Preview des Houston Rockets 2020-21 : l’équipe la plus imprévisible de la NBA se situe au Texas

Le 19 déc. 2020 à 12:16 par Nicolas Meichel

Source image : NBA League Pass

On a beaucoup entendu parler des Rockets durant l’intersaison, pour les raisons qu’on connaît. Et si le dossier James Harden est toujours en attente de transfert, on ne va pas attendre qu’il bouge pour faire la preview. Une preview un peu particulière tout de même, car un trade du Barbu peut potentiellement tout chambouler du jour au lendemain. En attendant, on va s’appuyer sur ce qu’on a pour prédire au mieux une saison qui s’annonce… imprévisible à Houston. 

Pour prendre l’Apéro en causant de la saison des Rockets, c’est par ici !

La saison 2019-20

Avec la dernière année de contrat de Mike D’Antoni, on savait que la saison 2019-20 pouvait représenter la fin d’un cycle en cas d’échec en Playoffs. Et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Après une saison irrégulière à 44 victoires pour 28 défaites, synonyme de quatrième place à l’Ouest, les Rockets sont tombés face aux Lakers de LeBron James et Anthony Davis en demi-finale de conf’. 4-1, pas grand-chose à dire. Avec notamment un Russell Westbrook diminué dans la bulle, les Fusées version mini-ball n’ont pas réussi à décoller. Le transfert de Russ effectué à l’été 2019 n’a pas été payant, même si Westbrook a lâché une belle campagne sur le plan individuel aux côtés de James Harden, meilleur marqueur de la NBA pour une troisième saison consécutive. En jouant sans véritable intérieur, les Rockets pensaient pouvoir choquer le monde et ainsi redéfinir les codes du basket, mais la franchise de Houston s’est rendu compte que la taille pouvait servir aussi au basket. Au final, cette nouvelle élimination prématurée en postseason a provoqué de nombreux changements, autant en coulisse qu’au niveau de l’équipe.

Les mouvements de l’intersaison

  • Ils sont arrivés : John Wall, Christian Wood, DeMarcus Cousins, Sterling Brown, Gerald Green, Kenyon Martin Jr. (transfert Draft), Jae’Sean Tate, Mason Jones (two-way), William McDowell-White (two-way)
  • Ils sont partis : Russell Westbrook, Robert Covington, Austin Rivers, Jeff Green, Thabo Sefolosha, Tyson Chandler, DeMarre Carroll, Michael Frazier
  • Ils ont re-signé : Bruno Caboclo, David Nwaba (team option)

Le roster

  • Meneurs : John Wall, Chris Clemons, William McDowell-White (two-way)
  • Arrières : James Harden, Eric Gordon, Ben McLemore, Gerald Green, Sterling Brown, David Nwaba, Mason Jones (two-way)
  • Ailiers : Danuel House Jr., Bruno Caboclo, Jae’Sean Tate, Kenyon Martin Jr.
  • Ailiers-forts : P.J. Tucker
  • Pivots : Christian Wood, DeMarcus Cousins

En gras, les possibles titulaires à chaque poste.

La Free Agency

La fin d’une ère. Avec le départ du coach Mike D’Antoni, en place depuis 2016, puis celui du manager général Daryl Morey, qui dirigeait la franchise depuis 2007, il fallait s’attendre à un changement de visage chez les Rockets. Stephen Silas est arrivé sur le banc et Rafael Stone a succédé à Morey, tout ça pour se retrouver avec les demandes de transfert de Russell Westbrook et James Harden à gérer. Bon courage. Le premier dossier est bouclé puisque Westbrook a été envoyé à Washington contre John Wall (récupéré en compagnie d’un choix de Draft), qui retrouvera son copain du Kentucky DeMarcus Cousins, signé par Houston durant l’intersaison. Par contre, on attend toujours le dénouement du second, les Rockets n’étant pas pressés pour bouger le Barbu. Outre Westbrook, on note aussi le départ de Robert Covington, récupéré à la trade deadline de février 2020 dans le transfert impliquant Clint Capela et désormais à Portland, ainsi que celui d’Austin Rivers et Jeff Green. Sur le marché de la Free Agency, les Fusées ont tout de même réussi un joli coup avec la signature de l’intérieur Christian Wood (41 millions sur trois ans, via un sign & trade avec les Pistons), tandis que Gerald Green fait son grand retour en compagnie de l’ancien extérieur des Bucks Sterling Brown, également signé.

La Draft

Ne possédant aucun choix de Draft en 2020 à force de les balancer dans différents transferts, les Rockets sont quand même repartis avec un jeunot, à savoir Kenyon Martin Jr., récupéré via un transfert avec les Kings (Sacramento l’avait sélectionné en 52e position) une semaine après la Draft. Comme son nom l’indique, on parle du fils de K-Mart, l’ancien intérieur des Nets et des Nuggets. Le fiston joue lui plutôt ailier, mais possède également de belles qualités athlétiques. Pour rester chez les rookies, Jae’Sean Tate est également arrivé. Non sélectionné à la Draft 2018, le produit d’Ohio State est passé par la Belgique et l’Australie ces deux dernières années, et aurait fait bonne impression au camp d’entraînement.

Le point sur l’infirmerie, par le Docteur Q

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Houston, quatre noms ressortent : Eric Gordon, Danuel House Jr., et les nouveaux venus John Wall et DeMarcus Cousins. Pour ce dernier, tout a commencé avec une rupture du tendon d’Achille gauche en janvier 2018. Il est revenu après une opération et un an de rééducation. Il s’est déchiré le quadriceps sur la même jambe au début des Playoffs 2019 mais a tout de même pu goûter aux Finales NBA en juin. Résultat : rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche quelques semaines plus tard. Malgré ces nombreux coups durs, DMC reste motivé à l’idée de revenir, il s’est plus que préparé physiquement mais seul l’avenir peut nous dire si son corps tiendra. John Wall revient également d’une grosse blessure : une déchirure du tendon d’Achille gauche, survenue après l’opération d’une épine calcanéenne au même pied. Malgré sa gravissime blessure, il fait son retour après deux ans et affirme être à son meilleur niveau : à surveiller. Eric Gordon n’a lui joué que la moitié des matchs cette saison, principalement à cause de son genou droit et de sa cheville gauche. Gêné par son genou en 2018-19, il a subi une opération de débridement en novembre avant d’enchaîner avec une contusion osseuse au même genou en janvier. Il s’est fait également une entorse à la cheville gauche dans la bulle, pour six matchs d’absence avant les Playoffs. Quant à Danuel House Jr., il n’a manqué que neuf matchs la saison dernière, mais a été gêné toute l’année par des problèmes à l’épaule gauche. Certains émettent l’hypothèse que la diminution du pourcentage à 3-points au fil de la saison de Danuel est liée à cette blessure. Bref, beaucoup de joueurs sont à surveiller de près à Houston, et seule la reprise nous dira s’ils sont bien à 100%. Par contre, il y a un gars qu’on ne verra pas, c’est Chris Clemons, tout juste victime d’une rupture du tendon d’Achille. Au moins, il pourra prendre conseil auprès de Jean Mur et DMC.

Salary recap

Source : Spotrac

Que peut-on attendre des Rockets en 2021 ?

Houston est probablement l’équipe la plus imprévisible de la NBA à la veille de la reprise. Les envies de départ de James Harden, des nouvelles têtes, des mecs qui reviennent de blessures… les incertitudes sont nombreuses et qui dit incertitudes dit plusieurs scénarios possibles. La saison des Rockets dépendra forcément de l’évolution du dossier Harden. Va-t-il se faire transférer très bientôt ? Ou plutôt au moment de la trade deadline ? Voire lors de la prochaine intersaison ? Personne ne le sait pour le moment mais le Barbu semble parti pour faire encore un petit bout de chemin avec la franchise texane. Il a dit qu’il allait se comporter de façon professionnelle, on espère pour Houston sinon ça pourrait se transformer en gros bordel. Autre grande question, à quel niveau va revenir John Wall ? Si ses performances en pré-saison sont encourageantes et qu’on espère évidemment le voir en jambes, on va attendre avant de s’enflammer. Potentiellement en tout cas, ça peut donner un backcourt très dangereux avec Harden et Jean Mur. À l’intérieur, parce que oui, Houston a des intérieurs maintenant, Christian Wood représente un élément intéressant, lui qui a cartonné avec les Pistons avant la suspension de la campagne 2019-20. Son premier match sous le maillot de Houston en pré-saison ? 27 points et 10 rebonds, et quelques belles combinaisons avec Harden en prime. Prometteur le garçon, mais va falloir confirmer les belles perfs de l’an passé sur la durée, en espérant aussi que DeMarcus Cousins – plutôt bon lors de la prépa – puisse apporter quelque chose de solide en sortie de banc. À côté de ces gars-là, Eric Gordon et P.J. Tucker représentent un peu les anciens du groupe et auront donc un rôle important à jouer dans une équipe rajeunie et modifiée. Cependant, le premier visite souvent l’infirmerie et reste sur une campagne compliquée et le second est mécontent avec sa situation contractuelle (dernière année de contrat, ça devrait le motiver). On compte quand même sur eux pour faire le boulot. Malgré tout le remue-ménage de l’intersaison et un banc suspect, il y a donc toujours du talent à Houston et on veut bien voir ce que va en faire le coach rookie Stephen Silas, réputé pour son très bon travail aux côtés de Rick Carlisle à Dallas, qui possédait la saison dernière l’attaque la plus efficace de l’histoire sous l’impulsion de Luka Doncic.

Le pronostic du rédacteur

38 victoires et 34 défaites. Pronostiquer un bilan avec autant d’incertitudes, c’est le meilleur moyen de se ridiculiser mais on tente quand même le coup. James Harden est pour l’instant toujours là et même s’il fait la gueule, ça va gagner des matchs.

Le scénario rêvé pour les Rockets ? Que John Wall revienne au top, que Christian Wood explose, que DeMarcus Cousins apporte en sortie de banc, tout ça avec un James Harden qui change finalement d’avis pour rester à Houston. Tiens c’est bizarre, quelque chose nous dit que ça ne se passera pas comme ça. Mais on ne veut pas enterrer les Rockets pour autant, ils devraient être un minimum compétitifs.