La Capital One Arena : la NBA en direct de la Maison Blanche
A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction Washington D.C. pour une visite guidée de la Capital One Arena qui accueille les Wizards depuis 1997.
La fiche
- Nom actuel : Capital One Arena
- Anciens noms : MCI Center, Verizon Center
- Adresse : 601 F Street NW
- Ville : Washington, D.C.
- Date d’ouverture : 2 décembre 1997
- Affluence maximum : 20 656 personnes
- Propriétaire : Monumental Sports & Entertainment
- Surnoms : The Vault, The Phone Booth, Poudlard, la Maison Blanche
- Prédécesseur : US Airways Arena
Histoire
Le stade ouvert officiellement depuis le 2 décembre 1997 est la maison des Capitals (hockey sur glace), des Hoyas (basket universitaire), des Mystics (WNBA) et de l’équipe de NBA des Wizards. Elle est située dans le quartier de Chinatown au milieu de la capitale des Etats-Unis et fut construite par la firme Ellerbe Becket pour la bagatelle de 260 millions de dollars. La salle a porté le nom de MCI Center puis de Verizon Center en raison du rachat de MCI par Verizon, achat qui lui a valu le surnom de Phone Booth (la cabine téléphonique) en raison des deux firmes appartenant au domaine de la télécommunication. Ce n’est que depuis le 9 août 2017 que l’enceinte arbore le nom de Capital One Arena.
Pour leur premier match dans cette salle, le 2 décembre 1997, les Sorciers ont accueilli les SuperSonics qui étaient alors les premiers adversaires à poser les pieds sur ce nouveau parquet. Une victoire 95 à 78 pour inaugurer l’arène et un Gary Payton tout simplement à côté de ses pompes pendant ce match. Finalement, c’est un succès collectif, emmené par un très bon Juwan Howard, puisque personne ne dépassera les 18 points. Les hommes de la capitale jouaient et pouvaient se la péter dans leur toute nouvelle salle, les fans avaient le droit à 20 656 places à disposition pour admirer Ben Wallace et Chris Webber détruire leurs adversaires, la visite c’est par ici. Lors de la saison 2019-20 si vous vouliez voir Bradley Beal surnager dans le collectif des Wizards, il fallait débourser l’équivalent d’un plein de 40 litres d’essence, soit un peu plus de 51 dollars, moyenne en chute en raison des résultats assez médiocres de la franchise de D.C. Si vous vous prenez pour un conseiller de Trump et souhaitez checker Davis Bertans après un long threeee en bord de terrain, il faudra sortir le chéquier et débourser a minima 1 280 dollars. Est-ce que ça vaut le coup ? Totalement oui. Le parquet a bien évidemment changé en raison de l’évolution du logo et des couleurs ayant eu lieu durant l’intersaison de 2011, renouant alors avec les teintes bleues, blanches et rouges. Sur le parquet, l’inscription Wizards a laissé place au logo de la franchise, mettant également le logo secondaire à l’intérieur de la ligne à trois points de chaque côté du terrain.
La Capital One Arena n’est pas uniquement hôte de manifestations sportives, elle accueille plus de 220 événements à l’année dont des concerts avec des affiches comme Lady Gaga et U2. Concernant le basket, l’enceinte a accueilli les premiers et deuxièmes tours du championnat NCAA en 1998, 2002 et 2008 ainsi que le All-Star Game en 2001. Le Frozen Four de NCAA en 2009, le WNBA All-Star Game de 2002 et 2007 ont également pris place dans cette salle. A propos des records établis par les locaux, Bradley Beal a fait mieux que Gilbert Arenas ou Michael Jordan en mettant 55 pions sur la tête des Bucks le 24 février 2020. Dommage que ce fut encore une soirée de défaite pour les Wizards face aux leaders de la Conférence Est qui ont quand même dû aller en prolongation pour venir s’imposer dans le district de Columbia. Sinon, Antawn Jamison compta 23 prises le 30 janvier 2010 face aux Knicks alors que John Wall distribua 20 passes décisives en cette soirée du 17 mars 2017 face aux Bulls. Est-ce suffisant pour parler du premier et du dernier comme du meilleur backcourt de leur époque en NBA ? A vous de juger…
Meilleur souvenir à la Capital One Arena
La franchise et les fans de la balle orange auront connu quelques bons moments dans cette salle, le retour de Sa Majesté sous le maillot de la capitale, le “I called game” de Paul Pierce lors des Playoffs 2015 ou encore le game winner de John Wall face aux Celtics. On va se concentrer sur le retour de MJ et plus particulièrement sur sa “Last Dance” avec les Wizards, sa tournée et vraie saison d’adieu. Président des opérations basket et propriétaire minoritaire de la franchise depuis janvier 2000, il sort de sa retraite une deuxième fois dans sa carrière en septembre 2001 où il annonce qu’il rejouera au basket mais à Washington cette fois. Le United Center ne devait plus trop lui plaire, à moins que ce ne soit l’équipe. On penche pour la deuxième option. Bref, Jojo renfile ses sneakers et jouera 142 matchs en deux saisons, dont les 82 rencontres lors de la dernière campagne de sa carrière en 2002-03. Alors âgé de 39 ans, l’arrière affiche des moyennes de 20 points, 6,1 rebonds et 3,8 caviars, tout ça récompensé par une sélection au All-Star Game à la Philips Arena d’Atlanta. Fidèle à son numéro 23, il est auteur d’une saison individuelle plus que correcte, au contraire du bilan de l’équipe (37 victoires pour 45 défaites) qui termine dixième de la Conférence Est. Au-delà des résultats, ce sera tous les soirs la fête. A domicile comme à l’extérieur, les fans étaient au rendez-vous pour admirer His Airness jouer une dernière fois (pour de vrai là). On retiendra tout particulièrement le dernier game au United Center, berceau des Bulls et salle où il a évolué pendant tout sa carrière (Washington n’a pas vraiment compté, si ?). La foule, même quatre ans après le sacre et l’aboutissement du deuxième Threepeat, aura envahi le stade pour acclamer Sa Majesté. Sur le plan collectif, la franchise de la capitale n’a pas franchement gagné à signer Michael Jordan pendant ces deux ans mais quel plaisir de le voir tout de même sur un terrain de basket encore un peu.
Pire souvenir à la Capital One Arena
Qui dit mauvais souvenir dit Gilbert Arenas. Trashtalker et fou furieux dans sa tête, l’Agent 0 comptait plus que zéro problème. Certes, ça ne se passe pas sur un parquet mais bel et bien dans les airs. Oui oui, dans un avion en rentrant de road-trip. Nous sommes en 2009 et l’équipe de Washington aurait pu s’appeler l’équipe des Gérards tant le roster recelait de ce type de spécimens. L’anecdote est racontée ici mais on va tout de même vous présenter les grandes lignes de l’une des plus sombres histoires de la franchise. Le trashtalking, à l’époque de Gilbert, se poursuivait bien au-delà des parquets, si bien qu’il faisait souvent irruption dans la vie quotidienne du groupe. Le groupe vit bien mais le groupe vit dangereusement. Les gars sont en train de jouer au poker, Gil ramène ses grosses fesses en pleine partie et forcément ça ne plaît pas à son coéquipier Javaris Crittenton. En bon tricheur, le tron-pa de l’équipe va pousser Javaris à bout et lui faire perdre toute sa thune, une dispute éclate. Deux jours plus tard, au Verizon Center, le natif d’Atlanta ramène ses guns chargés, comme un breton un samedi soir, dans les vestiaires. Tout le monde flippe et les deux joueurs seront suspendus. Triste histoire pour les amoureux des armes mais leur place n’était clairement dans une enceinte de basket. Ce sera la fin de Gilbert aux Wizards, quant à l’autre, on ne le reverra jamais en NBA puisque le destin de Javaris va le mener en prison sans passer par la case départ.
Maillots retirés au plafond de la Capital One Arena
- #10 : Earl Monroe, le 1 décembre 2007
- #11 : Elvin Hayes, le 20 novembre 1981
- #25 : Gus Johnson, le 13 décembre 1986
- #41 : Wes Unseld, le 3 novembre 1981
- #45 : Phil Chenier, le 23 mars 2018
Palmarès à la Capital One Arena
- Champions de Division (2017)
- Meilleur bilan : 49-33 (2017)
- Pire bilan : 19-63 (2001 et 2009)
Et maintenant ?
Archi-dépendants des deux contrats max de John Wall et Bradley Beal, les Wizards n’ont pas beaucoup de marge en 2020. Le premier ayant réalisé une saison blanche, il est intransférable tandis que le deuxième rêve de gagner quelque chose dans sa franchise de toujours. Des rumeurs l’envoient du côté de South Beach ou de Brooklyn et le nouveau front office va vite devoir trancher sous peine de naviguer sans direction franche, entre continuer à croire en ce duo et entamer la reconstruction au plus vite autour de jeunes joueurs comme Rui Hachimura et Thomas Bryant.
Le spectacle a toujours lieu à la Capital One Arena, surtout lors de la saison 2019-20 où le run and gun de Scott Brooks les propulsent parmi les toutes meilleures attaques. Fans de la défense, passez votre chemin car l’orgie offensive est le maître mot, à voir dans les prochaines années…
Source image : YouTube/Washington Wizards