La Free Agency 2020 des Pistons en 3 questions brûlantes : le plus dur sera de savoir par où commencer

Le 28 oct. 2020 à 12:36 par Benoît Carlier

Little Caesars Arena Detroit Pistons 18 juin 2020 2
Source image : YouTube/DetPistonsOfficial

Comme Kevin Durant, la NBA est sortie de sa zone de confort en décalant l’ensemble de son calendrier pour aller au bout de sa saison coûte que coûte. De retour de la bulle, les franchises sont encore un peu dans le flou concernant la reprise mais une chose est sûre : on ne reverra personne sur les parquets avant la Free Agency 2020 qui s’annonce… particulière en temps de pandémie. Entre la Draft prévue en plein mois de novembre et une baisse possible du salary cap, les GM se préparent à transpirer dans les prochaines semaines. Aujourd’hui, on s’intéresse aux grandes questions qui vont caractériser l’intersaison des Pistons.

Sur qui construire le nouveau projet des Pistons ?

Il y a deux manières de prendre la situation de Detroit avant le début de la Free Agency : en vacances depuis le mois de mars, la franchise du Michigan semble revenue au point de départ suite au transfert d’Andre Drummond à Cleveland à la dernière trade deadline. D’un côté, le défi est hyper excitant pour Troy Weaver qui part d’une feuille blanche et va pouvoir façonner un groupe à sa sauce sans se soucier de joueurs potentiellement intransférables comme c’est le cas parfois. De l’autre, la tâche s’annonce quand même ardue avec une hype qui est rarement tombée aussi bas à Motor City malgré le déménagement dans un écrin tout neuf en début de saison dernière. Aujourd’hui, le leader du groupe par défaut s’appelle Blake Griffin. Sur le papier, c’est un bon début mais le rouquin qui fêtera bientôt ses 32 ans n’a disputé que 18 matchs la saison dernière à cause des blessures et commence déjà à parler de changer de rôle pour aider l’équipe. A 36 millions de dollars la saison et avec une player option à 38 patates sur la campagne 2021-22, Alain Berberian et Frédéric Forestier pourraient vite songer à lui pour jouer dans la suite du film Le Boulet. De plus, le GM n’a aucune visibilité à moyen terme et, à part notre Sekou Doumbouya national qui a connu des hauts et des bas sur les parquets et dans sa relation avec Dwane Casey lors de sa saison rookie, personne n’a de contrat supérieur à deux ans. En fonction du rétablissement du ROY 2011 et de sa volonté de s’inscrire dans ce nouveau projet, le nouveau visage des Pistons n’a peut-être encore jamais porté le maillot des Bad Boys et ne sait pas lui-même qu’il sera le chouchou des fans de la Little Caesars Arena dans quelques mois. En bref, y’a du boulot et pas qu’un peu.

Quel joueur cibler en priorité à l’ouverture de la Free Agency ?

L’avantage avec aussi peu de contrats garantis, c’est que les Pistons vont pouvoir se faire plaisir à la Free Agency. Pour le moment, seuls quatre joueurs sont certains de repartir à Detroit la saison prochaine sauf transfert, soit 54 millions de dollars de masse salariale. Même si le salary cap était amené à baisser, cela laisse encore une belle marge de manœuvre à Troy Weaver pour aller disputer l’un des gros poissons de cette Free Agency assez faible comparée à l’année dernière ou à celle qui est annoncée en 2021. Tant pis, c’est maintenant que Detroit a de l’argent à dépenser et il y aura aussi moins de concurrence. De quoi se positionner tout de suite sur Fred VanVleet, qui semble l’une des priorités de l’automne et accessoirement l’un des meilleurs joueurs disponibles sur le marché. Les Pistons feraient bien aussi d’explorer la piste d’une prolongation pour Christian Wood qui risque d’attirer du monde mais qui s’est réellement révélé dans le Michigan en devenant le franchise player intérimaire cette saison. Il faudra juste accepter de multiplier son salaire par 10 pour avoir une chance. Parmi les autres noms qui circulent à Detroit, DeMar DeRozan pourrait être tenté par un retour non loin de Toronto auprès d’un coach qu’il connait par coeur, Montrezl Harrell, Aron Baynes ou Willie Cauley-Stein pourraient venir renforcer joliment le secteur intérieur et Davis Bertans, Joe Harris ou Danilo Gallinari pourraient aussi atterrir dans ce coin des Etats-Unis pour y toucher un beau chèque. En gros, tous les agents-libres pas trop regardant sur les ambitions de leur nouvelle équipe et qui mettent surtout l’importance sur le salaire ont potentiellement une chance de se retrouver avec un maillot des Pistons la saison prochaine. Parmi tous les noms cités plus haut, seul DeMar DeRozan a réellement l’étoffe d’un franchise player, les autres seront au mieux de bons lieutenants et il faut donc s’attendre à ce que la reconstruction prenne du temps.

Que faire de Derrick Rose ?

Avec une dernière année de contrat à 7,6 millions de dollars, Derrick Rose peut continuer sa rédemption à Detroit où il faisait partie des candidats pour le titre de meilleur sixième homme cette année. Ou, les Pistons peuvent profiter de la belle cote de l’ancien MVP pour monter un trade qui leur permette de commencer à préparer l’avenir. Les Warriors sont intéressés et ont des picks de Draft à proposer à Detroit en échange. Ils ne sont certainement pas les seuls. Du point de vue des Pistons, le transfert semble l’option la plus intelligente. L’équipe n’est pas en position de gagner dans un futur proche et a donc tout intérêt à échanger un joueur vieillissant sur qui elle ne pourra pas construire son nouveau projet pour obtenir des choix de draft ou de jeunes joueurs prometteurs, surtout au poste de meneur où il prendrait du temps de jeu à un joueur inexpérimenté. La probabilité d’un trade est grande, mais reste à savoir où atterrira D-Rose pour continuer son tour des States, lui qui a déjà fréquenté cinq franchises dont quatre en trois ans et même cinq si on compte le Jazz.

Que les fans s’arment de patience car ce n’est pas demain que l’on reverra les Pistons faire les beaux dans la Conférence Est. Le trade de Dédé était annonciateur d’une fin de cycle pour Detroit qui va devoir agir pour ne pas stagner trop longtemps dans les bas-fonds de la Ligue.