargo Center
- #2 : Moses Malone, le 8 février 2019
- #3 : Allen Iverson, le 1er mars 2014
- #4 : Dolph Schayes, le 12 mars 2016
- #6 : Julius Erving, le 18 avril 1988
- #10 : Maurice Cheeks, le 6 février 1995
- #13 : Wilt Chamberlain, le 18 mars 1991
- #15 : Hal Greer, le 19 novembre 1976
- #24 : Bobby Jones, le 7 novembre 1986
- #32 : Billy Cunningham, le 17 décembre 1976
- #34 : Charles Barkley, le 30 mars 2001
- Dave Zinkoff (ancien speaker des Sixers), le 25 mars 1986
Et maintenant ?
Avec une fin de naming en 2023, le Wells Fargo Center doit se préparer à potentiellement encore changer de blaze. Mais le nom de la banque sera à jamais associé à cette longue période du Process, en attendant de savoir si elle sera également attachée à l’obtention d’un titre d’ici là.
Julius Erving attend toujours ses dignes héritiers, The Process met du temps à s’acheminer et c’est toute la Sixers Nation qui commence à s’impatienter.
Source image : YouTube/Wells Fargo Center