La Ball Arena : vous avez déjà essayé de taper un basket en haut du Mont Blanc ?

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction le Colorado et plus particulièrement Denver, pour une visite guidée de la Ball Arena qui accueille les Nuggets depuis 1999.

La fiche

  • Nom actuel : Ball Arena
  • Ancien nom : Pepsi Center
  • Adresse : 1000 Chopper Circle
  • Ville : Denver, Colorado
  • Date d’ouverture : 1er octobre 1999
  • Affluence maximum : 19 520 personnes
  • Propriétaire :  Kroenke Sports & Entertainment
  • Surnoms : The Can, The Mile High
  • Prédécesseur : McNichols Sports Arena

Histoire

La Ball Arena, anciennement nommé Pepsi Center entre 1999 et 2020, se situe sur Chopper Circle, dans le district de Central Valley Plate, à Denver et est en place depuis le 1er octobre 1999. En construction à partir de novembre 1997, ce sont les architectes de HOK Sport qui ont dirigé les travaux pour un coût à hauteur de 164,5 millions de dollars. La nouvelle salle omnisports sert d’hôte à l’Avalanche (hockey sur glace) depuis 1999, la Mammoth (Lacrosse) depuis 2003 et à même hébergé le Crush entre 2003 et 2008 (football américain en salle). Bien entendu, c’est aussi la maison des Nuggets depuis son ouverture. L’arène est bâtie en vue d’un projet visant à redynamiser les structures sportives de la ville, projet comprenant le Coors Field (stade des Rockies, baseball) et l’INVESCO Field at Mile High (terrain des Broncos évoluant en NFL).

Pour le premier match des Nuggets dans leur toute nouvelle salle, le 2 novembre 1999, les joueurs de Dan Issel ont accueilli les Suns dans un match fort en rebondissements puisqu’ils vont s’imposer en overtime après avoir été menés de plus de 15 points au court du troisième quart-temps. Nick Van Exel va alors sortir le grand jeu et marquer 16 pions en deuxième période pour permettre aux siens de revenir au score et arracher une prolongation pour réussir à s’imposer 107 à 102 dans ce premier match intense. C’est bien ce fameux Nick qui finira la rencontre à 34 points, 9 rebonds et 9 caviars pour empêcher un très bon Tom Gugliotta de remporter sa première victoire à l’extérieur de la saison. L’histoire était lancée et les fans pouvaient désormais prendre place dans ce nouvel édifice (par ici la visite) qui ne dénombre pas moins de 19 520 places assises dans une disposition pour un match de basket. Pendant la saison 2019-20, vous deviez débourser un peu plus d’une soixantaine de dollars pour voir Nikola Jokic réaliser des passes les yeux bandés. Mais si vous en voulez toujours plus et descendre pour gagner en oxygène, le prix d’environ 500 dollars vous sera demandé pour regarder le match depuis les places en courtside. Au niveau du parquet il y a forcément eu du neuf en raison du changement de couleurs, de maillots et de logo qui a pris place pendant la période estivale de 2018. Ce dernier affiche le logo au milieu du terrain, le nom de la salle de chaque côté mais également un chiffre qui est visible juste devant la ligne des lancers-francs : 5 280. Mais que signifie ce numéro ? Et bien c’est tout simplement l’altitude à laquelle se situe la ville de Denver, à savoir 1 609 mètres au-dessus du niveau de la mer, soit 5 280 pieds.

Etant une enceinte multifonctions, The Can accueille également des concerts en dehors des rencontres sportives préalablement programmées. Sur l’année civile, ce ne sont pas moins de 250 événements qui viennent se baigner dans le cola du feu Pepsi Center. Concernant le basket, ce dernier a connu le tournoi de la Mountain West Conference de 2004 à 2006, le Frozen Four de NCAA en 2008. Cerise sur le gâteau, la salle organise même le All-Star Game NBA en 2005. Parlons peu, parlons bien, parlons alors records. Le légendaire Allen Iverson détient la meilleure perf des locaux au scoring dans l’enceinte avec 51 unités sur la tête des Lakers le 5 décembre 2007, le duo Kenneth Faried et J.J. Hickson gobèrent (du verbe Rudy Gobert) 25 rebonds le 26 décembre 2014 et le 25 février 2014 alors que la doublette Andre Miller et Nick Van Exel distribuèrent 20 caviars le 8 décembre 2006 pour Dédé et le 2 décembre 2000 ainsi que le 8 novembre 1999 pour monsieur NVE. Attention tout de même, le Serbe Nikola Jokic est très bien placé dans ces records et pourrait alors s’en emparer, peut-être les trois d’un coup sur un même match ? C’est qu’il en serait capable le Joker.

Meilleur souvenir à la Ball Arena

Mais quel est donc le meilleur moment dans la tête d’un fan des Nuggets depuis 1999 ? Il y en a eu beaucoup, énormément même. En passant des perfs de The Answer au duo tressé formé avec Melo, les deux gaillards ont vendu du rêve pendant quelques années à Mile High City. Du côté de la franchise, nous pouvons aussi saluer les fans loyaux qui ont participé à ne voir aucun match en-dessous de la barre des 10 000 spectateurs dans le début des années 2010. Le moment que l’on a cependant choisi de retenir est sans doute le highlight ultime depuis 1999, la campagne de Playoffs de 2009. La saison régulière est gérée de long en large pour finir deuxième de la Conférence et même si Melo est plus en retrait au niveau scoring (“seulement” 22,8 points de moyenne), Chauncey Billups a métamorphosé l’équipe et le collectif est bien huilé malgré tous les Gérards du groupe. Ah bah oui, il fallait lâcher des ballons à J.R. Smith, Nene, Kenyon Martin ou encore Chris Andersen. Abonnée au premier tour depuis 2004, la franchise passe un cap cette année-là et les étoiles semblent alignées pour réaliser un beau parcours. Premier tour face aux Hornets de CiPiFruit ? Victoire 4 à 1 avec une démolition en règle de New Orleans chez eux (121 à 63) et le produit de Syracuse qui tournera à 24 points, 6 rebonds, 5,2 passes décisives et 2 interceptions. Le deuxième tour devra se jouer contre Dallas et le Wunderkind ? Aucun souci là aussi puisque Prime Melo balancera 30 pions de moyenne pour renvoyer Dirk en Allemagne lors de cette série remportée en cinq matchs également. Après s’être bien marré pendant deux tours, les gars du Colorado ont vite perdu leur sourire lorsqu’ils ont vu qu’ils devraient affronter les Lakers de Kobe en FDC. Malgré toute la volonté d’Anthony, en termes de “j’élève mon niveau quand il faut”, le Mamba était un poil plus doué et c’est ainsi que les 34 points de moyenne de ce dernier effaceront les Nuggets de la compétition dans une série en six matchs. Même si c’est forcément une déception, la saison et la campagne de postseason 2008-09 restent gravées dans les mémoires des fans de la franchise de Denver et de Carmelo. Pas la peine d’être nostalgique cependant car la franchise va bien, très bien depuis 2016.

Le TOP 🔟 des @Nuggets en Playoffs lors de la saison 2008-2009! 👀

Une saison jusqu’en finale de Conférence Ouest! #NorthWestDivision pic.twitter.com/zaAk6LsExw

— NBA France (@NBAFRANCE) August 24, 2017

Pire souvenir à la Ball Arena

On a beau chercher, les mauvais moments se sont fait rares, comme l’oxygène dans la ville de Denver. Le pire souvenir devrait alors être le licenciement de George Karl, coach de l’équipe entre 2006 et 2013. Sûrement l’un des meilleurs entraîneurs à être passé dans le Colorado depuis le début du siècle, le bonhomme laisse une empreinte assez bizarre sur la franchise. Arrivé en 2006 pour essayer de redresser la barre, l’équipe finit la saison en trombe avec 25 victoires en 29 matchs et arrache la septième place de la Conférence Ouest. L’effet est immédiat mais c’est aussi trop beau pour être vrai. En huit années de coaching sur le banc du côté de Denver, il n’aura passé le premier tour qu’une seule fois en huit participations aux phases finales, en 2009 donc. Un bilan amer et malgré la distinction du Coach of the Year, il est remercié en 2013. Pour couronner le tout, Karl annonce qu’il a contracté un cancer de la gorge en 2010 mais il resta déterminé à rester aux côtés de son équipe et de ses joueurs afin de superviser tout ça même si Adrian Dantley prendra le relais pendant les absences à répétitions du coach en chef. Déjà atteint d’un cancer de la prostate en 2005, cette nouvelle expérience est très dure pour le technicien mais l’équipe reste compréhensive, du moins les joueurs et les fans.

Maillots retirés au plafond de la Ball Arena

  • #2 : Alex English, le 2 mars 1993
  • #12 : Fat Lever, le 2 décembre 2017
  • #33 : David Thompson, le 7 novembre 1992
  • #40 : Byron Beck, le 16 décembre 1977
  • #44 : Dan Issel, le 5 avril 1985
  • #55 : Dikembe Mutombo, le 29 octobre 2016
  • #432 : Doug Moe (entraîneur aux 432 victoires avec les Nuggets), le 7 novembre 2002

Palmarès à la Ball Arena

  • Champions de Division (2019 et 2020)
  • Meilleur bilan : 57 – 25 (2013)
  • Pire bilan : 17 – 65 (2003)

Et maintenant ?

Depuis la Draft de Nikola Jokic et les bons coups réalisés par le front office de Denver, la franchise bombe le torse et forme un sérieu contender pour le titre de champion. Encore un Européen qui fait du bien à une franchise, ça nous fait penser aux copains de Dallas et leur pépite slovène. Au vu des résultats, le Joker est parti pour marquer l’histoire de son club et pourquoi pas en devenir le meilleur joueur. C’est bien joli tout ça mais ça pose quand même un problème de premier plan : comment va-t-on faire pour retirer le maillot de Melo si la place de Jokic est déjà réservée en haut de la Ball Arena ?

Avec Niko, les Nuggets sont entre de bonnes mains. Cela faisait bien longtemps que la franchise ne s’était pas aussi bien portée et ce ne sont pas AI et Melo qui diront le contraire. En plus, l’altitude est toujours un sacré avantage sur les adversaires qui pourrait finir par s’avérer payant en Playoffs. Alors un conseil pour les futurs visiteurs de l’enceinte, prévoyez une petite bouteille d’oxygène à camoufler dans une serviette sur le banc. Ça pourrait être utile…

Source image : YouTube/NBA