Preview du Oklahoma City Thunder 2020-21 : Shai Gilgeous-Alexander est le nouveau shérif en ville, et son stagiaire est français
Le 09 déc. 2020 à 18:52 par Alexandre Taupin
C’est l’heure faire peau neuve pour le Thunder ! Ils s’appelaient Kevin Durant, Russell Westbrook et James Harden en 2010, Chris Paul en 2020, et ils s’appelleront peut-être Shai Gilgeous Alexander et Théo Maledon à l’avenir… Vous l’avez compris, OKC doit se trouver de nouvelles têtes d’affiche à l’heure de commencer sa reconstruction et on aura un œil fixé sur l’Oklahoma toute la saison pour voir, notamment, si notre petit frenchy réussit à montrer tout son potentiel. Le cadre est idéal, les mentors sont en place, la belle story peut commencer.
Pour prendre l’Apéro en causant de la saison du Thunder, c’est par ici !
La saison 2019-2020
- 44 victoires et 28 défaites – 5e dans la Conférence Ouest
- La review de TrashTalk
- NBA Review 2019-20 : le Oklahoma City Thunder ! Apéro TrashTalk
- Luguentz Dort, la dernière pépite de Montréal : two-way contract et starter au Thunder, cherchez l’erreur
- Aux côtés de Chris Paul, Shai Gilgeous-Alexander a explosé au Thunder : comme quoi, ça peut servir d’avoir un mentor à 40 briques
- Sam Presti veut donner les clés du camion à Shai Gilgeous-Alexander : courage au nouveau jeune commandant d’une armée de picks de Draft
Ils étaient annoncés comme les gros perdants de l’intersaison 2019 et pour cause, ils venaient de perdre coup sur coup Paul George, troisième au classement du MVP, et surtout l’icône Russell Westbrook, aka Mr Triple-Double. Pour les remplacer, un Danilo Gallinari qu’on espérait enfin libéré des blessures, un jeune prometteur avec Shai Gilgeous-Alexander et le vieillissant et critiqué Chris Paul, débarqué de Houston à la demande d’un barbu anonyme. Qu’attendre donc de cette saison ? Le scénario était tout tracé, OKC allait refourguer CP3 et tous leurs assets à la deadline pour tanker un bon coup et les bas-fonds de l’Ouest était la destination attendue. Que nenni, c’est un Thunder conquérant qu’on a eu la saison dernière ! Chris Paul en grand frère et général c’est validé, Danilo Gallinari dans la continuité de sa très bonne saison chez les Clippers, Shai Gilgeous-Alexander qui prouve à Jerry West qu’il avait raison de chialer mais aussi Dennis Schroder en pyromane de second unit. Luguentz Dort ? Inconnu notoire même pas drafté, transformé en Tony Allen, normal, et le nombre de success story ne se comptait pas sur les doigts d’une main en 2020 à Oklahoma City. Et voilà que ce groupe de joueurs que l’on annonçait en intérim allait chercher la cinquième place de l’Ouest, et voilà que, non contents de faire taire tous les pronostics, ils finissaient même la saison avec un meilleur pourcentage de victoires que l’année précédente… L’apparition dans la bulle fut l’occasion de faire grandir encore ce capital love pour cette équipe de morts de faim et malgré une coriace résistance ce sont bien les… Rockets qui parvinrent au second tour. La fin d’une saison mais aussi, on ne le sait pas encore, la fin d’un cycle pour le Thunder.
Les mouvements de l’intersaison
- Ils sont arrivés : Al Horford, George Hill, Darius Miller, Trevor Ariza, Justin Jackson, Admiral Schofield, T.J Leaf, Aleksej Pokusevski (Draft), Théo Maledon (Draft) Frank Jackson
- Ils sont partis : Chris Paul, Steven Adams, Danilo Gallinari, Dennis Schroder, Nerlens Noel, Abdel Nader, Terrance Ferguson
- Ils ont re-signé :
Le roster
- Meneurs : Shai Gilgeous-Alexander, George Hill, Théo Maledon, Frank Jackson
- Arrières : Luguentz Dort, Hamidou Diallo, Ty Jerome
- Ailiers : Trevor Ariza, Darius Miller, Justin Jackson, Isaiah Roby, Kenrich Williams
- Ailiers-forts : Darius Bazley, Aleksej Pokusevski, T.J. Leaf, Admiral Schofield
- Pivots : Al Horford, Mike Muscala
En gras, les possibles titulaires à chaque poste, avec un backcourt validé avec un grand V, un poste 5 qui parit logique, un Darius Bazley confirmé en 4… ou en 3, alors que Trevor Ariza a une tête de starter du lundi au jeudi mais de douzième homme qui fait la gueule en fin de semaine.
La Free Agency
Équipe la plus active de l’intersaison, le Thunder a fait chauffer le téléphone du Woj non stop sur les trois dernières semaines. Par où commencer ? En mentionnant peut-être le nombre de trades effectués par Sam Presti sur la deuxième quinzaine de novembre : Dix. Dix transactions en seulement quinze jours pour commencer le nouveau cycle de la franchise de l’Oklahoma. Une nouvelle ère qui s’écrira forcément sur les épaules d’un Shai Gilgeous-Alexander, nouveau franchise player et on l’espère, grâce à la vista d’un Théo Maledon fraîchement débarqué à la Draft. L’architecte d’OKC a très clairement joué la carte jeunesse en envoyant Chris Paul aux Suns, Dennis Schroder aux Lakers et Steven Adams aux Pelicans. Pour les remplacer, des boules de draft (beaucoup), quelques jeunes à relancer (Ty Jerome, Justin et Frank Jackson) et quelques vétérans comme George Hill, Al Horford et Trevor Ariza qui encadreront, durant un temps du moins, les jeunes promesses déjà présentes, à savoir Hamidou Diallo, Luguentz Dort ou Darius Bazley. Si vous voyez beaucoup de noms qui arrivent et qui partent, ne vous inquiétez pas, la franchise d’OKC s’est réorienté dans le transit de joueurs qui repartent… dans la seconde contre du pick. Encore une fois, Sam Presti a opté pour une stratégie où on lui refourgue des contrats “encombrants” avec des tours de draft. L’avenir montrera s’il transforme de la brique en or.
La Draft
Alors qu’Adam Silver réfléchit actuellement à renommer les futures Drafts en hommage à Sam Presti, jetons un coup d’œil sur les réserves du Thunder sur les prochaines années. Puisque demain se construit aujourd’hui, on va commencer avec les derniers arrivés à savoir la pépite serbe Aleksej Pokusevski et notre tricolore Théo Maledon, deux jolis coups. Le premier est encore très jeune mais il est annoncé avec un potentiel impressionnant. Concernant, notre meneur français, il a tout du steal et ce n’est même pas chauvin que de dire cela. Longtemps annoncé au premier tour et même en possible lottery pick, l’ancien de l’ASVEL a fait une chute vertigineuse au classement à cause d’une faible exposition, et Tony Parker en personne a d’ailleurs descendu son ancien coach à cause du manque de temps de jeu qu’il a accordé à son protégé. S’il parvient à se montrer au niveau qu’on lui promet, OKC pourra se vanter d’avoir fait une superbe affaire et de compter sur un joueur talentueux à l’avenir. Le futur justement, Sam Presti y a beaucoup pensé ces derniers mois. On vous avait fait une petite liste du trésor de guerre du Thunder le 17 novembre dernier, et dîtes vous bien que c’était avant la Draft et donc avant l’ajout d’un tour de draft protégé des Warriors (transformable en deux seconds tours) et d’un premier tour protégé de Denver ou encore de deux seconds tours en provenance de Charlotte et Washington.
Le point sur l’infirmerie, par le docteur Q
Quand on s’intéresse à l’infirmerie d’Oklahoma City la saison dernière, trois noms ressortent : Luguentz Dort, Hamidou Diallo et Darius Bazley. Luguentz Dort n’a que peu joué sous le maillot du Thunder en début de saison, il était principalement en G-League. Beaucoup plus utilisé par la suite, il a manqué deux matchs dans la bulle pour une petite entorse au genou droit en août. Hamidou Diallo a pour sa part manqué quatre matchs pour une entorse au genou gauche en novembre, est revenu le 25, a joué un quart d’heure et s’est fait une hyper-extension au coude droit. Cette blessure, qui lui a fait manquer dix-sept matchs, est à surveiller de près puisqu’il a subi un débridement sous arthroscopie pour enlever des débris de cartilage dans ce même coude en avril 2019. Pour finir, Darius Bazley a manqué onze matchs suite à une contusion osseuse au genou droit. Il est revenu depuis et n’a plus manqué une rencontre de la saison.
Salary recap
Le Thunder prêt à faire mentir les pronostiques à nouveau ?
On n’avait pas misé un kopek sur OKC en 2020 et CP3 and co ont fermé nos bouches avec une grande maestria. Nous voilà donc un an plus tard avec la même mission et quelques incertitudes au moment de se jeter à l’eau. Si on regarde l’effectif en lui-même, il présente ce mélange de jeunes prometteurs et d’anciens qui plaît à beaucoup d’observateurs. George Hill, Trevor Ariza et Al Horford, s’ils restent, ont chacun le profil du grand frère par excellence, à la fois de très bons professionnels, des exemples dans l’effort des deux côtés du terrain et des joueurs qui ont une grande expérience. Notre Théo Maledon national va pouvoir apprendre avec un vrai bon mentor et on espère fort que l’ancien joueur des Spurs, des Pacers, des Cavs ou des Bucks le prendra sous son aile dès le jour 1 du camp, car un mec qui a été formé sous Popovich, qui a fait équipe avec Ginobili, Parker, Duncan, LeBron, Paul George ou Giannis doit avoir quelques bons conseils à te fournir. Shai Gilgeous-Alexander, bombardé franchise player de sa franchise va avoir les coudées franches pour diriger le jeu du Thunder et qui sait s’il ne viendra pas se mêler à la lutte pour le MIP en fin de saison selon le bilan d’OKC ? Qui pour partager le terrain avec lui ? Al Horford est un lock et on peut penser que Darius Bazley va récupérer le poste 4, ce qui laisse donc la question des postes 2 et 3, où c’est un peu plus flou. Luguentz Dort, très bon pendant la bulle devrait intégrer durablement le cinq mais à quel poste ? Il jouait trois l’an dernier mais c’est plutôt un arrière à la base. Reviendra-t-il sur l’aile avec un jeune comme Hamidou Diallo en shooting guard ou fera-t-il équipe avec un vrai ailier comme Trevor Ariza ? Pour l’équilibre de l’équipe, cette dernière option serait sans doute recommandée mais ce sera à Mark Daigneault, le nouveau coach de l’équipe, de trancher pendant le camp d’entraînement. La difficulté de sa mission sera de trouver un bon équilibre pour permettre aux jeunes de s’épanouir tout en trouvant le rôle adapté à des vétérans qui n’avaient peut-être pas prévu de se retrouver dans cette situation. Une redistribution des cartes qui peut changer du jour au lendemain selon les multiples trades prévus par le génie diabolique du Thunder.
le pronostic du rédacteur
19 victoires et 53 défaites, derniers à l’Ouest. Même si l’effectif présente un mélange intriguant entre jeunesse et expérience, on sent que plusieurs des vétérans ne sont qu’en transit et derrière ça manque cruellement de profondeur pour tenir bon, surtout dans cette conférence. Un gros pick en 2021 et on repart pour un tour en mode poil à gratter ?
Le Thunder était l’une des équipes les plus appréciées de cette saison 2019-2020, pour des raisons légitimes. Avec la saignée opérée par Sam Presti, c’est désormais un effectif bien amoindri qui se présente devant nous et cela pourrait être une sacrée chute au classement face à une Conférence Ouest qui s’arme toujours plus.