La belle surprise de New Orleans : Herb Jones, de la giga-défense et du potentiel offensif chez des Pelicans en manque de sex-appeal

Le 29 déc. 2021 à 06:11 par Bastien Fontanieu

Herb Jones
Source image : NBA LEAGUE PASS

Récemment portés par un Brandon Ingram en feu, les Pelicans ont décidé de bien finir leur année 2021 pour entamer 2022 sur des bases prometteuses. Si les incertitudes dominent encore sur bien des aspects, quelques options laissent entrevoir un avenir excitant, de quoi réjouir des fans en apnée depuis quelques temps. Cette nuit, encore une fois, c’était Herb Jones à la manoeuvre. Et pas qu’en défense, dans la 6ème victoire de New Orleans sur ses 8 derniers matchs.

Pas de Brandon Ingram, pas de Zion Williamson, pas de Josh Hart, pas de Nickeil Alexander-Walker.

Vous allez nous dire, face aux Cavs hier soir, il manquait aussi du monde en face. Notamment Jarrett Allen, en plus de ce bon Darius Garland. Oui mais une win reste une win. Et les wins, ces derniers temps, elles commencent à s’accumuler à New Orleans. Comme dit en introduction, dans une discrétion totale les Pelicans ont quitté leur zone d’inconfort de novembre pour laisser place à des perspectives joyeuses sur 2022, la bande à Devonte Graham alignant succès sur succès pour le plus grand plaisir du coach Willie Green. Graham justement, qui n’avait pas bien démarré sa saison, a rectifié le tir dans tous les sens du terme et sur ce mois de décembre on retrouve bien la gâchette qui avait fait le bonheur des Hornets par le passé. Garrett Temple, toujours aussi utile et expérimenté, s’est occupé des Cavs dans le money-time hier soir et représente un nom de plus chez des vétérans qui font le taf sans broncher. Jonas Valanciunas, à la mine. Willie Hernangomez, à la mine. Josh Hart, à la mine. Même Jaxson Hayes, qui était et reste dans les rumeurs de transferts, a montré de belles choses sur ce dernier mois de l’année civile grâce à une confiance retrouvée et un rôle nouveau, parfois en pivot limité et parfois en ailier-fort qui complète le taf d’un Valanciunas. En somme, chacun a trouvé sa place, le calendrier a tendu sa plus belle joue et New Orleans a profité de cette belle phase pour enchaîner les victoires.

Quelque part, c’est aussi un peu le thème de cette saison pour chaque franchise de NBA. On ne sait pas qui sera là ce soir, on ne sait même pas si le match sera maintenu, mais s’il y a rencontre officielle il faut jouer et donc tenter de l’emporter. Petit défi que les Pelicans relèvent avec joie en ce moment, après avoir écarté les Pistons, le Thunder, les Bucks, les Blazers et le Magic pour ne citer qu’eux. Cette nuit, encore une fois, certains mettront une astérisque sur le succès des potes de Tomas Satoransky, mais on préférera dire : c’est le jeu ma pauvre Lucette. Et si dans toute cette partie aléatoire il y a quelqu’un de stable, si dans tout ce bazar imprévisible il y a un garçon qui apporte autant de stabilité que d’aisance, c’est bien Herb Jones. No disrespect envers les autres cadres de NOLA qui font le boulot, l’idée ici n’est pas de dire qu’un rookie est le nouveau shérif en ville. Non, il est que ce bon Herb, petit à petit, est en train de cimenter sa place dans le cinq majeur de Willie Green et que ses performances ne vont plus laisser le choix au coach de Louisiane. L’avenir, au poste 3-4, c’est avec Herb des deux côtés du terrain.

Herb Jones defensive highlights #NotOnHerb pic.twitter.com/R82OvN4xUb

— 🗿 (@treymurphyy) December 24, 2021

Exemple typique cette nuit, de l’émergence du pick numéro 35 de la dernière Draft (coucou le nouveau Desmond Bane, pas dans le profil de jeu mais dans le spot de Draft trop bas). Après avoir régalé ces dernières rencontres, Josh Hart devait laisser les siens et il y avait donc tout un pan offensif à devoir reprendre. Certes, Valanciunas et Graham allaient charbonner de ce côté du terrain, mais il fallait forcément que d’autres joueurs augmentent leur production, leur agressivité, leur capacité à punir les défenseurs adverses. You ask ? He delivers. Voilà comment résumer le rôle de ce cher Herb, qui a claqué la perf de sa saison et en a donc profité, lui aussi comme Franz Wagner, pour ponctuer sa superbe saison de la plus belle des manières : 26 points, 7 rebonds, 3 passes, 3 contres, 0 ballon perdu, de la défense de dingue, 10/18 au tir, 4/4 aux lancers, 2/4 du parking. Une perf isolée ? Offensivement, oui. Jones n’avait pas encore dépassé la barre des 20 points cette saison, donc ce n’est pas comme s’il était sur une série de matchs de fou furieux au scoring. Cependant, si vous avez observé les Pelicans cette saison, il était impossible d’éviter Herb Jones. Et même, si vous avez attaqué les Pelicans cette saison, il était impossible d’éviter Herb Jones. Véritable peste défensive aux bras interminables formé dans l’Alabama, le second tour de Draft n’était pas aussi hype que Trey Murphy en sortie de dernière cérémonie. Et pourtant, aujourd’hui, la hiérarchie est bousculée.

Bon nombre d’attaquants se sont cassés les dents à vouloir attaquer sur Jones, qui a une discipline, une mobilité et une passion de la défense à donner le sourire. Son statut de rookie l’empêche de pouvoir pleinement produire, les arbitres rappelant souvent le jeune homme à l’ordre avec des fautes évitables, mais l’apprentissage est formidable. Car la réalité qui se prépare en Louisiane, c’est celle de voir bientôt Herb devenir une référence défensive dans toute la NBA, et qu’une fois l’étiquette de rookie décollée du col, les mixtapes en mode verrou humain seront légion. Défensivement, ce sont donc encore les Cavs hier soir qui ont dû faire face à cet électron-libre, à la fois sangsue sur l’homme, ptérodactyle sur les lignes de passes et pilier en isolation. Il suffisait de voir Willie Green filer à son rookie les plus grosses tâches défensives dans un money-time tendu pour comprendre la confiance donnée par le coach à son gamin, et le public qui suit. Mais alors si à cette base excellente on ajoute un bout d’attaque ? Attention. Pour le moment, on est plus sur de l’opportunisme bien payé qui lui permet de rayonner, mais s’il continue sur cette voie que vont faire les Pelicans. Les victoires sont là, l’efficacité est réelle des deux côtés du terrain, et ce n’est pas comme si David Griffin avait un plan de reconstruction fiable à la tête de la franchise. Du coup, dans ce brouillard d’incertitudes autour de Zion Williamson, de l’avenir de Brandon Ingram, ou des joueurs qui sont disponibles chaque soir, Herb Jones représente un bol d’air frais.

S’il vous arrive de checker les Pelicans prochainement, regardez Herb Jones défendre. Et si vous avez un gros scoreur dans votre équipe et que New Orleans est en visite, regardez comme va se débrouiller votre star. Loin des strass et des paillettes, un des steals de la Draft 2021 est en train de poser de belles bases à NOLA. On va suivre ça de près, mais pas trop sinon on va perdre le ballon dans ses mains.


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