L’histoire du basketball aux Jeux Olympiques : les tournois, édition par édition
Le 10 juil. 2024 à 18:38 par David Carroz
L’histoire du basketball aux Jeux olympiques, c’est celle de la domination des États-Unis sur ce sport. Que ce soit chez les femmes ou chez les hommes, la première place du podium semble leur être réservée, en dehors de quelques exceptions.
Vous pouvez retrouver le palmarès complet des épreuves de basket aux Jeux Olympiques ici.
JO de St. Louis 1904 – Le basket en démonstration
Tout débute en 1904 lors des Jeux Olympiques de St. Louis. Le basket n’est qu’un sport de démonstration et seules des équipes américaines de YMCA, universités ou lycées s’affrontent dans un drôle de bazar. Les Buffalo Germans s’imposent sans perdre une seule rencontre.
Le détail de l’épreuve de basket aux Jeux Olympiques 1904 de St. Louis.
JO de Paris 1924 – Toujours pas un sport officiel
Lors de l’édition parisienne de 1924, le basketball est de retour après vingt ans sans figurer aux JO. Il reste un sport en démonstration.
À venir
JO de Berlin 1936 – Le basket est officiellement un sport olympique
1891 – 1936. 45 ans après sa création par James Naismith, le basketball devient un sport olympique lors des Jeux de 1936 à Berlin. Son créateur fait d’ailleurs le voyage en Allemagne pour assister aux matchs et remettre la médaille d’or aux Américains, la première d’une longue série. Seuls les hommes sont de la partie et le tournoi se déroule en extérieur, sur un terrain en terre. Et sous la pluie pour la finale.
Le détail de l’épreuve de basket aux Jeux Olympiques 1936 de Berlin.
JO de Londres 1948 – La France médaillée d’argent
Pour sa seconde édition en tant que sport olympique, le basketball commence à trouver sa place. Lors des Jeux de Londres en 1948, le tournoi se déroule dans un gymnase, la leçon berlinoise a été retenue. Pour leur première participation à l’épreuve de basket aux JO, les Français vont chercher la médaille d’argent. Ils s’inclinent en finale face aux Américains. Dans les rangs de l’équipe états-unienne, Don Barksdale est le premier Afro-américain à remporter une médaille d’or dans un sport collectif.
La médaille d’argent de l’équipe de France
JO d’Helsinki 1952 – Les USA continuent, la guerre froide commence
En 1952 lors des Jeux d’Helsinki, l’ambiance change. La guerre froide entre les Américains et les Soviétiques se fait sentir aussi dans le sport et les Jeux Olympiques n’échappent pas à cette atmosphère tendue. Et ce n’est pas la finale remportée par Team USA face à l’URSS qui va contredire cette tendance, même si les tensions ne sont pas encore à leur paroxysme. Mais la rivalité entre les deux blocs débute.
Les Américains triomphent des Soviétiques
JO de Melbourne 1956 – Même ambiance, même vainqueur, même podium
Avec Bill Russell et K.C. Jones dans leurs rangs, les Américains conservent leur titre en battant une nouvelle fois les Soviétiques en finale. L’Uruguay complète le podium comme en 1952 pendant que les Français terminent à la quatrième place. Une chose est sûre, les États-Unis confirment qu’ils sont au-dessus du lot. Avec 53,5 points d’écart en moyenne sur leurs adversaires, ils dominent la compétition de bout en bout.
Quatre à la suite pour Team USA
Bill Russell, déjà une révolution
JO de Rome 1960 – La Dream Team originelle
Il parait que l’équipe montée en 1992 pour les Jeux Olympiques de Barcelone est la meilleure de l’histoire, d’où son surnom de Dream Team ? Possible, mais on vous laisse checker la gueule du roster de 1960 pour les États-Unis qui s’est bien baladé à Rome : Jerry West, Oscar Robertson, Walt Bellamy et Jerry Lucas en tête d’affiche, on a connu pire. Les 42 points d’écart en moyenne sur le tournoi confirment cette domination.
La balade romaine de Team USA 1960
JO de Tokyo 1964 – L’écart va-t-il se réduire ?
L’effectif américain a moins fière allure que lors des dernières éditions avec aucun joueur dominant – pas de Bill Russell comme en 1956, pas d’Oscar Robertson ou Jerry West comme en 1960 – mais Team USA fait le taf pour cette première édition des Jeux Olympiques en Asie. Les Soviétiques récupèrent l’argent une fois de plus alors que le Brésil va chercher une seconde médaille de bronze consécutive. Mais la domination américaine est tout de même un peu moins conséquente, en tout cas moins importante que ne laisse penser l’écart moyen de 30 pions sur la compétition, comme en atteste la victoire difficile 69-61 sur la Yougoslavie lors du premier tour.
La sixième médaille d’or américaine
JO de Mexico 1968 – Boycott et médaille d’or
Les mois qui ont précédé les Jeux Olympiques de Mexico en 1968 ont été animés chez les Américains. Cela ne concerne pas le basket uniquement, mais l’ensemble des sports avec la réflexion d’un boycott de la part des athlètes afro-américains pour protester contre le non respect des droits civiques dont souffre leur communauté. Si une grève de grande ampleur n’aura pas lieu, l’absence de Lew Alcindor (Kareem Abdul-Jabbar) – officiellement pour des raisons académiques – mais surtout les poings levés et gantés de noir de Tommie Smith et John Carlos sur le podium du 200 mètres soulignent bien l’aspect politique de ces Jeux. Côté balle orange, Team USA continue sa moisson dorée, emmenée par le jeune Spencer Haywood, pourtant illustre inconnu avant cette olympiade.
Kareem Adbul-Jabbar et le boycott
JO de Munich 1972 – L’URSS dans la controverse
Une fois de plus, les Américains et les Soviétiques se retrouvent en finale des Jeux Olympiques. Mais ce coup-ci, ce sont les gars de l’Est qui repartent avec la médaille d’or, remportant la finale d’un petit point face à leurs rivaux US. Le tout dans une fin de match complètement bordélique toujours pas digérée par les joueurs américains. Qui n’ont d’ailleurs jamais récupéré leur médaille d’argent.
La plus grosse controverse de l’histoire du basket au Jeux Olympiques.
JO de Montréal 1976 – Le premier tournoi féminin
Pour la première fois, les Jeux Olympiques permet aux femmes de montrer leur talent avec la balle orange. Montréal est le théâtre du premier tournoi de basketball féminin aux JO. Et si les Américains retrouvent la première marche du podium chez les hommes en venant à bout de la Yougoslavie, c’est bien du côté de l’URSS que l’or repart chez les femmes. Il faut dire que les Soviétiques disposent d’une arme absolue dans leurs rangs, l’immense Ouliana Semenova. Les Américaines se contentent de l’argent, après avoir été les premières à scorer un panier olympique par l’intermédiaire e la pionnière afro-américaine Lusia Harris.
La domination de Ouliana Semenova
Le tournoi hommes – à venir
Les Françaises absentes de cette première édition – à venir
JO de Moscou 1980 – Les USA boycottent, l’URSS choke, la Yougoslavie en profite
Pour cause d’intervention soviétique en Afghanistan, de nombreux pays boycottent les Jeux Olympiques de Moscou. Ont les États-Unis qui ne peuvent donc pas remettre en jeu leur titre au basketball. L’URSS fait donc figure de grand favori à domicile, même si les Yougoslaves comptent bien surfer sur leur médaille d’argent obtenue quatre ans plus tôt. Et c’est ce qu’ils font. Les Soviétiques, surpris par l’Italie lors de la seconde phase de groupe, doivent se contenter de la médaille de bronze. Les Transalpins se parent d’argent tandis que les joueurs des Balkans remportent la médaille d’or.
Les Yougoslaves profitent du boycott américain
Le tournoi femmes – à venir
JO de Los Angeles 1984 – Les Jeux (et le monde) découvrent Michael Jordan
En 1984, l’URSS rend la monnaie de sa pièce aux Américains en boycottant les Jeux Olympiques de Los Angeles. Un partout, balle au centre, est-ce qu’on peut revenir au sport ? Sur les parquets, Team USA toujours composée d’universitaires s’avance en favori, coaché par le dur Bobby Knight. Mais des mecs issus des facs ne signifie pas sans talent : Pat Ewing, Sam Perking, Chris Mullins et Michael Jordan, ça a de la gueule même si le prime est encore loin. Dans tous les cas, cela suffit pour que les Américains retrouvent leur traditionnelle médaille d’or. La dernière sans les joueurs NBA.
Michael Jordan se présente au monde
Le tournoi femmes – à venir
Les Français en mode touristes relous – à venir
JO de Séoul 1988 – La chute de l’Oncle Sam
Pas de boycott américain ou soviétique pour ces Jeux Olympiques de 1988, ce qui signifie que les deux puissances mondiales vont pouvoir s’affronter sur un terrain de basket. Seize ans après la finale controversée de 1972, team USA compte bien prendre sa revanche. Mais à Séoul, les Américains perdent en demi-finale face à des Soviétiques plus expérimentés. Pas d’excuse cette fois-ci pour justifier cette défaite. Mais la prise de conscience que les choses doivent bouger : dans les années qui suivent, Boris Stankovic, le secrétaire général de la FIBA, et David Stern, le commissionnaire de la NBA, apportent un coup de boost énorme à la médiatisation du basketball en autorisant désormais les professionnels à participer aux Jeux Olympiques. La Dream Team peut débarquer.
La défaite qui donne naissance à la Dream Team
Le tournoi femmes – à venir
JO de Barcelone 1992 – Dream Team, what else ?
Une olympiade qui a marqué l’histoire. Une révolution sur les parquets. Avec l’arrivée des pros aux Jeux Olympiques – surtout ceux évoluant en NBA – la balle orange bascule ans une nouvelle dimension. Comment expliquer le choc ressenti par ceux qui ont assisté à la démonstration de la Dream Team lors des Jeux de Barcelone, premier contact visuel pour beaucoup avec le basket made in NBA ? Impossible. Une domination sans partage, ces cartons à tous les matchs et une médaille d’or dont personne n’a douté ne serait-ce qu’une seule seconde, voilà le bilan.
La Dream team révolutionne le basket
Le tournoi femmes – à venir
La Lituanie, l’autre Dream Team – à venir
JO d’Atlanta 1996 – Dream Team chez les hommes, Dream Team chez les femmes
À l’instar des hommes en 1992, les filles de Team USA e 1996 avait à coeur de laver les derniers affronts sur la scène internationale, entre autres la défaites en demi-finale lors des Jeux Olympiques de Barcelone. C’est donc l’artillerie lourde qui représente l’Oncle Sam à Atlanta, afin de retrouver la plus haute marche du podium. Ce que les Américaines vont faire avec brio, au point d’éclipser médiatiquement chez elles les homologues chez les hommes, pourtant eux aussi dorés à Atlanta.
Le tournoi hommes – à venir
JO de Sydney 2000 – Merci les Bleus !
1984. Seize ans que les Bleus n’avait pas participé aux joutes olympiques. 1959. Quarante et un ans sans la moindre médaille, toutes compétitions internationales confondues (JO, Mondial, Euro). Autant dire que l’équipe de France ne se pointe pas avec le costume de favori lors des Jeux Olympiques de Sydney en 2000. Et ce n’est pas la préparation ou la phase de poule de nos Bleus qui peuvent nous rassurer. Ni le dunk de Vince Carter passant au-dessus de Fred Weis. Oui mais voilà, il y a tout de même du talent dans cette équipe. Et un peu de chance, car ils se retrouvent ensuite dans le tableau le plus “facile” lorsque les matchs à élimination directe débutent. La magie opère, le groupe est soudé, la finale est atteinte. Alors comment vivre la défaite de 10 points face à Team USA pour la médaille d’or ? En voyant le verre à moitié plein, en se disant qu’on vient de loin et qu’on a fait jeu égal avec des joueurs NBA. Ou alors à moitié vide, en se rappelant qu’à quatre minutes du terme, les Français étaient revenus à -4 et que les Américains doutaient.
Les Français médaillés d’argent
Le tournoi femmes – à venir
JO d’Athènes 2004 – Viva Argentina !
Les victoires serrées face à la Lituanie puis la France lors des Jeux Olympiques de Sydney n’ont pas servi de leçon aux Américains. Sûrs d’être toujours les rois de la balle orange, ils ne présentent même pas leur meilleure armada lors des JO de 2004 à Athènes. Résultat, ils perdent deux matchs en poule (face au Porto-Rico et la Lituanie) avant de s’incliner en demi-finale contre l’Argentine de Manu Ginobili, Luis Scola et compagnie. Une génération dorée de Gauchos qui vont aller chercher le titre olympique face à l’Italie, tandis que les Américains doivent se contenter d’une médaille de bronze.
L’Argentine au sommet de l’Olympe
Le tournoi femmes – à venir
JO de Pékin 2008 – Splendide finale
Après la déconvenue de 2004, les Américains sont en mission. La Reedem Team (équipe de la rédemption) est mise sur pied avec les meilleurs joueurs NBA présents pour redorer le blason de l’Oncle Sam : Chris Bosh, Dwyane Wade, Carmelo Anthony, LeBron James, Chris Paul, Kobe Bryant… l’artillerie lourde est de sortie. Et il faut bien ça, car la finale face à l’Espagne de Pau et Marc Gasol, Juan Carlos Navarro, Rudy Fernandez et Ricky Rubio est loin d’être une partie de plaisir. Et si les USA s’imposent, ce match n’en est pas moins considéré comme le plus grand de l’histoire, preuve du niveau aussi proposé par les Espagnols.
Espagne – USA, le grande finale de tous les temps
Le tournoi femmes – à venir
JO de Londres 2012 – Le temps des Braqueuses
Pendant que Team USA assoie sa domination sur le basketball olympique en allant chercher les médailles d’or chez les hommes – en battant encore l’Espagne comme en 2008 – et chez les filles, le bilan français est contrasté. L’image renvoyée par Tony Parker et compagnie, battus une fois de plus par leurs rivaux ibériques lors des quarts de finale, est bien salie par la réaction humaine mais pas moins condamnable de Nicolas Batum sur Navarro. Mais les filles ont assuré en allant chercher la médaille d’argent avec leurs tripes, renversant des situations compliquées.
Le tournoi hommes – à venir
JO de Rio 2016 – Triste sortie pour Tony Parker
Alors que les ambitions étaient élevées pour cette dernière compétition internationale disputée par Tony Parker, les Bleus tombent de haut. Entre la pression d’aller chercher la médaille et l’incapacité à élever leur niveau de jeu face aux Espagnols, les Français repartent bredouillent de Rio. Mais avec le postérieur bien rouge, tant la fessée mise par Pau Gasol et les siens a été sévère. Pas de revanche pour l’équipe de France après les Jeux de 2012. pas de revanche non plus pour la Roja d’ailleurs, puisqu’elle perd encore face à Team USA, cette fois-ci en demi-finale, laissant les Serbes récupérer la médaille d’argent.
Les Espagnols détruisent l’équipe de France en quart
Le tournoi femmes – à venir
JO de Tokyo 2020 – Le basket >>> l’équitation
Après avoir tapé d’entrer les Américains, l’équipe de France poursuit sa marche en avant durant le tournoi. À Tokyo en 2021 – les Jeux ont été décalés à cause de la pandémie de Covid – ni la République Tchèque, ni l’Iran, ni l’Italie ne résistent aux Bleus. La Slovénie n’est pas loin de nous mettre à la porte, mais Nicolas Batum avec un contre stratosphérique referme celle-ci sur le nez de Luka Doncic et ses potes en demi-finale. Malgré leur défaite initiale, les Américains ont bien atteint la dernière marche eux aussi, et ils comptent bien remettre les pendules à l’heure face aux Frenchies. Ce qu’ils font, sans pour autant dominer complètement nos Bleus qui y ont cru. finalement, il ne se passe pas trop mal cet après-Parker.
Le tournoi femmes – à venir
JO de Paris 2024 – Maudits Avengers Américains
4 tournois (homme et femme 5×5 et 3×3), 3 médailles d’argent pour les Françaises et Français dont deux en perdant face aux représentants de l’Oncle Sam en finale. Les garçons du 3×3 nous ont fait rêver en arrivant en finale – alors qu’on ne les attendaient pas forcément à telle fête – avant de perdre face aux Pays-Bas en prolongation. Au 5×5, les garçons ont su aussi atteindre cette ultime marche malgré un début de tournoi compliqué, gagnant le droit de subir la loi des Avengers et l’insolence de Stephen Curry alors qu’ils ont pu y croire. Chez les filles, les Bleues échouent à une petite longueur des Américaines.
Les Bleues si proches des Américaines
Les Français trop courts face aux Avengers
JO de Los Angeles 2028 – À venir