Quand production ne rime pas avec pognon : focus sur les arrières NBA sous-payés en 2019-20, les bonnes affaires sont là

Le 02 mai 2020 à 14:39 par Nicolas Meichel

Lou Williams
Source image : NBA League Pass

Dans un monde parfait, chacun serait payé à sa juste valeur et il n’existerait aucun déséquilibre entre la production d’un joueur et son salaire. Sauf qu’on ne vit pas dans un monde parfait, loin de là. Pour diverses raisons, certains mecs sont largement sous-payés, tandis que d’autres peuvent carrément être considérés comme des voleurs. Les joies du business en quelque sorte. Ça méritait bien un petit focus, avec dans un premier temps une sélection des bonnes affaires de la saison dans la Grande Ligue. 

Avant de se lancer, un petit point sur les critères de sélection s’impose, histoire que vous ne soyez pas choqués par l’absence d’un Donovan Mitchell par exemple. Ce dernier, comme d’autres jeunes stars, est sous son contrat rookie, ce qui explique son faible salaire. L’intégrer dans cette liste n’a donc pas beaucoup de sens. On a aussi laissé de côté les joueurs qui ont signé une grosse prolongation de contrat pour les années à venir, même s’ils étaient sous-payés cette saison. Enfin, on a également voulu éviter au maximum les doublons avec l’article concernant les arrières sous-cotés, car ce n’est pas top de lire deux fois la même chose. Voilà voilà, vous savez tout. Et dernière petite précision, la liste n’est pas exhaustive.

P.S. : la baisse potentielle des salaires liée à la suspension de la saison n’a pas été prise en compte.

Lou Williams (Los Angeles Clippers)

Salaire 2019-20 : 8 millions de dollars
Stats 2019-20 : 18,7 points (41,6% au tir, 36,3% à 3-points, 86,3% aux lancers), 3,1 rebonds, 5,7 assists
Situation contractuelle : dans la deuxième année d’un contrat de 3 ans et 24 millions

Difficile de faire plus sous-payé que Lou Williams en NBA. 8 millions de dollars la saison alors qu’on parle du meilleur remplaçant de toute la Ligue ces dernières années, bonjour la rentabilité. Né pour mettre le ballon dans le panier, l’Underground GOAT apporte chaque soir ses 20 points et ses 5-6 caviars en sortie de banc, pour le plus grand bonheur des Clippers. Sous son impulsion, mais aussi grâce à l’apport d’un autre joueur sous-payé nommé Montrezl Harrell, les Californiens possèdent la second unit la plus productive de la NBA, ce qui représente un luxe pour une équipe qui détient déjà un gros cinq avec Kawhi Leonard et Paul George. Bon évidemment, Lou n’est pas reconnu pour sa défense, mais Doc Rivers a d’autres armes à sa disposition pour compenser ses limites. Et puis avec le boost offensif qu’il apporte, sans oublier sa clutchitude, il peut vite faire oublier ses lacunes dans sa propre moitié de terrain. Aujourd’hui comme un poisson dans l’eau à Los Angeles, Lou Will va encore évoluer sous ce modeste contrat pendant une saison supplémentaire. On verra ce qu’il se passera après, mais l’arrière de 33 ans a déjà indiqué qu’il voulait finir sa carrière avec les Clippers.

Kendrick Nunn (Miami Heat)

Salaire 2019-20 : 1,4 million de dollars
Stats 2019-20 : 15,6 points (44,8% au tir, 36,2% à 3-points, 83,7% aux lancers), 2,7 rebonds, 3,4 assists
Situation contractuelle : dans la deuxième année d’un contrat de 3 ans et 3,1 millions, avec la troisième année non garantie

Non drafté en 2018, passé par la case G League avant de signer au Heat en toute fin de saison dernière, Kendrick Nunn s’est révélé à Miami en étant l’un des meilleurs rookies de la campagne 2019-20. On n’ira pas jusqu’à dire qu’il mérite le ROY devant Ja Morant ou Zion Williamson, désolé Kendrick, mais il est clair qu’il a assuré, tout ça pour le modeste salaire de 1,4 million de dollars. Ce salaire n’était même pas garanti à la base, mais Nunn a logiquement été conservé par la franchise floridienne grâce à ses solides performances. Il a ainsi grandement participé à la saison réussie du Heat, qui a très bien rebondi en se faisait une place dans le Top 4 de l’Est après avoir raté les Playoffs l’an passé. En voilà une bien belle affaire, Pat Riley et Erik Spoelstra sont toujours là pour flairer les bons coups. À l’image aussi de Duncan Robinson ou Derrick Jones Jr., Kendrick Nunn fait partie de ces joueurs non draftés qui aident le collectif floridien à briller. Et quand vous profitez de leurs services en ne dépensant presque rien, eh bien ça permet d’avoir un groupe solide et assez profond.

Bogdan Bogdanovic (Sacramento Kings)

Salaire 2019-20 : 8,5 millions de dollars
Stats 2019-20 : 14,5 points (43,3% au tir, 36,1% à 3-points, 72,4% aux lancers), 3,2 rebonds, 3,2 assists
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 3 ans et 27 millions

Quand Bogdan Bogdanovic a signé chez les Kings en 2017, c’est-à-dire trois ans après avoir été drafté en fin de premier tour par les Suns, il est devenu le rookie le mieux payé de l’histoire, avec un salaire annuel d’environ 9,5 millions de dollars. Pour ceux qui se posent la question, on ne parle pas ici de contrat rookie car Bogdan a évolué à Fenerbahçe entre 2014 et 2017, du coup son contrat n’était pas régulé par les règles encadrant les rookie deals pour les joueurs choisis au premier tour. Mais aujourd’hui, le Serbe est à ranger dans la catégorie des sous-payés. Depuis sa première saison NBA, son salaire a baissé et lui s’est imposé comme un joueur solide dans la Grande Ligue. Faisant partie des candidats au titre de meilleur sixième homme en début de saison puis intégré dans le cinq des Kings par Luke Walton fin janvier, Bogdanovic a du talent plein les mains et est plutôt polyvalent. Il vaut clairement mieux que son salaire annuel de 8,5 millions et il gagnera bien plus dès la prochaine saison, lui qui est sur le point de devenir agent libre restrictif. S’il a refusé une prolongation de contrat de quatre ans et plus de 51 millions en octobre, on le voit mal quitter Sacramento, qui prévoit de s’aligner sur toutes les offres faites à son joueur.

Ben McLemore (Houston Rockets)

Salaire 2019-20 : 2 millions de dollars
Stats 2019-20 : 9,8 points (44,5% au tir, 39,5% à 3-points, 75,8% aux lancers), 2,2 rebonds
Situation contractuelle : dans la première année d’un contrat de 2 ans et 4,3 millions, avec la deuxième année de contrat non-garantie

Si Ben McLemore ne répondra sans doute jamais aux attentes qui ont accompagné son statut de septième choix de Draft en 2013, il faut avouer que l’ancien joueur des Kings s’est fait une petite place sympathique chez les Rockets cette saison, relançant ainsi une carrière qui semblait presque terminée. À Houston, où le small ball et le tir à 3-points sont évidemment très en vogue, McLemore est devenu un membre plutôt important de la rotation, le plus souvent en sortie de banc. Aux côtés du duo James Harden – Russell Westbrook et sous les ordres de Mike D’Antoni, l’arrière de 27 ans a retrouvé la confiance pour apporter en premier lieu son adresse extérieure. Son rôle fut bien défini, et son apport était intéressant cette saison, surtout quand on regarde son salaire. Presque 10 points de moyenne à 40% de réussite à 3-points pour seulement 2 millions, niveau rentabilité c’est quand même pas mal du tout.

Alec Burks (Philadelphia Sixers)

Salaire 2019-20 : 2,3 millions de dollars
Stats 2019-20 : 15,1 points (40,4% au tir, 36,6% à 3-points, 89,6% aux lancers), 4,4 rebonds, 2,9 assists
Situation contractuelle : contrat d’un an et 2,3 millions

Un peu à l’image de Ben McLemore, Alec Burks a bien rebondi cette saison alors que sa carrière n’allait nulle part. Victime de pas mal de bobos ces cinq dernières années et ne rentrant plus dans les plans du Jazz, avec qui il avait signé une extension de quatre ans et 42 millions de dollars en 2014, Burks est passé par Cleveland puis Sacramento avant d’atterrir à Golden State en juillet 2019. Au sein d’une équipe des Warriors décimée par les blessures et très jeune, AB a sorti ses meilleures stats en carrière au scoring (16,1 points à 37,5% de réussite à 3-points), montrant ainsi qu’il avait encore toutes les qualités pour peser offensivement en NBA. Pour un salaire de 2,3 millions, c’est pas mal comme production. De plus, Steve Kerr a souligné son professionnalisme et son impact positif sur les jeunots. Intéressés par son profil, les Sixers ont ensuite monté un transfert début février pour le récupérer et renforcer leur banc sur le plan offensif, tout en ajoutant un peu de shooting à leur équipe qui en manquait cruellement.

En matière de rentabilité concernant le poste d’arrière, ces gars-là font partie des meilleures affaires de la NBA sur la saison 2019-20. Dès demain, on va s’attaquer à l’extrême inverse, c’est-à-dire les joueurs qui touchent un peu trop d’oseille par rapport à ce qu’ils produisent sur les parquets. Attention au choc.

Source chiffres : Spotrac