NBA on Tour – étape à San Antonio : howdy, bienvenue chez Wemby
Le 13 déc. 2025 à 12:01 par Hisham Grégoire

Si vous êtes ici, c’est que le virus de la NBA vous a déjà piqué. Les symptômes sont facilement identifiables. On commence par regarder des matchs à 3h du matin, et on finit dans un avion en direction de San Antonio pour réaliser son rêve. Cela tombe bien, aujourd’hui on s’évade dans la petite Venise du Texas avec Hellotickets. Pas de programme de visite de 3 jours mais plutôt des ambiances et des lieux, pour vous faire sentir un peu l’odeur de la maison des Spurs en NBA sans subir le jetlag… pour l’instant. Rendez-vous à la porte d’embarquement VW1 !
Le joueur NBA qui symbolise San Antonio : Tim Duncan
Chaque franchise a son héros. San Antonio, elle, a Tim Duncan. Pas besoin de statue de 20 mètres, pas besoin de slogans ronflants : son héritage est incrusté dans les murs du Frost Bank Center, dans chaque pick-and-roll bien exécuté, dans chaque rookie qui apprend qu’ici, on ne rigole pas avec les fondamentaux. Dix-neuf saisons, toutes passées dans la même ville, la même franchise, le même système, avec la même tête impassible. Une anomalie dans la NBA moderne.
Arrivé en 1997 comme le numéro 1 de la Draft, Duncan s’est instantanément fondu dans l’ADN des Spurs. Les fondamentaux ? Il les a poussés jusqu’à l’obsession. Le footwork ? Une partition de piano. La défense ? Une leçon quotidienne. Les expressions faciales ? On en cherche encore une différente entre 1997 et 2016. Avec David Robinson, il a posé les bases. Avec Tony Parker et Manu Ginobili, il a construit l’empire. Avec Gregg Popovich, il a rendu le basket presque… philosophique.

Cinq titres NBA (1999, 2003, 2005, 2007, 2014), deux MVP de saison régulière, trois MVP des Finales, quinze sélections All-Star, quinze All-NBA Teams, quinze All-Defensive Teams. Une carte Pokémon cheatée en vrai. Une carrière où la régularité est tellement indécente qu’on a fini par la trouver normale. Et pourtant : San Antonio n’existe pas sans Tim Duncan. Pas comme ça. Pas avec ce niveau d’excellence, pas avec cette longévité, pas avec cette culture.
Sa spécialité ? Vous torturer lentement. Un petit hook. Un contre sec. Un fadeaway sans un bruit. Pas un mot, pas un geste inutile. Le joueur le plus silencieux… et le plus humiliant de la planète basket. La NBA n’a jamais trouvé l’antidote.
Sous son règne, les Spurs ont joué les Finales NBA, se sont cassé les dents sur des monstres, en ont battu d’autres, ont fait tourner la Ligue en rond pendant près de vingt ans. Pas une saison en négatif, pas un moment de panique. San Antonio a gagné en jouant “à la Spurs”, et “à la Spurs”, c’est juste “à la Duncan”.
Le jour où il a quitté la Ligue, l’émotion a traversé le Texas comme un séisme silencieux. Numéro retiré, hommages unanimes, larmes contenues. Aujourd’hui encore, son ombre veille sur la franchise : dans les sourcils froncés de Pop, dans l’éducation de Victor Wembanyama, dans la façon même dont la ville parle basketball. La maire de l’époque, Ivy Taylor, avait déclaré que désormais le 21 juillet serait le « Tim Duncan Day », en hommage à son numéro de maillot. Quand vous possédez un jour à votre nom, c’est que vous dépassez les frontières du sport.
Parce qu’on parle du meilleur ailier-fort de l’histoire, Hall of Famer, membre du Top 75, plus de 26 000 points, 15 000 rebonds et 3 000 contres. Un mec qui n’a jamais eu besoin de crier pour dominer. Un mec qui a transformé une petite franchise texane en machine à gagner.
Tim Duncan n’a pas représenté San Antonio. Tim Duncan a construit San Antonio.
La salle NBA de San Antonio : le Frost Bank Center
On ne la met peut-être pas sur un t-shirt comme le MSG mais dans l’univers NBA, le Frost Bank Center, c’est un lieu à part. Un temple texan où se sont écrites deux décennies de basket clinique, une salle qui a vu défiler l’une des plus grandes dynasties de l’histoire moderne. Ouverte en 2002 sur la partie Est de San Antonio, à quelques kilomètres du centre-ville, l’arène a longtemps été connue sous le nom d’AT&T Center avant d’adopter son patronyme actuel. Grande, bruyante, noire et argent comme son équipe, elle respire l’identité Spurs dès qu’on franchit l’esplanade.
Ce bâtiment n’a rien d’un musée dépoussiéré : c’est ici que Tim Duncan, Tony Parker, Manu Ginobili et Gregg Popovich ont construit un empire, posé quatre bannières de champion et offert à la ville des soirées de légende. Des « teardrop » de TP, des passes aveugles de Manu, des masterclass silencieuses de Timmy… le Frost Bank Center en a vu passer. Aujourd’hui, il sert de scène au nouveau chapitre Wembanyama, et il n’y a pas meilleure vitrine pour comprendre ce qu’est le basket “à la Spurs”.
La salle accueille évidemment bien plus que le ballon orange : concerts, rodéos, spectacles, tout y passe. Mais quand les lumières se tamisent et que l’aigle des Spurs se met à vibrer sur les écrans géants, c’est tout San Antonio qui se transforme. Les familles, les anciens, les militaires, les fans texans — tout le monde se réunit pour cet instant ritualisé où la ville respire au rythme du noir et argent.

Bref, le Frost Bank Center, c’est plus qu’une salle : c’est le cœur battant d’une franchise unique, un endroit où la culture Spurs a pris vie et continue d’évoluer sous les yeux émerveillés de toute une ville.
Et si vous voulez ressentir l’atmosphère texane du basket pro et peut-être apercevoir Victor Wembanyama faire une action d’extraterrestre, la plateforme Hellotickets propose des billets pour aller voir les Spurs, avec une vue garantie depuis votre siège et un achat entièrement sécurisé. Une solution simple pour vivre l’expérience Spurs sans galère.

Les monuments de San Antonio à ne pas rater pour les fans de basket :
L’Alamodome, l’ancien royaume des Spurs : avant le Frost Bank Center, il y avait l’Alamodome. C’est ici que les Spurs ont évolué pendant près d’une décennie, de 1993 à 2002, et c’est là qu’a été célébré le premier titre NBA de la franchise en 1999. Gigantesque, modulable, l’Alamodome accueille aujourd’hui des concerts XXL, du foot US et des événements spéciaux… dont le match NBA record de janvier 2023, où plus de 68 000 fans sont venus pour voir les Spurs affronter les Warriors, un record d’affluence NBA moderne. Adresse : 100 Montana St. Un lieu iconique, chargé de souvenirs, presque un sanctuaire pour les nostalgiques de l’ère Duncan-Robinson (Tim Duncan ET David Robinson, on ne parle pas du joueur actuel des Pistons).
Le San Antonio Stock Show & Rodeo : à San Antonio, le basket et le rodéo cohabitent depuis toujours. Chaque année en février, le San Antonio Stock Show & Rodeo prend feu pendant plusieurs semaines au Frost Bank Center… ce qui oblige les Spurs à partir en road-trip, d’où le terme du fameux « Rodeo Road-Trip ». Un rituel devenu une blague interne chez les fans. Célèbre dans tout le Texas, l’événement attire des dizaines de milliers de visiteurs, mêlant musique country, compétitions équestres, bouffe texane et grosses ambiances. Adresse : 1 AT&T Center Parkway, oui, c’est littéralement chez les Spurs.
The Spurs Way Mural : l’ADN de la franchise sur les murs de la ville. On connaît la discrétion légendaire des Spurs, mais eux aussi ont leurs fresques iconiques. L’une des plus connues est une murale célébrant l’héritage du Big Three (Duncan – Parker – Ginobili), située dans le quartier artistique d’East Side. Chemin faisant, vous pourrez tomber sur d’autres œuvres célébrant Wembanyama, Popovich ou encore les cinq titres de San Antonio. Un vrai pèlerinage street-art pour tous ceux qui vibrent en noir et argent.
The AT&T Center Plaza Statue, l’hommage aux légendes : devant le Frost Bank Center, plusieurs installations rendent hommage à l’histoire de la franchise, dont des statues, plaques commémoratives et un Walk of Spurs Legends. C’est ici que les fans se retrouvent avant les matchs, où les photographes attrapent les ambiances, et où la culture Spurs se vit le plus fort. Parfait pour une photo souvenir en mode “Black & Silver”.
Hemisfair Park & la Tower of the Americas : à deux pas du centre-ville, Hemisfair Park abrite la Tower of the Americas, monument iconique visible depuis presque tous les trajets pour aller au Frost Bank Center. Les soirs de match, la tour s’illumine parfois aux couleurs des Spurs. Adresse : 739 E César E. Chávez Blvd. Un spot photo immanquable, surtout si vous voulez une photo stylée “San Antonio by night” avant un match.
Le musée The Sports Institute of San Antonio : moins connu mais très sympa pour les fanas de culture sportive, ce petit musée rend hommage aux athlètes locaux, aux équipes texanes et à la tradition sportive de la région. Vous y trouverez évidemment des références aux Spurs, à leurs joueurs historiques et aux grandes épopées du Texas sportif.
La River Walk, le canal mythique des parades des Spurs : impossible de visiter San Antonio sans longer la River Walk, ce ruban d’eau qui serpente au cœur de la ville (voir plus bas). Mais pour les fans des Spurs, ce n’est pas juste un décor de carte postale : c’est le lieu des parades de champions. Après chacun des cinq titres NBA, les joueurs ont descendu la rivière sur des barges, acclamés par des milliers de fans amassés sur les ponts et les quais. Tim Duncan, Manu Ginobili, Tony Parker… tous ont défilé ici, trophée à la main, dans une ambiance texane unique. Adresse : le long de San Antonio River, accessible dès le downtown. Un passage obligatoire pour quiconque veut ressentir l’âme de la ville et les souvenirs de sa dynastie.
We spy the @spurs on the San Antonio River Walk 📷
✨This is your sign to take a @goriocruises adventure ASAP ✨
📷 @goriocruises #SARiverWalk pic.twitter.com/9FjiVK5QGW
— San Antonio River Walk (@theSARiverWalk) September 24, 2023
Les franchises de sport professionnel à San Antonio :
Les Spurs : la seule, l’unique, l’alpha et l’oméga du sport local
À San Antonio, le sport professionnel, c’est simple : il y a les Spurs… et puis c’est tout. Pas de franchise NFL. Pas de franchise MLB. Pas de franchise NHL. Et pas de franchise MLS non plus. La ville vit littéralement au rythme du basket et a développé une relation quasi fusionnelle avec son équipe NBA, une rareté dans les grandes villes américaines. On est loin des 10 franchises professionnelles basées à New York.
Ici, les Spurs ne sont pas une équipe : c’est une institution. Une religion locale. Un drapeau que toute la ville brandit, peu importe les résultats, peu importe les années. Cinq titres NBA, une dynastie respectée dans toute la Ligue, un modèle de stabilité, et aujourd’hui l’espoir nommé Victor Wembanyama pour écrire un nouveau chapitre. San Antonio vit, mange et respire Black & Silver.
Les “presque-franchises” qui confirment que tout tourne autour des Spurs
San Antonio possède bien d’autres équipes… mais aucune au plus haut niveau :
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San Antonio FC en USL Championship (D2 soccer), une belle ambiance mais rien à voir avec une équipe MLS.
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Les San Antonio Missions, équipe de baseball mineur (AA), sympathique pour une soirée détente mais pas une franchise MLB.
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Historiquement, San Antonio a aussi accueilli des équipes NFL en pré-saison, des équipes WNBA (les Stars, parties à Las Vegas), et même des matchs de NBA d’autres franchises… mais tout cela reste secondaire.
Ce vide au sommet a un effet inattendu : toute l’énergie sportive de la ville converge vers les Spurs, ce qui explique l’ambiance unique lors des matchs, la ferveur autour des parades, et la culture basket profondément ancrée dans le quotidien des habitants.
Les “must-see” de San Antonio :
San Antonio aime accueillir ses visiteurs en douceur, au fil de l’eau. Le River Walk – ou Paseo del Río – c’est ce réseau de sentiers piétons qui serpente le long de la San Antonio River, une sorte de labyrinthe cool où se mélangent terrasses, passerelles, bateaux colorés et touristes qui se demandent encore comment on a pu planquer un tel oasis en plein centre-ville texan. Conçu en grande partie après les inondations des années 1920, l’endroit est devenu la photo selfie officielle de la ville : ambiance presque européenne, ombrages parfaits pour échapper au soleil local, petites ruelles qui donnent envie de flâner… bref, le spot idéal pour prendre la température de San Antonio. On y marche, on y mange, on y chill, on y attend même un match des Spurs sans voir le temps passer.
Moins glamour mais tout aussi symbolique, The Alamo mérite aussi une visite. Ce petit fort en calcaire devenu l’une des expressions majeures de l’identité texane. C’est ici qu’en 1836, une poignée de défenseurs ont tenu tête à l’armée mexicaine pendant treize jours, écrivant sans le savoir l’un des grands mythes de l’histoire des États-Unis. Aujourd’hui, le site n’a plus rien d’un champ de bataille, mais il reste un pèlerinage obligatoire : un mélange de musée, de mémorial et de carte postale où l’on vient se rappeler que l’esprit cowboy, avant d’être une caricature, a existé pour de vrai. Pour visiter ces lieux
From towering on the court to standing tall next to the Shrine of Texas Liberty! Victor Wembanyama meets the Alamo. Welcome to San Antonio! #GoSpursGo @wemby @spurs pic.twitter.com/VIOmLuhzvm
— The Alamo (@OfficialAlamo) September 27, 2023
Si l’Alamo est la star incontestable, il n’est en réalité que la plus célèbre des cinq missions qui ont façonné San Antonio. Valero — son nom d’origine — faisait partie d’un réseau plus vaste implanté par les Espagnols le long de la San Antonio River pour évangéliser les populations locales et asseoir leur présence coloniale. Plus au sud, on retrouve Concepción, San José, San Juan et Espada, toutes reliées entre elles par le couloir vert du “Mission Reach”. L’ensemble forme aujourd’hui le parc historique national des San Antonio Missions, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2015. Marcher ou pédaler de l’une à l’autre, c’est traverser trois siècles d’histoire en quelques kilomètres, entre églises de pierre, aqueducs encore debout et paysages qui racontent la naissance de la ville.
Références culturelles de San Antonio :
Pour ouvrir le chapitre des références culturelles propres à San Antonio, impossible de passer à côté de Selena, le biopic consacré à Selena Quintanilla – jouée par Jennifer Lopez – icône de la musique Tejano et véritable légende au Texas. Le film retrace son ascension fulgurante jusqu’à sa disparition tragique, et son tournage a largement investi le sud du Texas : plusieurs scènes majeures ont été filmées directement à San Antonio, où l’équipe a utilisé des décors locaux et des habitants de la ville comme figurants. Une manière de rappeler que l’histoire de Selena ne se limite pas à Corpus Christi : son héritage irrigue toute la région, et San Antonio fait pleinement partie du décor émotionnel de sa carrière comme de sa mémoire.
Et puisqu’on enchaîne sur les passages caméra, San Antonio n’a pas seulement accueilli la famille Quintanilla : elle a aussi servi de terrain de jeu à Miss Détective, comédie culte où Sandra Bullock tente de sauver un concours de Miss sans exploser ses talons. Plusieurs scènes ont été tournées directement le long du River Walk, avec en point d’orgue l’Arneson River Theatre, transformé pour l’occasion en scène de show télévisé. On aperçoit même The Alamo, histoire de rappeler qu’ici, même les films légers ont droit à leur dose de patrimoine.
En remontant bien plus loin dans l’histoire du cinéma, San Antonio qui flirte avec Hollywood depuis plus longtemps qu’on ne l’imagine. Impossible de zapper Wings (1927), un film de la Première Guerre mondiale, bardé d’avions, de cascades et de bruit de moteurs, tourné en bonne partie sur les bases militaires locales, et surtout premier Oscar du meilleur film de l’histoire du cinéma. Cerise sur le képi : c’est aussi là que Gary Cooper décroche son premier vrai rôle, avant de devenir la légende qu’on connaît.
Dans les personnalités nées à San Antonio, on reste dans le cinéma avec l’actrice Michelle Rodriguez (Lost, Fast and Furious…) ou le réalisteur Robert Rodríguez (Planète Terreur, Spy Kids…) mais on peut aussi basculer chez les écrivains – en lien avec le basket – en évoquant Shae Serrano. Enfin, un petit mot pour Davy Crockett. Certes, le trappeur n’est pas né à San Antonio, mais son nom est associé à Fort Alamo dont il a pris part à la défense en 1836.
