Rudy Gobert ne calcule plus les réseaux sociaux quand il mange un poster : « Maintenant, ça me fait rire de voir comment les gens célèbrent ça »

Le 27 avr. 2022 à 19:07 par Nicolas Vrignaud

Rudy Gobert Jazz 10 décembre 2021
Source : NBA League Pass

La NBA est une ligue de basket, mais aussi de spectacle, en témoigne l’engouement énorme des fans sur les réseaux sociaux dès qu’un joueur lâche une action complètement folle. Dans le registre des gestes qui font chavirer la planète basket, le dunk sur la tronche d’un adversaire revêt le statut de roi. Derrière chaque poster, il y a toutefois un défenseur, qui doit également gérer la lumière portée sur lui le temps d’une humiliation.

Nous sommes les premiers, chez TrashTalk, à vous partager des dunks de zinzin de l’espace. Et comme toute la planète basket, on s’extasie de ces gestes qui nécessitent une dimension physique, technique et surtout un culot absolument exceptionnel à leur exécution. Pourtant, derrière chaque vidéo virale, il y aussi… un défenseur, qui se retrouve bien malgré lui sur toutes les feeds de tous les réseaux sociaux du monde. « Rudy Gobert s’est fait détruire », « Malik Beasley s’est fait écraser par Ja Morant », « Yuta Watanabe est le monte-plat d’Anthony Edwards » : voici les phrases typiques qui accompagnent ces actions. Il faut se mettre à la place de ces gars-là, qui subissent la loi d’un adversaire survitaminé, et la furia des réseaux dans la foulée. L’impact mental peut être très important sur le long terme, comme l’a expliqué notre Rudy national à Tim MacMahon de chez ESPN :

« Avant, ça m’énervait beaucoup. Maintenant, je vis avec, vous voyez ce que je veux dire ? Je sais que je peux faire dix superbes choses sur le terrain et personne n’en parlera. Par contre, une seule erreur est c’est diffusé partout. Ça me fait rire désormais de voir comment les gens célèbrent ça, ce ne sont que deux points au final. » – Rudy Gobert

Le pivot du Jazz est d’autant plus ciblé par les tentatives d’assauts aériens du fait de son pédigrée en tant que défenseur : triple meilleur défenseur de l’année en NBA (2018, 2019, 2021). Forcément, à la longue, voir son nom et son image associés au champ lexical de l’humiliation peut impacter durablement le jeu, mais également la santé mentale d’un joueur. Rudy a d’ailleurs beaucoup travaillé sur cet aspect de la vie d’un sportif professionnel. On se met à sa place le temps d’un instant, c’est vrai que ce serait tentant d’aller faire un tour sur Twitter et Instagram dès la sortie du match, histoire de revoir les images et même envoyer de la punchline aux fans qui profitent de l’action pour critiquer tout le reste. Mais il faut passer outre, c’est aussi ça la vie d’un pro, et c’est aussi en connaissance de cause que chacun des joueurs de cette ligue a signé son contrat lui permettant d’y évoluer.

« J’ai toujours dit que j’utilisais tout ça comme une motivation et c’est vrai, mais je consacre avec ça de l’énergie aux gens que je devrais utiliser pour autre chose ou pour moi. La chose la plus importante au final pour moi et les autres joueurs est de ne pas se sentir découragé ou abattu par ce qui arrive sur les réseaux sociaux. » – Rudy Gobert

MON DIEU LE POSTER MONUMENTAL DE WESTBROOK SUR GOBERT 💀💀💀💀💀💀💀pic.twitter.com/mzLaaXpSOv

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) January 18, 2022

On le concède, ça ne doit pas être toujours simple et motivant de voir son nom associé au mauvais côté des highlights, et il faut bien faire attention à ne pas se laisser emporter par le flot parfois incontrôlé des réseaux sociaux. Rudy l’a bien compris, plus question de se laisser distraire par les réactions des fans, le basket passe bien avant.