New Orleans Pelicans, le bilan 2021-22 : un Zion Williamson porté disparu mais l’excitation des Playoffs retrouvée

Le 10 mai 2022 à 17:29 par Nicolas Meichel

Pelicans Clippers play-in 2022
Source image : NBA League Pass

Échouant pendant deux années consécutives aux portes du play-in tournament, les Pelicans version Zion Williamson voulaient enfin goûter à la postseason cette année. C’était très mal parti, à tel point que cette campagne 2021-22 ressemblait beaucoup à une campagne perdue. Mais le groupe de Willie Green n’a jamais lâché et après une trade deadline active, la Nouvelle-Orléans a réussi à s’arracher pour atteindre son objectif. Allez, on fait le bilan de tout ça !

CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ

Dans les 37 victoires en régulière avec une qualification au play-in tournament. Voilà ce qu’on voyait dans notre boule de cristal en septembre dernier. On n’était pas forcément fan de l’intersaison réalisée par David Griffin (avec notamment le départ de Lonzo Ball) ni de l’équilibre global de l’effectif des Pels, et ce n’est jamais facile de jauger une équipe avec un nouveau coach sur le banc aka Willie Green (entraîneur rookie qui plus est). Mais avec la présence d’un monstre comme Zion Williamson et d’un All-Star comme Brandon Ingram, on imaginait quand même NOLA faire mieux que les saisons précédentes et se mêler vraiment à la course aux Playoffs.

CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ

36 victoires en saison régulière, neuvième de la Conférence Ouest, qualification pour le play-in tournament. Elle est plutôt efficace notre boule de cristal vous trouvez pas ? Bon, on ne va pas non plus trop se la ramener car au niveau du scénario, on n’y était pas vraiment. En même temps, qui pouvait prévoir une saison blanche de Zion Williamson ? Touché au pied durant l’intersaison, Thanos n’a pas joué la moindre minute cette année (on va en reparler un peu plus tard). Et en début de régulière, on pensait que cette blessure allait plomber la Nouvelle-Orléans jusqu’au bout, surtout que son copain Brandon Ingram était également bloqué à la case infirmerie durant la première quinzaine de novembre. Résultat, douze défaites en treize matchs pour commencer la campagne 2021-22, autant dire que ça ne sentait vraiment pas bon.

Mais les Pelicans n’ont jamais lâché. Guidés par un Willie Green pas aidé par les circonstances mais remarquable au niveau du leadership pour sa saison rookie sur le banc, ils ont commencé à sortir la tête de l’eau fin novembre sous l’impulsion notamment d’un Brandon Ingram en mode All-Star. Et au fur et à mesure, dans une Conférence Ouest plutôt ouverte, les Pels ont commencé à se dire qu’il y avait peut-être une place au play-in tournament à accrocher. De 1-12 mi-novembre, le bilan est passé à 13-23 au 1er janvier puis à 22-32 au 8 février, juste avant la trade deadline. Et à la deadline, le vice-président des opérations basket David Griffin – clairement sous pression dans son objectif de ramener les Pels en Playoffs – a décidé de frapper un gros coup : au revoir Josh Hart et Nickeil Alexander-Walker (ainsi que Tomas Satoransky, Didi Louzada et du capital draft), bienvenue à C.J. McCollum et Larry Nance Jr. (et Tony Snell), arrivés en provenance de Portland. Ce transfert a solidifié le groupe en apportant un soutien offensif de poids à Ingram, Cijay réalisant une superbe fin de saison sous ses nouvelles couleurs. Son expérience, ainsi que ses qualités de scoreur et de playmaker ont donné un coup de boost à NOLA dans sa quête du play-in. Et ça a fini par porter ses fruits.

Victoire contre les Spurs dans le premier match du play-in tournament, victoire chez les Clippers privés de Paul George dans le second, par ici les Playoffs ! Une sacrée récompense pour un groupe au fond du trou encore quelques mois auparavant. Et sous les projecteurs des PO, les Pels ont confirmé qu’ils n’avaient pas volé leur place. Face à la meilleure équipe de la saison régulière (les Suns, 64 victoires), la bande à Willie Green n’a clairement pas baissé les yeux, profitant notamment des bobos de Devin Booker pour prolonger la série jusqu’en six matchs. Globalement, cette postseason 2022 est le symbole parfait des progrès réalises par NOLA au cours de l’année. Brandon Ingram a été tout simplement sensationnel, C.J. McCollum et Jonas Valanciunas ont bien pesé pour aider ce groupe à franchir un cap, les rookies Trey Murphy III et surtout Herb Jones (on parlera du bonhomme plus en détail juste en dessous) ont grandi à vue d’œil, Jose Alvarado est devenu la nouvelle coqueluche de l’équipe, Jaxson Hayes s’est montré sur la grande scène, et Larry Nance Jr. a été hyper précieux à travers sa polyvalence. Beaucoup de satisfactions pour boucler la saison, et surtout beaucoup de promesses pour la suite.

LA SAISON DES PELICANS EN QUELQUES ARTICLES

L’IMAGE DE LA SAISON

“YOU GOTTA FIGHT!!!”

Willie Green’s message going into the 4th quarter with the #Pelicans down 10 pic.twitter.com/ulPLXPHkvI

— New Orleans Pelicans (@PelicansNBA) April 16, 2022

On aurait pu mettre le buzzer beater incroyable du milieu de terrain signé Devonte’ Graham contre le Thunder, mais l’image qui nous vient tout de suite à l’esprit quand on pense à la saison des Pels, c’est ce speech du coach Willie Green lors de la rencontre face aux Clippers pour une place en Playoffs. On vous parlait de leadership plus haut, voici la plus belle des preuves. Alors que les Pels étaient dans le dur contre Los Angeles, Willie a su trouver les mots pour relancer ses troupes. De -7 à dix minutes de la fin, la Nouvelle-Orléans est revenue en infligeant un 25-14 aux Clippers pour finalement s’imposer 105-101, et donc valider son ticket en Playoffs pour la première fois depuis 2018.

IL A CARTONNÉ : HERB JONES

Habituellement, c’est assez rare de voir des rookies débarquer en NBA pour avoir directement un grand impact défensif. Car quand on arrive chez les grands, malgré tout le potentiel qu’on peut avoir, on arrive tout simplement dans un nouveau monde avec des joueurs plus athlétiques, plus techniques, plus rapides, plus tout. Mais Herb Jones n’est pas un rookie comme un autre. On parle d’un ailier de 2m01 qui est devenu un spécialiste pour bâcher les snipers adverses à travers ses longs bras. Cela donne des actions hyper spectaculaires qu’on ne voit clairement pas tous les jours, et Herbert s’est fait un nom comme ça. Mais Jones, c’est bien plus que des big plays défensifs qui terminent dans le Top 10. Certains l’imaginent carrément dans une All-Defensive Team tellement il est capable de foutre le bordel dans les attaques adverses (dans le Top 10 des intercepteurs avec 1,7 steal par match, et 0,8 contre de moyenne). On n’ira peut-être pas jusque-là mais ça montre l’impact défensif qu’il a pu avoir sur son équipe des Pels. Vous ajoutez à ça des progrès offensifs intéressants démontrés au cours de la saison et notamment au premier tour des Playoffs contre les Suns (quasiment 11 points de moyenne à 48% au tir dont 42% du parking), et vous obtenez une véritable pépite. P.S. : on parle d’un 35e choix de draft, sacré steal !

ON L’ATTENDAIT ET ON L’ATTEND TOUJOURS : ZION WILLIAMSON

Zéro match joué. Zéro. Oui, Zion Williamson a bel et bien vécu une saison blanche après avoir réalisé une campagne assez exceptionnelle durant son année sophomore. Tout a commencé lorsque le boss des opérations basket David Griffin a annoncé lors du Media Day que Zion s’était fracturé le pied au cours de l’intersaison. Une news complètement inattendue qui a tout de suite amené une grosse zone d’ombre sur la saison à venir des Pelicans. Car si Griffin a d’abord indiqué que Williamson serait prêt pour la régulière, son retour a ensuite constamment été repoussé, jusqu’à cette annonce de mi-mars disant qu’il ne jouerait probablement pas du tout cette année. Entre petites rechutes au cours de la rééducation, grosses vannes sur son poids, et rumeurs de tensions entre le camp Williamson et les dirigeants de la franchise, on a tout simplement assisté à une saga Zion en parallèle du parcours des Pelicans. Lâchant des gros tomars à l’échauffement en fin de saison mais contraint de rester sur le banc de touche lors des Playoffs, le numéro un de la Draft 2019 n’a pu qu’être témoin des belles promesses démontrées par les siens. Forcément, on se demande ce que cette équipe de NOLA version 2021-22 aurait pu réaliser avec lui sur les parquets.

LA SUITE

Le grand thème de l’intersaison en Louisiane, c’est l’extension de contrat de Zion Williamson. Malgré les nombreuses spéculations qui ont accompagné la saison 2021-22, la jeune superstar a assuré vouloir signer sur le long terme avec les Pelicans, lui qui sera éligible cet été à une prolongation maximale (181 millions de dollars sur cinq ans). La franchise de la Nouvelle-Orléans veut évidemment conserver son joyau malgré ses problèmes de blessures, reste à voir quelles seront les modalités de ce nouveau contrat. Les négociations risquent en effet d’être un peu chaudes entre d’un côté le camp Zion qui veut le max, et de l’autre des Pelicans qui voudront se couvrir un minimum face aux risques de bobos qui accompagnent Williamson. Il existe également un scénario dans lequel Zion devient agent libre restrictif en 2023 si aucun nouveau contrat n’est signé. Un dossier très intéressant à suivre donc. À part ça, les Pels possèdent un mélange très intéressant de talent, de jeunesse et d’expérience. On l’a vu en fin de saison, cette équipe de la Nouvelle-Orléans peut être redoutable des deux côtés du terrain quand elle évolue à son meilleur niveau, surtout si Zion revient en bombe. L’objectif pour les Pelicans l’an prochain, ce sera véritablement de surfer sur la belle dynamique accompagnant cette qualification en Playoffs (pour info, aucun joueur majeur n’est en fin de contrat), et franchir un cap supplémentaire dans la hiérarchie de la Conférence Ouest. À noter également qu’ils possèdent le pick des Lakers pour la prochaine draft, pick se trouvant dans la Loterie (émoji yeux).

La saison des Pelicans avait commencé de manière catastrophique. Elle s’est terminée avec beaucoup d’espoirs et de promesses, tout ça malgré l’absence continue de Zion Williamson. La franchise de NOLA va donc aborder l’été avec le sourire, mais il y aura très vite le gros dossier Zion à régler. Dans le meilleur des mondes, le camp du joueur et les dirigeants s’entendent sur un deal qui convient à tout le monde et la bête revient en forme l’année prochaine pour aider la Nouvelle-Orléans à devenir une équipe qui pèse vraiment à l’Ouest. On signe où ?