Preview des Washington Wizards 2020-21 : Book et Beal sont dans la place, enfin le meilleur backcourt de la ligue à D.C ?

Le 05 déc. 2020 à 18:45 par Alexandre Taupin

Bradley Beal Russell Westbrook 3 décembre 2020 Wizards
Source image : montage TrashTalk

1979. Il faut remonter 41 ans en arrière pour trouver une trace d’une Finale de Conférence dans l’historique des Wizards. Quatre décennies pendant lesquelles aucun groupe n’a su prendre le relais des Wes Unseld, Elvin Hayes ou encore Bob Dandridge. Les années passent, les shorts s’allongent et aujourd’hui, c’est donc au tour de Bradley Beal et… Russell Westbrook de porter la franchise de D.C vers de nouveaux sommets. En ont-ils les moyens ? S’ils trouvent rapidement leur rythme, attention aux dégâts. 

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La saison 2019-20

Orphelins de John Wall pour la saison et avec un Bradley Beal entouré de bric-à-brac amassé ici et là, on était en droit de s’attendre à un triste one-man show cette année du côté de Washington. Pourtant, loin d’être ridicules, les Wizards ont offert un spectacle digne de ce nom pour aller chatouiller quelques grosses cylindrées et se joindre au wagon pour la huitième place à l’Est. Une performance qui n’aurait pas été possible sans un Bealou en mode MVP (30 points, 6 passes, 4 rebonds) mais étonnamment pas invité au All-Star Game. A ses côtés, il a pu compter sur quelques lieutenants inattendus comme le sniper Davis Bertans, excellent de régularité, un Thomas Bryant agressif dans la peinture et même le rookie Rui Hachimura, déjà prêt à contribuer. Scott Brooks savait que ce n’était pas ce groupe qui allait récupérer le titre de défense de l’année, il a alors joué le jeu d’attaquer à tout va, avec un rythme décuplé pour favoriser les qualités de ses joueurs en transition. Certes, tu prends plus de 120 points tous les soirs dans les gencives mais tu as une chance d’en marquer 121 si tes joueurs commencent à prendre chaud. De quoi au moins offrir du spectacle aux quelques fans de la Capital One Arena. Une stratégie qui aura permis une neuvième place à la franchise, synonyme d’invitation à se rendre dans la bulle d’Orlando. Une apparition presque anecdotique pour un groupe alors privé de Bradley Beal, Davis Bertans, Ian Mahinmi et toujours John Wall. Quelques raclées plus tard, Washington réussissait même l’exploit de finir derrière une équipe non invitée dans la bulle, la faute à un bilan en chute libre…

Les mouvements de l’intersaison 

  • Ils sont arrivés : Russell Westbrook, Robin Lopez, Raul Neto et Deni Avdija (Draft)
  • Ils sont partis : John Wall, Ian Mahinmi, Jerian Grant, Shabazz Napier
  • Ils ont re-signés : Davis Bertans (agent libre)

Le roster

  • Meneurs : Russell Westbrook, Ish Smith, Raul Neto, Cassius Winston (two-way contract)
  • Arrières : Bradley Beal, Jerome Robinson, Garrison Matthews (two-way contract)
  • Ailiers : Troy Brown Jr, Deni Avdija, Isaac Bonga
  • Ailiers-forts : Davis Bertans, Rui Hachimura, Moritz Wagner, Anthony Gill
  • Pivots : Thomas Bryant, Robin Lopez, Anžejs Pasečņiks

En gras, les possibles titulaires à chaque poste.

La Free Agency

On se dirigeait vers une intersaison assez calme du côté de Washington mais la NBA ne serait pas ce qu’elle est sans un peu de folie. Au matin du 3 décembre ? Tommy Sheppard n’avait signé que Davis Bertans au prix fort et Robin Lopez pour la Mid-Level Exception. Une stratégie stable avec la prolongation du sniper, excellent tout au long de la saison et létal de loin (42%), et un bon pivot défensif pour limiter un peu l’opération portes ouvertes à l’intérieur.  Et puis il y eut la Woj Bomb : le giga trade entre John Wall et Russell Westbrook. Les deux meneurs avaient demandé leur transfert depuis déjà quinze jours mais du côté de Houston comme de Washington, on jouait la carte de la langue de bois arguant que personne ne bougerait. Penses-tu. Les deux joueurs ont des profils assez proches avec des contrats lourds et longs (encore 3 ans chacun et plus de 130 millions à percevoir) et la nécessité d’avoir la balle en main pour influencer le jeu de leur équipe. Toutefois, Russell Westbrook apporte plus de garanties à court terme alors que Jean Mur aura sans doute besoin d’une petite période pour retrouver totalement le rythme après deux ans sans jouer. Sans doute la raison qui a poussé le boss de D.C à passer la seconde dans ce dossier.

La draft

Avec le seul Thomas Bryant en pivot, Washington était logiquement en quête d’un big man dans cette cuvée 2020. Les médias US avaient d’ailleurs un consensus sur l’intérêt des Wizards pour Onyeka Okongwu  avec le neuvième pick mais pas de bol… les Hawks l’ont choisi en 6. Tout surpris de voir Deni Avdija tomber jusqu’à eux, les hommes de D.C ne se sont pas fait prier pour choisir l’Israélien, en espérant qu’il se rapprochera plus d’un Luka Doncic que d’un Mario Hezonja. Avec deux locomotives comme Russell Westbrook et Bradley Beal, capables d’accaparer des défenses, on ne peut que recommander à l’ancien du Maccabi Tel-Aviv de bosser son shoot car il pourrait avoir des opportunités pour se montrer dès sa saison rookie et on verra assez rapidement si les équipes du Top 5 ont fait une erreur en faisant l’impasse sur lui. Reste à voir si Scott Brooks le lancera directement en titulaire ou s’il jouera dans un premier temps en relais d’un Troy Brown Jr, une des satisfactions de cette saison 2020.

Le point sur l’infirmerie, par le docteur Q

Quand on s’intéresse à l’infirmerie de Washington la saison dernière, beaucoup de noms ressortent, mais on va s’attarder sur les cas de Bradley Beal, Thomas Bryant et Rui Hachimura. Bradley Beal a connu deux alertes : sept matchs manqués pour un genou douloureux et surtout une blessure “mineure” de la coiffe des rotateurs droite qui l’aurait embêté toute la saison. Il n’a pas participé à la reprise pour se soigner et se préserver, il déclarait en août aller de mieux en mieux. Thomas Bryant a lui manqué plus de vingt matchs pour une fracture de fatigue au pied droit, déclarait en juillet être complètement rétabli, mais il faut toujours faire attention à ce genre de blessure sur des big men… Ensuite, Rui Hachimura a manqué 23 matchs pour une “blessure à l’aine” qui lui a même valu une opération. Au vu des images et des quelques interviews au sujet de sa blessure, il est plus que probable qu’il s’agisse en fait d’une torsion testiculaire provoquée par un mauvais contact. Même s’il y a peu d’incidence sur l’avenir (on ne sait malheureusement pas s’ils ont pu le sauver à temps), la rareté de cette blessure (coucou Ginobili) valait le coup d’en parler. Enfin, parlons de Russell Westbrook, le néo-Wizard. RW a connu deux petites alertes, pas très inquiétantes, sur la première partie de saison passée : une dislocation d’un doigt à la main droite et une entorse du pouce gauche. A la reprise de la saison il manquait ainsi huit matchs pour une contusion au quadriceps droit. Deux choses à relever : il a manqué trois semaines d’entraînement avant sa blessure car positif au COVID, et d’autre part il a déclaré être encore blessé à son retour. Westbrook a eu du repos depuis mais il faudra quand même surveiller sa reprise.

SALARY RECAP

tableau salaires Wizards

Source image : HoopsHype

Book et Beal, un tandem suffisant pour viser les Playoffs en 2021 ?

Si cet article avait été rédigé une semaine plus tôt, votre serviteur aurait probablement écrit que le retour de John Wall soulevait plus de questions que de garanties autant sur le plan sportif que pour la gestion d’un vestiaire qui n’a jamais été d’une grande quiétude. Le méga trade de Russell Westbrook rebat un peu les cartes et peut faire passer D.C dans une dimension supérieure. Foncièrement, avoir John Wall ou Russell Westbrook, c’est avoir un meneur glouton en ballons, incapable de jouer sans, et plutôt faible à longue distance. Toutefois, et alors que Jean Mur n’a pas mis les pieds sur un terrain depuis deux ans, Brodie offre des garanties immédiates sur ce qu’il va apporter. Malgré les critiques, Russ a encore sorti une fat saison statistique (27/8/7) dans le Texas. Il va retrouver son coach Scott Brooks, il va parfaitement s’adapter à ce rythme tout feu tout flamme qu’ont choisi les Wizards, il a du shooteur autour (Bertans, Beal) pour aller bouffer les espaces et il va, peut-être, développer une alchimie plus cohérente avec Bilou. Entendons-nous bien, l’ami Brad a un profil qui se rapproche de celui de la barbe, c’est un pyromane du scoring, un joueur qui aime avoir la balle en main. Mais, à la différence de James Harden, lui a pris l’habitude de jouer avec un meneur avare en ballon (vous voyez de qui on parle hein ?) et il sait donc comment s’adapter, ou du moins il accepte de faire avec. Tu peux donc donner le ballon à Mr Triple Double sur pas mal de possessions et voir sortir un Beal d’un écran ou dans le corner à attendre le décalage. Il ne le fera pas tout le temps et il faudra installer une alternance mais il est capable de vivre sans la balle et d’être efficace malgré tout. Et puis bon, parlons peu, parlons bien, n’avons-nous pas le meilleur backcourt de la ligue, enfin, à D.C ? Russ avec encore beaucoup de vigueur sous le capot, Beal qui attaque à peine un très gros prime, c’est costaud. D’autres auront peut-être un avis différent (Suns, Blazers ?) mais toujours est-il qu’avec un duo aussi fort, tu te places direct dans la course pour les Playoffs et tu as de quoi aller taquiner gentiment quelques équipes.

Le pronostic du rédacteur

36 victoires et 36 victoires pour ce Washington new look, ça accroche la huitième place, ça sort du play-in et ça perd 4-1 contre les Bucks au premier tour des Playoffs.

Les Wizards ont sorti le grand jeu pour pouvoir retrouver les Playoffs et la postseason. Oui, il faudra une période d’adaptation, oui, il y aura une complémentarité à construire, mais Washington s’offre les moyens de figurer à nouveau dans le gratin de l’Est au printemps et rien que pour ça les fans peuvent se réjouir. Il faudra bien un peu de succès pour faire oublier le départ de l’ancien chouchou du Verizon Center


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