Preview des Indiana Pacers 2021-22 : des bottes, un bob et une défaite au premier tour, on prend les mêmes vannes et on recommence ?

Le 02 oct. 2021 à 12:11 par Corentin Dimanche

pacers 25 septembre 2021
Source image : TrashTalk

On commence à en avoir l’habitude depuis un bon moment, la preview des Pacers tombe toujours en plein milieu des fameux 30 jours et, surprise, c’est encore le cas cette année. Habitués au ventre mou de l’Est et de la NBA depuis plusieurs saisons, les fermiers se présentent cette année avec l’arrivée de Rick Carlisle et les retours en forme attendus de T.J. Warren et Caris LeVert comme seuls réels changements notables dans la franchise. Beaucoup de continuité et peu de prises de risques donc… suffisant pour enfin passer un step et grimper vers les hauteurs de l’Est ? Place à l’analyse d’Hexpert.

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Ce qu’il s’est passé la saison dernière

L’année des Pacers avait beau avoir bien commencé (6-2), la ferme s’est transformée en hôpital en trois petites semaines, ruinant ainsi la saison dans l’Indiana. En janvier, l’infirmerie de la Bankers Life Fieldhouse s’est salement blindée avec 1) une fracture de fatigue du pied pour T.J. Warren, 2) une fracture de la main pour un Myles Turner alors en mode DPOY et 3) une masse rénale détectée chez Caris LeVert lors de la visite médicale, après avoir été récupéré en échange d’un Victor Oladipo alors en plein déclin. En guise de cerise pourrie sur ce gâteau dégueulasse, la franchise a également vu sa gloire exécutive Donnie Walsh se retirer après quarante années de bons et loyaux services dans les bureaux d’Indy… Rien qui va quoi. Le comeback de Jeremy Lamb ne résout bien sûr aucun problème et la bande du duo Brogdon – Sabonis connaît surtout un run bien cheum de fin janvier à milieu mars qui prend fin avec un triple-double lunaire de T.J. McConnell puis le retour de Caris TheGreen qui plante 28 unités. Avec Oshae Brissett en bonne surprise de la saison, les Pacers tentent alors de prendre un vrai rythme (logique c’est leur nom) mais le décès du glorieux Bobby Slick Leonard remet un coup de massue à la franchise toute entière. En hommage et par orgueil certainement, Domantas claque alors un mois de mai à faire passer son père pour un rugbyman, invitant surtout son équipe au play-in grâce à une neuvième place. Une victoire logique face aux Hornets, une défaite toute aussi logique face aux Wizards plus tard et les fermiers sont en congés et Nate Bjorkgren au Pôle Emploi. Au vu des circonstances, les Pacers pouvaient-ils faire mieux que 34 victoires pour 38 défaites et une simple présence au play-in ? Bof. Se doivent-ils de faire mieux cette année ? Absolument oui.

Indiana Pacers, le bilan 2020-21 : il y avait de quoi faire à la cambrousse, mais les blessures s’en sont salement mêlées

Quelques liens utiles

Le marché de l’été

  • Ils sont partis : Aaron Holiday, Doug McDermott, Cassius Stanley, JaKarr Sampson, Nate Bjorkgren
  • Ils ont re-signé : T.J. McConnell
  • Ils arrivent : Torrey Craig, Keifer Sykes, Nate Hinton, Terry Taylor, Chris Duarte (Draft), Isaiah Jackson (Draft), DeJon Jarreau, Rick Carlisle, Lloyd Pierce

Le gros move de l’intersaison des Pacers ne se situe pas dans l’effectif mais bien au coaching. Une saison et puis s’en va pour Nate Bjorkgren qui se fait remplacer par l’ancien de la maison Rick Carlisle qui se ramène avec Lloyd Pierce à la tête du banc. À noter aussi la triste séparation des frères Holiday avec le départ d’Aaron à Washington alors que T.J. McConnell a logiquement vu son deal être prolongé pour assurer les arrières de Brogdon. Doug McDermott aurait pu apprendre pas mal de trucs au rookie sniper Chris Duarte mais le vétéran a finalement préféré le tank les belles liasses offertes par les Spurs, et laisse donc cette mission au 3&D (plus three que di) Torrey Craig en sortie de finales avec les Suns.

Le roster 2021-22 des Pacers

  • Meneurs : Malcolm Brogdon, T.J. McConnell, DeJon Jarreau (two-way), Keifer Sykes
  • Arrières : Caris LeVert, Chris Duarte, Edmond Sumner, Duane Washington Jr (two-way)
  • Ailiers : T.J. Warren, Torrey Craig, Justin Holiday, Jeremy Lamb, Kelan Martin, Nate Hinton, Terry Taylor
  • Ailiers-forts : Domantas Sabonis, Oshae Brissett
  • Pivots : Myles Turner, Goga Bitadze, Isaiah Jackson

En gras les starters potentiels, selon les fameuses sources proches du dossier

Et c’est reparti pour un tour, en espérant cette fois-ci que les blessures ne fassent pas office de sixième homme. T.J. Warren et Caris LeVert pourraient manquer le début de saison mais devraient constituer un duo d’ailiers proche des 40 points une fois en pleine forme. Malcolm Brogdon et T.J. McConnell seront toujours à la baguette tandis que Sabonis et Turner vont essayer d’enfin optimiser leur association dans la raquette. Domantas pourrait bien aller chercher une All-NBA Team tandis que Myles se lancera une nouvelle fois en quête du trophée de DPOY. Jeremy Lamb et Justin Holiday tenteront de faire surnager le scoring du banc qui devrait être mené par Domas en guise de pivot et tour de contrôle en compagnie d’Oshae Brissett et Goga Bitadze qui tenteront de faire autre chose que défendre pour enfin contribuer un minimum en attaque.

Le petit point du banquier

pacers salaires 2021-2022

Source : basketball-reference

Le Crédit Agricole de boss Kevin Pritchard est parfaitement géré et aucun épi de maïs ne dépasse de ce champ pourtant bien épais. Certes, la masse salariale de la ferme est épaisse mais les contrats donnés sont mérités et attribués à juste titre. Le carré de tête sous contrat jusqu’à l’été 2023 est logique et aucun des quatre trublions n’est surpayé. La situation des scoreurs T.J. Warren et Jeremy Lamb – agents libres à la fin de la saison – seront à surveiller de très près. Ah oui et pour finir, petit s/o à ce filou de Monta Ellis qui va toucher plus de 2 millions alors qu’il n’est plus en NBA depuis…. 2017. Malin comme tout le garçon.

Pour l’analyse complète des finances des Pacers, c’est par ici

Les tips TTFL

Il y a clairement du choix dans la ferme et on est plus sur de la bonne patate bien chaude et énervée que sur de la carotte râpée. Le mets de premier choix est bien sûr notre ami Domantas capable de pondre un triple-double ultrapropre tous les soirs. Les accompagnements seront Caris LeVert et ses 30 points réguliers avec option 40 en sortie de four ou Myles Turner sur un soirée à 15 rebonds et 8 contres bien épicés. Pour les goûts exotiques, on se penchera sur un Brogdon à 20 points mais à 9 sur 10 au tir et sur la cocotte minute T.J. McConnell, qu’il faudra réussir à pick sur sa perf all-time unique et annuelle.

Les bons plans TTFL chez les Pacers, c’est par ici

Le paragraphe du Doc

Quand on s’intéresse à l’infirmerie d’Indiana la saison passée, six noms ressortent. TJ Warren, pour commencer, était revenu pour le premier match de la saison, alors qu’il se remettait d’une fasciite plantaire au pied droit. Il ne jouera finalement que quatre matchs avant de retrouver l’infirmerie suite à la découverte d’une fracture de fatigue sur l’os naviculaire de son pied gauche, opérée dans la foulée. Il avait déjà subi la même blessure au pied droit en 2016 mais la rééducation prend cette fois-ci plus de temps et il est peu probable de le voir de retour pour la reprise. Malcolm Brogdon, quant à lui, a connu deux alertes la saison passée : quatre matchs en moins en avril pour une contusion à la hanche droite et les dix derniers de la saison régulière pour une tension ischio-jambiers droits. Deux petites alertes également pour Domantas Sabonis : trois matchs pour une contusion au quadriceps gauche et six pour une tension au bas du dos en avril. Caris Levert a pour sa part connu une saison très compliquée avec la découverte d’un cancer rénal, pour lequel il est passé au bloc en janvier et à cause duquel il manquera vingt-six matchs. On a également appris récemment la découverte d’une fracture de fatigue au niveau du dos, apparemment mineure, qui ne devrait toutefois pas l’empêcher d’être en tenue pour la reprise. Jeremy Lamb a lui du attendre le 20 janvier pour démarrer sa saison, alors qu’il se remettait d’une grave blessure au genou gauche (déchirure du ligament croisé antérieur, fracture du condyle fémoral et déchirure du ménisque). Il manquera ensuite quatre matchs en mars et les dix-huit dernières rencontres de la saison pour une blessure assez floue, présentée comme des douleurs au genou gaucheMyles Turner, pour conclure, a manqué six matchs en avril suite à une entorse de la cheville gauche. A peine de retour, il se déchire la plaque plantaire au niveau du gros orteil droit et voit sa saison se terminer. Il a participé au camp d’entraînement et devrait être à 100% pour la reprise.

Un Rick Carlisle en plus et des blessures en moins, ça change quoi au final ?

Rick Carlisle est un magicien oui, mais ses tours de passe-passe seront-ils assez puissants pour transformer le jeu et les résultats des Pacers ? Capable de créer une défense de fer impénétrable comme il l’a fait avec la bande à Ron Artest au début des années 2000 ou une attaque de feu comme c’était le cas à Dallas récemment, Rico fera clairement un meilleur travail que Nate Bjormachinchouette. Flip pourra notamment profiter des progrès de Sabonis qui commence à asseoir son statut de All-Star indiscutable et de monstre inarrêtable dans les raquettes accompagné d’un Myles Turner à 100% qui met des stops à tout ce qui s’approche de son cercle. LeVert et Warren pourront profiter de la maestria offensive du président Malcolm Brogdon pour scorer un maximum dès leur sortie (enfin) de l’infirmerie. L’attaque d’Indiana semble ainsi avoir un fort potentiel offensif mais les Torrey Craig et autres Oshae Brissett auront à cœur d’aider leur ami Myles et de bien écouter les consignes avisées de coachs Ricky et Lloyd en défense. Le potentiel à exploiter des deux côtés du terrain est donc bien réel et notre chauve préféré pourra capitaliser sur de bonnes bases (quatorzième efficacité offensive et treizième efficacité défensive l’année dernière) et faire de son effectif bien fourni une menace sur tous les plans. Le danger principal reste bien sûr l’historique médical des joueurs qui pourraient bien être susceptibles à des rechutes en plus de nouvelles blessures. Le duo Tidjé – Kaaris devra prouver qu’il peut revenir à son meilleur niveau et cohabiter tout en s’éloignant de l’infirmerie pour jouer plus de matchs ensemble qu’il n’en rate. Brogdon continuera de toute manière à poster son 20/5/6 de moyenne et à enchaîner les pick and rolls avec Domas pour assurer des points faciles et réguliers. T.J. McConnell, Justin Holiday et Jeremy Lamb feront eux aussi leur boulot habituel et assureront une production quotidienne importante. Une bonne campagne de Chris Duarte pourrait bien être un gros plus pour Ricky Rick qui pourrait alors le transformer en une sorte de Seth Curry. Les options sont nombreuses mais encore faut-il quelles soient bien toujours à disposition et pas sur un banc de massage ou en béquilles…

Le pronostic du rédacteur

40 victoires et 42 défaites, et la huitième place de l’Est. Une fois n’est pas coutume, on part donc sur un retour timide au vieux play-in. Après tout, pourquoi changer une équipe qui stagne ? Ok Sabonis va être plus fort que jamais, Malcolm fera son Brogdon avec T.J. Warren et Caris LeVert qui devraient enfin jouer au moins une moitié de saison… mais on est encore loin des grosses cylindrées de la East Coast. Rick Carlisle devrait produire un jeu plus séduisant mais pas pour autant beaucoup plus efficace et sans résultats bien plus satisfaisants. Libre à Caris de nous montrer que sur une saison complète il peut transformer le visage d’une franchise mais on a beau adorer le garçon et prier pour sa santé, on ne parierait pas sur ça tout de même. Les Pacers vont donc s’améliorer oui, mais au même rythme que le reste de la conférence et on voit mal la franchise de Reggie Miller aller bien plus loin qu’un premier tour de Playoffs, au mieux, et encore, si les blessures ne viennent pas endiguer la saison… une fois de plus.

Comme l’impression de sortir les mêmes prédictions tous les ans, mais c’est au final assez logique. Avec Rick Carlisle, la franchise d’Indiana devrait passer de moyen moins à moyen moyen moins cette saison, mais longue est encore la route avant de retrouver les hauteurs de l’Est. Allez, bref on se donne rendez-vous dans un an pour – encore – vous donner les mêmes pronos et surtout pour encore cultiver en jachère de nouvelles blagues de fermier aussi moyennes que les Pacers.