Brooklyn Nets, le bilan 2023-24 : est-il possible de faire plus déprimant ?
Le 28 mai 2024 à 08:37 par Julien Vion
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité et d’une épaisseur d’encre, une franchise suivait seule la grande route de l’East River, dix kilomètres et un pont pour rejoindre l’est de la ville à travers les champs de betteraves. Fans des Brooklyn Nets, que l’année a dû être longue. Et que les germes du futur semblent loin.
Ce que TrashTalk avait annoncé
Bastien et Alex donnaient 41 victoires chacun à Brooklyn, de quoi les positionner 7 et 8è de la Conférence Est. Force est de constater que les Nets ont… extrêmement déçu. Les Gérards d’or étaient Trendon Watford et Mikal Bridges. Force est de constater que les deux joueurs ont… extrêmement déçu. Et pour la question de la mort, on se demandait : “Peut-on croire au retour de Ben Simmons, et si oui dans quel rôle ?“. Force est de constater que Ben 10 a répondu à l’interrogation et a… extrêmement déçu. Au moins, cet article a déjà un thème.
Ce qu’il s’est vraiment passé
Au mois d’octobre, la rédaction TrashTalk avait imaginé la saison des Nets dans leur pire cauchemar. Et c’est peu ou prou un scénario similaire qui s’est déroulé… voire pire. #Ambiance.
Mais avant de plonger dans les méandres de leur exercice 2023-24, il faut mentionner les deux premières semaines de Cam Thomas. Lors de ses 7 premières rencontres, le sophomore envoie 28,9 points de moyenne avec un jeu aussi excitant que beau à voir jouer. Avec 45 points dans une défaite face aux Bucks en novembre, dans laquelle Mikal Bridges en inscrit 31, on se dit que les Nets ont une saison bien sympa devant eux. Et puis… le pont s’écroule. Le pont prénommé Mikal, d’abord, qui ne confirme pas les immenses espoirs placés en lui. La statut de première option est trop difficile à tenir, et son efficacité décroît en même temps que sa confiance en lui. Mais ensuite, l’ensemble de la franchise de l’est de New York plonge lentement dans un ventre mou dénué de tout intérêt. Les mots sont forts mais justes. Malgré un départ correct en 12-9, les Brooklyn Nets remportent 5 des 23 matchs suivants.
Alors Ben Simmons ne dispute que 15 petits matchs avant son RTT annuel de 6 mois, Cam Thomas refroidit un peu et Jacques Vaughn fait ses valises. Au-delà des résultats désastreux, le fond de jeu proposé est particulièrement vilain. Les Nets sont vides d’âme. Rien ou presque n’est intéressant, si ce n’est l’intégration de certains rookies (coucou Jalen Wilson et Noah Clowney) en fin d’année. Mais même ça, ça ne fait pas rêver-rêver. On a aussi le droit à un départ de Spencer Dinwiddie pour une arrivée de Dennis Schroder. Même si l’Allemand est loin d’avoir été mauvais, est-ce qu’il y a plus fun comme mouvements à la deadline ? Je vous le demande. Fin de saison, 32 victoires pour 50 défaites et une 11è place à l’est qui sent mauvais. C’est sympa tout ça, ils pourront au moins se consoler à la draft… ou pas.
La saison des Nets en quelques articles
- Cam Thomas cartonne : 33 points de moyenne en 3 matchs !
- Ben Simmons blessé au dos et absent “au moins” une semaine
- Les Nets rongés par le manque d’envie
- NBA Paris Game 2024 : Brooklyn s’incline face aux Cavs
- Les Rockets intéressés par Mikal Bridges, Brooklyn refuse toutes les offres
- Ben Simmons et les Nets, grand flou sur la suite
- Jordi Fernandez débarque sur le banc des Brooklyn Nets
L’image de la saison
“Ben Simmons a été diagnostiqué avec une impaction nerveuse au niveau du dos après une réévaluation plus tôt dans la journée. Il restera indisponible jusqu’à ce que nous déterminions le meilleur traitement à long terme.” Un tweet qui revenait régulièrement dans nos timelines, pour nous expliquer le flou autour du cas Simmons. L’ancien meneur des Sixers n’a disputé que 57 rencontres sur les trois dernières saisons, pour 187 matchs manqués. Cette image-là date de mars 2023, mais elle sert toutes les semaines depuis 2021 à peu près.
Pourquoi on peut sourire
Ce qui définit les Nets version 2023-24, c’est peut-être qu’on se creuse la tête pour remplir cette rubrique. Mais premier degré. On peut quand même tirer notre chapeau à Cam Thomas, dont la troisième saison NBA est une franche réussite au milieu de ce marasme collectif. 22,5 points de moyenne à 44% au tir dont 36 à trois-points du haut de ses 22 ans, 4 matchs à 40 points dans l’année, et un avenir et une progression qui s’annoncent seuls éléments réjouissants dans la franchise. On peut aussi mentionner le passage sympa de Dennis Schroder, ou encore… les maillots City edition ? La collaboration avec Kaws en jette, et ça se vend comme des petits pains. Mais sinon, pfiou que c’est dur de trouver.
Pourquoi on peut faire la gueule
Alors là, on pourrait rédiger un sacré roman (462 pages, comme Germinal pour les plus observateurs). Par où commencer ? La saison a été une catastrophe, certes. Mais par chance, les Nets sont montés au troisième rang de la loterie de la Draft. Manque de bol, le pick revient aux Rockets pour le trade de James Harden en 2021. Et dans l’effectif, un paquet de joueurs auraient mérité un bon challenge. Parce qu’avec Mikal Bridges, Cameron Johnson, Dorian Finney-Smith ou Dennis Smith Jr. comme cadres, la direction ne risque pas d’aller loin. Évidemment, comment ne pas mentionner le cas Ben Simmons. Malgré ses 40,3 millions de dollars garantis la saison prochaine, l’Australien ne semble pas être en mesure de faire un retour au basketball de haut niveau. Même Dariq Whitehead, rookie avec un bon potentiel drafté au 22è rang l’an dernier, semble entrer dans une spirale négative de blessures. Et pour couronner le tout, la franchise ne sait pas où elle va. Destination ? Pas définie.
Les statistiques individuelles
Et la suite ?
Jordi Fernandez vient d’arriver sur le banc, et il y a du pain sur la planche. Que faire du dossier Ben Simmons ? Comment remettre Mikal Bridges sur de bons rails ? Faut-il appuyer sur le bouton rouge ? Seuls Nick Claxton, Lonnie Walker et Dennis Smith Jr sont en fin de contrat, mais les Brooklyn Nets ont un besoin absolu de changement radical. Mais évidemment, les Houston Rockets ont un swap sur le pick de draft en 2025, donc impossible de compter la dessus. L’année 2024-25 s’annonce passionnante.
Des dirigeants poussaient, une armée noire (et blanche), vengeresse, qui germait lentement dans les sillons, grandissant pour les récoltes du siècle futur, et dont la germination allait faire bientôt éclater la terre. Mais bientôt, à l’échelle des Brooklyn Nets, ça se compte en années, voire en décennies. Et surtout bon courage.