Le Smoothie King Center : bar à jus de fruits favori de Zion Williamson

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction la Louisiane et plus particulièrement New Orleans, pour une visite guidée du Smoothie King Center qui accueille les Pelicans depuis 2002.

La fiche

  • Nom actuel : Smoothie King Center
  • Ancien nom : New Orleans Arena
  • Adresse : 1501 Dave Dixon Drive
  • Ville : New Orleans, Louisiane
  • Date d’ouverture : 29 octobre 1999
  • Affluence maximum : 18 500 personnes
  • Propriétaire : état de Louisiane
  • Surnoms : The Blender, The Nest

Histoire

Se situant en centre-ville, la salle des Pelicans parait bien petite comparée au Superdome des Saints de NFL. Construite par un certain A. Davis (comme quoi, ils sont vraiment indissociables) grâce à un apport de 114 millions de dollars de la part du peuple, l’enceinte de Zion Williamson a ouvert ses portes en 1999 et à cette époque, le franchise player de Louisiane ne tétait même pas encore la goutte à sa mère. 18 000 à 18 500 fadas d’Alvin Gentry ont l’occasion d’assister aux match des volatiles de la Nouvelle-Orleans. Enfin pour ce faire en 2020-21, le prix de l’abonnement oscille de 500 à 7 350 dollars. Pour le premier match dans ce qui s’appelait à l’époque la New Orleans Arena, 17 668 personnes ont assisté à la victoire des hôtes contre Stockton et Malone qui commençaient à être légèrement sur les rotules, alors que le jeune Baron Davis martyrisait déjà les cercles.

Plusieurs travaux ont été opérés dans cette salle et malheureusement, les causes de ces derniers demeurent parfois tragiques. En 2005, l’ouragan Katrina emporte toute la Nouvelle-Orléans y compris le building des Hornets. Conséquence de cette tragédie : 13 millions de dollars de dommages. En 2012, la franchise décide d’investir 54 millions sur deux ans en découpant le chantier en deux parties. Une première en 2013 qui consiste à améliorer la fan experience les jours de match. Au programme de celle-ci : une refonte des loges et autres suites luxueuses. L’année suivante, les ouvriers s’attaquèrent à l’extérieur en construisant une nouvelle entrée avec écran et lumières LED dignes du Superdome après le All-Star Game qui a vu l’Uncle Drew être couronné du titre de MVP. En plus de 2014, le Smoothie King Center a organisé le match des étoiles 2008 ainsi que l’édition 2017 lors de laquelle l’enfant de la nation Anthony Davis termina MVP avec le record de points marqués en jouant la carotte tout le game.

En plus de l’omniprésente WWE, les universitaires de la NCAA effectuent parfois quelques rencontres au sein de cet écrin. Avec un Anthony Davis à la construction de la salle et à la première place du classement des marqueurs all-time de la franchise, The Unibrow devait bien détenir la plus grosse perf réalisée au scoring sur un match au Smoothie King Center. En effet, le natif de Chicago passa ses nerfs sur les Suns en inscrivant 53 points mais aussi en prenant 18 rebonds et 5 contres le 27 février 2018. Des contres, le gamin sait en faire également comme nous le montre son triple-double à 25 unités, 11 rebonds et 10 blocks contre le Jazz de Rudy Gobert le 11 mars de la même année. Au niveau de la distribution des caviars, on a bien cru que le Rajon Rondo allait nous taper les 30 passes de Scott Skiles car R9 donna pas moins de 25 passes à ses copains face aux Nets un soir de décembre 2017. Enfin, lors de son cours passage dans le Bayou, c’est DMC qui a établi la meilleure marque au rebond avec 24 prises face aux Spurs le 3 mars 2017.

Meilleur souvenir au Smoothie King Center

On aurait pu parler du sweep contre Portland en 2018 mais la saison globale n’était pas à la hauteur de celle de 2008. En effet, les Hornets de l’époque réalisent la meilleure saison de l’histoire de la franchise. Sous la houlette d’un Chris Paul en mode Point God avec 21 points, 11,6 passes et 2,7 interceptions de moyenne qui lui permettront de terminer dauphin de Kobe Bryant au classement du MVP de la saison, l’équipe de Louisiane finit à la deuxième place de la Conférence Ouest avec un bilan de 56 victoires pour 26 défaites. Opposé à Dallas au premier tour de Playoffs, CP3 montre à son homologue Jason Kidd que la relève est assurée. 35-10, 32-17, 24-15, ce ne sont pas les numéros de loto mais bien les double-doubles points/passes effectués par l’artiste sur les matchs à domicile. Baladés par Chris Paul, les Mavericks ne peuvent que s’incliner devant une telle materclass de la part du numéro 3. Au tour suivant se dressent devant eux les champions en titre, les Spurs de Gregg Popovich. Au terme des deux premiers face-à-faces, c’est la même limonade que pour les Texans du premier tour : deux victoires des Hornets, deux nouvelles perfs à la Chris Paul avec un 17 points – 13 passes au Game 1 puis 30 puntos – 12 assists au round suivant. À l’extérieur, c’est le même tarif, enfin presque, puisque malgré des stats bien fat, les deux formations sont dos à dos après les quatre premières sorties. À la cinquième manche, Chris nous pond un 22-14 des familles pour remporter la win, bien aidé il est vrai par le big game de David West (38 unités, 14 rebonds, 5 assists et 5 contres). Malheureusement, lors de la manche finale, le 18-14-8-5 du meneur n’empêchera pas la défaite de son équipe. Cette dernière marquera la fin de la plus belle saison de la franchise mais aussi le début d’une longue série d’éliminations en demi de Conférence pour notre ami Christopher Emmanuel Paul.

Pire souvenir au Smoothie King Center

Si la saison 2017-18 n’est pas du même calibre que celle produite dix ans plus tôt, c’est en partie à cause de cette foutue blessure de Boogie. Nous somme le 26 janvier 2018, les Pels commencent à trouver la bonne carburation, le duo Fire and Ice porte la franchise sur ses larges épaules, DeMarcus Cousins et Anthony Davis se trouvent les yeux fermés et terrorisent toutes les raquettes adverses. Tout le monde, à commencer par DMC, qui n’y a jamais mis les pied, voulait voir l’association des deux meilleurs joueurs de la Ligue à leur poste en Playoffs. Malheureusement, le sort en décidera autrement. Il reste quatre secondes à l’horloge, New Orleans mène de quatre longueurs et semble avoir le match gagné. Le Couz auteur d’un triple-double se retrouve sur la ligne des lancers-francs mais loupe sa deuxième tentative. C’est alors que le bonhomme décide d’aller à la lutte au rebond, cherche à la renvoyer vers ses coéquipiers mais s’écroule au moment de reprendre ses appuis. Le colosse tâte le talon, cherche à se relever, impossible. Le Fire vient de s’éteindre, allongé devant le banc des Rockets. Le garçon ne quittera le parquet qu’avec l’aide de ses coéquipiers et le verdict tombera plus tard : rupture du tendon d’Achille pour DMC qui marque le début de sa longue descente aux enfers.

Palmarès au Smoothie King Center

  • Champions de Division (2008)
  • Meilleur bilan : 56-26 (2008)
  • Pire bilan : 18-64 (2005)

Maillots retirés au plafond du Smoothie King Center

Et maintenant ?

Le bar à jus de fruits préféré de Zion Williamson dispose du naming de l’enceinte depuis 2014 jusqu’à 2024. À voir ce que l’avenir réserve donc à la salle de la Nouvelle-Orleans, surtout qu’un éventuel déménagement était à l’ordre du jour après l’annonce du Unibrow sur ses volontés de départ. Déjà qu’avec Davis, NOLA demeurait l’un des marchés les plus petits, certains spécialistes se demandaient comment la NBA allait faire pour dégager du bénéfice du côté de la Louisiane. Malgré une valeur estimée à 1,3 milliard de dollars en 2020 selon Forbes (seule Memphis figure derrière), la propriétaire Gayle Benson s’était montrée rassurante auprès des fans en affirmant qu’elle ne vendrait pas son bien malgré une faible affluence dans les gradins(25ème au rang des affluences avec 15 755 spectateurs par rencontre en janvier 2019). Il faut croire que la patience a porté ses fruits. Désormais, un phénomène du nom de Zion Williamson a replacé la franchise sur la carte au point de modifier les programmes des chaines américaines pour que ces dernières diffusent ses débuts.

La horde de Pelicans a laissé filer son meilleur élément pour libérer de la place au petit dernier, beaucoup plus massif que son prédécesseur, et qui est appelé à prendre la relève.

Source image : YouTube/New Orleans Pelicans on NOLA.com