30 Reviews en 30 jours – les Portland Trail Blazers : au moins ce sera facile de faire mieux l’année prochaine

Le 30 mars 2020 à 16:47 par Benoît Carlier

Terry Stotts
Source image : YouTube/Portland Trail Blazers

Alors qu’on ne sait pas aujourd’hui à quelle sauce la NBA sera mangée en ce qui concerne la saison 2019-20, TrashTalk prend les devants et fait le point sur une régulière qui pourrait bien avoir rendu son tablier. Franchise par franchise, c’est parti pour un bilan complet de ce qu’il ne fallait pas rater du 20 octobre au 10 mars, parce que c’est bien beau mais ici on a décidé de ne pas se laisser abattre. Ce que l’on annonçait, ce que ça a finalement donné, qui a assuré, qui a chié, quoi de prévu pour demain, une belle tripotée de questions et déjà pas mal de réponses pour patienter tranquillement avant… les Playoffs ? Allez, let’s go, parce que la NBA ne s’arrête jamais vraiment.

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Ce qu’on avait annoncé

Entre 48 et 55 wins, soit encore une belle saison dans le positif avec une place dans les huit petits chanceux de la cote Pacifique qui auront droit de poursuivre leur saison au printemps. L’objectif n’était pas forcément de battre le bilan de 2018-19 (53-29) mais surtout de s’assurer de participer aux Playoffs dans une Conférence Ouest qui s’est atrocement renforcée pendant l’été. Les Lakers, les Clippers, le Jazz et les Rockets avaient des arguments pour terminer la régulière devant, on visait au moins un strapontin pour la postseason dans l’Oregon avant de faire confiance au clutch de Damian Lillard pour faire opérer la magie au mois de mai, sachant qu’une défaite en demi de Conf contre un LeBron James en mission serait déjà quasiment synonyme de progression par rapport à la saison précédente.

Le bilan

29 victoires et 37 défaites, on est bien loin de l’équilibre et encore plus des hauteurs anticipées par la rédaction il y a cinq mois. La faute à de nombreuses blessures, c’est vrai. La faute aussi à une défense nettement en-deçà de la saison dernière bien que les deux soient étroitement liés. Quand on remplace Zach Collins par Carmelo Anthony dans son cinq majeur, forcément le scoring prend le pas sur la protection d’arceau. Heureusement dans ce sens que Hassan Whiteside a fait le taf qui lui était demandé en arrivant dans l’Oregon pour sa contract year car on aurait très vite pu avoir affaire à la pire D de toute la Ligue dans le cas contraire. Malheureusement, c’était encore trop peu pour éviter une cascade de défaites inexcusables malgré un Dame intouchable lorsqu’il n’était pas lui-même à l’infirmerie. On va se souvenir longtemps de cette série de six matchs à 48,8 points de moyenne et 57% du logo du rappeur même si cela prendrait encore une toute autre dimension s’il arrivait à remettre les pendules à l’heure et à qualifier les Blazers en Playoffs.

Car aussi mal barrés soient-ils, les Pionniers peuvent encore espérer atteindre l’objectif minimum initialement fixé au début de la saison. Un Ticket to Ride (ça fait trop longtemps que le confinement a commencé) en postseason serait déjà une belle réussite pour ce groupe mine de rien bien chamboulé pendant l’été et pas épargné par le chat noir qui rôde dans le vestiaire depuis déjà plusieurs années. Avec 3,5 matchs de retard sur les Grizzlies, huitièmes, et sur la même ligne que les Pelicans et les Kings, avec le souffle des Spurs dans la nuque, le sprint final s’annonce infernal mais pas injouable compte tenu du calendrier favorable de Christian-Jacques et ses potes. En plus, cette pause forcée pourrait jouer en leur faveur avec les retours attendus de Zach Collins et Jusuf Nurkic à la reprise (ça sera un peu plus compliqué pour Rodney Hood).  Damian Lillard l’a dit, si tout le monde resserre un peu la vis en défense, Portland pourrait avoir une belle surprise à la fin de cette saison un peu chelou même s’il ne faut même pas parler de Finale de Conférence en rêve cette année.

L’événement marquant

Avant de rentrer dans la zone pendant une dizaine de jours à partir de fin janvier, Damian Lillard faisait déjà une saison très correcte sur le plan personnel. En témoigne, ce nouveau career-high aux points lors d’une… défaite face aux Nets le 8 novembre dernier. Sur trois revers consécutifs avant ce match, Dame voulait remettre son équipe à l’endroit en sortant une ligne de stats irréelle avec 60 points à 19/33 au tir et 15/15 sur la ligne mais même comme ça ce fut trop court à domicile face à une équipe de milieu de tableau dans la Conférence Est. Tout un symbole pour les Blazers. Heureusement, Lillou se rattrapera avec un nouveau record quelques mois plus tard, scorant 61 points, cette fois-ci dans une victoire. Comme quoi, il y a encore de l’espoir !

Les petits nouveaux

Parmi les nouveaux visages aperçus du côté du Rose Quarter cette année, c’est celui de Melo qui monopolise toute l’attention. Forcément, quand le vingtième meilleur scoreur de l’histoire de la Ligue se pointe, ça fait un peu de boucan. Mais le All-Star s’est assagi et ne veut pas tirer la couverture à lui ni accrocher son maillot au plafond du Moda Center (pas encore), laissant notamment à Hassan Whiteside la place pour briller dans la raquette. En dernière année de contrat, le pivot a longtemps craint un échange à Cleveland en cours de saison et s’est donc donné en circonstance pour rester dans cet environnement plus attractif. Il ne risque pas de faire de vieux os dans l’Oregon s’il garde les mêmes prétentions salariales mais les Blazers n’ont pas grand-chose à lui reprocher cette saison, soit à peu près tout l’inverse de Mario Hezonja qui a peut-être gaspillé son dernier joker avant d’aller jouer les hommes CV en Chine. Enfin, Jaylen Hoard n’est apparu que 13 fois sous le maillot de Portland et a essayé d’apporter dans le peu de temps de jeu qui lui était proposé dans le cadre de son contrat two-way. Une entrée en matière timide mais les progrès en G League devraient lui permettre d’avoir plus d’occasions de se montrer au fur et à mesure de sa carrière. Idem pour Nassir Little jusque-là assez discret pour sa saison rookie tandis que Trevor Ariza a tout de suite apporté sa précieuse expérience et surtout sa défense suite à son trade fin janvier.

L’image de la saison

Un Carmelo Anthony en mode Hoodie Melo à 28 points qui tape un game-winner chez les champions en titre, on ne pensait plus voir cette image un jour. A 35 ans, le vétéran n’est pas encore fini pour le basket et continue à nous le prouver cette saison. Ça aurait quand même été dommage de passer à côté de ça pas vrai ?

La suite des événements

Une fois que le sport aura repris ses droits et que Melo aura arrêté ses cours d’œnologie sur YouTube, les Blazers vont devoir être actifs pour mieux entourer Damian Lillard lors de son prime. Le meneur a déjà promis qu’il resterait jusqu’à la fin de sa carrière, mais ses meilleures années ne sont pas extensibles et il faut gagner maintenant à Portland. Ce sera donc la mission de Neil Olshey qui va peut-être devoir chambouler un peu son noyau pour faire franchir un cap à son équipe. Les Finales de Conférence atteintes l’année dernière semblaient être un plafond maximum pour ce groupe et les ajouts effectués pendant l’été ne suffiront pas pour battre l’un des monstres de L.A. sur une série au meilleur des sept matchs. C.J. McCollum a peut-être fait son temps dans l’Oregon, quelques jeunes à fort potentiels risquent aussi de devoir faire leur valise pour permettre l’arrivée d’un All-Star pour jouer les bras droits de Dame Lillard tout en rehaussant le niveau défensif de l’équipe. Autant de leviers que le prési va devoir envisager s’il ne veut pas que 2019 représente l’apogée de la carrière de son franchise player sur le plan collectif. Oui, on demande à Rip City de prendre des risques car comme un grand philosophe d’Instagram dit souvent : “Vous prenez jamais de risques et vous vous plaignez d’avoir une vie de merde“.

  • Si la saison régulière reprenait : Dame mettrait tout le monde dans son sac à dos pour courir à grandes enjambées vers la huitième place (désolé les Grizzous).
  • Si les Playoffs commençaient “demain” : les Blazers ne seraient pas en Playoffs et ce serait finalement logique vu la saison qu’ils ont fait jusqu’à présent, avec trois starters en rade si on compte Jusuf Nurkic.

Difficile de revenir après une telle saison 2018-19, surtout lorsque les blessures s’en mêlent. Les Blazers n’ont même pas eu la chance de pouvoir faire mieux et il est peut-être temps de changer quelque chose pour offrir la chance à Damian Lillard de concourir un jour pour un titre NBA. Il n’y aura pas beaucoup d’occazes, alors pourquoi pas 2021 ? En tout cas, ce ne sera pas difficile de faire mieux cette fois-ci.