Le Golden 1 Center : un asile dernier cri pour les Sacramento Kangz
A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction la Californie et plus particulièrement Sacramento, pour une visite guidée du Golden 1 Center qui accueille les Kings depuis 2016.
La fiche
- Nom actuel : Golden 1 Center
- Adresse : 500 David J. Stern Walk
- Ville : Sacramento, Californie
- Date d’ouverture : 30 septembre 2016
- Affluence maximum : 17 608 personnes
- Propriétaire : ville de Sacramento
- Surnoms : G1C, The G1
- Prédécesseur : Sleep Train Arena
Histoire
Situé dans le centre-ville de la capitale californienne dans le but de redynamiser le quartier de Downtown Commons, le Golden 1 Center fait partie des buildings les plus récents de la NBA. Construite en 2016, la salle propose des caractéristiques jamais vues auparavant dans les arenas de la Grande Ligue. Si le Fiserv Forum ainsi que l’Amway Center possèdent respectivement la certification LEED argent et or, leur consœur californienne les met toutes les deux à l’amende avec son LEED Platinum. Pourquoi Platinum ? Car les panneaux solaires qui recouvrent le toit de l’enceinte permettent d’utiliser l’énergie solaire pour alimenter la salle. En plus de ça, 99% des matériaux de démolition furent recyclés, 36% des matériaux de construction proviennent de sources recyclées sans oublier les 30% venant de régions locales. Protectrice de l’environnement, neuf dixièmes des produits alimentaires ainsi que des boissons vendus au sein du Golden 1 Center sont produits dans un rayon de moins de 240 kilomètres autour de l’ancienne résidence d’Arnold Schwarzenegger. C’est à croire que ce n’est pas la société Aecom qui fut à l’origine des plans d’architecture de cette merveille mais plutôt Greenpeace.
Appartenant à la ville de Sacramento, on estime entre 507 et 534 millions de dollars le coût de la construction avec une participation notamment à hauteur de entre 212 et 255 millions de billets verts du contribuable de Sactown. Grâce au Golden, les Kings s’inscrivent dans la lignée des nouvelles arènes de la NBA. Moins de places qu’à l’accoutumée mais une expérience optimale garantie aux chanceux de la fanbase, notamment dans les suites et lofts de l’enceinte où l’on peut retrouver le système NINA, une application qui utilise un bouchon de bouteille intelligent permettant au consommateur de se servir son propre verre d’alcool. Lors de son dosage, le prix affiché sur votre téléphone se met à jour grâce à l’appli et donc à la fin du versement, votre portable donne le montant total. Avec ça, les fans n’ont plus besoin d’acheter une bouteille pleine directement, ils peuvent désormais jouer les barmans et se servir leur propre dose. Les fans avaient bien besoin de ça pour oublier les Finales de Conférence de 2002… À l’occasion du premier match de saison régulière des Rois dans cette salle, les partenaires de DeMarcus Cousins ont offert une défaite à leurs fans face aux Spurs de Kawhi Leonard malgré un 37-16 bien lourd de Boogie.
Concernant les tarifs exercés, ces derniers varient selon l’adversaire. En 2020, contre les Cavs, les prix s’étalaient entre 22 et 84 dollars hors courtside alors que la venue de LeBron James accompagné de ses Lakers transformaient les 22 en 130 et les 84 en 304 dollars. Compte tenu de sa faible ancienneté, la maison Kings n’a eu le temps d’accueillir jusqu’ici que des événements mineurs tels que les premiers tours de March Madness et des concerts en tout genre. C’est la même limonade pour les records, enfin presque car il y a quand même la perf de marsouin d’un DMC visiblement énervé contre Portland puisque le chef a chié sur toute la raquette des Blazers en offrant 55 points, 14 rebonds, 3 contres à 17/28 au tir dont 5/8 de loin et 16/17 aux lancers un soir de décembre 2016.
Meilleur souvenir au Golden 1 Center
Une page de l’histoire s’est écrite le 5 janvier 2019 au Golden 1 Center. Véritables darlings de cette saison, les Kings émerveillent la Ligue avec leur jeu ultra rapide mené par la paire Fox – Hield. Néanmoins, ce soir-là ce sont les champions en titre au complet qui se présentent face à eux pour une affiche pop-corn. Dès le début, les promesses sont au rendez-vous. Klay ouvre le bal longue distance, suivi par KD et Steph qui offrent un premier feu d’artifice. 43 points dans les gencives dès les 12 premières minutes, la “défense” accuse le coup. Heureusement pour elle, le duo Hield – Bogdanovic en plus de Justin Jackson sont au rendez-vous et répliquent en infligeant 40 puntos aux Warriors de la Baie. À la mi-temps, le score est déjà de 70-69 pour Golden State. Vous l’aurez compris, ça ne joue que d’un côté du terrain comme en témoignent les 23 bombes larguées du parking par les deux équipes.
Au retour des vestiaires, les pyromanes continuent leur chantier mais un joueur va particulièrement foutre le feu au Golden 1 Center. Ce gars, c’est Buddy Hield. Visiblement pas refroidi par la mi-temps, le shooteur bahaméen enclenche le mode sniper. 17 points en 12 minutes à 6/9 au tir et 5/6 de la buvette – où il a même le temps d’utiliser l’appli NINA – qui donnent un avantage de sept points pour commencer l’ultime période, who’s Steph Curry ? Steph Curry, c’est le bonhomme qui va se charger de siffler la fin de la récré. Au terme d’un magnifique mano-a-mano entre les deux formations, le Chef donnera un avantage définitif à ses coéquipiers à deux minutes de la fin à l’aide d’un 2+1 qui bascule son équipe en tête 123-121. Cette action vient ponctuer la magnifique prestation du monsieur en quatrième quart. 20 points, 6/12 au shoot, 4/9 du parking et 4/4 de la ligne des lancers. Les joueurs de Steve Kerr s’imposeront 127-123 dans cette rencontre qui se terminera surtout à l’époque par le record du plus grand nombre de 3-points réussis dans un match NBA (41). Ce soir-là, les Kings auront gagné le respect des champions et ont offert par la même occasion un des meilleurs duels de la saison.
Pire souvenir au Golden 1 Center
Lors de cette soirée du 19 mars 2019, les Kings sont éliminés de la course aux Playoffs et accueillent les Nets de D’Angelo Russell. Portés par le trio Barnes – Fox – Bagley auteur de 63 points en trois quarts-temps, les hommes de Dave Joerger comptent jusqu’à 28 points d’avance et en possèdent encore 25 au début des dernières douze minutes. On pense alors qu’ils se dirigent tout droit vers une nouvelle victoire dans leur antre. Mais à 103-78, les Nets chargent une première fois par l’intermédiaire de Rondae Hollis-Jefferson qui inscrit six points de suite dans la raquette qui redonnent un maigre espoir aux habitants de Brooklyn. Mais le véritable bonhomme de cette soirée se nomme D’Angelo Russell. Meilleur marqueur grâce à ses 44 points, D-Lo prend feu dans la dernière période en perforant à outrance la défense on ne peut plus poreuse des joueurs de Sacramento mais aussi en jouant les artilleurs de loin.
A partir de 107-89, l’ex Laker va s’occuper à peu près de tout et ramène les siens à 116-114 à deux minutes de la fin puis à 117-116 suite à une énième finition main gauche près du cercle. Et c’est à une minute de la fin que les Nets passent devant à l’aide d’une banderille longue distance signée Jared Dudley parfaitement décalé auparavant par son meneur. Le tableau affiche 121-121 à cinq secondes de la sirène, le duo Dudley -RHJ défend le plomb face à Marvin qui finit par perdre la gonfle. Les Nets auront la balle de match, la responsabilité revient à… Jefferson qui après avoir sonné la première charge, parachève la remontada en s’imposant face au rookie adverse à 0,8 seconde de la fin. 123-121, les Nets signeront un magnifique exploit bien aidés par les 27 points de D-Lo en quatrième quart mais aussi par les 12 unités du soldat Rondae.
Maillots retirés au plafond du Golden 1 Center
- #1 : Nate Archibald
- #2 : Mitch Richmond, le 5 décembre 2003
- #4 : Chris Webber, le 6 février 2009
- #6 : en hommage au public qui joue le rôle de sixième homme à chaque match
- #11 : Bob Davies, en 1990
- #12 : Maurice Stokes
- #14 : Oscar Robertson, le 16 février 2003
- #16 : Peja Stojakovic, le 16 décembre 2014
- #21 : Vlade Divac, le 31 mars 2009
- #27 : Jack Twyman
- #44 : Sam Lacey
Palmarès au Golden 1 Center
Et maintenant ?
La salle est juste sublime, propose tout ce que peut demander un fan à sa franchise. Respectueuse de l’environnement, une connexion internet un peu mieux que la 3G (selon le site du Golden 1 Center, 250 000 photos Instagram par seconde peuvent être postées en même temps), la Californie dispose désormais de trois somptueuses enceintes avec le Golden 1 Center, le Staples Center et le Chase Center. Le naming courant jusqu’en 2036, les fans peuvent donc, à défaut de victoires, profiter de NINA pendant un petit bout de temps.
Pour magnifier tout ça, il manque désormais une seule chose : la victoire. Ahhh si seulement Divac, Stojakovic et compagnie avaient eu le nez un peu plus creux à la Draft 2018.
Source image : YouTube/Sacramento Kings