Dillon Brooks, le pitbull qu’il fallait aux Rockets pour enfin se faire violence ?
Le 28 sept. 2023 à 15:02 par Clément Hénot
Il y a du potentiel à Houston, mais jusque-là ça manquait cruellement de défenseurs et de grognards pour canaliser tout ça. Après avoir ramené un nom ronflant au coaching avec Ime Udoka, les Rockets ont également sorti le chéquier pour signer Fred VanVleet et… Dillon Brooks. L’ancien des Grizzlies peut-il incarner l’identité défensive des Fusées, et permettre à l’équipe de franchir un palier ? C’est en tout cas pour ça qu’il est venu.
Replantons un peu le contexte : quelques mois plus tôt, les Grizzlies se font éliminer dès le premier tour par les Lakers, et l’arrière canadien évolue à un niveau abyssal. Il est cataclysmique en attaque, dépassé en défense face à LeBron James, et multiplie pourtant les provocations qui restent toutes vaines face au King. Il se fait également expulser lors du Game 3 et reçoit une amende. Memphis sort par la petite porte et doit prendre des décisions.
A deux mois de l’ouverture de la Free Agency, les Grizzlies indiquent à leur désormais ex-joueur qu’il ne sera pas prolongé et qu’il peut déjà se chercher une nouvelle équipe. Cette nouvelle équipe se situera très vite dans le Texas, et c’est plus précisément Houston qui signe Dillon Brooks pour 4 ans et 80 millions de dollars, une coquette somme et un pari très risqué quand on se rappelle cette fameuse série face aux Lakers.
Mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, le Canadien a fait amende honorable, a compris son futur rôle avec les Rockets et fait preuve d’un peu plus d’humilité, en tout cas pour l’instant. Puis il y a eu cette Coupe du Monde disputée avec le Canada, au cours de laquelle Dillon Brooks a semblé… transfiguré et à l’issue de laquelle il a même été élu meilleur défenseur de la compétition. Efficace en attaque, très solide en défense, toujours aussi grognard et provocateur, impossible de le reconnaître par rapport au mois d’avril. Sous le maillot canadien, DB a envoyé 15,1 points à 59,4% aux tirs dont 58,8% de loin, 2,9 rebonds et 2,6 passes de moyenne, et il a su appuyer sur ses points forts tout en combinant tous les éléments qui font de lui un joueur détesté en divertissement. Tout de suite plus simple quand ça tombe dedans en effet, mais il a surtout sorti son meilleur match au meilleur moment avec 39 points à 12/18 aux tirs dont un incroyable 7/8 de loin, 4 rebonds et 5 passes face aux Etats-Unis pour arracher le bronze pendant que Team USA préférait en couler un. Du côté des Rockets, ça se frotte les mains de voir que le joueur a déjà tourné cette page un peu écornée des Grizzlies pour aller de l’avant. Peut-être que c’est finalement le rouge qui lui va si bien.
C’est en tout cas ce qui est espéré dans la ville natale de Travis Scott, car beaucoup d’argent a été investi sur sa poire pour venir canaliser cette jeune bande tout en jouant dur de chaque côté du terrain. C’est pour ça que Brooks a été recruté, et c’est ce qu’il compte bien apporter. Avec Jalen Green, Alperen Sengun, Fred VanVleet, Jabari Smith Jr. ou encore Amen Thompson, les tickets shoots seront chers, et lui qui voulait de plus grandes responsabilités offensives en quittant Memphis… va devoir les mériter. Pour cela il devra également faire le sale boulot en défense, apporter toute son expérience aux jeunots, élever la voix quand ce sera nécessaire. Ime Udoka doit espérer que son nouveau joueur poursuive sur sa lancée du Mondial pour cimenter une défense aux abois la saison dernière et un effectif qui semblait parfois à la dérive sous la houlette de Stephen Silas, qui n’est pas parvenu à faire en sorte que ses gars s’intéressent plus au basket qu’à la Fashion Week ou au dernier parfum Paco Rabanne.
Ime Udoka voulait absolument la signature de l’ancien pitbull des Grizzlies, qu’il voit comme un profil parfaitement complémentaire avec les jeunes déjà en place, et l’une des pièces manquantes du puzzle des Rockets. Avec un gars comme Dillon Brooks en ville, ça devrait déjà filer un peu plus droit, lui qui n’a pas peur d’être critiqué voire détesté et qui dit toujours tout haut ce qu’il pense. Il jouera à merveille ce rôle d’aboyeur fou et de chien de garde attitré de l’équipe, rôle qui était tenu l’an dernier par… absolument personne. Cette fois, le natif de Mississauga dit avoir hâte que son énergie soit contagieuse, et que les quatre autres gars avec lui sur le terrain se donnent autant que lui. Son leadership et son expérience sont très attendus à Houston, cette phrase semblait impossible à écrire il y a encore moins de 6 mois mais elle est pourtant bien réelle aujourd’hui.
Source texte : The Athletic