Giovanni in Paris – Épisode 3 : arrivée mouvementée, émotions insensées
Le 31 juil. 2024 à 11:13 par Giovanni Marriette
Messieurs dames, l’histoire qui va suivre est celle d’un homme qui s’apprête à lier l’utile à l’agréable. Un homme qui s’en va couvrir la compétition de basket 3×3 aux Jeux Olympiques de Paris 2024, sur place, à domicile. Enfin à domicile… pas vraiment. Car en bon bressan pur jus, plus adepte de la réalisation d’un plat en sauce à l’état sauvage plutôt que capable d’adaptation dans le grand monde, cela aussi risque de représenter son lot d’aventure. Et c’est justement tout cela que je vais vous conter. En vous promettant d’en profiter pour mille et de vous faire partager toute mon expérience, comme si vous y étiez.
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Jour 1, et déjà tellement de choses à vous raconter. Jour 1 de compétition d’ailleurs, car en réalité c’est bien lundi que j’ai “atterri par la gare”, quittant la chaleur de la Bresse pour la moiteur parisienne (c’est pareil, avec d’autres odeurs que celles des bouses de vache).
On y est. pic.twitter.com/uzf4bK7lzQ
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Arrivée en grandes pompes ou plutôt sans pompes, à quarante ans je n’ai toujours pas compris qu’on ne fait pas 3,5 kilomètres en claquette avec 25 kilos de bagages, arrivée en sueur donc, le maillot a carrément déteint c’est mauvais signe. A peine le temps de se rafraichir dans mon nouveau nid peu douillet qu’il faut déjà repartir, direction le studio d’enregistrement pour voir de mes propres yeux (ébahis) Bastien, Alex, Robin et Julien commenter du surf, de l’escrime et du tennis de table. C’est donc ça le Multiverse ? Quelques heures passées au studio, une première nuit à se faire le film avant le film donc peu de sommeil, et me voilà lancé pour une journée… marathon.
Pour assister aux Jeux en tant que media il faut une accréditation, la sacro-sainte accréditation. Pour cela je pars donc direction le Palais des Congrès, porte Maillot, 1h45 de marche rapide. Il fait déjà chaud, très tôt, très chaud. Décollage 6h15 du matin, et à mon arrivée mes yeux s’ouvrent en immense. En effet, à l’hôtel Hyatt, accolé au Palais des Congrès, logent une partie des délégations olympiques. J’y croise donc cambodgiens et guatémaltèques, malgaches et fidjiens, au milieu du ballet incessant des chauffeurs volontaires qui vont et qui viennent dans leur véhicule paré des couleurs olympiques. Pour ma part je traverse le bâtiment, et descend vers mon Graal, qui m’attend quelques mètres plus bas.
Si tout se passait bien on n’en serait pas là à tout se raconter, vous me connaissez, alors à peine arrivé les ennuis commencent. Pour un R manquant dans mon nom de famille, j’en ai pourtant l’habitude. Privé d’accréditation à cause d’une erreur dont je ne suis pas responsable, c’est le pompon, et je dois désormais attendre une vérification de sécurité. Parfait, sauf que selon Morgane, très sympa au demeurant, l’opération devrait prendre entre 24 et 48h. Très drôle. Par chance j’ai des contacts qui pèsent, dans mon travail et dans mon cœur, et après quelques 100 minutes de grommellements au Starbucks et trois mails reçus je retourne fièrement checker Morgane et peut enfin célébrer l’instant, un moment qui, confession intime, restera à jamais gravé dans mon cœur. Je l’ai, ça y est, je souris niaisement pendant bien dix minutes, la dernière fois de ce genre ce devait être pour la naissance de mes enfants.
L’adrénaline retombée je dois me remettre rapidement les idées en place. Avec le trajet retour, déjà, puis la vie me ramène à mes déboires quand, arrivé à l’appartement je m’aperçois que… je n’ai plus de carte bancaire. ALLEZ. Opposition directe, je relativise et me dit que de toute manière je suis un peu fauché, et je prend finalement la nouvelle avec assez de légèreté, serait-ce ça la plénitude olympique. De toute façon dans quelques heures je serai au cœur de l’évènement, avec bien d’autres “soucis” à gérer, donc je fais le vide. Je dégage tout ce qui m’accapare l’esprit, je veux vivre pleinement ce qui m’arrive.
2h pour refaire mon accréditation.
Perdu ma carte bancaire.
Marché pendant 4h.
Je suis gros donc j’ai chaud.
J’ai même pas encore mis les pieds à la Concorde.
Quand je vous le dit que ce trip va être ÉPIQUE.
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Premier jour de compétition pour le 3×3, les matchs commencent à 17h30 mais j’arrive sur site aux alentours de 15h. Je veux prendre la température, m’imprégner des lieux car ils sont magnifiques. Obélisque de la Concorde en son centre, Fontaine des Mers, Fontaine des Fleuves, au loin la Tour Eiffel qui nous surveille, et à l’Ouest de la place le début des Champs-Élysées avec, tout droit, l’Arc de Triomphe. Les mots qui me viennent en arrivant : monumental, fabuleux, incroyable. Quatre arènes immenses, celle du basket 3×3 peut contenir 5 000 personnes, et partout entre les stades une atmosphère de la street comme disent les boomers, avec du gros son, plein de couleurs et de la bonne humeur.
EN PLACE POUR LE BASKET 3×3 !
Je vais pas vous mentir c’est le rêve d’une vie 🥹
Le site est absolument splendide et on va tâcher de vous faire vivre ça du mieux possible ❤️
Et si je vis une médaille (ou deux) française(s) je réponds plus de rien 🇫🇷 pic.twitter.com/9vuBomvcTT
— Le Psy TrashTalk 👨👩👧👧 (@giovannim6) July 30, 2024
Mais place à la compétition.
17h30, les championnes olympiques en titre américaines ouvrent le bal face aux Allemandes. Défaite d’Hailey Van Lith et ses pineco, voilà qui annonce un tournoi… ouvert. Les sœurs Plouffe font ensuite de la bouillie des Australiennes (17 points sur 21 à elles deux), puis les champions olympiques en titre lettons du porte-drapeau Mauris entrent en jeu, face aux Lituaniens du costaud Pukelis, ouais je connais les joueurs de 3×3, ça vous en bouche un coin. Les Lettons l’emportent mais l’essentiel est ailleurs, j’ai enfin pris place en tribune de presse, royalement posé pour la vue et pour capter l’ambiance, même si pour bosser c’est une autre limonade. Plein soleil, comme l’impression de recevoir des boules de feu en plein visage. Les PC chauffent, surchauffent, l’écran est difficilement visible à cause des rayons du soleil, bref c’est la mission mais comme dans la Pat Patrouille : “aucune mission n’est trop dure, Giovanni il assure”. Le fantasque et fantastique hollandais Worthy De Jong s’occupe ensuite des Chinois, et il est l’heure de la fin de la première session, l’heure d’aller tester la cantine. Une fois mais pas deux, car le prix et la qualité du buffet me déçoivent, ça arrive, demain je ferai un effort sur le dîner (des frites, probablement).
Entre les deux sessions je m’abandonne un peu sur le Parc Urbain et j’en oublie, comme prévu, mon statut de journaliste. Quelle surprise en effet pour mes collègues, quand ils me voient revenir avec du maquillage bleu blanc rouge et une photo prise avec Astérix et Obélix, oui je l’ai vraiment fait.
On va peut-être s’asseoir à côté. https://t.co/lxiHilliMQ pic.twitter.com/DfxBtI8EO7
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Il fallait en effet se mettre dans l’ambiance car la deuxième session sera celle de nos Françaises et Français, qui rentrent en lice devant une Arena qui s’est bien remplie. En apéro les Espagnoles et les Azeris s’envoient des bourre-pifs monumentaux, et il est désormais l’heure d’accueillir les quatre héroïnes de la journée, Marie-Eve, Hortense, Myriam et Laetitia, portées par une foule que je trouve encore un peu timide, mais par une ferveur qu’on ne peut en tout cas pas nier.
Malheureusement cette entrée en lice ne sera pas synonyme de victoire malgré une belle remontada, une grosse planche chinoise en prolongations ayant bien climatisé la Concorde par la même occasion. Dommage, les autres occasions de gagner ne manqueront pas donc on n’en fait pas tout un fromage, surtout qu’il est désormais l’heure d’accueillir les quatre gladiateurs français pour l’avant-dernier match de la journée. Frank, Jules, Timothé, Lucas, quatre garçons désireux de faire exploser le public dès le premier jour avec une victoire contre la Pologne. Et comme dans un rêve ce sera chose faite, malgré les assauts d’un golgoth de 2m15, et c’est Lucas Dussoulier qui délivre la France et les Concordiens sur un ultime shoot à 2-points. J’ai vécu le money time debout, mes confrères de Reuters, Basket Europe ou du JSL (!) sourient, ils ont compris que je n’étais venu uniquement pour faire des interviews.
Tout est donc bien qui finit bien, je profite de la zone mixte pour parler de récupération et de collection de Pin’s avec Franck Seguela, et après une dernière (très grosse) victoire des favoris serbes face aux autres favoris américains je file au Media Press Centre finir mon travail, c’est qu’il ne faudrait pas oublier qu’on est un peu là pour bosser, aussi. J’en profite tout de même pour arriver à mes fins avec l’un des responsables des lieux, lui je sens que ça devenir mon pote, en accédant à l’estrade olympique pour une petite photo iconique, la première d’une longue série.
“Oui alors je pense que c’est vraiment mon charisme qui a fait la différence” pic.twitter.com/A0kkTRkQyO
— Le Psy TrashTalk 👨👩👧👧 (@giovannim6) July 30, 2024
La fin de journée ? Elle sera, évidemment, à l’image du reste, avec un orage monumental sur ma tronche, le repli dans un bar où le patron est fan de NBA, de TrashTalk et de TTFL, alors vous me connaissez on papote, et je rentre chez moi bien après l’orage, 1h30 du matin environ, prêt, déjà, à refaire la même dès le lendemain. Pfiou, ça va être long ces deux semaines.