“The Last Dance” – épisode 5 : la Dream Team, Kobe Bryant, Toni Kukoc… “les plus belles choses ne sont pas parfaites, elles sont spéciales”

Le 05 mai 2020 à 08:30 par Giovanni Marriette

Kobe Bryant 4 mai 2020
Source image : Netflix

Cinquième épisode de la série préférée de ta série préférée, juste devant Malcolm et très loin devant Le Miel et les abeilles. On arrive bientôt à la moitié, c’est mathématique, et The Last Dance nous emmène dans cet E5 de 1984 à 1998 en faisant un crochet en 1992, sauts dans le temps désormais identifiés comme la marque de fabrique du documentaire.

Warning : ce débrief peut éventuellement contenir quelques spoils, selon la définition que chacun se fera d’un spoil. Soit tu l’as vu et tu peux lire, soit tu ne l’as pas vu, tu lis, mais on t’aura prévenu, soit tu t’arrêtes ici et tu repasses nous voir après le visionnage. Quoiqu’il en soit, après ces lignes tu ne peux plus te plaindre.

Nas, Lauryn Hill, If i ruled the world, le ton est donné. Écran noir en tout début de docu et ode rapide au Mamba en début d’épisode pour une partie – peut-être – rajoutée à la hâte ces dernières semaines, et on le comprendrait. On démarre donc avec ce lien si spécial qui unissait Michael et Kobe, egos surdimensionnés de joueurs qui ne se seraient jamais rabaissés l’un devant l’autre… mais en même temps ce respect mutuel immense entre His Airness et son padawan. All-Star Game 98, Kobe est alors le plus jeune All-Star de l’histoire, et si Mike le basketteur s’amuse à lui promettre l’enfer dès lors qu’il sera face à lui, Mike l’homme sait à qui il a affaire et le fait savoir au jeune serpent jaune de 19 ans :

“Si t’as besoin de quoi que ce soit, appelle-moi” – Michael Jordan à Kobe Bryant

Interlude bryantesque passé avec quelques traces d’humidité dans les yeux, et on repart ensuite en… 1984. Mike est une icône en devenir et tout le monde se l’arrache, notamment les rois de la pompe. Nike veut récupérer la poule aux oeufs d’or mais Mike, lui, a ses préférences pour… Adidas. Les parents et David Falk auront le dernier mot, la marque allemande connait alors rétrospectivement son pire camouflet et du côté du Swoosh on se lèche les babines au bout de quelques mois seulement :

“Quand on a signé le contrat (250 000 dollars, ndlr), Nike espérait vendre pour 3 millions de produits Air Jordan dans les quatre premières années. La première année ? 126 millions.” – David Falk

Passé les prémices de la richesse, on bondit de nouveau en 98, The Last Dance t’as vu, avec un Michael qui rechausse ses Air Jordan 1 au Madison, le lien t’as vu, pour un carton face aux Knicks dans une salle qui le voit peut-être évoluer pour la dernière fois. Les pieds sont en sang, Spike Lee est trashtalké dans les règles de l’art, la boucle est bouclée.

Question pour ceux qui suivent : et c’est où qu’on en était dans la chronologie lors de l’épisode précédent ? Bonne réponse d’Aristide dans le fond de la salle, on en était donc en 1992. Moment opportun pour nous ressortir de la bonne image bien inédite des Finales NBA face à la version low-coast et calvitiée de Jordan, Clyde Drexler, moment opportun pour revivre le shrug game que vous connaissez sans doute mais qu’il toujours aussi bon de revoir de l’intérieur, et on est donc parti pour un back-to-back, seuls les Lakers, les Pistons et les Celtics l’avaient alors déjà réalisé, et on termine par une nouvelle petite punchline pour un Jerry Krause décidément le grand perdant du docu.

1992 toujours et on bascule très vite du coté de Barcelone, on y parle Dream Team, on y parle de l’affaire Isaiah Thomas, de ce scrimmage fantastique à Monte Carlo avec quelques images d’archives, et la transition avec les Bulls est toute trouvée puisque Toni Kukoc apparait enfin. Jerry Krause en a fait son chouchou avant l’heure alors Mike et Scottie en font une affaire personnelle alors que Toni n’est encore qu’un gamin qui essaie d’oublier la merde au pays en jouant au basket, histoire d’égo encore une fois. L’égo de Michael Jordan qui commence d’ailleurs à être tancé lorsque sont évoquées les élections sénatoriales de 1990, avec un manque de positionnement vivement critiqué à l’époque, une phrase sortie ou non d’ailleurs de son contexte, bref la vie de superstar a aussi ses cotés sombres et Jordan s’en rendra compte très vite.

50 minutes qui passent une nouvelle fois à la vitesse d’une contre-attaque de John Wall dans son prime, et la dernière partie de cet E5 qui nous ramène en 1998. Des mecs qui dorment dehors pour pécho des places au United Center, une billetterie qui explose car on veut voir His Airness une dernière fois, peut-être, un match à Atlanta joué devant… 62 000 personnes. La démesure, tout simplement.