Boston Celtics, le bilan de la saison 2022-23 : toujours pas de titre pour ce groupe, le temps va finir par presser
Le 18 juin 2023 à 09:37 par Nicolas Vrignaud
Direction Boston ! C’est l’heure du bilan des Celtics, l’une des équipes favorites pour le titre en novembre dernier. Et pour cause : une finale perdue face aux Warriors la saison précédente, ça vous file la dalle. Au final ? Une saison plutôt correcte, mais forcément décevante pour les fans de Boston, qui n’attendaient rien d’autre que le bonheur ultime de juin.
Ce que TrashTalk avait prédit
Une nouvelle saison à squatter le top de l’Est ? Oui. Une saison à dominer l’Est ? Non. Blessure de Robert Williams pour plusieurs mois, Danilo Gallinari complètement out pour toute la saison… et nouveau coach en la personne de Joe Mazzulla, plusieurs facteurs qui font qu’on s’attend à une belle saison, mais que cela n’est pas une certitude absolue. En tout cas, ça nous donne 51 victoires et la troisième place de la Conférence Est chez Alex, et la même position mais avec 53 wins pour Bibi. Qui était dans le vrai ? On va voir ça de suite.
Ce qu’il s’est réellement passé
Un début de saison à vous dissiper toute forme de doute. Une saison qui commence par un sublime hommage à la plus brillante des étoiles de Beantown, Bill Russell, décédé au début du mois d’août. Joe Mazzulla, ça allait être compliqué de prendre la suite d’Ime Udoka ? Un coach rookie, trop inexpérimenté pour gérer cette talentueuse troupe ? Allez, 18-4 après un mois et demi de compétition. Merci, au revoir. Ces Celtics sont trop forts. L’apport de Malcolm Brogdon à l’intersaison est un petit bonheur, son intégration est parfaite. Le reste de la troupe à repris les bases de la saison passée, à savoir cette furia collective qui a renversé tout l’Est à partir de janvier. Tout les signaux sont au vert pour les Verts, c’est parfait.
Si l’on se penche sur les apports individuels, Malcolm n’est pas le seul à tourner à fond. Jayson Tatum est sur les bases d’une saison MVPesque, et figure bien classé dans nos points mensuels sur la compétition. Quelques petites blessures par-ci, par-là, mais rien de quoi vraiment faire peur à cette formation. En bonus ? Le retour de Robert Williams à la fin de l’année civile. Cool, Boston était à un pivot de devenir un formation injouable. On attend donc sagement les Playoffs, en sécurisant le maximum de matchs. Quand Brooklyn s’effondre en février, certains bruits de couloir envoient Jaylen Brown chez les Nets. Tout est balayé par la franchise, merci au revoir. Un seul moment de doute réel : les 4 défaites en 5 matchs début mars, et quelques rumeurs bien opportunistes sur le leadership de Mazzulla. Là aussi, ça dégage aussi vite que c’est venu. On attend les Playoffs, et on tabasse tout le monde. Au final ?
Une deuxième place à l’Est, mieux que ce que l’on espérait pour eux. Et les Hawks comme apéritif au premier tour avant de rentrer dans les choses sérieuses. La bande de Trae Young s’est fait logiquement laminer mais… Atlanta a quand même pris deux matchs. Et surtout, les Celtics ont montré quelques signes de faiblesse – ou tout du moins, de manque d’envie – pendant certaines séquences de jeu. Un monde sépare les deux formations, mais l’avertissement est réel.
En demi-finale, ce sont les Sixers du tout récent MVP Joel Embiid qui se présentent. D’un coup, ça ne rigole plus. La série débute mal, la faute à un James Harden old-school qui pourrit la défense des Celtics et permet à Philly de mener 1-0. Piqués dans leur orgueil, les Celtics prennent le Game 2 et s’offrent même le luxe de gâcher la soirée de remise du trophée de meilleur joueur de la saison à Jojo. Ça fait 2-1, mais rien n’est terminé. Non, car Philadelphie remporte le match 4 grâce à un énorme James Harden, puis met les C’s dos au mur en menant 3-2. Match 6 en Pennsylvanie, ça pue fort.
Oui, ça pue. Mais ces Celtics ont du cœur. Le Game 6 est très compliqué, Jayson Tatum est au fond du trou durant tout le match, mais se réveille et tue la rencontre dans le money time. Le leader transforme une potentielle casserole énorme en retour du héros au meilleur des moments. Le Game 7 ? Jayson Tatum. Encore, toujours. Le roi du Massachusetts s’offre le record absolu de points lors d’un Game 7, avec 51 unités au compteur. La défense de Boston est acharnée, les Sixers ne peuvent pas répliquer. Direction les Finales de Conférence, non sans flipper un gros coup. Joe Mazzulla a pris des risques tactiques, comme titulariser Robert Williams pour casser les roubignolles de Joel Embiid, et ça a payé. Bravo.
De l’autre côté du tableau de l’Est, une équipe défraie la chronique : le Heat. Fossoyeurs surprise des Bucks puis des Knicks, Miami est déterminé à se venger de l’an passé, où les C’s s’étaient imposés dans la chaleur de la Floride au bout des sept matchs. Cette saison, le Heat est une équipe d’outsiders. L’équipe a passé une saison en demi-teinte, sans aucun rythme, et a perdu de surcroit Tyler Herro dès le début des Playoffs. La tâche est presque facile sur le papier tant les deux formations sont asymétriques… Et pourtant.
Le Heat va rouler sur Boston. Deux victoires à l’extérieur, une victoire à domicile… et 3-0 dans la série. La communauté basket est abasourdie, South Beach domine sans aucun détour des Celtics acculés par la dimension physique et vicelarde de cette équipe expérimentée. L’une des raisons de cette déroute ? Le coaching de TRÈS haut niveau proposé par Erik Spoelstra, qui humilie Joe Mazzulla. Après le 3-0, Al Horford convoque tout le monde, en bon vétéran, pour souder tout le groupe autour d’une partie de golf. Jaylen Brown utilise lui sa voix pour prévenir le Heat : “Ne nous laissez pas prendre un seul match”. Et malgré cela, Miami va perdre le match 4, à la maison, alors que tout le monde attendait un sweep très lourd de conséquences.
Les Celtics sont revigorés, et ont la dalle. La hiérarchie de l’Est est respectée aussi au Game 5, ça fait 3-2. Un exploit encore jamais réalisé dans l’histoire de la NBA devient possible : remonter un 3-0 et remporter la série. Tout le monde frémit, on est peut-être aux portes d’une histoire sublime. Le Game 6 viendra ajouter une touche de légende à ce récit. Le Heat mène, au terme d’un match âprement disputé, d’un point à 3 secondes de la fin. Remise en jeu Boston. Marcus Smart envoie un Ave Maria, qui rebondit sur le cercle. Après avoir distribué le ballon depuis la touche, Derrick White glisse par la ligne de fond et glisse le ballon au fond. Personne n’en croit ses yeux. Toute la ville de Miami pense que le panier n’est pas valide, car rentré au moment de la sirène finale. Place à la vidéo, dans un silence de plomb. Derrick White lâche la balle… à 0.1 seconde de la fin. Le tir est validé, Boston force le Game 7.
Les joueurs de South Beach sont abattus. Il faudra aller chez l’adversaire pour plier la série. La victoire ou l’humiliation, le deal est simple. Très grave, Jimmy Butler est clair en conférence de presse : “On y va pour finir le boulot”. Même son de cloche chez Erik Spoelstra, très confiant. Et malheureusement pour les Celtes, ils ont raison. Miami tabasse Boston devant le public de Beantown. Jaylen Brown se chie dessus, Jayson Tatum est sous verrou. Les Celtics sont éliminés. Quel échec pour ce groupe qui ne rêvait que du titre. Qui avait construit le groupe pour. Qui avait tout. La NBA est aussi cruelle qu’elle est magique.
La saison des Celtics en quelques articles
- L’hommage sublime pour Bill Russell. À jamais dans le coeur de la balle orange.
- Les Celtics, cette armada offensive de malade.
- Robert Williams is back !
- Jayson Tatum et Jaylen Brown sur les traces… de Shaq et Kobe !
- Les Celtics tabassent Atlanta.
- Boston fume Philadelphie au Game 7, direction la Finale de l’Est !
- Derrick White, le panier d’une vie
- Boston en vacances, sortie frustrante mais honorable
L’image de la saison
Comment ne pas mettre ceci ? L’un des plus beaux tirs de l’histoire de la franchise, sans doute. Le plus beau tir de la carrière de Derrick White, assurément. Un tir magnifique, car il suscite l’une des plus belles sensations : l’espoir. Un shoot qui aurait été carrément légendaire si les Celtics avaient battu Miami au Game 7, mais ce n’est pas le cas. N’en reste pas moins qu’on a tous crié devant nos écrans, vive le basket.
Il a cartonné : Jayson Tatum
Une évidence. Des records de franchises battus, notamment un de Larry Bird au total de matchs à plus de 50 points sous la tunique émeraude. Un record all-time de points dans un Game 7, avec 51 unités au compteur. Plus globalement, une saison régulière de grand standing, avec moult soirées fantastiques. Ces Celtics sont bienheureux d’avoir pareil leader, car à seulement 25 ans, Jayson Tatum n’est même pas encore considéré comme dans son prime. Et il est déjà exceptionnel.
On l’attendait et on l’attend toujours : le titre NBA
Encore un échec. Aux portes des Finales NBA. La régression est claire par rapport à l’année dernière sur le plan des résultats, mais aussi du jeu. Oui, Tatum est monstrueux, Brown tout autant. Mais les passages de courant alternatif ont eu raison de ces Celtics, qui ne nous avaient pas habitués à cela. La fenêtre se réduit d’un an, attention à ne rien regretter.
Les statistiques individuelles
…Et la suite ?
Les Celtics ont beau avoir une équipe remarquable, elle ne sera pas éternelle. Certains cadres prennent doucement de l’âge – Al Horford en tête – et le temps presse. Le temps, c’est de l’argent. Et l’argent, Jayson Tatum va prendre un sacré paquet puisqu’il est éligible à un contrat de 315 millions sur 5 ans, le maximum du maximum possible en NBA. Est-ce qu’il va s’asseoir dessus ? Non. Il a 25 piges, représente tout ou presque pour Boston. Souci ? L’argent qu’il va prendre ne sera pas donné aux autres. Et la condition aujourd’hui pour gagner un titre, c’est d’avoir une équipe complète. Une équipe complète, ça s’achète. Vous voyez le problème. Avant que toutes les broutilles contractuelles n’arrivent, il reste encore un an. Une année pour tout tenter, pour tout donner. Et pour toucher enfin ce bonheur incommensurable. Il le faut.