Chicago Bulls, le bilan 2023-24 : on ne change pas une équipe qui gagne, même quand elle perd beaucoup
Le 24 mai 2024 à 02:46 par Julien Vion
En NBA, on a le droit d’être fort, car on gagne des titres. On a le droit d’être nul, car on gagne des picks. Mais quand on est comme les Chicago Bulls, c’est-à-dire un peu mauvais mais pas trop quand même, c’est l’autoroute de la déprime. Trois ans que ça dure, trois ans de triste médiocrité, oh que ce bilan va être morose.
Ce que TrashTalk avait annoncé
37 victoires pour Bastien, 41 pour Alex, et un résultat final pile entre les deux #Hexperts. Les Bulls n’ont pas dérogé à leurs habitudes et leur ambition de disputer le play-in tournament. Billy Donovan peut donc cocher cette case avec un stylo vert sur son carnet de notes. Alex Caruso, Golden Gérard, a également encore été monstrueux en défense dans ce joyeux bazar. Nouvelle case cochée en vert, on avance bien. Et pour ce qui est de la grosse pregunta de la muerte : “Quel plan donner à Arturas Karnisovas pour sauver les Chicago Bulls ?”. 9 mois plus tard, rien à l’horizon. On range le stylo pour le moment.
Ce qu’il s’est vraiment passé
Jour 1, débandade face au Thunder, tête basse des joueurs, direction le vestiaire. Le groupe improvise une réunion de crise, inédite dans l’histoire de la NBA à peine quelques heures après le début de saison. Débandade, c’est aussi le mood des fans de Chicago toute l’année, qui n’avaient pas grand chose à se mettre sous la dent pour s’exciter.
Avec un bilan de 5-14 le 28 novembre, le front office annonce avoir “confiance en son groupe”. Dans le même temps, Zach LaVine entre dans toutes les rumeurs de trade, avant de… terminer sa saison sur blessure, alors que personne ne semblait vraiment intéressé. Presque contre toute attente, les Taureaux trouvent quand même la détermination de démarrer leur saison. Derrière un Coby White éclatant de fraîcheur, Windy City joue au basket et gagne des matchs ! DeMar DeRozan met des tirs clutchs, Alex Caruso enferme des meneurs adverses dans une prison tandis qu’Ayo Dosunmu ou Patrick Williams (avant sa blessure) montrent de très belles séquences. Finalement, les Bulls retrouvent le bon vieux ventre mou de la Conférence Est, qui leur avait tant manqué.
Malgré des rumeurs insistantes, Arturas Karnisovas décide de ne rien faire du tout à la trade deadline, et de prolonger l’expérience jusqu’au mois d’avril – au minimum. Résultat des courses, une splendide neuvième place qui offre deux matchs de play-in à la franchise. Par souci d’équilibre, ils gagnent le premier mais perdent le second, synonyme de nouvelle saison sans Playoffs. Du grand art.
La saison des Bulls en quelques articles
- Après le premier match, les Bulls organisent déjà une réunion entre joueurs
- Chicago sombre à Boston, situation dramatique
- Zach LaVine n’intéresse pas grand monde sur le marché des transferts…
- Coby White est sur un nuage !
- Chicago n’a pas bougé à la deadline : mais quel est le projet ?
- Les Bulls sont nuls : 2/29 à trois-points et défaite face aux Pistons
- Lonzo Ball a recommencé à courir et à sauter
- Play-in : Les Bulls en vacances après la défaite face au Heat
L’image de la saison
“Je suis entré dans le vestiaire pour leur parler et ils étaient déjà en train de discuter. Je leur ai demandé s’ils avaient besoin d’espace et ils m’ont répondu oui, donc je suis sorti.” Billy Donovan, en conférence de presse après la défaite pour le premier de la saison. Il explique gentiment à la presse que ses joueurs organisent un petit meeting de crise dès le jour 1. NOR-MAL. Et rien n’a changé depuis. NOR-MAL.
Pourquoi on peut sourire
Coby White, merci. Merci pour ces nuits à caler des doux step-back avec un grand sourire. Merci pour ces fois où tu as plongé pour récupérer un ballon qui traîne. Merci pour ta bonne humeur dans tes interviews d’après victoire. Merci pour avoir été le joueur le plus excitant de la franchise depuis un joueur avec un nom de fleur. Peut-être pas quand même, mais 100% des fans de la franchise peuvent remercier son superbe exercice 2023-24, tel un délicieux fromage fondu au-dessus d’un gratin dauphinois pas cuit. Sous contrat, et à bon prix, il peut symboliser le futur de la franchise, à l’instar d’un Ayo Dosunmu qui continue de progresser. Plusieurs fois au cours de la saison, les joueurs ont prouvé qu’ils étaient capables de se transcender et d’offrir du beau basket. Malgré toute l’inconstance, le sourire est permis. Pas trop quand même, mais c’est permis.
Pourquoi on peut faire la gueule
Par où commencer ? Le nombre de raisons de faire la gueule est supérieur au nombre de 3-points manqués par Nikola Vucevic cette année (221 au total, 29% de réussite si vous vous demandiez). La plus évidente est peut-être que les Chicago Bulls ne savent pas où ils vont. Le GPS indique “veuillez faire demi-tour”, et le conducteur est un lituanien sourd, aveugle et qui perd ses cheveux. Blague à part, Arturas Karnisovas a déclaré : “cette équipe est très compétitive à chaque match et nous aspirons à être compétitifs en Playoffs.” Espère-t-il un retour en fanfare de Zach LaVine ? Un Lonzo Ball réinventé ? Un Nikola Vucevic qui retrouve une jeunesse ? Reposons la question, le GM est-il lucide ? Karnisovas sait qu’il fonce dans le mur, mais espère tomber sur le quai neuf trois-quart. Malheureusement pour lui, aucun monde magique ne va s’ouvrir dans l’Illinois, si ce n’est celui du play-in tournament. Arturas ne jure pas solennellement que ses intentions sont mauvaises, mais on commence à le penser très fort.
Les statistiques individuelles
Et la suite ?
Alors là, aucune idée. Encore une saison “serious about winning” avec ce groupe ? Peut-être. Mais si c’est le cas, on ne répond plus de rien. Ni le retour de Zach LaVine, ni le 11ème pick à la Draft NBA 2024 ne risquent d’aider les Bulls à devenir contenders. Surtout, DeMar DeRozan arrive au bout de son contrat et pourrait devenir agent libre. Les rumeurs indiquent une prolongation possible dans l’Illinois, histoire de ne pas changer un équipe qui “gagne”. Comment trouver les mots ?
La saison 2023-24 des Chicago Bulls est terminée, et a une nouvelle fois été sous le signe de la médiocrité moyennement passable sans être ni excitante ni intéressante. On exagère à peine, mais c’est clair que Windy City irait mieux si le vent changeait de direction.