Preview des Los Angeles Clippers 2020-21 : Choke City attaque son an II, amateurs de sensations fortes vous voilà prévenus

Le 20 déc. 2020 à 18:12 par Alexandre Taupin

clippers 10 septembre 2020
Source image : NBA League Pass

Il y a un an, nous écrivions que les Clippers avaient tout de l’équipe à craindre, un mélange de stars, de cols bleus, avec du firepower à souhait et des belles promesses défensives pour jouer les yeux dans les yeux avec n’importe qui dans la Ligue. Un an plus tard, la hype est retombée avec un choke des familles et des leaders taillés de toutes parts. Le temps des gémissements de Paul George étant désormais terminé, il est temps de repartir le couteau entre les dents.

Pour prendre l’Apéro en causant de la saison des Clippers, c’est par ici !

La saison 2019-20

Ils étaient censés incarner les plus grands rivaux des Lakers, les favoris 1′ pour le titre mais tout ne s’est pas passé comme prévu pour les Clippers cette année. Pourtant, tout avait plutôt bien commencé avec une deuxième place à l’Ouest et une hydre à quatre têtes (Kawhi Leonard – Paul George – Lou Williams – Montrezl Harrell) qui lentement, mais sûrement, se met en place. On sentait l’équipe irrégulière mais souvent au taquet au meilleur moment, genre quand il s’agissait d’affronter un gros morceaux a.k.a les Lakers pour ne pas les citer. Deux des meilleurs two-way players de la Ligue et une second unit qui flambe tout ce qu’elle affronte, il y avait de quoi être optimiste pour la bande à Doc Rivers. Malgré quelques secousses Doncicienne, le premier tour des Playoffs fut à peu près géré. Le second contre les Nuggets était en train d’être réglé mais à force de se palucher en pensant à l’affrontement contre leurs voisins honnis, les Clips ont oublié qu’une série se gagne en quatre manches et non en trois. Un oubli que Nikola Jokic et Jamal Murray se sont chargés de leur rappeler en leur infligeant des coups de boutoir. Et c’est donc avec les fesses bien rouges et un sentiment d’humiliation dans la gorge que Kiwi et Pire George ont quitté la bulle d’Orlando, non sans avoir assisté de loin au triomphe de leurs rivaux angelinos. L’an I du projet californian bros ne pouvait pas plus mal débuter.

Les mouvements de l’intersaison

  • Ils sont arrivés : Serge Ibaka (agent libre), Luke Kennard, Nicolas Batum (agent libre), Jay Scrubb (transfert Draft), Daniel Oturu (transfert Draft)
  • Ils sont partis : Montrezl Harrell, Landry Shamet, Joakim Noah, Rodney McGruder, JaMychal Green, Joakim Noah, Johnathan Motley
  • Ils ont re-signé : Marcus Morris (agent libre), Paul George, Reggie Jackson (agent libre), Patrick Patterson (agent libre)

Le roster

  • Meneurs : Patrick Beverley, Lou Williams, Reggie Jackson
  • Arrières : Paul George, Luke Kennard, Terance Mann, Amir Coffey (two-way), Jay Scrubb (two-way)
  • Ailiers : Kawhi Leonard, Nicolas Batum
  • Ailiers-forts : Marcus Morris Sr., Patrick Patterson
  • Pivots : Serge Ibaka, Ivica Zubac, Daniel Oturu (two-way), Mfiondu Kabengele

En gras, les possibles titulaires à chaque poste.

La Free Agency

Executive of the Year, Lawrence Frank avait une sacrée pression au moment d’aborder la Free Agency 2020. Déjà fragilisé par le choke des Clippers et le titre de l’ennemi Lakers, il ne fallait pas se louper sous peine de voir s’abattre les foudres de Steve Ballmer. Longtemps calmes, les Angelinos ont finalement réalisé un marché cohérent pour aller jouer le titre en 2021. Le gros point noir est la perte de Montrezl Harrell, le Sixième Homme de l’Année, parti aux Lakers pour un salaire de trois cacahuètes et deux chips. Pat Beverley avait à peine le temps de s’étouffer dans sa colère que son manager général lui ramenait un autre beau bestiau pour solidifier la peinture. Avec Serge Ibaka, les Clippers s’offrent non seulement un gros protecteur de cercle mais aussi un joueur capable d’écarter le jeu tout en apportant sa quinzaine de points tous les soirs. Au prix d’une mid-level exception, c’est une superbe affaire. Avant ça, la marionnette de Jerry West avait négocié un plan à trois pour récupérer Luke Kennard contre Landry Shamet. Deux profils qui se ressemblent pas mal même si Kennard est sans doute un ton au-dessus du nouveau sniper remplaçant des Nets. Dernier renfort made in France, Nicolas Batum est venu renforcer les ailes pour doubler les Paul George et Kawhi Leonard. Perdu et plus utilisé à Charlotte, Batman s’offre là un bon rebond et une chance de rejouer pour une équipe qui vise le titre. Enfin, et même si le montant pique les yeux comme une sauce curry, on soulignera la prolongation de Paul George cet automne sur le long terme. Au moins les Clippers ne font pas all-in sur cette saison.

La Draft

Les Clippers ne possédaient que le 57e choix mais quelques trades ont permis au management de récupérer deux petits jeunots lors de la Draft 2020. Le premier, Daniel Oturu, sort de la fac de Minnesota où il s’est bien montré (20 points, 11 rebonds et 2,5 contres). Sa solidité défensive pourrait lui permettre de gagner des points. Jay Scrubb quant à lui, va surtout squatter les parquets de la G League et il ne devrait récupérer que des miettes cette saison.

Le point sur l’infirmerie par le Docteur Q

Quand on s’intéresse à l’infirmerie des Clippers la saison dernière, cinq noms ressortent : Paul George, Kawhi Leonard, Serge Ibaka, Marcus Morris et Luke Kennard. Paul George a démarré sa saison après onze matchs à l’infirmerie, encore convalescent de ses opérations aux deux épaules lors de l’intersaison : une déchirure partielle du tendon du supra-épineux à droite et une petite déchirure du labrum à gauche. Il a ensuite connu deux alertes à la cuisse gauche avec des tensions aux ischio-jambiers : onze matchs d’absence sur janvier – février. George manque au total 24 matchs sur la saison, il commence à accumuler pas mal de blessures. Kawhi Leonard souffre d’une tendinopathie rotulienne au genou gauche, qui semble être une blessure compensatoire suite à sa contusion au quadriceps droit pendant la saison 2017-18. Il a raté quinze matchs pour ce genou la saison dernière, trois pour une contusion et douze pour reposer son genou et éviter de trop le fatiguer. Serge Ibaka a connu deux alertes la saison dernière : une contusion sur un genou droit déjà opéré en 2015, pour trois matchs d’absence à deux reprises, ainsi qu’une grosse entorse de la cheville droite qui a privé l’intérieur de dix rencontres. Il est actuellement gêné par des spasmes au dos, mais cela ne devrait pas l’empêcher d’être en tenue à la reprise. Marcus Morris a manqué sept matchs pour des spasmes cervicaux l’année dernière (onze en tout), pas plus inquiétant que ça. Attention cependant, il n’a pas encore joué de la pré-saison à cause de douleurs au genou droit, pas beaucoup d’informations mais à surveiller de près à la reprise… Pour finir, la saison de Luke Kennard s’est arrêtée en décembre, alors qu’on lui a diagnostiqué une tendinite bilatérale aux genoux. Élément relatif mais rassurant : alors que la saison reprenait en août pour une partie des équipes, Kennard avait déclaré être à 100%. Toutefois, Luke a connu une blessure assez inquiétante pour son âge (24 ans), affaire à suivre. Les Clippers ont plusieurs joueurs qu’ils doivent surveiller de près, voire même reposer de temps en temps. Ce genre de gestion n’est jamais bon signe pour la santé d’un joueur, surtout au vu de leur âge… 

Salary recap

salary cap Clippers

Objectif bunker city en 2021 ?

Après une première saison honorable mais qui a fini en sucette, les Clippers se doivent de faire bonne figure en 2021 sous peine de voir les critiques revenir à la charge. Les plaintes de Paul George, le départ sans regret de Montrezl Harrell, la sortie piquante de JaMychal Green et les petits privilèges accordés aux deux leaders ont terni l’image d’une équipe qui se voulait hypée et badass. Le front office a fait du bon boulot pour gommer quelques lacunes de ce groupe et il y a vraiment de quoi travailler sur la durée. La prolongation de PG va ôter un peu de stress aux fans qui craignaient un quitte ou double cette saison, et l’arrivée de l’intérieur Serge Ibaka est la réponse parfaite au matraquage de la raquette contre les Nuggets. Le cinq Beverley-George-Leonard-Morris-Ibaka est peut-être le plus complet défensivement de toute la Ligue et on souhaite bonne chance à ceux qui s’y frotteront. La second unit, mené par l’inusable Lou Williams, sera toujours tranchante grâce aux renforts automnaux (Luke Kennard notamment) et on serait surpris de ne pas voir les Clippers s’inviter à nouveau dans le Top 3 à l’Ouest. Avec des joueurs qu’on espère revanchards, cette équipe doit se faire violence et malgré tout le respect qu’on a pour Tyronn Lue (ou pas), c’est aux joueurs de se bouger pour effacer la grosse lose de la saison dernière. Kawhi Leonard doit nous ressortir son mode cyborg, Pat Beverley doit laisser le caniche à la maison et Passable Gâcheur doit trouver ses good shots pour dominer à nouveau comme il le faisait au Thunder. Défensivement et offensivement, on part sur du haut niveau, avec pas mal d’options pour soulager les stars de l’équipe. Si on y réfléchit deux minutes, seuls les Lakers à l’Ouest ont un effectif de taille pour contrer Choke City sur une série en sept et c’est donc une Finale de Conférence grand minimum qui est attendue en 2021. L’effectif est taillé pour le titre et expérimenté, il y a juste un Everest Purple and Gold à escalader pour atteindre le Graal, et la “malédiction” des demi-finales de conf’ à franchir.

Le pronostic du rédacteur

49 victoires et 23 défaites, deuxième à l’Ouest. Comme l’année dernière, le groupe va être préservé avec du load management, même s’il y a des automatismes à construire. La franchise va se satisfaire d’une seconde place qui ne change pas grand-chose (si les Lakers sont premiers, ils seront de toute façon au Staples Center). Tout le monde attend le Derby de L.A. mais encore faut-il sortir les autres avant.

Les Clippers sont de retour dans la course au titre et ils feront tout pour faire oublier leur échec de la bulle. Le rendez-vous est pris avec les Lakers en Finales de Conférence mais attention à ne pas se voir trop beaux : les autres contenders n’attendent que ça.