Dix ans après LeBron, Jimmy Butler a sorti sa propre masterclass à Boston : une performance légendaire qui rappelle de sacrés souvenirs

Le 28 mai 2022 à 07:26 par Nicolas Meichel

Source image : Montage TrashTalk via YouTube

Avant la sixième manche face aux Celtics cette nuit, on disait – presque en rigolant – que le Heat aurait bien besoin d’un LeBron en mode 2012 pour survivre dans la série. Mais avec un Jimmy Butler en galère depuis trois matchs, on avait du mal à imaginer un scénario dans lequel Jimmy imite la performance légendaire du King il y a dix ans, dans cette même salle. Et pourtant…

Un Game 6 à jouer à Boston, en étant mené 3-2 en Finales de Conférence Est. C’était le challenge que devait relever LeBron James le 7 juin 2012, quand toute la NBA était prête à lui tomber dessus en cas de nouvelle élimination prématurée en Playoffs. On s’en rappelle comme si c’était hier. Le King avait répondu en patron en lâchant une performance mythique en 45 points – 15 rebonds – 5 passes dans ce qui est peut-être le plus grand match de sa carrière compte tenu du contexte. Sa legacy était en jeu, le Big Three du Heat était sous la menace d’une dissolution, et en face il y avait ce trio Pierce – Garnett – Allen qui était source de tant de cauchemars pour le Roi en Playoffs. Cette prestation représente aujourd’hui encore un énorme tournant dans la carrière de LeBron, champion NBA pour la première fois deux semaines plus tard. Et cette image avec le regard noir est depuis entrée dans la la légende.

En ce 27 mai 2022, Jimmy Butler a dû faire face à un challenge similaire. Pas le même contexte bien évidemment, pas vraiment la même pression non plus, mais une situation parallèle : une victoire sur le parquet de TD Garden en finale de conf’, ou les vacances à Cancun. Et comme LeBron il y a dix ans, Jimmy ne voulait tout simplement pas que la saison s’arrête cette nuit. 47 points, 9 rebonds, 8 passes, 4 interceptions en 46 minutes, à 16/29 au tir dont 4/8 à 3-points et 11/11 aux lancers-francs. Présent sur tous les fronts malgré les bobos, remarquable dans le leadership et clutch bien comme il faut quand les Celtics semblaient sur le point de prendre les commandes dans le money time, Jimmy Buckets a lâché une masterclass parmi les masterclass pour maintenir le Heat en vie et forcer un Game 7 en Floride dimanche.

Outre les similitudes évidentes qu’on peut retrouver entre ces deux performances, c’est surtout le ressenti offert par les deux hommes qui rapproche le plus ces dernières. On était devant notre écran il y a dix ans pour mater le Game 6 de LeBron. On a bien évidemment regarder le Game 6 de Jimmy cette nuit. Comme en 2012, on ne sentait pas trop Miami se relever de sa défaite du Game 5 à la maison. À l’époque, on enfonçait déjà le King et le Heat avant même le tip-off de la rencontre, c’était également le cas avant le Game 6 de cette nuit suite aux deux défaites consécutives de Miami et les pépins physiques touchant l’équipe floridienne. Alors à chaque fois, on a abordé la rencontre sans vouloir mettre trop d’espoirs sur une victoire du Heat, et à chaque fois il y a un homme en mission qui est venu poser la clim dans le TD Garden. Il y a dix ans, LeBron James a véritablement survolé la rencontre sans laisser la moindre chance à Boston. Jimmy Butler a fait de même vendredi soir, à la différence que le match pouvait basculer d’un côté comme de l’autre. Pour autant, en voyant Butler enchaîner les actions de patron et répondre constamment aux tentatives de retour de Boston, on s’est dit exactement la même chose qu’il y a une décennie : ce gars-là ne laissera pas son équipe perdre ce match. Et c’est ce qui s’est passé. Comme le King, Jimmy Buckets a validé son chef-d’œuvre par un énorme succès, reste à voir désormais s’il parviendra à le sublimer en emmenant Miami jusqu’au bout dans ces Playoffs.

On a eu l’impression de revenir dix ans en arrière cette nuit. Jimmy Butler a réalisé un exploit relativement similaire à celui de LeBron James en 2012, ce qui est juste énorme. Le genre de performance qui permet de rentrer dans la légende, encore plus si ça finit par un titre NBA. Le King l’a fait il y a une décennie, Jimmy peut-il l’imiter une fois de plus ?