Preview du Utah Jazz 2020-21 : on prend à peu près les mêmes et on recommence, jusqu’au… premier tour ?
Le 16 déc. 2020 à 12:10 par Giovanni Marriette
Pas le temps de faire la sieste et on enchaine avec une nouvelle preview, à six jours désormais de la grande reprise. Aujourd’hui ? Le Jazz d’Utah, ses deux All-Stars, et sa future élimination au premier tour.
Pour prendre l’Apéro en causant de la saison du Jazz, c’est par ici !
La saison 2019-20
- 44 victoires et 28 défaites – sixièmes à l’Ouest et un choke au premier tour face aux Nuggets, au terme d’une série exceptionnelle de Donovan Mitchell mais après avoir mené 3-1.
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41 victoires et 23 défaites, on est sur une vitesse de croisière intéressante… mais peut encore mieux faire. Les + de cette saison 2019-20 ? L’avènement tout d’abord du duo star de Quin Snyder, avec comme preuve de leur progression une première sélection au All-Star Game. Bojan Bogdanovic ensuite, intégré comme il se doit et auteur de quelques grosse soirées, puis enfin l’arrivée en février de Jordan Clarkson, ancien boulet des Cavs reconverti sixième homme de super-luxe à Salt Lake City. Une défense moins elite que les saisons précédentes mais on donne le change en attaque et le peloton de tête n’est jamais bien loin, tout va bien dans le meilleur des mondes. Au final ? Une qualif facile pour les Playoffs, une série monumentale de Donovan Mitchell mais un choke au moins aussi grand gface aux Nuggets de l’astéroïde Jamal Murray. Les moins ? Une certaine inconstance dans l’effort et, ne tournons pas autour du pot, l’intégration compliquée de Mike Conley. Dix ans que l’ancien meneur des Grizzlies n’avait pas semblé aussi à la rue, maladroit et mal à l’aise. Un physique fragile, la difficulté pour lui à s’imposer dans un nouveau système de jeu et c’est tout Utah qui en pâtit, notamment un Rudy Gobert qui ne voit pas vraiment la balle avec Mike sur le terrain. Des soucis plus ou moins mis à l’ombre grâce au talent en attaque de Donovan Mitchell notamment mais un “détail” qu’il faudra prendre en compte pour la suite si le Jazz veut devenir autre chose qu’une honnête équipe du premier tiers de la Conférence Ouest, et une victime toute désignée en Playoffs.
Les mouvements de l’intersaison
- Ils sont arrivés : Derrick Favors, Shaquille Harrison, Udoka Azubuike (Draft) et Elijah Hughes (Draft)
- Ils sont partis : Ed Davis, Tony Bradley, Emmanuel Mudiay, Rayjon Tucker et Justin Wright-Foreman
- Ils ont re-signé : Donovan Mitchell (extension), Jordan Clarkson (free agent)
Le roster
- Meneurs : Mike Conley, Jordan Clarkson, Nigel Williams-Goss et Trent Forrest (two-way contract)
- Arrières : Donovan Michell, Shaquille Harrison et Miye Oni
- Ailiers : Bojan Bogdanovic, Royce O’Neale, Joe Ingles, George Niang et Elijah Hughes
- Ailiers-forts : Juwan Morgan et Jarrell Brantley (two-way contract)
- Pivots : Rudy Gobert, Derrick Favors et Udoka Azubuike
En gras, les possibles titulaires à chaque poste.
La Free Agency
Une Free Agency assez tranquille avec comme breaking news centrale la prolongation attendue de Donovan Mitchell pour à peu près 4 milliards de dollars. Derrick Favors est de retour au bercail pour gonfler un peu un secteur intérieur pauvre en quantité la saison passée, Tony Bradley se voit donc catapulté dans le Michigan, et Shaquille Harrison débarque de Chicago pour jouer les back-ups de Dono sur le poste 2. A noter également la prolongation intelligente de Jordan Clarkson, enfin dans un rôle qui semble lui convenir, et à deux doigts de renvoyer Mike Conley sur le banc si le vieil ours continue sa marmelade cette saison.
La Draft
Deux joueurs débarquent dans l’Utah via la Draft. Udoka Azubuike tout d’abord, récupéré à la surprise générale avec le pick 27, le même que Rudy Gobert en 2013 au passage. Espèce de Gobert mais qui aurait mangé Zion Williamson, Azubuike est une énigme mais vaudra le coup d’œil ne serait-ce que pour suivre l’évolution de ce body incroyable. Autre salle autre ambiance, avec un pick 39 qui a permis à Dennis Lindsey d’aller gratter l’ailier Elija Hughes. Très en vue lors de son premier match de pré-saison, Elijah a une belle gueule de steal 2021, et merci de ressortir ceci dans quelques mois lorsque le gamin aura ses 20 minutes chaque soir en sortie de banc, et plus si affinités.
Le point sur l’infirmerie, par le Docteur Q
Quand on s’intéresse à l’infirmerie du Jazz la saison dernière, trois noms ressortent : Mike Conley, Bojan Bogdanovic et Derrick Favors. En décembre, Mike Conley subit une élongation aux ischio-jambiers gauches, il manquera cinq matchs avant d’aggraver sa blessure au bout de dix-sept minutes de jeu et repartira à l’infirmerie pour les quatorze matchs suivants. C’est une blessure qui dure depuis plusieurs saisons et qui commence à devenir inquiétante. Même s’il ne connaîtra pas de nouvelle blessure sur la fin de saison, il jouera avec un corps douloureux et a dû rater quelques matchs pour prendre du repos. En novembre, Bojan Bogdanovic s’est pour sa part fait une entorse du ligament scapho-lunaire au poignet droit. Il jouera ensuite au travers de la douleur jusqu’à la pause et aggravera ainsi plusieurs fois sa blessure, au point de rompre le ligament. Direction le bloc opératoire en mai, cette opération signera la fin de sa saison et demande généralement quatre à six mois de rééducation. Derrick Favors, quant à lui, a débuté sa pré-saison 2019-20 avec une élongation aux ischio-jambiers droits, blessure pour laquelle il ratera deux matchs en janvier. Il en ratera également trois en octobre pour un genou droit douloureux et des spasmes au dos lui feront aussi manquer cinq matchs en novembre et un en janvier. Les vétérans du Jazz ont connu quelques soucis la saison dernière, la franchise va devoir les préserver si elle veut rester dans les hauteurs de l’Ouest.
Salary recap
Faire aussi bien oui, mais le Jazz peut-il seulement faire mieux ?
En un mot ? Continuité. Comptine et nuitée en deux mots, ça c’est pour les amateurs de Slam sur France 3. Un Mitchell prolongé au max, un Clarkson gardé bien au chaud et un Rudy qui a le premier semestre 2021 pour réfléchir à la suite de sa carrière. Autour de ça ? Les lieutenants sont toujours là, de quoi assurer logiquement une place moelleuse dans le Top 8 de l’Ouest. Mais ensuite ? Il se passe quoi ensuite ? On a vu la saison passée les limites du Jazz, notamment en attaque avec une Mitchell dépendance assumée et manifeste. Le supporting cast est solide mais pas transcendant non plus, la défense est bonne mais n’est plus la qualité n°1 de l’équipe de Quin Snyder, et on en revient finalement à se dire que le facteur X de cette nouvelle saison à Salt Lake City pourrait bien s’appeler… Mike Conley. Difficile ainsi d’imaginer un Jazz claquer une grosse upgrade avec un Conley dans le dur, mais attention les yeux si le meneur gestionnaire reprend du poil de la bête et redevient le joueur qu’il était à Memphis. Spida en a besoin pour être déchargé d’un poids en attaque et dans le leadership, et c’est tout le Jazz qui attend pour passer un cap et, pourquoi pas, un ou deux tours de Playoffs.
Le pronostic du rédacteur
43 victoires et 29 défaites en régulière, car l’alchimie est là et ça suffira pour valider une place au chaud à la cinquième ou sixième place de l’Ouest. La suite ? on ne change pas une équipe moyenne, alors on part sur une défaite au premier tour, face aux Blazers, aux Nuggets ou aux Mavs par exemple. On s’emmerde hein ? Ouais, un peu.
Les saisons se suivent et se ressemblent dans l’Utah, et 2021 pourrait bien confirmer cet adage. Il faudra que les deux All-Stars soient encore plus fort, il faudra un Mike Conley revigoré, et il faudra aussi que la concurrence en laisse un peu aux autres. Ne reste plus qu’à se faire aligner toutes ces planètes, et on se donne rendez-vous… en demi-finale de conférence ?