Le Footprint Center : le soleil y brille 365 jours par an mais ce n’est pas toujours le cas des Suns
A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction l’Arizona et plus particulièrement Phoenix, pour une visite guidée du Footprint Center qui accueille les Suns depuis 1992.
La fiche
- Nom actuel : Footprint Center
- Anciens noms : America West Arena, US Airways Center, Talking Stick Resort Arena
- Adresse : 201 East Jefferson Street
- Ville : Phoenix, Arizona
- Date d’ouverture : 6 juin 1992
- Affluence maximum : 18 422 personnes
- Propriétaire : ville de Phoenix
- Surnoms : The Purple Palace, The Stick, The Snake Pit
Histoire
On s’en va dans le désert et plus particulièrement Phoenix pour un petit game au feu US Airways Center, se tenant dans le cœur de la ville des cactus, près du Chase Field, stade des Diamondbacks (franchise de baseball). Attaquant la construction de l’édifice en 1988, il ouvre officiellement ses portes le 6 juin 1992. Montant total de l’investissement ? Pas moins de 90 millions de dollars, le tout supervisé par les architectes de chez Ellerbe Becket, cabinet basé à Minneapolis. Depuis l’ouverture, elle est la maison des Suns et des Rattlers (IFL, football américain en salle) et compte également sur le Mercury (WNBA) depuis 1997. Par le passé elle a aussi accueilli sous son toit les RoadRunners et les Coyotes, deux franchises de hockey sur glace, ainsi que les Sandsharks (futsal). Des travaux de rénovation sont prévus pour 2021 afin de moderniser l’enceinte et proposer un service cinq étoiles aux visiteurs.
A l’époque, Charles Barkley vient d’arriver en ville et c’est donc ce monsieur qui aura l’honneur d’inaugurer cette belle salle. Cela s’est passé le 7 novembre 1992 contre les Clippers et le moins que l’on puisse dire, c’est que Sir Charles n’aura pas manqué l’occasion. Préparez vos mirettes car le gars va poser une ligne de statistique de fou furieux, 37 points, 21 rebonds et 8 passes décisives pour s’imposer sur le score de 111 à 105 face à un Ron Harper qui tente de sauver le navire avec 17 points. Les fans de l’Arizona ne pouvaient rêver mieux comme début de saison régulière. Ça ne nous rajeunit pas toutes ces histoires. Avec la nouvelle star et le nouveau complexe (par ici la visite), les supporters des Suns possèdent désormais, en configuration basket, pas moins de 18 422 places assises. Pour assister à l’explosion offensive de Devin Booker, vous pouvez prendre part au spectacle pour un prix moyen de 82 dollars. Si jamais vous voulez checker notre Frenchie Elie Okobo en courtside, il faudra compter entre 300 et 800 dollars. Parlons mobilier, parlons alors parquet. Le logo de la franchise est affiché dans le rond central et le nom de la salle est collé derrière la ligne à trois points, de chaque côté du terrain. La couleur elle aussi diffère puisque le parquet à l’intérieur de l’arc est plus foncé que le reste.
En tant qu’enceinte multifonctions, le Footprint Center ne se repose pas beaucoup puisqu’elle organise plus d’une centaine de manifestations culturelles et sportives à l’année. Concernant le basket, The Snake Pit a organisé le WNBA All-Star Game en 2000 ainsi que celui des hommes à deux reprises, en 1995 et en 2009. En 1998, les Finales de la Ligue féminine ont pris place dans cette salle et bien évidemment, les Finales NBA de 1993 opposant les Suns aux Bulls de Chicago. A propos des records établis, vous ne serez pas surpris de retrouver Devin Booker en leader de ce classement. Et bien sachez que trois joueurs se partagent la meilleure copie en termes de scoring, les trois trônant à 50 points. Devin Booker a réalisé ce match le 27 mars 2019 face aux Wizards, Amar’e Stoudemire l’a fait contre les Blazers le 2 janvier 2005 et enfin Clifford Robinson les a précédés en établissant ce record le 16 janvier 2000 contre les Nuggets. Sans énormément de surprise, on retrouve Tyson Chandler en leader de prises de rebonds sur un seul match avec 27 ballons aspirés contre les Hawks le 23 janvier 2016 alors que le magnifique Kevin Johnson trône depuis le 6 avril 1994 sur son siège de meilleur passeur avec 25 caviars distribués contre les Spurs. On attend que la doublette Booker – Ayton prenne le pouvoir pour définitivement effacer tout ça.
Meilleur souvenir au Footprint Center
Cela fait maintenant une paie que les Suns résident dans leur salle, alors il doit y avoir pas mal de bons souvenirs à se remémorer. Le dunk de Kevin Johnson sur Hakeem Olajuwon, les Finales NBA, Charles Barkley ou encore le duo Nash – Stoudemire… voilà ce qu’on retient de ces dernières années et on a décidé d’axer ce souvenir sur le binôme qui a fait tourner les défenseurs en bourrique plus d’une fois. De 2004 à 2010, les deux larrons forment un duo offensif terrifiant, à l’image relative d’un Stockton – Malone. Ensemble ils atteindront trois Finales de Conférence, cinq qualifications pour les Playoffs et cumuleront deux titres de MVP et dix sélections pour le All-Star Game. En six saisons passées ensemble, l’intérieur légèrement freiné par les blessures affichera quand même des moyennes de 23,2 points, 9 rebonds et 1,5 contre en 379 matchs disputés. Son compère quant à lui tournera à 17 points, 11 caviars à destination d’Amar’e avec surtout des pourcentages impressionnant. En 466 rencontres disputées lors de son retour à Phoenix où il avait été drafté en 1996, il respecte toutes les critères d’entrée pour le club des 50-40-90. Oui, vous avez bien lu, il fait parti de ce club très fermé des 180 et c’est un membre installé durablement, siège VIP pour le Canadien s’il vous plaît. Alors oui, vous allez nous dire que nous n’avons pas choisi un moment précis, mais on peut bien changer de temps à autre, non ? Le duo aura tout de même marqué l’Arizona de son empreinte en élevant le pick-and-roll au rang d’art dans le run and gun de Mike D’Antoni notamment. Pour vous laisser sur un exemple de performance monstrueuse, retour en 2005 lors du Game 5 du second tour des Playoffs face aux Mavs de Nowitzki. Le meneur finira avec 34 points, 12 caviars et 13 rebonds face à son ancienne équipe. Son coéquipier fera son chantier habituel en compilant 33 points, 18 rebonds et 3 crêpes alors que l’Allemand affichera 34 points et 10 rebonds. Les Suns s’imposeront sur leur parquet 114 à 108 derrière leur duo dynamite.
Pire souvenir au Footprint Center
On pourra commencer à citer le barfight qui s’est tenu au printemps 1993 entre les joueurs de l’Arizona et ceux des Knicks, impliquant Greg Anthony. Mais loin de nous l’idée de faire un focus sur cet échange d’amour viril, nous sommes ici pour parler des Finales de la même année, l’ultime série contre les Bulls de Michael Jordan en quête d’un premier Threepeat. Plaçons le contexte. Les Suns lâchent un fabuleux bilan de 62 victoires pour 20 défaites sous l’impulsion du MVP en titre Charles Barkley et rêvent alors de détrôner les Bulls pour remporter leur premier titre NBA. L’avantage du terrain est dans le camp des Cactus mais cela ne va pas empêcher le numéro 23 de prendre les deux premiers games avant de retourner à la maison. Visiblement, l’air de la Windy City sera plus propice à la victoire et PHX va alors s’imposer à Chicago dans un match en triple prolongation. Les Bulls ne tremblent pas et reprennent deux victoires d’avance à l’issu de la quatrième rencontre, avant de s’incliner lors du Game 5 derrière un très bon match collectif de l’équipe de Chuck. Dos au mur, Barkley croit toujours en ses chances de gagner le titre et ira dire que MJ et sa bande ne gagneront pas un autre match à Phoenix. Bingo ! Ah non… Pas cette fois, Mike est trop fort et c’est John Paxson qui plantera le game-winner à 5 secondes de la fin. 99-98 score final et les Bulls sont champions pour la troisième fois consécutive, un goût de déception se sent sur le visage des joueurs de l’Arizona puisqu’ils ont laissé filer tous les matchs à domicile et ce, malgré un Sir Charles à 27,3 points, 13 rebonds et 5,5 passes de moyenne sur la série. Un souvenir plutôt triste pour les fans de Phoenix mais au moins ils auront assisté à une Finale NBA, qui est peut-être, au passage, l’une des plus belles de l’histoire.
Maillots retirés au plafond du Footprint Center
- #5 : Dick Van Arsdale, le 13 novembre 1977
- #6 : Walter Davis, le 3 avril 1994
- #7 : Kevin Johnson, le 7 mars 2001
- #9 : Dan Majerle, le 9 mars 2003
- #13 : Steve Nash, le 30 octobre 2015
- #24 : Tom Chambers, le 18 avril 1999
- #32 : Amar’e Stoudemire, le 2 mars 2024
- #33 : Alvan Adams, le 9 novembre 1988
- #34 : Charles Barkley, le 30 mars 2001
- #42 : Connie Hawkins, le 19 novembre 1976
- #44 : Paul Westphal, le 15 avril 1989
- #832 : Cotton Fitzsimmons (nombre de victoires en tant qu’entraîneur)
Palmarès au Footprint Center
- Champions de Conférence (1993, 2021)
- Champions de Division (1993, 1995, 2005-2007, 2021 et 2022)
- Meilleur bilan : 64-18 (2022)
- Pire bilan : 19-63 (2019)
Et maintenant ?
Phoenix ne connaît plus les Playoffs depuis 2010. La remontée est longue mais le futur laisse entrevoir de bonnes choses autour du duo formé par Devin Booker et Deandre Ayton. Sauf cataclysme, les deux devraient rester dans l’Arizona et le potentiel de ces deux-là est prometteur. Reste à mettre tout ça à profit pour ramener du basket au Footprint Center au printemps.
Pas de panique pour les fans des Suns, gardez (et foncez même, si ce n’est pas le cas) vos tickets et vos pass pour les matchs de Phoenix car les jours n’ont pas été aussi beaux depuis des années lumières. On espère que vous êtes prêts, parce que nous oui.
Source image : YouTube/CityofPhoenixAZ