Killian Hayes devient le Français le plus haut drafté de l’histoire en NBA : avec votre baguette qu’est-ce qu’il vous faudra ?
Le 19 nov. 2020 à 12:24 par Benoît Carlier
On n’est pas près d’oublier cette folle soirée du 18 novembre 2020. Le fait que cette Draft NBA se soit déroulée en visio n’enlèvera pas le sourire avec lequel on s’est couché tard dans la nuit ou très tôt ce matin : Killian Hayes est arrivé par la grande porte en devenant le joueur français le plus haut drafté de l’histoire, sélectionné en septième choix par les Pistons.
Les mock drafts ne s’y trompaient pas, annonçant le produit choletais en bonne position dans le Top 10. Quelques heures avant la grand-messe, l’insider réputé de The Ringer, Kevin O’Connor, nous hypait encore un peu plus en plaçant Kiki en toute première place de son classement personnel. La vraie pépite internationale est française, enfin américano-française et on en profite pour faire la bise à DeRon Hayes qui était évidemment aux côtés de son fiston pour vivre ce grand moment dans la carrière de Killian avec le reste de sa famille. Et la fiesta fut belle, lorsqu’Adam Silver est apparu à l’écran pour prononcer ces quelques mots en antenne nationale :
“With the seventh pick in the 2020 NBA Draft, the Detroit Pistons select Killian Hayes from Lakeland, Florida.”
Tout d’un coup, la pression retombe et les applaudissements s’enchaînent pour célébrer ce grand accomplissement. Le gamin de 19 piges n’a pas encore mis un seul pied en NBA mais il est déjà le Frenchie le plus haut drafté de l’histoire, juste devant Frank Ntilikina qui avait été appelé en huitième position par les Knicks en 2017. On ne va pas refaire la liste de tous les joueurs français à avoir entendu leur nom lors d’une Draft NBA, tout est déjà là, mais il faut s’arrêter un moment pour mesurer la portée de cet exploit qui pourrait avoir des effets pendant longtemps. Invité dans l’émission de beIN Sports pour partager ses premiers mots en tant que joueurs des Pistons, Killian Hayes était tout sourire pour répondre aux questions de Rémi Reverchon.
“C’était un moment inoubliable, une sensation vraiment unique. […] Je ne dis pas que c’était une garantie mais je savais depuis un moment que Detroit était très intéressé. Pour moi, ce n’était pas vraiment une grande surprise mais, quand même, quand il [Adam Silver, ndlr] dit ton prénom c’est une sensation inoubliable. Être le joueur plus haut drafté de France, c’est un titre lourd à porter. On en avait rigolé un peu avec Frank Ntilikina mais c’est bien d’avoir ce titre là pour la stat.”
Un statut qui pourrait bien tenir quelques années, même si l’on souhaite évidemment aux futures générations de connaître le même sort que l’arrière passé par Ulm la saison dernière (Victor Wembanyama, on pense par exemple à toi). Lors d’une interview avec les médias internationaux précédant la Draft, Hayes avait d’ailleurs expliqué vouloir inspirer les plus jeunes en participant à bétonner l’autoroute menant les joueurs français dans la plus grande ligue du monde qui avait commencé à être tracée par ses 36 prédécesseurs et notamment les six anciens Choletais qui sont passés par-là avant lui (Antoine Rigaudeau, Mickaël Gelabale, Rodrigue Beaubois, Nando de Colo, Kévin Séraphin et Rudy Gobert).
“Je sais que le basketball est en train de prendre de plus en plus d’importance en France mais il n’est pas aussi suivi que le football. Je veux inspirer les jeunes Français et leur montrer qu’on peut arriver en NBA et que leur rêve peut devenir réalité.”
Enfin, malgré une grande confiance en lui nécessaire pour un scoreur comme lui, Killian Hayes n’en reste pas moins réaliste et sait que le plus dur est à venir. En arrivant à Detroit en tant que septième choix de la Draft, il devra montrer qu’il mérite cette place et travailler plus dur que jamais pour arriver à se faire une place dans la Ligue, surtout dans le Michigan où le public apprécie particulièrement les cols bleus qui se butent à la tâche.
“J’ai parlé avec le coach donc je sais un peu dans quelle situation j’arrive mais il faut toujours se faire sa place. Rien n’est donné, surtout en NBA. Tout le monde veut des minutes. Donc peu importe que je sois premier ou septième pick, ça ne veut rien dire et il faut prouver aux entraînements et gagner la confiance du coach.”
Prenons quelques secondes pour féliciter Killian Hayes pour ce bel accomplissement. Les derniers mois n’ont pas dû être faciles, entre la suspension de la saison en Allemagne et le report de la Draft, mais en fin de compte le bilan est plus que positif : le basket français tient un nouveau porte-drapeau en NBA et ça tombe bien car il y a encore plein de records à battre pour un tricolore…
Sources texte : beIN Sports et NBA.com