Au cœur du cirque Lakers – Chapitre #11 : c’est officiel, on vient d’entrer dans le garbage time de la saison

Le 24 mars 2019 à 17:39 par Nicolas Meichel

Source image : Twitter

The Lakers are back ! Après plusieurs années de vaches maigres, la mythique franchise de Los Angeles est de retour sur le devant de la scène. L’arrivée de LeBron James durant l’intersaison a immédiatement recentré l’attention sur la Cité des Anges, qui détient désormais la plus grande star du basket mondial. Mais outre le King, les Lakers possèdent également un sacré mélange de jeunots aux dents longues et d’anciens un peu tarés. Sans aucun doute, l’équipe californienne mérite d’être suivie de près cette année, sur comme en dehors du terrain. C’est pourquoi TrashTalk vous propose cette rubrique bimensuelle spécialement dédiée au cirque de Los Angeles. Place au onzième chapitre !

# SUR LE TERRAIN

Résultats :

  • 12 mars @ Chicago : victoire 123-107
  • 14 mars @ Toronto : défaite 111-98
  • 15 mars @ Detroit : défaite 111-97
  • 17 mars @ New York : défaite 124-123
  • 19 mars @ Milwaukee : défaite 115-101
  • 22 mars vs Brooklyn : défaite 111-106

On le savait depuis un moment, mais c’est désormais officiel. Pour la sixième saison consécutive, les Lakers ne participeront pas aux Playoffs cette année, eux qui sont mathématiquement éliminés de la course puisqu’ils ont aujourd’hui dix matchs et demi de retard sur le huitième San Antonio, alors qu’il ne reste que dix matchs au programme. Six ans sans la moindre rencontre de postseason, ça commence vraiment à faire long, surtout pour des fans qui sont habitués au caviar. Dans son histoire, la mythique franchise californienne n’avait jamais connu une période aussi pourrie. Avec la signature de LeBron James l’été dernier, on pensait que Los Angeles allait retrouver des couleurs sauf qu’à l’heure de ces lignes, la bande à Luke Walton possède un… moins bon bilan (31-41) que la saison dernière au même moment (32-40). Oui, vous avez bien lu, les Lakers version LeBron font moins bien que les Lakers de l’an passé. Ça, c’est quand même l’une des stats les plus WTF de toute la saison en NBA. Alors évidemment, c’est très difficile de comparer les deux campagnes, qui sont radicalement différentes au niveau du scénario, de l’effectif et des attentes. Mais ça symbolise quand même assez bien l’échec retentissant des Angelenos. Et celui qui tombe vraiment de très haut, c’est Bron Bron. Le King n’avait pas raté les Playoffs depuis 2005. 2005 ! Une autre époque, tout simplement. Vous vous souvenez à quoi ressemblait la NBA il y a quatorze ans ? Les Sonics faisaient encore partie de la ligue, la ville de Charlotte était représentée par les Bobcats (les quoi ?), les Suns dominaient la concurrence avec leur jeu run and gun et les Knicks étaient déjà nuls (comme quoi, il y a des choses qui ne changent pas). Et puis LeBron restait tout de même sur huit Finales consécutives à l’Est. Brutal le changement de Conférence n’est-ce pas ? Niveau chute vertigineuse, c’est pas mal là.

“Evidemment, ce fut une saison difficile pour chacun d’entre nous. On ne signe pas pour ça. Pendant l’année, des choses sont arrivées. Suspensions, blessures, des choses de cette nature. Et puis on n’a tout simplement pas réussi à jouer un basket solide pendant 48 minutes. Mais il ne faut même pas essayer de comprendre, il faut juste continuer à bosser. […] Les Playoffs ne sont jamais garantis.”

– LeBron James après la défaite face aux Nets, via ESPN.

Même son de cloche du côté de Kyle Kuzma, qui pensait vraiment vivre ses premiers Playoffs en carrière cette saison (via ESPN).

“On n’aurait jamais imaginé rater les Playoffs, mais notre saison a déraillé à cause de nombreuses blessures. Ça résume plutôt bien la saison. A un moment donné, on avait la tête haute et on était dans une bonne position, et puis il y a eu ce bug qui nous a fait mal.”

Si les blessures ont effectivement joué un rôle majeur dans la saison ratée des Lakers, cela ne change rien au fait que cette campagne représente un gros flop et au cours des deux dernières semaines, plusieurs symboles ont parfaitement résumé cela. C’est déjà assez humiliant de perdre contre New York, l’équipe la plus moisie de la ligue cette année, mais c’est encore pire quand vous laissez filer un avantage de onze points à quatre minutes de la fin. Les Lakers ont réussi cet incroyable exploit. Et comme si ça ne suffisait pas, LeBron James s’est fait bâcher par le légendaire Mario Hezonja à la dernière seconde. On répète, LeBron James s’est fait bâcher par le légendaire Mario Hezonja à la dernière seconde. WHAT THE HELL ?! Autre symbole, Brook Lopez, qui s’éclate actuellement aux Bucks après une année aux Lakers. Lors de la rencontre entre Milwaukee et Los Angeles il y a quelques jours, le pivot a planté 28 points sur la tête des Angelenos et a ainsi égalé son record de la saison. Belle revanche non ? Pour rappel, le management de la franchise californienne a laissé filer Lopez au cours de la dernière intersaison, et ce contre les recommandations du coach Luke Walton et son staff. A la place, les Lakers ont opté pour Michael Beasley, qui a été recruté pour compenser le départ de Julius Randle (LOL). Sauf que Beasley a depuis été transféré aux Clippers lors de la trade deadline avec le jeune pivot Ivica Zubac, en échange de Mike Muscala qui est tout simplement horrible depuis son arrivée aux Lakers. Faut-il en rire ou en pleurer ? A vous de voir. Mais attention, ce n’est pas fini. Vous vous rappelez comment Brook Lopez est arrivé en Californie en 2017 ? Il a été transféré de Brooklyn à L.A. en compagnie des droits sur Kyle Kuzma, contre Timofey Mozgov et un certain D’Angelo Russell. On aime bien Kuz mais quand on voit la campagne All-Star que propose D-Lo aux Nets cette saison, il y a de quoi rager sévère. Et comme le hasard fait bien les choses, les Lakers ont été officiellement éliminés de la course aux Playoffs suite à une défaite contre… Brooklyn bien sûr. Karma is a bitch !

The Lakers season recap in 140 seconds pic.twitter.com/3XsqFlGlB4

— Ball Is Life 🏀 (@BaIIersOnly) March 20, 2019

Au milieu de ce bordel, certains joueurs ont quand même réussi à s’illustrer lors des dernières sorties des Lakers. On pense notamment à Kentavious Caldwell-Pope et JaVale McGee, qui ont proposé quelques grosses perfs avant de retourner sur le marché de la free agency dans quelques mois. KCP tourne à 17,2 points et 4,0 rebonds de moyenne sur les six derniers matchs, à 47,8% au tir dont 38,8% du parking. Caldwell-Pope a connu une saison un peu galère cette année mais il termine fort avec notamment une pointe à 35 points du côté de Milwaukee, un record depuis qu’il est arrivé dans la Cité des Anges en 2017. En parlant de record, JaVale McGee a carrément établi ses meilleurs scores en carrière dans la catégorie des points et des rebonds. C’était dans le même match, face à Brooklyn, avec 33 pions et 20 prises s’il vous plaît, le tout à 15/20 au shoot et avec six contres en prime ! Les Lakers ont connu Wilt, Shaq, Kareem, place désormais à JaVale. En plus, ce n’était pas une prestation isolée puisqu’il a également sorti un double-double solide à Detroit contre la paire Andre Drummond – Blake Griffin (20 points – 13 rebonds et trois contres). Du grand McGee. On a vu aussi des choses intéressantes chez Kyle Kuzma, dans un registre où il essaye vraiment de progresser. Connu avant tout comme un scoreur, Kuz a plutôt galéré pour mettre la grosse balle orange dans le panier mais il a montré des progrès au niveau du playmaking et dans sa capacité à faire jouer les autres. Il a battu son record en carrière avec dix caviars face aux Pistons, puis a enchaîné avec huit passes décisives contre New York. A lui de continuer dans cette voie pour devenir un joueur moins unidimensionnel.

“J’ai vu une progression depuis qu’il est là. Ça vient et ça repart mais je pense qu’il a joué son meilleur match ce soir dans le playmaking. Pour moi, quand il joue comme ça, c’est là où il est à son meilleur niveau.

Il a montré qu’il était un passeur talentueux. Plus il arrivera à mixer les deux styles de jeu, plus il progressera et plus nous progresserons.”

– Luke Walton à propos de Kyle Kuzma, après la rencontre face aux Pistons (via Spectrum SportsNet).

Enfin, un petit mot sur Alex Caruso. Tandis que les rookies Moritz Wagner et Johnathan Williams ont eu un temps de jeu global plutôt faible et irrégulier selon les rencontres, Caruso a obtenu beaucoup de minutes à pratiquement chaque match (24,5 minutes en moyenne sur les six derniers, dont 35 face aux Nets, un record en carrière) et il en a profité pour confirmer ses bonnes dispositions. Comme d’habitude, il a joué dur et a donné son maximum des deux côtés du terrain, ce qui fait toujours plaisir à voir, surtout dans une saison comme celle des Lakers. Grâce à cet état d’esprit, son activité défensive mais aussi son agressivité en attaque, il a séduit Luke Walton pour se faire une vraie place dans la rotation de Los Angeles et en NBA par la même occasion, lui qui était habitué à la G-League. Alors oui, forcément, ça lui arrive de passer au travers comme ce match à Milwaukee où il a été particulièrement en difficulté, mais dans le même temps il a aussi réalisé deux prestations à 16 points, son record en carrière. Beaucoup de positif donc chez ce joueur, qui embellit un peu la fin de saison bien crade de Los Angeles.

# DANS LES COULISSES 

L’un des événements du cirque Lakers lors des deux dernières semaines, c’était le grand retour d’Andre Ingram. Pendant que l’autre Ingram, Brandon de son prénom, a reçu des bonnes nouvelles par rapport au caillot sanguin détecté dans son bras droit, le joueur des South Bay Lakers en G-League a été rappelé par la franchise californienne à travers un contrat de dix jours. Le conte de fées de la saison dernière a donc connu une suite.

Andre Ingram is back in the @NBA!

Watch the exact moment he found out he was returning to the @Lakers.#LakeShow | #SBLakers pic.twitter.com/a9UzwfkRbc

— South Bay Lakers (@SouthBayLakers) March 11, 2019

Il y a un an, Andre Ingram avait enflammé la planète basket. Promu en NBA pour la première fois à 32 ans et après une décennie en G-League, il avait fait des débuts tonitruants au plus haut niveau avec une performance à 19 points contre les Rockets devant le public du Staples Center. Un moment tout simplement incroyable, un rêvé éveillé pour le vétéran rookie, et un exemple de persévérance pour tout le monde. Ne jamais rien lâcher, même si ça prend du temps. Voilà le message sponsorisé par Dre.

“You’re aware of people knowing the story, but you really aren’t aware of just how many people are cognizant of you… to have that roar… that won’t get old to me. I’m still just grateful.” pic.twitter.com/gjaBaZEl7B

— Los Angeles Lakers (@Lakers) March 15, 2019

Applaudi à chacune de ses apparitions sur le parquet, et en déplacement en plus, Andre Ingram s’est rendu compte une nouvelle fois à quel point son histoire était appréciée à travers la ligue et le public NBA. Durant ces dix jours, il n’a presque pas joué (14 minutes au total en quatre matchs pour zéro point) mais ce qui est sûr, c’est qu’il a kiffé chaque seconde, sans exception. Les Lakers ont finalement décidé de ne pas prolonger son 10-day contract et Andre Ingram est donc retourné en G-League, la tête haute. Pour prendre sa place, Los Angeles a fait appel à Scott Machado, également pour une durée de dix jours. Le meneur de 28 ans a récemment été nommé meilleur joueur de la semaine dans la ligue de développement.

# DATES DE TOURNÉE

Fin de saison :

  • 24 mars vs Sacramento
  • 26 mars vs Washington
  • 27 mars @ Utah
  • 29 mars vs Charlotte
  • 31 mars @ New Orleans
  • 2 avril @ Oklahoma City
  • 4 avril vs Golden State
  • 5 avril @ Los Angeles
  • 7 avril vs Utah
  • 9 avril vs Portland

Bon, inutile de vous dire qu’on attend la fin de saison avec impatience du côté de Los Angeles. Il reste dix matchs à disputer, et l’objectif sera sans doute de prolonger cette magnifique série de cinq défaites consécutives histoire de monter dans la course à la Draft 2019. Pour l’instant, LeBron James continue de jouer et il a même déclaré qu’il voulait encore participer aux prochaines rencontres mais à 34 piges et avec cette blessure à l’aine, il serait probablement plus judicieux de faire une croix sur les dernières échéances. Quitte à perdre des matchs, autant aligner une équipe de G-League, comme ça a été parfois le cas récemment avec tous les mecs à l’infirmerie (Brandon Ingram, Lonzo Ball, Lance Stephenson, Tyson Chandler, Josh Hart, LeBron). On veut voir du Isaac Bonga et du Scott Machado !

TrashTalk vous donne désormais rendez-vous le 11 avril prochain, pour le tout dernier chapitre du cirque Lakers. En attendant, prenez soin de vous.