Les casseurs de cercle – Shaquille O’Neal : le boss de fin lorsqu’il s’agit d’aller briser du plexiglas

Le 29 août 2021 à 10:34 par Benoît Carlier

Shaquille O'Neal Casseurs de cercle 11 août 2021
Source image : NBA TV

Dans le cadre de notre partenariat avec le constructeur de solides paniers de basket Lifetime, TrashTalk s’attaque au mois d’août… aux casseurs de cercle. Des brutes, des avions de chasse, parfois les deux en même temps, et des joueurs liés à jamais à l’histoire de l’arceau, puisque nos amis en ont tout simplement brisé. Littéralement. Après quatre premiers épisodes consacrés à Darryl Dawkins, Jerome Lane, Charlie Hentz et Michael Jordan on s’attaque cette fois au boss de fin des rim breakers : Shaquille O’Neal.

Attention, mammouth en vue ! C’est sûrement ce que tous les cercles du monde se sont dit lorsqu’ils ont vu foncer le Shaq droit sur eux. Un golgoth de 2m16 dont le poids a oscillé entre 145 et 160 kilos tout au long de sa carrière et qui a forcé la NBA à prendre des mesures pour renforcer la sécurité de ses joueurs après avoir vu ce beast faire tomber les paniers les uns après les autres sur ses dunks tonitruants. La marque des grands, au sens propre comme au figuré.

On ne pouvait tout simplement pas faire l’économie de parler de Shaq Fu dans le cadre de cette rubrique consacrée aux casseurs de cercle. Bien que l’on connaisse déjà tous sa carrière par coeur, bien malin qui peut donner le nombre exact de paniers fracassés par le Hall of Famer. Not 1, not 2, not 3… not 6, on vous laisse continuer comme ça longtemps. Car ce monstre de la nature n’a pas attendu de rejoindre les parquets de la Grande Ligue pour dézinguer le premier arceau qui osait lui tenir tête. Ce goût pour le bruit du plexiglas qui se brise en mille morceau ne date pas d’hier. Durant son enfance, Shaq a d’ailleurs probablement détruit des milliers d’installation de jardin, menant ses potes à ne plus l’inviter aux goûters d’anniversaire où il avalait le gâteau au chocolat en deux bouchées et demies et repartait en prime avec le panier familial dans son sac à dos. Mais si on rembobine la cassette de sa carrière, la toute première vidéo de cassage de cercle du Shaq remonte à son passage à LSU en NCAA. Une pensée pour les teenagers qui l’ont croisé dans les raquettes sans savoir de quel côté le contourner pour essayer de freiner la bête.

Les universitaires sont loin d’être les seuls à avoir subit la foudre de Shaquille O’Neal. Que ce soit en NBA, au Draft Combine, l’été en session individuelle ou lors de ses tournées promotionnelles, le pivot n’a épargné personne ni aucun cercle. Il a même fait de la destruction de son principal outil de travail un geste signature de manière totalement volontaire comme il l’a expliqué des années plus tard lors d’une discussion informelle avec Matt Barnes et Stephen Jackson dans le podcast All the Smoke.

“Je savais que si je dunkais de toutes mes forces, j’allais attirer l’attention, surtout si je le faisait sur des pivots de gros gabarit. Maintenant que j’ai ton attention, ce sera plus facile pour moi durant tout le reste de ma carrière. Donc je voulais juste attirer l’attention et je savais qu’ils allaient le montrer sur ESPN et qu’aucun autre mec ne faisait ça. J’étais fier de ma différence. Je voulais aussi choper plus de contrats publicitaires.”

Coup de maître sur le plan médiatique et marketing, le jeune Diesel avait déjà tout compris du business dans lequel il venait tout juste d’atterrir. Et puisque l’homme aux mille surnoms sait qu’il faut du temps pour se forger une réputation, il s’attèle à la tâche dès sa saison rookie avec le Magic où il va probablement réaliser ses deux plus beaux cassages de panier en carrière en l’espace de quelques mois. Le 7 février 1993 à Phoenix tout d’abord, il explose le système hydraulique de la structure sur un putback. Charles Barkley s’éloigne à reculons comme s’il venait de voir un OVNI. Il faudra alors faire appel à un soudeur pour réparer la casse dans les coursives de l’America West Arena. Puis, le 23 avril 1993 dans la salle des Nets, il ne passe pas loin de la décapitation lorsqu’il arrache l’intégralité du panier avec tous ses composants. “Il a de la chance, il aurait pu mourir,” souffle le président du Magic qui en a encore la chair de poule. La réalité n’est pas si lointaine comme le narre Shaq en personne sur le plateau de Jimmy Kimmel.

“J’ai cassé environ 10 paniers. Une fois, l’horloge m’est tombée sur la tête mais j’ai dû faire comme si ça ne m’avait pas fait mal. Quand je suis rentré aux vestiaires j’ai dit ‘Il me faut du Icy Hot [marque de crème analgésique dont il était l’égérie, ndlr] ou quelque chose’.”

Business is business, les contrats publicitaires n’étaient donc pas une blague. D’ailleurs, le nombre de paniers brisés par le Shaq serait en réalité plus proche de 12 ou 13 selon un décompte non-officiel de Colin Ward-Henninger pour CBS Sports et même quelques centaines dans l’imaginaire universel, comme le fameux rapport de la police et des organisateurs après chaque manifestation. Confrontée à cette force surnaturelle encore jamais vue, la NBA n’est pas aussi enthousiaste et décide de prendre des mesures drastiques au terme de la saison 1992-93. L’intégralité des paniers sont révisés pour supporter des charges beaucoup plus lourdes afin d’éviter un accident irréversible lors d’un nouveau tomar selon le président du comité de compétition de l’époque, Rod Thorn, auprès du Orlando Sentinel.

“Un nouveau phénomène est apparu cette année avec des paniers affaissés ou cassés. Nous allons nous assurer que tous nos équipements soient à la hauteur. Que ce soit Shaquille O’Neal ou un autre, avec la taille de ces joueurs, ce n’est qu’une question de temps. Il se trouve juste être un peu plus grand et fort que les autres.”

En parallèle, la Ligue met en place un nouveau règlement presque lunaire officieusement appelé la Shaq Rule. Dans la section finale de son rulebook, dans l’article 2.G de l’annexe Comments on the rules, la règle stipule que les casseurs de cercle se feront dorénavant sanctionner d’une faute technique.

G. PANIERS BRISES

Tout joueur dont le contact avec l’arceau ou la planche provoque l’explosion de cette dernière, ou rend le panier impraticable, sera pénalisé de la façon suivante :

  1. Pendant l’avant-match ou l’échauffement de la mi-temps – Aucune pénalité ne sera attribuée par les arbitres.

  2. Pendant le match – Une faute technique non antisportive. Quoiqu’il arrive, le joueur ne risque pas l’expulsion.

Cette annexe n’empêchera pas le Shaq de se faire plaisir durant le reste de sa carrière, les améliorations des paniers permettant simplement à la planche de ne plus se rompre. La légende dit même qu’il aurait récupéré l’intégralité des cercles qu’il a brisés pour en faire une œuvre d’art intitulée BROKEN RIM TREE qu’il expose désormais dans sa villa privée. L’important n’est pas de savoir si c’est vrai, mais on a en tout cas compté 19 arceaux martyrisés sur cette sculpture volumineuse qui détrône l’arbre à basket du Parc des Chantiers à Nantes (désolé les copains).

 

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Même s’il est désormais à la retraite, Shaq continue de casser des cercles et des bouches sur le plateau de TNT. Il semblerait d’ailleurs que sa descendance soit déjà assurée. Entre Zion Williamson qui a plié deux arceaux (au Rising Stars 2020 et contre les Pacers en février 2021) ou son propre fils, Shaquir ci-dessous, sa legacy est entre de bonnes mains. Heureusement, les paniers de basket Lifetime disponibles sur panier-basket.fr sont garantis cinq ans pour éviter le même désagrément dans votre jardin si un petit Shaq a l’envie de se suspendre au cercle.

Shaqir O’Neal got BEEF with the rim tonight 😈 @shaqironeall pic.twitter.com/JpB2ldCLLQ

— Overtime (@overtime) February 19, 2021

Sources texte : All the Smoke, Jimmy Fallon, CBS, Orlando Sentinel