Utah Jazz, le bilan 2023-24 : même Tom Frager n’en aurait pas fait sa Lady Melody

Le 27 mai 2024 à 12:37 par Robin Wolff

Couverture bilan Utah Jazz saison 2023 2024
Source image : NBA League Pass

Le Jazz, probablement l’une des franchises qui a le moins attiré les regards cette saison. Pas assez mauvaise pour être remarquable, pas assez bonne pour être surprenante ; le Utah Jazz a vu son projet légèrement piétiner cette saison, malgré quelques découvertes et la naissance d’un chef d’orchestre.

Ce que TrashTalk avait annoncé

Pour Bastien comme pour Alex, le Utah Jazz était destiné à la douzième place de la Conférence Est avec une petite trentaine de victoires. Right on spot comme diraient nos amis outre-Atlantique puisqu’ils ont bien terminé à cette position avec 31 wins au compteur. Le grand chevelu fan de kebab avait également vu juste en demandant une titularisation rapide de Keyonte George à la mène nous contant tous les mérites d’un jeune joueur frisson capable de donner le sourire aux fans de Salt Lake City dans une saison qui s’annonçait compliquée. Il n’y a pas à dire, lorsque deux Hexperts décident d’enlever le H, c’est spectaculaire et ça fait bien plus plaisir que lorsque ce sont Eric Judor, Ramzy Bedia et Jamel Debbouze qui le font.

Ce qu’il s’est vraiment passé

Un début de saison assez horrible. Le cinq majeur Jordan Clarkson – Talen Horton-Tucker – John Collins – Lauri Markannen – Walker Kessler ne marche pas du tout. Un spacing affreux, une line-up peu mobile et le Jazz s’incline à 6 reprises lors des 8 premiers matchs. Le moment choisi par Will Hardy pour lancer Keyonte George dans le cinq majeur à la place de THT. Ochai Agbaji remplace lui Walker Kessler pour rendre le profil de l’équipe plus moderne avec un petit peu moins de taille et un petit peu plus de shoot. Ces évolutions ne changent pas la dynamique de l’équipe, du moins jusqu’à la mi-décembre, Will Hardy ne cessant jamais de toucher à ses rotations. Deux certitudes semblent néanmoins s’imposer d’elles-mêmes, la franchise peut compter sur ce meneur rookie et la saison s’annonce longue et difficile.

Mais le temps d’un mois, entre le 13 décembre et le 15 janvier, tout change. Utah se replace dans la course au play-in en remportant 15 matchs sur 19 et Lauri Markkanen rappelle à tout le monde pourquoi il avait été All-Star et MIP l’année précédente. 24,2 points, 8,9 rebonds et 2,5 passes de moyenne avec de très bons pourcentages, le Finlandais ne passe pas loin de sa deuxième étoile. Dans la foulée, la trade deadline pointe le bout de son nez et quelques changements sont faits dans l’effectif. Simone Fontecchio est échangé contre Kevin Knox pendant que Kelly Olynyk et Ochai Agbaji s’envolent à Toronto contre Kira Lewis Jr, Otto Porter Jr et un premier tour de draft.

La fin de saison est assez catastrophique. Après le 7 février, John Collins et ses coéquipiers ne remportent plus que cinq matchs avec notamment 13 défaites consécutives entre la mi-mars et la mi-avril. Un tanking de grande qualité qui les amène à terminer l’exercice 2023-24 avec un bilan de 31 victoires pour 51 défaites. Petit rayon de soleil dans ce bilan morne, Taylor Hendricks – drafté dans le Top 10 en 2023 – profite de ces résultats pour se montrer davantage et Keyonte George termine dans la NBA All-Rookie Second Team, preuve d’une première année plus que réussie avec 13,0 points et 4,4 passes de moyenne.

La saison du Jazz en quelques articles

L’image de la saison

Bulls Jazz 7 mars 2024

En manque de talents confirmés, le Jazz s’est battu toute la saison et parfois littéralement. On ne va pas se mentir, il y a sûrement eu des images plus marquantes à Utah lors de cet exercice 2023-24, mais John Collins qui se frite avec un coaching-staff adverse, c’était quand même bien rigolo.

Pourquoi on peut sourire

Le Utah Jazz est propriétaire de 13 picks de premier tour de Draft entre 2024 et 2029 et 10 ne sont pas protégés. La marge de manœuvre que Danny Ainge a réussi à se construire avec les transferts de Rudy Gobert et Donovan Mitchell est absolument énorme. De plus, les deux rookies de cette année, Keyonte George et Taylor Hendricks ont montré des bonnes choses, à des niveaux différents et pourraient faire partir de la reconstruction de l’équipe sur la durée. Lauri Markkanen a prouvé cette saison qu’il était définitivement devenu un joueur important de la Grande Ligue et aiderait grandement les plus jeunes s’il venait à rester. S’il part, ce sera sûrement à prix d’or. Le futur est entre les mains du front office et il a vraiment de quoi faire.

Pourquoi on peut faire la gueule

La saison dernière avait été excitante du côté de Utah avec l’éclosion de Lauri Markkanen et le superbe exercice rookie de Walker Kessler ; le soufflé est un petit peu retombé cette année. Le pivot n’a pas été aussi bon en tant que sophomore et sa hype n’est déjà plus vraiment d’actualité. Comme lui, le reste de l’effectif a patiné et des joueurs de qualité comme Jordan Clarkson ou John Collins semblaient parfois perdus comme s’ils étaient persuadés de ne pas être faits pour rester longtemps dans la franchise. Lorsqu’une équipe jeune qui se reconstruit fait une moins bonne saison que la précédente après avoir aperçu quelques promesses, ce n’est jamais très bon signe et Utah semble encore très loin d’avoir dessiné les contours de son avenir. Le front office a sans doute un plan, mais il est pour le moment illisible avec beaucoup de timelines qui se croisent et ne correspondent pas les unes avec les autres. Il manque aussi à ce projet un grand talent autour duquel construire.

Les statistiques individuelles

Statistiques Utah Jazz 2023-24

Et la suite ?

Le Utah Jazz fait partie des équipes qui n’ont qu’un choix ou presque pour se reconstruire : bien drafter. Lors de la cérémonie 2024, la franchise de Salt Lake City a trois choix de Draft plutôt bien placés, le 10e, le 29e et le 32e. Dans une cuvée homogène et sans joueur d’exception sortant du lot, le flair des scouts et des General Managers sera essentiel. Avec ces trois sélections, tout est possible. L’équipe de Danny Ainge pourrait se remodeler comme ne subir aucun changement de taille. Les joueurs majeurs sont sous contrat cet été et la Free Agency ne devrait pas, sauf surprise, être un sujet majeur pour le Jazz cette année. Utah doit définir les traits principaux de son avenir à court-terme et cette off-season sera importante, même si aucun élément ne sort spécialement du lot pour le moment, si ce n’est peut-être ce dixième choix.

La saison 2023-24 du Utah Jazz est officiellement terminée alors qu’on n’avait pas spécialement l’impression qu’elle avait… commencée. Profitez-en pour faire ce genre de blagues, les prochaines pourraient bien être largement plus animées du côté de chez les Mormons.


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