“The Last Dance” – épisode 6 : gambling et dictature interne, on passe sur le côté sombre de Michael Jordan

Le 06 mai 2020 à 08:19 par Giovanni Marriette

Jordan 4 mai 2020
Source image : Netflix

Pour comprendre la carrière d’une légende comme Jordan, il faut impérativement aborder ses démons, ses vices, ses doutes. Cet E6 fait la part belle au côté plus sombre du n°23 des Bulls avec un focus sur une période durant laquelle rien ne lui était pardonné. A chaque conte de fées ses rebondissements.

Warning : ce débrief peut éventuellement contenir quelques spoils, selon la définition que chacun se fera d’un spoil. Soit tu l’as vu et tu peux lire, soit tu ne l’as pas vu, tu lis mais on t’aura prévenu, soit tu t’arrêtes ici et tu repasses nous voir après le visionnage. Quoiqu’il en soit, après ces lignes tu ne peux plus te plaindre.

Atmosphère pesante dès les premières secondes de cet E6. On y voit Michael Jordan en plein tournage pour la Air Jordan III, répétant sans cesse son script jusqu’à ce qu’il devienne parfait. Pêle-mêle ? Ça donne à peu près ça :

“C’est marrant, beaucoup aimeraient être Michael Jordan une journée ou une semaine, mais je crois qu’ils ne comprennent pas que ce n’est pas marrant. Qu’ils essaient donc d’être Michael Jordan une année entière. On ne peut pas voir le vrai Michael Jordan en un jour.”

Plus que les mots, le regard de Mike en dit long sur ses souffrances et sur la face cachée de sa vie de rockstar, de légende. Introduction parfaite de 50 minutes qui balaieront ensuite l’une des périodes les plus difficiles de la carrière d’His Airness, avec en filigrane son goût démesuré pour le jeu, pour le jeu sous toutes ses formes… Avant de mettre les pieds dans le plat de biffetons ? La sortie en 92 de The Jordan Rules de Sam Smith, véritable bombe nucléaire dans l’ascension de Jordan puisque le bouquin viendra remettre en question la présumée perfection de l’être humain et, pire encore, il jettera un froid évident au sein même du vestiaire des Bulls, avec en toile de fond la recherche de la taupe de Sam Smith, qui n’est pas sans rappeler ce merveilleux Mondial de foot en 2010, poke Patoche Evra. Une saison à tenter d’éteindre l’incendie, puis les Playoffs en 93, puis la confrontation avec… les Knicks, sortez les kevlars et les casques de chantier :

“Il n’y avait pas de faute tant qu’il n’y avait pas de sang” – Patrick Ewing

“Pour le battre, il fallait le frapper” – Charles Oakley

On saute alors à pieds joints dans une mare de doutes côté Bulls. Chicago est mené 2-0 en Finale de Conf, Pat Ewing, John Starks, Charles Oakley et toute une bande de jackass sautent à la gorge des champions, et offcourt une nouvelle bombe est lâchée : Michael Jordan s’est offert une escapade à Atlantic City en pleine série de Playoffs. La transition est toute trouvée pour évoquer le penchant pour le gambling (pari, jeu d’argent) de Michael. Boumer, Esquinas, autant de noms balancés pour comprendre que Jojo traînait alors dans des milieux entre peu recommandables et peu en accord avec le statut d’icône du bonhomme. Très vite Michael est dépeint comme un mec addict au jeu et dès lors que les Bulls se mettent à perdre les raccourcis sont très vite trouvés. Silence du côté de “l’accusé”, on se reconcentre sur le parquet, les Knicks sont sweepés et les Suns d’un exceptionnel mais dépassé Barkley sont lavés en Finales. Three-peat, et si la réputation de Jordan a été quelque peu écornée sa legacy s’étoffe de jour en jour avec cette troisième bague.

On file ensuite en 98, suite de notre chronologie spéciale The Last Dance, avec un Michael Jordan qui papote avec Ahmad Rashad au volant de sa caisse. Nouveaux indices de ce qui se passera quelques jours plus tard, no spoil car certains d’entre vous découvrent peut-être vraiment toute l’histoire :

“Personne ne veut que j’arrête alors que je peux encore jouer. Mais moi je veux arrêter deux ans avant de montrer mes limites. Je ne veux pas rater ma fin de carrière. Plein de mecs disent ‘je jouerai jusqu’à ce que mon corps me le permette’, Patrick (Ewing) a dit ça je crois. Qu’il faudrait le sortir du terrain. Tss. Pour ma part c’est moi qui déciderai quand je sortirai du terrain.”

Episode 6 done, on se rapproche désormais grandement de l’issue de cette saison 97-98 et donc de… vous verrez. Plus ça avance, plus les poils se dressent.