MVP 2020-21 – la dernière ligne droite : est-ce qu’on s’enflamme si on met MVP et Julius Randle dans la même phrase ?
Le 28 avr. 2021 à 13:35 par Nicolas Meichel
Avec une petite dizaine de matchs à jouer, la fin de la saison régulière se rapproche à grands pas, et on est donc dans le sprint final de la course au MVP. Un sprint final dans lequel Nikola Jokic conserve toujours une belle avance, et où un certain… Julius Randle fait du bruit. Allez, on fait un petit bilan.
Ils marquent des points actuellement
S’il a participé à son premier All-Star Game cette année et qu’il est favori pour le titre de Most Improved Player, Julius Randle a rarement vu son nom apparaître dans la discussion du MVP cette année. Mais avec ce qu’il a montré récemment et la période fantastique des Knicks, on voulait absolument parler de lui. Non pas qu’il est soudainement devenu un candidat incontournable pour remporter le trophée, mais il mérite clairement son petit paragraphe : 23,9 points, 10,4 rebonds, 6 passes décisives et 1 interception de moyenne, à 46% au tir dont quasiment 42% du parking et plus de 80% de la ligne des lancers-francs. La ligne de stats de sa saison 2020-21 est très propre. Elle devient carrément exceptionnelle quand on se focalise sur la série de neuf victoires consécutives des Knicks – aucune faute dans cette phrase – au cours de laquelle Julius a justement évolué à un niveau de MVP. Deux perfs à au moins 40 pions, un triple-double, des moyennes de 30-9-6, et des Knicks qui intègrent le Top 4 à l’Est, franchement que demander de plus ? Les “MVP ! MVP !” qui tombent des tribunes du Madison Square Garden ne sont pas une blague. Sous l’impulsion de Tom Thibodeau, Randle est devenu un autre joueur, à la fois plus adroit au tir mais surtout capable de faire jouer les autres en plus de son scoring habituel. Il apporte exactement ce qu’il faut à une équipe de New York qui se base clairement sur une grosse solidité défensive pour avancer. Le Julius Randle 2020-21, il peut tout simplement porter une équipe sur ses épaules, et il est en train de devenir la nouvelle star de tout New York. À l’autre bout du pays, Stephen Curry a lui continué son chantier depuis la semaine dernière. Certes, il s’est planté à Washington mercredi dernier, certes les Warriors viennent de prendre une rouste contre les Mavericks d’un grand Luka Doncic, mais Steph fait du Steph. Enfin, autre joueur qui enchaîne, Nikola Jokic. Juste pour info, depuis la blessure de Jamal Murray, les Nuggets ont remporté six matchs sur sept avec un Joker qui tourne en 26,4 points, 11,3 rebonds, 7,7 passes à plus de 58% au tir. Honnête.
Le reste du peloton
On a mentionné le nom de Luka Doncic juste au-dessus, il faut bien dire que lui aussi tourne plutôt bien, même s’il est dans ses standards habituels avec des moyennes de 28 points, 8 rebonds et 9 passes sur ses cinq derniers matchs. C’est surtout que son équipe de Dallas a réussi à se remettre la tête à l’endroit après une période compliquée, un succès collectif permettant à Doncic de récolter le titre de joueur de la semaine. Luka et ses copains ont un bilan de quatre victoires pour une défaite depuis mercredi dernier et ont ainsi pu prendre la sixième place de l’Ouest aux Blazers, en grosse galère à l’image de Damian Lillard. Cinq défaites en six matchs pour Portland (et neuf en douze), ça pique et évidemment, ça n’arrange pas le dossier de Dame, qui cherche toujours à retrouver son rythme (24 points de moyenne à 36% sur la semaine). Joel Embiid est un autre candidat qui se retrouve pénalisé par les résultats de son équipe en ce moment. Longtemps premiers à l’Est, les Sixers sont désormais derrière les Nets, la faute à une série de quatre défaites consécutives. Difficile cependant de blâmer Jojo, déjà parce qu’il a sorti des perfs XXL mais aussi parce qu’il a dû faire sans Ben Simmons (absents quatre matchs) mais aussi Tobias Harris (absent deux matchs). On conseille aux Sixers de se reprendre parce que les Bucks de Giannis Antetokounmpo poussent derrière (trois victoires en quatre matchs). Le Freak a bien relancé la machine et compte bien finir la saison en trombe. Par contre, toujours pas de nouvelles de Kawhi Leonard et James Harden, qui restent pour l’instant à l’infirmerie. Une infirmerie que devrait bientôt quitter LeBron James, qui préchauffe en vue d’un gros retour.
Le(s) point(s) d’interrogation
Dans une saison vraiment pas comme les autres, caractérisée par un calendrier condensé, un protocole COVID ultra strict et des blessures dans tous les sens, Nikola Jokic est le seul candidat au titre de MVP à ne pas avoir été touché par des bobos. Si vous considérez Julius Randle comme un prétendant sérieux, vous pouvez l’ajouter à la liste (61 matchs joués sur 62) mais ce qu’on veut dire, c’est que les blessures semblent être en train de décider – en partie – de l’issue de cette course au MVP. Et c’est bien dommage. Sans retirer quoi que ce soit à la campagne exceptionnelle de Jokic, c’est aujourd’hui l’un de ses grands avantages sur la concurrence et forcément, c’est un peu décevant de voir une bataille qui s’annonçait très ouverte se terminer de la sorte. Mais vu la tournure des événements cette année, on peut se poser la question suivante : et si on accordait trop d’importance au nombre de matchs ratés ? On dit souvent que la durabilité d’un joueur fait partie de ses plus grandes qualités, ce qui est vrai. Difficile d’être MVP quand on est à l’infirmerie. Cependant, quand on voit le nombre de joueurs qui ont manqué des rencontres, peut-être qu’il faudrait faire preuve d’un peu plus de flexibilité au moment de faire les comptes. Certains rayent automatiquement Joel Embiid de la conversation à cause de son nombre de matchs manqués (19). C’est compréhensible, mais peut-être un peu radical quand on prend en compte le contexte très spécial qui entoure la saison 2020-21. Dans la discussion avec Jokic, Jojo ne peut pas rivaliser sur le critère de la disponibilité, mais le pivot des Sixers peut par exemple compenser avec son impact défensif, bien plus élevé que celui du Joker. Au final, peut-être que notre raisonnement est motivé par l’envie d’avoir du suspense jusqu’au bout, mais ça nous semblait important de souligner que les blessures et autres absences sont un élément central de la saison 2020-21, et que ça demande peut-être une mise à jour dans la manière d’analyser les différents dossiers.
Si on devait en choisir un
Nikola Jokic, encore et toujours. Vous connaissez son dossier par cœur : grosse saison individuelle, des Nuggets qui gagnent, une énorme importance dans le jeu de Denver, aucun match raté… bref, il n’est pas à court d’arguments. Et en contraste avec le petit débat du dessus, on peut très bien argumenter en faveur de Niko en disant que jouer tous les matchs de son équipe dans une saison aussi WTF que celle-ci, c’est encore plus fort. Chacun son point de vue. En tous les cas, si on devait voter aujourd’hui, notre enveloppe contiendrait une image du Joker.