L’American Airlines Center : une oasis européenne au milieu du Texas

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction le Texas et plus particulièrement Dallas, pour une visite guidée de l’American Airlines Center qui accueille les Mavericks depuis 2001.

La fiche

  • Nom actuel : American Airlines Center
  • Adresse : 2500 Victory Avenue
  • Ville : Dallas, Texas
  • Date d’ouverture : 17 juillet 2001
  • Affluence maximum : 21 146 personnes
  • Propriétaire : Ville de Dallas
  • Surnom : AAC, The Hangar, The House that Dirk Built
  • Prédécesseur : Reunion Arena

Histoire

Dernière arena à avoir accueilli un match NBA avant la fameuse coupure lors de la saison 2019-20, l’American Airlines Center se situe dans le quartier de Victoria Park dans le centre-ville de Dallas. Construite à partir du 1er septembre 1999 par l’architecte David M. Schwarz, l’édifice sert de domicile aux Mavericks ainsi qu’aux Stars de Dallas évoluant en NHL depuis la saison 2001-02. Très vite, la compagnie aérienne American Airlines s’approprie le naming de ce bijou architectural  pour la modique somme de 195 millions de dollars sur 30 ans. Un investissement à la hauteur du pognon déboursé par les différentes parties prenantes. Souhaitant une nouvelle enceinte digne de ce nom, Mark Cuban accompagné du proprio des Stars couvrent 50% des frais culminant à 420 millions de dollars tandis que le contribuable texan se charge de payer l’autre moitié. En fait, la devise du pays n’est pas In God we trust mais plutôt In money we trust.

Pour leur premier match dans cette enceinte, le 30 octobre 2001, les Mavericks se sont imposés face aux Pistons sur le score de 94 à 87. À cette époque, le dos de Steve Nash ressemblait à quelque chose, Dirk Nowitzki n’avait que 23 ans mais boitillait déjà pendant 42 minutes alors que Michael Finley jouait les snipers de précision en inscrivant 34 points à 4/6 de loin. Ça nous rajeunit pas tout ça comme dirait l’autre. Avec ce bâtiment dernier cri (par ici la visite), les fans de Dallas possèdent désormais, en configuration basket, 19 200 places assises dispatchés en quatre étages. D’après la grille tarifaire du site officiel de la franchise en 2020, au plus haut des tribunes le prix oscille entre 15 et 47 dollars, à l’étage inférieur, le coût va de 79 à 173 dollars tandis qu’en bas de la salle la moyenne se situe à 158 dollars. Enfin, si l’envie vous prend de jouer les vrais Américains en achetant courtside, prévoyez entre 325 et 395 dollars et bien plus si vous voulez être littéralement au premier rang pour photographier les gouttes de sueur de Luka Doncic et passer à la télé. Au niveau du parquet, rien de plus classique concernant le design puisqu’on y voit le logo de l’équipe en plein centre en plus d’apercevoir le nom de la salle sur les côtés. Pour honorer le Wunderkind, un logo le représentant en train d’effectuer son légendaire one-legged fadeaway a été ajouté à ses endroits préférentiels des deux côtés du parquet.

Etant une enceinte multifonctions, l’AAC ne se repose que très rarement puisqu’entre les matchs des Mavericks et ceux des Stars, sans compter les différents concerts tout au long de l’année, ce sont pas moins de 260 événements qui se déroulent chaque année du côté de Dallas. Concernant le basket, The Hangar a déjà célébré le Final Four féminin en 2017, tout comme les premiers et seconds tours de la March Madness en 2018 sans oublier bien évidemment les Finales de 2006 ainsi que celles de 2011 opposant les Mavs au Heat de Miami. À propos des records établis par les cow-boys, Dirk occupe bien évidemment une place à part. L’Allemand possède le record de points de l’enceinte avec 53 unités marquées face aux Rockets en 2004, J-Kidd détient celui des passes décisives grâce à 20 caviars contre ses anciens potes de Phoenix en 2009 alors qu’Erick Dampier goba 26 rebonds face aux Sixers un soir de janvier 2005. C’est quand même con de se faire chier à établir de telles marques alors qu’un jeune Slovène insolent va fumer tout ça d’ici peu de temps.

Meilleur souvenir à l’American Airlines Center

Plusieurs grands moments resurgissent pèle-mêle de notre mémoire quand on évoque l’AAC. Entre le dernier match du dinosaure Dirk qui nous a mis cette foutue poussière dans l’œil ou son 30 000ème point en carrière à l’aide de son one-leg favori sur la tête de Larry Nance Jr., le choix fut difficile. Cependant, on a préféré garder le match 5 des Finales 2011 contre les trois Mousquetaires de South Beach. Une série à couteaux tirés à l’image de ce 2-2 juste avant le début de Game 5 on ne peut plus décisif. Le problème réside au niveau de la santé physique de Dirk. Malade dans la quatrième manche, on se demande comment le bonhomme va gérer les épisodes restants. De l’autre côté, un peu trop confiant, le duo Wade-LBJ en profite pour chambrer le gentleman allemand en imitant une quinte de toux qui les aurait tout de suite conduits à l’isolement en pleine crise du coronavirus. Malgré ça et n’étant pas le plus athlétique même à 100% de ses capacités physiques, Nowitzki s’arrache pendant 40 minutes face à un Chris Bosh ne pouvant que constater les dégâts causés par le natif de Wurzburg. De manière presque héroïque, Dirk guide sa team à la victoire finale qui permet de prendre l’ascendant dans ces Finales. À la fin de la rencontre, les supporters peuvent exulter : victoire 112 à 103 avec un Wunderkind auteur de 29 points plus 6 rebonds à 50% au shoot en complément d’un impeccable 10/10 aux lancers. Les Texans vont par la suite terminer le travail en Floride histoire de parachever cette belle histoire et distiller leur plus beau majeur aux Heatles ainsi qu’à tous les bookmakers qui les voyaient se faire rétamer dans cette série.

Pire souvenir à l’American Airlines Center

Ayant un peu trop fêté le succès de 2011, les Mavs grimacent l’année suivante. Septièmes avec un bilan de 36 victoire pour 30 défaites lors d’une saison raccourcie par un lockout, les papys texans jouent contre une équipe du Thunder portée par une jeune garde affamée qui ne demande qu’à taper du poing sur la table et à s’imposer comme les prochains padres de la NBA. Rick Carlisle vs Scott Brooks, les expérimentés Kidd, Nowitzki, Marion, Terry et Carter contre la fougue des Durant, Westbrook, Harden et Ibaka. Normalement, les quinquagénaires devraient s’en sortir en cas de duel accroché se décidant sur le fil. Que nenni ! Emmenée par son trio de futurs MVP, OKC arrache les deux premières manches d’un point puis de trois petites unités à la Chesapeake Energy Arena. Malgré ce faible écart au box score, le destin ne va jamais sourire aux habitants du Texas. Balayés de 16 points au match 3 puis de six longueurs dans la dernière manche à la maison. Rick Carlisle et ses hommes ne parviendront jamais à retrouver leur mojo de l’exercice précédent. Un sweep accompagnée d’une énorme désillusion alors que même pas douze mois auparavant la franchise remportait son premier titre NBA. Gueule de bois à Dallas.

Maillots retirés au plafond de l’American Airlines Center

Palmarès à l’American Airlines Center

  • Champions NBA (2011)
  • Champions de Conférence (2006 et 2011)
  • Champions de Division (2007, 2010 et 2021)
  • Meilleur bilan : 67-15 (2007)
  • Pire bilan : 24-58 (2018)

Et maintenant ?

Privée de Playoffs depuis 2016, l’American Airlines Center a commencé à reprendre espoir depuis l’arrivée d’un prodige en provenance de Slovénie. Son nom ? Luka Doncic. Des records de précocité tous les soirs et des mixtapes à ne plus savoir quoi en faire. Un Européen chouchou de l’ACC, pas spécialement le plus athlétique de la Ligue mais qui compense par une technique largement au-dessus de la moyenne ? Tiens, tiens, on a déjà vu ça dans une autre vie. Et au vu des résultats de Papy Nowitzki et du profil de l’ancien Madrilène, le public de Dallas en a encore pour quinze ans d’émotions et de bonheur si la pépite reste en bonne santé et à bord du navire.

Que tous les abonnés se rassurent, l’American Airlines Center devrait à nouveau présenter du spectacle de qualité puisqu’un couple slovéno-letton se chargera de mettre l’ambiance dans la salle à base de triples et de showtime.

Source image : YouTube/American Airlines Center