New York Knicks, le bilan 2021-22 : des attentes élevées mais à l’arrivée, une copie bien foirée
Le 27 avr. 2022 à 18:47 par Tom Douvilier
Avant le début de la saison, on ne s’attendait clairement pas à devoir dresser un bilan si négatif de l’année 2021-2022 des Knicks. En même temps, les espérances étaient fondées, après une très belle saison de New York qui avait surpris tout le monde en terminant 4e à l’Est en 2020-21. Ça aide quand un leader – élu MIP – répond présent. Oui Julius, on te parle. Mais les faits sont là, la troupe de Tom Thibodeau a énormément déçu cette saison, en proposant un jeu haché et incohérent, malgré l’arrivée de nouvelles recrues. Débrief.
CE QUE TRASHTALK AVAIT ANNONCÉ
Un Julius Randle MIP, un Tom Thibodeau COY, en gros une saison plus que satisfaisante malgré le coup d’arrêt dès le premier tour des Playoffs face à des Hawks trop bien organisés. La suite s’annonçait pleine d’ambitions. On s’attendait à de la continuité, une bonne défense à la sauce Thibodeau et des renforts en attaque notamment grâce à l’arrivée d’Evan Fournier et de Kemba Walker à l’intersaison. Avec en plus des jeunes en développement en les noms d’Immanuel Quickley, Obi Toppin et R. J. Barrett, qui allaient faire lever les foules du Madison Square Garden, la Mecque du basketball. TrashTalk misait sur une régulière entre 43 et 48 victoires et au minimum une 8e place à l’Est, avec la possibilité de venir chercher une 4e position. Après une belle saison, les attentes s’élèvent forcément.
CE QU’IL S’EST VRAIMENT PASSÉ
Ouille ouille ouille, la saison est décevante, et surtout frustrante du côté de New York. Tout commence plutôt bien avec une grosse victoire à la maison arrachée après deux prolongations face aux Celtics. Vavane démarre d’ailleurs très fort avec 32 points à 13/25 au tir et 6/13 du parking devant ses nouveaux fans. Les Knicks sont sur sur cinq victoires en six matchs mais la dynamique ne fait pas long feu et la dynamique, à l’image de Julius Randle, se fragilise rapidement. Les objectifs sont déjà revus à la baisse, et on se dit que tout espoir de Playoffs devra passer par la phase du play-in tournament. Faire partie du top 10 à l’Est ne paraissait même pas rentrer dans les débats avant le début de la saison, cela devient en fait une mission pour la troupe de Tom Thibodeau qui peine à gagner des matchs. Les Knicks ne parviennent pas à enchaîner au moins deux victoires de suite de début novembre à fin décembre : Julius Randle est loin de ses standards de la saison dernière, Kemba Walker déçoit, Evan Fournier n’est pas régulier et R.J. Barrett a du mal à préchauffer. Les fans s’inquiètent sérieusement parce que les résultats sont mauvais, et les jeunes ne peuvent pas se développer à cause du temps de jeu trop faible que leur octroie Tom Thibodeau. Obi Toppin est le premier concerné avec des moyennes mensuelles qui ne passent pas la barre des 19 minutes sur le parquet, et ça jusqu’au mois de mars. On ne tire absolument aucun avantage de la situation.
Les Knicks entament l’année 2022 avec deux défaites puis, cinq victoires en six matchs avec un R.J. Barrett qui séduit. Il marque 25,5 points de moyenne sur cette série, à 50% de réussite de loin. Vavane en a profité pour claquer son record en carrière dans le match contre les Celtics avec ses 41 pions, à 15/25 au tir et… 10/14 du parking, au Madison Square Garden. C’est pas magnifique ça ? Voici l’un des rares cadeaux reçus par les fans de New York cette saison. Si après cette belle dizaine de jours, on croyait voir une équipe des Knicks revigorée et en place pour la suite, il n’en était finalement rien. La troupe de Tom Thibodeau enchaîne avec sa pire période de la saison de mi-janvier à début mars, dans laquelle Julius Randle et ses potes coéquipiers perdent 17 matchs sur 20 disputés. Un mois et demi ressenti treize ans. Les Knicks sont la 26e attaque de NBA (106,5 points par match). Mais lors de cette série noire, c’est surtout la défense qui perd les pédales. Pendant 20 matchs, le rempart de la saison passée oublie de filtrer 113,3 pions par soir (contre 106,6 sur toute la régulière). Malgré l’ascension de R.J. Barrett, l’équipe prend l’eau défensivement et les trous d’air de Julius Randle et d’Evan Fournier n’arrangent rien. Et hop, voilà comment passer d’un bilan de 22 victoires et 21 défaites à un très sale 25-38. La course au play-in s’éloigne logiquement, d’autant plus que le train de l’Est avance plutôt vite cette année.
Pourtant, il y a du mieux sur cette fin de régulière avec 12 victoires en 19 matchs, une défense retrouvée et certains jeunes qui se montrent. Le jeune arrière de 22 ans Immanuel Quickley est capable de coups d’éclat. Il tourne à presque 15 points de moyenne sur le mois de mars et a su confirmer cette progression sur le mois d’avril, avec 20 pions et un gros temps de jeu à 33,6 minutes par match. Son pic ? Un carton à 34 points contre les Raptors. L’autre sophomore de New York, Obi Toppin, s’est également montré sur la fin de saison. Ce grâce à un Julius Randle laissé en fond de banc. Le vainqueur du Dunk Contest 2022 (concours qui ne rentrera pas dans les annales) performe sur les derniers matchs de la régulière avec 27,2 points de moyenne à 55,1% de réussite au tir et… plus de 46% du parking, il termine sa saison avec un match à 42 points contre cette même équipe de Toronto. Les jeunes jouent plus libérés et les Knicks se mettent à gagner pour finalement terminer 11e de l’Est, avec 37 victoires pour 45 défaites. Les Hornets, 10e, comptent 43 succès p pour 39 revers. À cette distance, il aurait presque mieux fallu jouer le tanking. Et Kemba Walker dans tout ça, oukilépassé ?
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L’IMAGE DE LA SAISON
Il est pas beau là Kemba ? Une image pleine d’espoir qui donnait le smile à beaucoup de fans des Knicks. Oui, on a bien utilisé l’imparfait, parce que Kemba Walker a pleinement sa place dans les déceptions de la saison du côté de New York. Il arrivait avec l’ambition de prendre la mène et de dicter le jeu de la troupe de Tom Thibodeau, mais son niveau est, semble-t-il, resté depuis trois ans en Caroline du Nord. Son jeu n’est pas fluide, pas cohérent, il n’y a pas de connexions avec ses coéquipiers et Kemba n’est pas en réussite au tir. Le meneur est starter à chaque fois qu’il joue, mais ne reste en moyenne “que” 25,6 minutes sur le parquet (le plus faible total de sa carrière) et ses lignes de stats n’ont jamais été si basses. Il signe des records perso dans le négatif en termes de points par match (11,6), de passes décisives (3,5), de rebonds (3), ou encore d’interceptions et de contres. Alors forcément, quand tu as moins de minutes, ça n’aide pas, mais si Kemba joue moins, c’est parce qu’il n’est pas au niveau qu’il a pu afficher au cours de sa carrière. Il présente un mois de janvier et de février calamiteux, à respectivement 7,8 et 8,3 points par match, avec des moyennes du parking à 24% et 30%. C’en est trop pour le staff new-yorkais qui décide de l’écarter à la mi-février, et le passage de Kemba Walker chez les Knicks tourne à un échec désolant, à l’image de la saison de la franchise.
ON L’ATTENDAIT, IL A CARTONNÉ
R.J. Barrett sortait d’une bonne saison sophomore, on attendait donc une confirmation de ses progrès. Il a fait mieux que ça lors de la régulière. L’arrière de 21 ans démarre sa saison dans les rangs de la précédente, avec une moyenne d’environ 17 points par match sur octobre et décembre, mais un petit creux en novembre où il tourne à moins de 13 points. Dès 2022, le chouchou de New York prend de réelles responsabilités et élève son niveau de jeu. Il prend plus de tirs chaque soir et gagne en réussite. Il inscrit 21,8 pions par match à 43,6% de réussite en janvier, dont un très propre 40,2% du parking. Une progression qui se poursuit au mois de février, cependant entaché par une petite blessure à la cheville qui lui fait rater quelques matchs. Le Canadien n’en dispute que six mais tourne à 28,3 points de moyenne, dont un carton à 46 pions pour la réception du Heat, son record en carrière. Il confirme en mars en prenant plus de 20 tirs par soir et affiche une moyenne de 24,6 points à plus de 40% de réussite. Mister Barrett prend les rênes de l’équipe sur de plus en plus de matchs et les prestations décevantes de Julius Randle centralisent le rôle du sosophomore, au profit de son émancipation dans la franchise. Il réalise finalement une saison 2021-2022 avec 70 matchs à son compteur, à 20 points de moyenne contre 17,6 la saison dernière. Il affiche cependant un pourcentage de réussite au tir plus faible cette saison avec 40,8% contre 40,1% la saison dernière. C’est le point noir de sa régulière.
ON L’ATTENDAIT, IL A DÉÇU
Julius Randle est le MIP 2020-2021, et le leader d’une équipe qui avait pour objectif cette saison d’attendre encore quelques semaines pour dresser le bilan. On attendait beaucoup plus de la part de l’intérieur des Knicks. Si la saison dernière était celle où l’équipe vivait en parfaite harmonie, on ne peut pas en dire autant sur cette régulière et Randle en est la cause principale. Sur le parquet, il a marqué 20,1 points contre 24,1 la saison dernière, et ça, ça fait déjà une énorme différence. Il est en plus beaucoup moins impactant pour son équipe, rate plus de tirs, notamment à 3-points où il constituait un vrai danger la saison dernière. Sur cette régulière, il tourne à 30,8% de réussite du parking, avec quasiment autant de tentatives, pour 41,1% en 2020-21. L’intérieur qu’on qualifiait de dominant est cette saison nonchalant. Il est beaucoup moins présent sur les deux côtés du terrain et sa relation avec les fans s’est totalement dégradée, en témoigne son signe du pouce vers le bas envoyé au public du MSG. Il s’en était rapidement excusé, mais on ne peut pas dire qu’il est autant adoré que l’année passée, bien au contraire. Pour beaucoup de fans, Julius Randle est maintenant de trop dans cette franchise, d’abord sur le terrain où il bénéficie de la plus grosse moyenne de temps passé sur le parquet avec 35,3 minutes, empiétant ainsi sur le développement de jeunes comme Obi Toppin. Le MIP prend également énormément de place dans la masse salariale des Knicks. Grâce à sa grosse saison 2020-21, Julius Randle a signé en août dernier une extension de son contrat, avec 117 millions de dollars sur quatre ans. Cela empêche forcément l’arrivée de potentielles recrues en renfort de l’effectif, surtout que Julius Randle n’a plus le même impact qu’auparavant sur les siens. Star de franchise une année, problème pour celle-ci une autre, qu’est-ce qu’elle est coriace cette NBA.
LA SUITE
Les mouvements estivaux seront le tournant du futur de la franchise, tant pour la saison prochaine que pour les prochaines. Un point d’orgue : comment gérer le cas Julius Randle évoqué un peu plus haut ? S’il a déjà un pied dehors, il faudra qu”une franchise s’aligne sur des prix qui lui conviennent. En tout cas, ça donnerait sûrement un bon coup d’air à l’effectif des Knicks et libèrerait du temps de jeu pour le développement des jeunes. Obi Toppin pourrait être le poste 4 titulaire en cas de départ du MIP 2021, R.J. Barrett prendrait les clefs du camion d’une équipe en reconstruction qui pourrait nourrir de belles ambitions avec des joueurs talentueux, dont Evan Fournier qui peut faire mieux que cette saison 2021-22. Mais qui sait ? Et si Julius retrouvait la domination montrée la saison passée ? S’il repartait sur une une régulière où il est le leader d’une équipe compétitive avec un R.J. Barrett qui explose tout ? Une idée semble bien plus plausible qu’une autre, mais on ne peut pour autant en écarter aucune. Tom Thibodeau, malgré ses difficultés à trouver de la cohérence dans le jeu et dans les rotations des Knicks, devrait rester aux manettes selon Adrian Wojnarowski d’ESPN. Un avenir rempli de questionnements, qui pourrait donner lieu à des surprises et on a hâte de voir les mouvements de l’intersaison, qui vont donner le ton de l’avenir de New York.