Au cœur du cirque Lakers – Chapitre #10 : du mode Playoffs au mode tanking, il n’y a qu’un pas
Le 10 mars 2019 à 18:58 par Nicolas Meichel
The Lakers are back ! Après plusieurs années de vaches maigres, la mythique franchise de Los Angeles est de retour sur le devant de la scène. L’arrivée de LeBron James durant l’intersaison a immédiatement recentré l’attention sur la Cité des Anges, qui détient désormais la plus grande star du basket mondial. Mais outre le King, les Lakers possèdent également un sacré mélange de jeunots aux dents longues et d’anciens un peu tarés. Sans aucun doute, l’équipe californienne mérite d’être suivie de près cette année, sur comme en dehors du terrain. C’est pourquoi TrashTalk vous propose cette rubrique bimensuelle spécialement dédiée au cirque de Los Angeles. Le dixième chapitre est dans la boîte !
# SUR LE TERRAIN
Résultats :
- 25 février @ Memphis : défaite 110-105
- 27 février vs New Orleans : victoire 125-119
- 1er mars vs Milwaukee : défaite 131-120
- 2 mars @ Phoenix : défaite 118-109
- 4 mars vs Los Angeles : défaite 113-105
- 6 mars vs Denver : défaite 115-99
- 9 mars vs Boston : défaite 120-107
Cette fois-ci, on peut dire que la saison des Lakers est à jeter à la poubelle. Lors du dernier point réalisé il y a deux semaines, la bande à Luke Walton visait toujours les Playoffs et il y avait encore un maigre espoir d’accrocher la postseason. Mais aujourd’hui, les séries éliminatoires ne sont plus vraiment d’actualité du côté de la Cité des Anges, même si la franchise de Los Angeles n’est pas mathématiquement éliminée (bilan de 30 victoires pour 36 défaites, soit sept matchs de retard sur les Spurs, huitièmes à 37-29). En même temps, quand vous perdez à Memphis et à Phoenix, les deux pires bilans de la Conférence Ouest, difficile d’espérer quoi que ce soit. Comme souvent ces derniers temps, Los Angeles a brillé par son irrégularité, dans le jeu comme dans l’intensité déployée sur le terrain. On parle d’une équipe qui a été capable de rivaliser pendant 45 minutes avec les Bucks, leaders de toute la ligue, avant de se faire dominer par les Suns un jour plus tard. On parle d’une équipe qui voulait activer le mode Playoffs mais qui n’a jamais vraiment assumé sur le terrain. On parle d’une équipe talentueuse mais qui a été incapable de réaliser les efforts collectifs nécessaires, notamment sur le plan défensif, où les Lakers ont encore été en mode portes ouvertes la plupart du temps. Et s’il y a bien un joueur qui symbolise cela, c’est LeBron James. Oui, le King. En tant que leader, en tant que franchise player, le numéro 23 de Los Angeles n’a pas été à la hauteur ces dernières semaines. Ce n’est pas une question de stats, et on n’oublie pas le fait qu’il a connu sa première blessure sérieuse en carrière cette année, le tout à 34 balais. Sauf qu’au niveau du body langage et de l’intensité défensive, c’était parfois assez pathétique pour un joueur de sa trempe. C’est bien beau de dépasser Michael Jordan sur la liste des scoreurs all-time, c’est un superbe exploit qui mérite sa vidéo, son post Instagram et tout le buzz qui va avec, mais où était ce sentiment d’urgence qu’on pensait voir en cette fin de saison ? On cherche toujours, et on peut déjà dire qu’on ne va pas le trouver puisque James va être limité dans ses minutes et pourrait même rater quelques matchs en back-to-back. En clair, les Lakers et LeBron ont décidé de faire une croix sur cette campagne 2018-2019, qui restera donc comme un échec.
Si on n’a pas vraiment envie de trouver des excuses à la franchise californienne, il faut bien avouer qu’elle a été touchée par de nombreuses blessures récemment, dont celle de Brandon Ingram. Malgré les mauvais résultats des Lakers, BI est celui qui avait vraiment activé le mode Playoffs depuis le All-Star Weekend. 27,8 points et 7,5 rebonds de moyenne en six matchs, à 57% au tir dont 53% du parking. Du lourd quoi. En pleine confiance et agressif, Ingram a malheureusement été coupé dans son élan, lui qui n’a pas joué les trois derniers matchs de son équipe à cause d’une blessure à l’épaule. Pire encore, il va carrément rater tout le reste de la saison. D’après les dernières informations, le produit de Duke souffre d’une thrombose veineuse profonde (connue aussi sous le terme de phlébite) au niveau du bras droit, qui s’explique par la formation d’un caillot sanguin dans une veine. C’est un problème très sérieux et les Lakers ne vont évidemment prendre aucun risque avec la santé de Brandon. Autre joueur forfait jusqu’à la fin de la saison, Lonzo Ball. Absent des terrains depuis le 19 janvier à cause d’une blessure à la cheville, le meneur de Los Angeles ne reviendra pas sur les parquets cette année. Au vu du contexte actuel et des résultats médiocres des Californiens, ce n’est pas vraiment une surprise mais Lonzo va quand même terminer sa campagne à l’infirmerie pour la deuxième saison consécutive. Son absence au cours des dernières semaines a plombé les Lakers en défense. Son hustle, la pression constante qu’il exerce sur son adversaire direct, ses instincts défensifs ont beaucoup manqué aux Angelenos, qui sont devenus l’une des pires équipes de la NBA dans ce secteur. Ingram out, Ball out, il manque quelqu’un non ? Ah oui, Kyle Kuzma. Face aux Clippers, Kuz s’est tordu la cheville et il n’a ainsi pas pu participer aux oppositions contre les Nuggets et les Celtics. A tout ça, vous ajoutez aussi les absences de Lance Stephenson et Tyson Chandler. Le premier a raté quatre des cinq derniers matchs à cause d’une blessure à l’orteil tandis que le second, touché à la nuque, est indisponible depuis une semaine. En clair, l’infirmerie est comble et des travaux d’agrandissement seraient peut-être à prévoir.
“Je n’ai jamais été dans une équipe avec autant de blessures, autant de joueurs qui rentrent et sortent du lineup. Luke fait ce qu’il peut avec ce qu’il a. On aurait dû brûler de la sauge dans notre vestiaire, à l’entraînement, partout. J’ai l’impression que tout le monde a été blessé au moins une fois cette année.”
– Rajon Rondo (via Spectrum SportsNet).
La bonne nouvelle dans ce beau merdier, c’est que cela a permis à certains jeunes joueurs d’avoir du temps de jeu et de s’exprimer. On pense notamment à Alex Caruso, Johnathan Williams et Moritz Wagner. Caruso et Williams ont passé une grande partie de la saison en G-League et Wagner n’a pas été beaucoup utilisé par Luke Walton cette année. Sauf que lors des deux dernières rencontres face à Denver et Boston, le coach des Lakers a donné des minutes significatives à ces trois joueurs et on peut dire qu’ils ont su saisir l’opportunité. Ce n’était pas toujours très beau, c’était parfois maladroit, mais ils ont assuré. Alex Caruso a notamment égalé son record en carrière avec 15 points contre les Nuggets et a brillé par son intensité, en particulier sur le plan défensif. Lors de la deuxième mi-temps contre Denver, il a même passé plus de temps sur le parquet que le vétéran Rajon Rondo. Cela a peut-être énervé Rajon, qui s’est volontairement assis loin du banc dans les dernières secondes de cette rencontre, mais Caruso a clairement mérité ses minutes. Johnathan Williams a quant à lui battu ses records personnels dans la catégorie des points (18) et des rebonds (10) face aux Celtics la nuit dernière, match dans lequel a également brillé Moritz Wagner, titulaire pour la première fois de sa carrière et auteur de 22 points et six rebonds (également des records personnels). Outre leurs belles performances individuelles et leurs statistiques, ces trois-là ont surtout apporté des choses qui ont beaucoup manqué récemment à Los Angeles : effort, intensité, envie. Les supporters des Lakers ont probablement été choqués quand ils ont vu Caruso défendre comme un mort de faim ou Wagner se jeter au sol pour essayer de récupérer le ballon. Bref, une mentalité exemplaire dont certains devraient s’inspirer. Et puis on n’oublie pas non plus Josh Hart, qui joue toujours dur et qui a retrouvé un peu ses sensations depuis le début du mois de mars après des problèmes de blessure. Grâce à ces gars-là, on a repris du plaisir à regarder les Lakers. Certes, ils ont logiquement perdu contre Denver et Boston mais au moins, les jeunots ont rendu les choses intéressantes et c’est déjà pas mal.
# DANS LES COULISSES
Maintenant que la saison est officieusement morte, on peut déjà commencer à regarder vers l’avenir. Et pour cela, il faut aussi regarder dans le rétro pour comprendre ce qui a foiré et éviter de refaire les mêmes erreurs. En dehors des blessures (en particulier celle de LeBron James) qui ont bien évidemment fait dérailler la campagne des Lakers, on peut dire aujourd’hui que la construction de l’effectif made by Magic Johnson et Rob Pelinka a été un échec. Pas assez de snipers, pas assez de chiens de garde en défense, manque de scoring à l’intérieur et de présence sous les panneaux, trop de mecs ayant besoin du ballon, assemblage de joueurs peu complémentaires… ça fait beaucoup de défauts. Et quand vous recrutez des gars avec des contrats d’un an pour garder de la flexibilité financière afin d’attirer du gros poisson durant l’été, c’est plus difficile de créer un vrai collectif. En parlant de collectif, il est clair que les nombreuses rumeurs autour d’Anthony Davis au moment de la trade deadline, qui étaient bien réelles contrairement à ce que veut nous faire croire la proprio Jeanie Buss, ont foutu un peu la merde au sein de l’équipe. Tout ça explique en grande partie la saison galère de Los Angeles.
Alors, on fait quoi maintenant ? Cette question a récemment été le thème d’un Apéro car il fallait vraiment qu’on en parle.
On ne possède pas de boule de cristal mais on ne prend pas trop de risques en disant que Luke Walton ne reviendra pas sur le banc des Lakers l’année prochaine. Il n’a pas la carrure pour entraîner un mec comme LeBron et diriger un tel cirque. Qu’il profite bien de ses derniers matchs à la tête de l’équipe californienne car il va très probablement se faire jeter à la fin de la saison. S’il est difficile d’apporter un pronostic sur son successeur pour le moment, le nom de Jason Kidd est apparu dans les rumeurs le mois dernier. Pourquoi pas mais à voir. L’autre grande actualité de l’été, ce sera forcément le transfert d’Anthony Davis. Les Lakers vont se repositionner sur ce dossier sensible qui a déjà fait beaucoup de dégâts cette saison. Et puis évidemment, il y aura la free agency. Avec les nombreux joueurs de l’effectif qui sont en fin de contrat, la franchise de Los Angeles va pouvoir signer du lourd durant l’intersaison, et il y aura des agents libres pas trop mauvais sur le marché. Mais qui va bien vouloir rejoindre ce bordel ? On peut légitimement se poser la question. En tout cas ce qui est sûr, c’est que tout va s’articuler autour de ces grands axes et l’été s’annonce particulièrement chaud dans la Cité des Anges.
# DATES DE TOURNÉE
Deux prochaines semaines :
- 12 mars @ Chicago
- 14 mars @ Toronto
- 15 mars @ Detroit
- 17 mars @ New York
- 19 mars @ Milwaukee
- 22 mars vs Brooklyn
Mode Playoffs désactivé, mode tanking activé ! Il n’y a presque plus rien à espérer de cette saison, et la meilleure chose à faire est probablement de perdre le plus de matchs possible en vue de la prochaine Draft. On en est là aujourd’hui à Los Angeles. Place aux jeunes, faites-vous plaisir, c’est open bar ! Des mecs comme Alex Caruso, Johnathan Williams et Moritz Wagner devraient continuer à avoir pas mal de temps de jeu et on pourrait même voir Isaac Bonga plus souvent sur les parquets, lui qui a également participé aux deux dernières rencontres. Une fin de saison de rêve nous attend donc du côté de la Cité des Anges et ça commence par un road-trip de cinq matchs à l’Est. Youpi !
TrashTalk vous donne désormais rendez-vous le 24 mars prochain, pour vous donner des nouvelles du cirque Lakers. En attendant, prenez soin de vous.