Preview des Boston Celtics 2020-21 : si près des Finales NBA dans la bulle, les Verts ont-ils laissé passer leur chance ?

Le 18 déc. 2020 à 12:16 par Nicolas Meichel

Tatum Walker Boston Celtics 20 Septembre 2020
Source image : YouTube

Souvent placés, jamais gagnants. Voilà comment on pourrait résumer les dernières saisons des Celtics. Six saisons consécutives en Playoffs, trois participations aux Finales de Conférence Est, mais aucune en Finales NBA. Les hommes de Brad Stevens ont donc une marche supplémentaire à franchir, deux si on parle de titre, et l’objectif cette saison sera d’aller enfin plus loin. Mais quand on voit leur intersaison, la concurrence à l’Est et les pépins physiques de Kemba Walker, peut-on vraiment croire à une progression des Celtics en 2021 ? 

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La saison 2019-20

Ça ne s’est pas joué à grand-chose, mais les Celtics sont finalement tombés face au Heat 4-2 au stade des Finales de Conférence Est, après avoir pris le dessus sur les Sixers (4-0) et les Raptors (4-3) lors des tours précédents. Les regrets sont probablement toujours là. Les avantages non conservés avec le pétage de plomb de Marcus Smart, les bobos de Kemba Walker et Gordon Hayward, les petits passages à vide qui font mal… il y avait la place pour espérer affronter les rivaux historiques de Los Angeles en Finales NBA chez Mickey. Une fin décevante donc, qui ne doit cependant pas faire oublier la belle campagne globale des Verts après celle chaotique de 2018-19. La saison dernière, les Celtics ont retrouvé un vrai collectif. L’arrivée de Kemba a fait du bien malgré un genou qui siffle, Gordon Hayward a retrouvé de belles sensations malgré quelques passages à l’infirmerie, Jaylen Brown a fait un gros step en avant en sortant une saison calibre All-Star, tandis que Jayson Tatum est tout simplement entré dans une autre dimension, s’imposant comme une superstar en devenir. Un bilan que l’on pourrait ainsi qualifier de très positif.

Les mouvements de l’intersaison

  • Ils sont arrivés : Tristan Thompson, Jeff Teague, Aaron Nesmith (Draft), Payton Pritchard (Draft), Yam Madar (Draft, reste à Tel Aviv), et Evan Turner en tant… qu’assistant coach
  • Ils sont partis : Gordon Hayward, Enes Kanter, Brad Wanamaker, Vincent Poirier
  • Ils ont re-signé : Jayson Tatum (extension de contrat), Semi Ojeleye (team option), Tacko Fall (two-way contract), Tremont Waters (two-way contract)

Le roster

  • Meneurs : Kemba Walker, Jeff Teague, Payton Pritchard, Carsen Edwards, Tremont Waters (two-way)
  • Arrières : Jaylen Brown, Marcus Smart, Javonte Green, Romeo Langford
  • Ailiers : Jayson Tatum, Aaron Nesmith
  • Ailiers-forts : Grant Williams, Semi Ojeleye
  • Pivots : Daniel Theis, Tristan Thompson, Robert Williams, Tacko Fall (two-way)

En gras, les possibles titulaires à chaque poste.

La Free Agency

L’intersaison des Celtics a été marquée par le dossier Gordon Hayward. Ce dernier possédait une player option à 34 millions de dollars et il y avait donc plusieurs scénarios possibles. Mais celui que Boston voulait éviter, c’était de le perdre sans contrepartie. Malheureusement pour les Verts, c’est ce qui est arrivé puisque Hayward a décidé de décliner son option pour signer aux Hornets. Certes, Boston a obtenu une grosse trade exception (d’une valeur de 28,5 millions de dollars, un record NBA) via un sign & trade avec Charlotte – ce qui ouvre de belles possibilités – mais à l’instant T, Hayward n’a pas été remplacé et l’effectif perd donc de sa valeur. Les Celtics ont quand même réussi à pêcher Tristan Thompson pour renforcer le secteur intérieur suite au départ d’Enes Kanter (transféré aux Blazers dans un trade à trois avec Memphis), et le meneur vétéran Jeff Teague est lui arrivé quelques jours après la signature de Brad Wanamaker aux Warriors, que Boston a laissé filer malgré une saison correcte en sortie de banc. Et pour terminer, Jayson Tatum a décroché le pactole en prolongeant pour cinq saisons supplémentaires et 195 millions de dollars, un contrat à la hauteur de son talent.

La Draft

Avec trois choix de premier tour (et un choix de second tour) en 2020, Danny Ainge possédait plusieurs options et on l’imaginait bien transférer ses picks pour éventuellement monter dans la Draft. Au final, les Celtics ont conservé leur 14e, 26e et 47e choix, mais ont transféré le 30e (Desmond Bane, dans le cadre du trade de Kanter, pour récupérer deux choix de second tour). Pas vraiment ce qu’on attendait à la base mais c’est cette voie-là qui a été suivie par les Celtics. Boston a ainsi sélectionné l’extérieur Aaron Nesmith, qui va pouvoir apporter son côté sniper, puis le meneur formé à Oregon Payton Pritchard, qui a poussé Brad Wanamaker vers la sortie et qui fait déjà du bruit depuis son arrivée (16 points dans son premier match de pré-saison). Bon shooteur, joueur assez complet et apportant une belle intensité, Pritchard pourrait avoir un vrai rôle à la mène pendant l’absence de Kemba Walker. Quant à l’Israélien Yam Madar, sélectionné au second tour, il ne jouera pas en NBA cette année mais dans son club de l’Hapoel Tel Aviv.

Le point sur l’infirmerie, par le Docteur Q

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Boston la saison dernière, trois noms ressortent : Tristan Thompson, même s’il n’évoluait évidemment pas aux Celtics l’an passé, Kemba Walker et Jaylen Brown. On pourrait parler aussi de Gordon Hayward mais ça serait trop long et puis il n’est plus là. On commence donc par Tristan Thompson, qui n’a rejoint l’infirmerie que pour de brèves périodes en février/mars : il a raté deux matchs pour un quadriceps droit douloureux, trois pour une contusion au genou gauche et le dernier pour une blessure à l’œil à force d’avoir maté des seufs en tribunes. Il n’a cependant pas joué depuis mars, n’a pas pu faire d’entraînement complet depuis à cause d’une élongation des ischio-jambiers droits et on ne l’a pas encore vu sur cette pré-saison en cours. Kemba Walker, pour sa part, ne sera pas sur le terrain à la reprise, mais plutôt en rééducation pour son genou gauche. Il a démarré en octobre un programme de réathlétisation suite à une injection de cellules souches. Son genou le gêne depuis plusieurs saisons déjà : deux méniscectomies partielles en 2015 et en 2016, ainsi qu’un débridement en 2017. Il a manqué huit matchs la saison passée à cause de cette blessure (seize en tout) mais avait déjà subi un drainage et l’injection d’un traitement utilisé dans l’arthrose en mars. Il sera réévalué en janvier mais le cas de Kemba est à surveiller de très près, d’autant plus si l’arthrose est avérée. Jaylen Brown, pour finir, a enchaîné les petites blessures. Entre janvier et mars : dix matchs loupés. Deux pour une foulure du pouce droit, deux pour une entorse à la cheville droite, un autre pour une foulure à la gauche, un de plus pour une contusion au mollet gauche et les quatre derniers avant la pause pour une tension aux ischio-jambiers droits. Les quatre dernières blessures pourraient être liées, Jaylen est peut-être trop pressé de revenir de blessure et il va devoir écouter un peu plus son corps pour éviter les allers-retours à l’infirmerie.

Salary recap

Source : HoopsHype

Faut-il s’attendre à des Celtics moins forts en 2021 ?

Les fans des Celtics peuvent légitimement avoir quelques doutes à la veille de la reprise. Des doutes déjà par rapport à l’état de santé de Kemba Walker, qui va manquer les premiers matchs de la saison régulière à cause de son genou gauche qui continue de faire des siennes. En son absence, il faudra surveiller la manière avec laquelle Brad Stevens s’adapte (Marcus Smart placé sur le poste 1 ? Jeff Teague ? Du temps de jeu pour Payton Pritchard ?), mais il est clair que Boston aura besoin d’un Kemba en jambes au moment des Playoffs pour espérer faire mieux que les saisons précédentes. Des inquiétudes aussi suite au départ de Gordon Hayward. Oui c’est un habitué de l’infirmerie (on vient d’avoir une nouvelle preuve), oui on a tous rigolé quand on a vu les Hornets lui offrir 120 millions de dollars, mais il reste un vrai bon joueur de basket qui a bien aidé le collectif de Boston la saison dernière. Si les Celtics possèdent évidemment du lourd sur les ailes avec Jayson Tatum et Jaylen Brown, la perte d’Hayward affaiblit Boston et pour compenser ces différentes incertitudes, les deux Jay devront justement confirmer leur ascension voire même faire mieux. Tatum peut-il véritablement rentrer dans la catégorie des superstars en 2021 ? Jaylen Brown peut-il devenir All-Star ? Si la réponse à ces deux questions est oui, et que Marcus Smart step-up sans Kemba (ou un Kemba limité), les C’s devraient s’en sortir sans trop de problèmes malgré une concurrence plus forte dans les hauteurs de l’Est. Mais Boston a moins de marge niveau talent, surtout en début de saison avec l’absence de Walker, alors si le duo Tatum – Brown ne cartonne pas, ça peut provoquer un petit retard à l’allumage. La nouvelle recrue Tristan Thompson – malgré une préparation perturbée – devrait tout de même faire du bien dans la raquette, lui qui va apporter de la dureté et son expérience de champion NBA aux côtés des deux autres pivots Daniel Theis et le jeune Robert Williams III. Chacun va amener ses qualités à l’intérieur et on devrait voir une nouvelle fois une rotation à trois sur le poste 5, même si Brad Stevens n’exclut pas d’utiliser Theis en 4. On a bien envie de voir ce que va proposer Time Lord, qui pourrait profiter des bobos de TT et Dani (opéré au genou à l’intersaison et gêné par des douleurs au dos actuellement) pour bien s’affirmer en début de saison et éventuellement aider Boston à grandir s’il progresse de façon significative. C’est évidemment le scénario espéré par les Celtics.

Le pronostic du rédacteur

45 victoires pour 27 défaites. Un bilan légèrement inférieur à celui de la saison passée, mais un bilan solide qui permettra aux Celtics de rester dans le haut du tableau à l’Est. On peut compter sur Brad Stevens pour bien utiliser la polyvalence de ses joueurs et maximiser son groupe malgré une intersaison pas tip top.

Les Bucks ont prolongé Giannis Antetokounmpo tout en recrutant Jrue Holiday. Les Sixers ont fait des transactions cohérentes pour aider Ben Simmons et Joel Embiid. Les Nets possèdent désormais Kevin Durant et Kyrie Irving, tandis que le Heat est toujours là, tout ça sans oublier les Raptors. Bref, y’a du monde et si les Celtics ont leurs propres arguments et des armes très sérieuses pour rivaliser, on se demande si la fenêtre des Finales NBA ne s’est pas rétrécie ces dernières semaines. À eux de nous prouver le contraire.