Tacko Fall et Vincent Poirier dans le dur : zoom sur la raquette la plus sous-cotée au monde, un jour vous comprendrez

Le 11 avr. 2020 à 12:38 par Giovanni Marriette

fall poirier 8 avril 2020
Source image : montage TrashTalk via YouTube

Pour ceux qui ont suivi avec attention la saison des Celtics, il ne vous aura pas échappé qu’il ne faisait pas bon dépasser les 2m08 à Boston. Pas mal de Daniel Theis, un peu d’Enes Kanter et de Grant Williams et ce sera tout, parce qu’en 2020 le basket est un sport qui se joue à 200 à l’heure quand il se joue en NBA. Un constat et une stratégie étayés par les bons résultats des C’s mais qui auront contraint deux hommes à vivre leur saison rookie assez loin des parquets, deux hommes incroyablement pleins de flow mais malheureusement trop souvent mis de côté. Voici le rookie diary de Tacko Fall et Vincent Poirier, entre tenues disco et votes pour le All-Star Game.

Deux hommes, deux destins de NBAers mais également deux trajectoires sinueuses. Car mettre un pied dans la Grande Ligue ne signifie pas pour autant s’y intégrer rapidement, d’autant plus quand on mesure entre 2m13 et… 2m26 au pays des Lilliputiens. Vincent sortait de deux magnifiques saisons avec Vitoria ? Il avait ajouté le scalp des amerloques à son CV en fracassant Team USA en septembre 2019 avec l’Equipe de France ? Encore fallait-il s’imposer durablement à Boston, les Celtics ayant pris le pari de signer le pivot en juillet dernier. Tacko Fall était devenu l’une des icônes du basket mondial en étant tout sauf inutile avec les Chevaliers de Central Florida ? Se servant de sa taille quasi-unique pour jouer les phares chaque soir de NCAA ? Encore fallait-il qu’il s’impose chez les grands après une Draft 2019 vécue comme une traversée du désert sans la moindre oasis. 439 centimètres de barbaque dans une équipe partie pour glorifier le small-ball, bon chance les cocos.

Une chance qui interviendra pourtant très vite. 27 octobre 2019, Madison Square Garden, et un nouveau blow-out mangé par les Knicks pousse Brad Stevens à donner quelques miettes à ses deux géants. 4 points et 3 rebonds pour le baobab, 2 points pour l’arbre à poire, chouette on va pouvoir se marrer durant les garbages des C’s cette saison. Malheureusement ce premier acte ne sera suivi que par peu d’autres, la rotation intérieure des Celtes se limitant par la suite à un trident composé de Daniel Theis, Enes Kanter et du cubique Grant Williams. Un peu de Robert Williams par-ci, un peu de Semi Ojeleye par-là, beaucoup de Gordon Hayward en 4 et nos deux loulous passent ainsi beaucoup plus de temps en dehors des parquets que dessus. Une trentaine de matchs en G League pour l’immense Tacko, environ 13 points, 7 rebonds et 3 contres de moyenne, mais très peu d’apparitions avec la bande à Jayson Tatum. Très peu c’est six matchs, et six matchs c’est effectivement très peu. Le Vince ? Disons qu’il fait partie à part entière du groupe de Brad Stevens, il ne jouera que quatre matchs avec les Red Claws, mais en ce qui concerne les apparitions sur des lattes NBA ce n’est pas tellement plus fou. 21 matchs au total pour des moyennes de 1,9 point et 1,6 rebond, autant d’actions Shaqtin que d’actions Top 10, et globalement beaucoup de mal à s’inscrire pour de bon dans la rotation. Pas un mal incurable hein, on en connait qui galèrent mais dans des équipes de merde, Tacko et Vincent, eux, galèrent parce que les Celtics tournent, plutôt logique.

Mais malgré un évident manque de kilomètres au compteur, le duo franco-sénégalais aura tout de même réussi à faire tourner les cœurs cette saison. Pourquoi ? Parce qu’ils sont sympas, et parce qu’ils ont de bonnes gueules. Monsieur Poirier toujours le premier pour envoyer des punchs sur les réseaux, et outsider officiel de Jusuf Nurkic au rayon des tenues complètement folles. Est-ce qu’on est en train de dire que le Vince a réussi sa saison parce qu’il était sapé comme jamais ? Foutez-nous la paix merci, et vive la France. Quant au géant souriant, si ses apparitions se comptent sur les doigts de T-Bag après le coup de hache d’Abruzzi, elles sont évidemment beaucoup moins nombreuses que les fois où le public du TD Garden a scandé son nom en espérant que son coach lui donne sa chance, preuve de l’énorme capital amitié entre Tacko et sa fanbase, une “fanbase” qui ira même jusqu’à en faire l’un des leaders de la course au… All-Star Game, mon dieu qu’est-ce qu’on a ri, mais on a ri, mais on a ri et on en rit encore, enfin ceux qui aiment rire, enfin bref. Des die-hard fans donc, puis l’épisode All-Star Game, et enfin ce drôle de Slam Dunk Contest lors duquel Tacko servira un peu maladroitement de bête de foire à Aaron Gordon, car on rappelle qu’un 9 ça se mérite.

Des vestes disco, un troll mondial en janvier et un dunk d’Aaron Gordon, voici pour les principaux chapitres de la saison rookie des ces messieurs Fall et Poirier. Plutôt maigre mais les esthètes ne doivent pas perdre espoir quant à l’éventualité de voir un jour la raquette la plus folle que l’on puisse imaginer. Et au pire on fera ça sur 2K, et au pire on perdra, et au pire on s’en fout.