Monte McNair : le chef d’orchestre de la reconstruction des Kings fait des merveilles, à un licenciement de Luke Walton du sans faute
Le 27 sept. 2021 à 12:18 par Corentin Dimanche
Arrivé l’année dernière à Sacramento après treize années passées dans les bureaux de Houston, Monte McNair a redressé les Kings en à peine un an. L’apprenti de Daryl Morey a reconstruit l’effectif dans son ensemble, que ce soit grâce à la Draft, à l’aide de transferts ou avec des coups malins lors de la Free Agency. Allez, récap de ses décisions royales jusqu’ici.
La Draft
Pour toute franchise en reconstruction, la Draft est THE soirée importante afin de créer une base solide de jeunes joueurs talentueux. Finis les intérieurs décevants (coucou Thomas Robinson) et/ou plus souvent à l’infirmerie que sur le parquet (coucou Marvin Bagley), place désormais aux joueurs intelligents au rôle bien précis qui vont contribuer positivement au collectif. Oui oui, intelligents et Kings dans la même phrase c’est possible désormais. Les joueurs draftés – et conservés – par McNair sont les suivants :
- Tyrese Haliburton, douzième pick de la Draft 2020 : finaliste pour le titre de ROY la saison passée, TH a déjà montré toute ses qualités dès sa première année dans la Ligue. Alors qu’il était annoncé entre la cinquième et la dixième position, le sophomore d’Iowa State a finalement chuté au douzième rang, devenant ainsi un énorme steal pour Monte McNair. Le combo guard a ensuite posé des moyennes de 13 points, 3 rebonds et 5,3 passes en shootant à 47% dont 40,9% depuis la buvette et 85,7% aux lancers. Des pourcentages et une efficacité exceptionnels pour un rookie, preuves de sa maturité, de sa connaissance et de sa maitrise du jeu ultra développées à seulement 21 ans. Capable de jouer avec ou sans la gonfle, sa polyvalence, son shoot et son adaptabilité permettent de l’aligner avec n’importe qui sur le backcourt californien. Bref, un joueur que toute franchise voudrait avoir dans son effectif, le choix masterclass de MMN.
- Jahmi’us Ramsey, 43ème pick de la Draft 2020 : peu en vue la saison passée (7 minutes par match), Ramsey a eu du mal à s’exprimer lors de son unique saison dans la Ligue. Pourtant annoncé comme un fort scoreur, notamment en isolation, l’arrière a proposé une faible moyenne de 3,1 points à 39,5% au tir pour sa saison rookie. Pas fou fou. Difficile néanmoins de trouver du rythme dans la rotation blindée sur les lignes arrières des Rois la saison dernière et surtout avec Luke Walton en coach. Il est malheureusement encore moins probable qu’il trouve sa place cette année avec l’arrivée de Davion Mitchell en plus. JR reste néanmoins le plus jeune joueur de l’effectif (20 ans), ce qui laisse imaginer qu’il a encore du potentiel et de belles choses à démontrer dans les années à venir.
- Davion Mitchell, neuvième pick de la Draft 2021 : eh ben tiens, quand on parle du loup, enfin du pitbull plutôt. Car oui ce garçon est un vrai chien en défense et il ne lâchera jamais rien. Si on le surnomme Off-Night, ce n’est pas pour rien. Le garçon de 23 ans compte bien faire vivre un enfer à tous les meneurs et arrières adverses avec sa défense physique et ses 92 kilos de muscle montés sur son petit mètre 88. Le D-Mitch des Kings est notamment comparé au D-Mitch du Jazz (Donovan Mitchell) en attaque et à Luguentz Dort et Jrue Holiday en défense. Du blaze bien énervé et sérieux donc, ce qui promet de belles choses pour Sac-Town. Son apport défensif sera surtout ultra important pour les Kings qui étaient classés… derniers de la Ligue en terme d’efficacité dans leur moitié de terrain l’année dernière. Le profil parfait pour l’ami Monte.
- Neemias Queta, 39ème pick de la Draft 2021 : Sacramento avait donc bien besoin de renfort défensif et McNair y a dédié sa soirée. Pour son second choix de 2021, MonMon a sélectionné le joueur avec la plus grande envergure (2m23) de la Draft : senhor Neemias Queta. Le premier Portugais drafté de l’histoire claquait en moyenne 3,3 contres par match en NCAA l’année dernière et a été élu Double Mountain West Defensive Player of the Year. Le pivot est comparé à Robert Williams et a même tourné en double-double de moyenne la saison dernière (14,9 points et 10,1 rebonds). Bref, le Cristiano Ronaldo de la balle orange est un gros défenseur et une vraie présence imposante dans la raquette, secteur où les Kings pêchent un peu, que ce soit en quantité ou en qualité. Bref, le pick en sous-marin parfait de A à Z.
Les Kings avaient besoin de talent et de création derrière Fox, alors Monte a ramené le crack Haliburton. Les Kings avaient besoin de ne pas prendre 350 points par match, alors McNair a ramené un pitbull extérieur et une tour de contrôle intérieure. Bon ok Jahmi’us Ramsey ne vaut pas grand chose jusqu’ici mais bon, il n’empêche que les choix de MMN sont intelligents, censés, logiques et cohérents, adjectifs qu’on ne pouvait clairement pas employer en parlant des Kings il y a quelques années.
Les transferts et signatures
Quand on regarde l’état des finances des Kings au début de l’exercice 2020-2021, on se dit qu’il n’y a pas qu’à la Draft que le McNair a fait du bon boulot. Durant la saison, le GM s’est notamment débarrassé des 12,6 millions de Cory Joseph, des 7,15 millions de Nemanja Bjelica et des 6,5 millions de Jabari Parker. Les 26 millions récupérés ont notamment servi à offrir le contrat max à De’Aaron Fox, et qu’on se le dise, l’investissement est bien plus rentable. Le papa de Lonzo renard se destine à être le franchise player des Kings pour la prochaine décennie et McNair se devait donc de le conserver à tout prix. Surtout que des joueurs aussi talentueux s’orientent rarement vers le petit marché qu’est Sacramento. Une partie des économies aura également permis aux Rois de s’assurer les services de Richaun Holmes pour les quatre prochaines années, contrat déjà classé parmi les meilleurs de la Ligue. Bref, De’Aaron Fox ou Cory Joseph ? Richaun Holmes ou Nemanja Bjelica et Jabari Parker ? On est d’accord. Parmi ses bons petits moves, Macmac a également ramené Terence Davis et ses grosses qualités athlétiques contre une simple trade exception à la trade deadline cette saison pour finalement le signer jusqu’en 2023. Enfin, Tristan Thompson a débarqué pour tenir la raquette et apprendre la vie aux gamins de la bande du renard. Bref, très peu de gâchis et de risques dans les moves de Monte McNair jusqu’ici pour beaucoup de contreparties positives. On se demande toujours pourquoi Hassan Whiteside est passé dans la capitale californienne et quel est l’intérêt d’Alex Len dans la rotation aujourd’hui, mais il n’empêche que les Rois vont mieux, les Rois vont plutôt bien même, et rien que cela mérite des applaudissements.
Le bilan des Kings a certes été exactement le même sur les deux dernières saisons – 31-41 et une douzième place à l’Ouest – mais la franchise californienne se porte bien mieux. On ne dit pas que Monte va porter Sacramento jusqu’au titre dans les prochaines années, mais le GM fait du beau boulot et il faut rendre à McNair ce qui est à McNair.