Los Angeles Lakers : comment éviter le cirque cette saison ?
Le 09 oct. 2024 à 14:41 par Thibault Mairesse
Avec un trio Rob Pelinka – LeBron James – J.J. Redick à leur tête, les Los Angeles Lakers s’engagent dans une saison qui s’annonce haletante. Mais comment éviter qu’elle ne vire tout bonnement au cirque à ciel ouvert ?
Le cirque inévitable ?
On va couper court tout de suite. La saison 2024-25 a de fortes chances de tourner au cirque. C’est simple, la plupart des saisons de Los Angeles depuis au moins dix ans ressemblent globalement à un cirque. On a eu le droit au farewell tour de Kobe qui est clairement passé devant tout projet sportif (ceci dit merci pour les souvenirs, on n’oubliera pas), à la première saison de LeBron James qui a tourné au fiasco, ou encore au Flop 3 avec Russell Westbrook, Anthony Davis et LeBron, pour ne citer que les saisons les plus marquantes.
Cette année, les arguments sont encore plus nombreux. On a un coach rookie, un GM qui ne semble plus vraiment avoir les commandes et un franchise player qui a l’air plus préoccupé par la gestion de la carrière de son fils que par la création d’un effectif cohérent. Tous les éléments sont réunis pour que les regards soient focalisés sur la Crypto.com Arena dès la mi-décembre, parce que les Lakers sont dans une mauvaise passe et qu’ils ne parviennent pas à trouver des solutions.
Qui est le maître de piste ?
Rob Pelinka : le spectacle raté
Tout bon cirque est dirigé par un excellent maître de piste. Problème, aux Lakers, on ne sait pas vraiment qui endosse ce rôle. En réalité, ils sont trois à se battre pour savoir qui est le patron de cette belle clique : Rob Pelinka, J.J. Redick et LeBron James. D’instinct, on serait tous tenté de dire que Rob Pelinka est le véritable maître de piste de ces Lakers. Après tout, c’est lui le General Manager. Mais ça c’est sur le papier car vu l’attractivité du bonhomme, les foules ne se pressent pas pour participer au spectacle angelino. À partir du moment où, en moins de trois mois, il a réussi à rater Dan Hurley, Klay Thompson ou encore DeMar DeRozan, on peut se permettre de remettre en question la légitimité du bonhomme à la tête des Lakers.
J.J. Redick : le nouveau venu
Si Rob Pelinka ne peut pas être prétendant au rôle de maître de piste, peut-être que c’est J.J. Redick. Pour commencer, il s’est frayé un passage presque en force sur le banc des Lakers. Après l’échec de la piste Dan Hurley, Rob Pelinka n’a pas eu d’autre choix que de se rabattre sur Jean-Jacques. Sauf que l’ancien sniper des Clippers ne va pas faire ses gammes au coaching sur des petites scènes où la pression est moins importante. Non, non, il s’attaque directement à la plus importante de toute la planète NBA, à savoir celle des Los Angeles Lakers. Une expérience qui peut vite devenir un cauchemar si les résultats ne suivent pas. Et qui l’a attiré dans ce potentiel traquenard ? LeBron James.
LeBron James : un maître de piste de l’ombre
Le King coche toutes les cases pour être celui qui, dans l’ombre, tire les ficelles du Lakers Show. Résumons les derniers mois de BronBron. Il a commencé par faire un podcast avec J.J. Redick en plein milieu de la saison. De ce podcast, l’idée de faire venir l’ex-consultant d’ESPN sur le banc des Lakers est née. Au mois de juin, Redick a été officiellement nommé coach de Los Angeles. Sacré hasard vous trouvez pas ? Ensuite, LeBron a laissé errer le flou sur son avenir en le liant plus ou moins à celui de son fils. Rob Pelinka n’a pas vraiment eu d’autres choix que de prendre Bronny James au second tour de la Draft. Derrière, James a pris sa prolongation de contrat assortie d’une no-trade clause, histoire d’avoir toujours la main sur son avenir, avec un joli salaire limitant la flexibilité des Lakers. En clair, LeBron n’a peut-être jamais aussi bien porté son surnom de LeGM que cet été. Suite à l’intersaison discrète des Lakers sur le plan du recrutement, le King n’a pas été fou et a prévenu en disant qu’il ne fallait pas avoir trop d’attentes autour de l’équipe cette saison. Néanmoins, si le cirque ne fonctionne pas correctement, il enverra deux ou trois emojis yeux à la trade deadline, histoire de faire bouger les choses.
Bronny James : la nouvelle attraction
Une fois qu’on a déterminé qui était le chef de tout ce cirque, il faut compter sur des éléments solides pour pouvoir l’animer. Pour cela, les Lakers ont tout ce qu’il faut avec Anthony Davis, Rui Hachimura ou encore Gabe Vincent. Mais pour voir le spectacle, il doit intéresser les foules et pour créer cette curiosité, il faut une nouvelle attraction. C’est le rôle qu’endosse Bronny James.
Le fils de LeBron, sélectionné en 55 à la dernière Draft, attire forcément les regards. Rien qu’à la Summer League, les foules se pressaient pour voir Bronny faire ses grands débuts sous les couleurs violettes et dorées. Beaucoup de monde pour voir un joueur de fin de second tour et peu pour voir les deux premiers choix de la Draft, bien la preuve qu’avec une bonne attraction, le cirque attire. Même son de cloche en pré-saison, alors que cette période de l’année n’est pas celle qui est la plus suivie. Pourtant, le deuxième match des Angelinos – face aux Suns ce dimanche – était presque immanquable. Pour la première fois, LeBron et Bronny ont foulé le parquet ensemble. Un événement historique que tous les observateurs ont suivi attentivement.
Bref, pour en revenir aux Lakers, Bronny va certainement gratter du temps de jeu. Après tout, il faut faire plaisir à papa qui veut jouer avec son fils. Après tout, la NBA n’a que très peu de différence avec le championnat départemental du coin : s’il y a moyen d’offrir une place au fils du coach ou du meilleur joueur de l’équipe alors la place sera faite. Malgré tout, il sera intéressant de voir comment Bronny James s’adapte au format NBA et s’il parvient à faire taire les critiques autour de lui. Il n’en reste pas moins un joueur avec un bon potentiel. S’il parvient à le développer correctement du côté de la G League, il peut réussir à se créer une place dans la rotation des Lakers pour la saison à venir.
Les Lakers peuvent-ils viser haut cette saison ?
Sur un ton plus sérieux, comment éviter que la saison des Lakers ne se transforme en mauvais spectacle ? Est-ce au moins possible ? S’il est coutumier de dire que toute équipe qui compte LeBron James dans ses rangs peut viser le titre, on rappelle que pépère a 40 ans. 2013, c’était il y a plus de dix ans et 2018, plus de cinq ans. Si le Chosen One est toujours un formidable joueur, il ne peut plus porter une franchise sur ses larges épaules jusqu’en Finales, même avec Anthony Davis à ses côtés. Peut-être qu’il le sait, et que c’est pour cela qu’il dit qu’il ne faut pas avoir trop d’attentes autour de ces Lakers 2024-25.
En l’état, les Lakers ne semblent pas avoir les armes pour prétendre à un titre. Comment lutter avec un effectif vieillissant alors que la Conférence Ouest est peut-être plus dense et dangereuse que jamais ? Sauf miracle, les Lakers n’iront donc pas au bout cette année, et probablement pas très loin. Mais au moins, nous, on devrait bien se marrer devant le cirque californien.