Une saison NBA au temps du COVID : peut-on déjà dire que le champion 2021 sera accompagné d’un astérisque ?

Le 13 déc. 2020 à 10:37 par Nicolas Meichel

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Nous sommes le 13 décembre 2020. La pré-saison vient de commencer à huis clos et la régulière approche à grands pas. La campagne à venir s’annonce évidemment très particulière vu le contexte sanitaire actuel, qui pourrait perturber le bon déroulement des événements, à tel point que le futur champion sera peut-être accompagné d’un gros astérisque.   

Le fameux astérisque à côté du champion. La discussion était déjà arrivée sur la table au moment de la bulle, avant et après le titre des Lakers. L’aspect très exceptionnel de la fin de campagne 2019-20 rendait ce débat inévitable : faut-il remettre en cause l’exploit du champion parce que la saison ne fut pas une saison “normale” ? On a tenu à se poser sur le sujet en octobre dernier, juste après le sacre de la bande à LeBron James, pour finalement arriver à la conclusion suivante. Mettre un astérisque, oui, mais uniquement pour signaler le contexte unique entourant le titre 2020. Car les faits sont indéniables. Une pandémie, une saison interrompue, une bulle, pas de fans, pas d’avantage du terrain, une grève de joueurs…  c’est juste impossible de ne pas tenir compte de tous ces éléments au moment de faire le bilan. Par contre, cet astérisque ne dévalorise pas le titre décroché par les Lakers chez Mickey. Le grand succès de la bulle, c’est qu’elle a permis de disputer les Playoffs dans de bonnes conditions, en laissant le COVID à l’extérieur du monde de Disney. Aucun cas positif et du grand basket, c’était le meilleur scénario possible, même si l’isolement lié à cet environnement fermé représentait un challenge en lui-même pour les joueurs. Mais aujourd’hui, la NBA est face à un tout autre défi : assurer le bon déroulement d’une saison à 72 matchs en pleine pandémie et en dehors d’une bulle protectrice, de décembre à juillet si l’on compte les Playoffs.

L’apparition de cas positifs en cours de saison semble inévitable. On l’a vu dans d’autres ligues US n’évoluant pas dans une bulle, comme la MLB (baseball) et la NFL (Foot US), le calendrier a été perturbé et de nombreuses équipes ont été plus ou moins touchées par le COVID. Il faut s’attendre à un scénario similaire en NBA cette saison, et ce malgré les différents protocoles sanitaires (utilisation de tests rapides) et autres dispositions (moins de déplacements ect…) mis en place pour éviter au maximum la diffusion du virus. Adam Silver est évidemment conscient de la menace qui plane au-dessus de la campagne 2020-21, ce n’est pas par hasard si le calendrier n’a pas été dévoilé dans son intégralité, la NBA voulant garder une certaine flexibilité en cas de report de matchs. Pour les joueurs testés positifs, ça se traduira automatiquement par deux semaines d’absence et on sait qu’en NBA, beaucoup de choses peuvent se passer en deux semaines. Il existe évidemment aussi un scénario où plusieurs joueurs d’une même équipe sont contaminés en même temps, ce qui peut plomber cette dernière sur une certaine période. Si la situation devient extrême, on imagine que la Ligue va déplacer certaines rencontres, même si aucun chiffre limite de contaminations n’a été donné, ça se fera au cas par cas. Il ne faut pas exclure non plus la possibilité de voir une équipe déménager pendant la saison si jamais des instances locales demandent l’arrêt des pratiques sportives dans une ville ou un État. On a par exemple les Raptors qui vont évoluer à Tampa cette année au lieu de Toronto, pas impossible que d’autres franchises bougent aussi. Au final, la campagne 2020-21 comporte donc beaucoup d’incertitude et peut potentiellement devenir chaotique en attendant l’arrivée d’un futur vaccin.

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— TrashTalk (@TrashTalk_fr) December 1, 2020

La star des Mavericks Luka Doncic l’a dit lors du Media Day, l’une des clés pour jouer le titre cette saison, c’est… d’éviter le virus. C’est malheureux à dire mais c’est la réalité de la situation, qu’on le veuille ou non. Si Luka doit rester à l’écart du groupe pendant deux semaines à cause d’un test positif, les Mavs ont évidemment de grandes chances de chuter au classement vu le niveau de la Conférence Ouest, même s’ils ne seront sans doute pas les seuls à être impactés. C’est un peu au petit bonheur la chance, et si ça arrive en Playoffs avec un joueur majeur, une série peut être complètement faussée. Alors oui, on pourrait dire que c’est un paramètre parmi d’autres car après tout, on voit chaque année des équipes qui sont plombées par des blessures et divers pépins physiques. Mais si le COVID-19 représente l’arbitre de la saison à venir, dans le contexte actuel, l’astérisque semble inévitable à côté du futur champion, autant pour l’aspect unique de la saison que pour la valeur du titre en lui-même. C’est pourquoi la question d’une bulle spécialement pour les Playoffs se pose. C’est une chose si la saison régulière est perturbée par le COVID, c’en est une autre si la postseason ne peut pas se dérouler dans de bonnes conditions en matière de compétition. La Ligue espère pouvoir organiser ses Playoffs dans un format classique, avec un avantage du terrain ainsi que des supporters dans les tribunes, et on imagine que les joueurs ne veulent pas retourner dans une bulle, sauf que c’est peut-être la solution pour pouvoir terminer la saison correctement selon la situation sanitaire l’été prochain.

La NBA fait tout ce qu’elle peut pour limiter l’impact du COVID sur sa saison et sait qu’elle devra constamment s’adapter face à cette situation unique. Mais personne ne peut dire aujourd’hui à quel point le virus va venir perturber la campagne à venir. Par contre, ce qui est certain, c’est qu’il n’y aura pas zéro test positif comme dans la bulle de Mickey. Le COVID sera un nouveau paramètre qui rythmera la saison, on espère juste qu’il ne va pas permettre aux Cavaliers d’être champions en touchant les 29 autres équipes de la NBA.