C’était un 19 octobre : premier match NBA et premier triple-double pour Oscar Robertson, quelques autres vont suivre…

Le 19 oct. 2020 à 18:08 par Benoît Carlier

Oscar Robertson
Source image : YouTube

Chaque année, des rookies un peu plus mûrs que les autres se font remarquer en tenant tête aux superstars NBA. Certains deviennent même All-Star au bout de quelques mois. C’est le cas d’Oscar Robertson, qui a d’ailleurs annoncé la couleur très tôt, dès son premier match chez les pros. Allez, flashback.

First pick de la Draft 1960 sélectionné par les Cincinnati Royals, celui que l’on surnommera plus tard Big O est déjà annoncé comme le crack de sa génération avec Jerry West choisi en second par les Lakers. A l’époque, le MVP régnant s’appelle Wilt Chamberlain et il se livre un combat sans merci avec Bill Russell pour savoir qui sera le meilleur joueur de la planète. Mais très vite, les deux big men vont devoir considérer une autre menace pour la récompense le plus convoitée en NBA. Entre 1959 et 1968, la statuette ne va échapper aux deux géants qu’une seule année, lorsque Oscar Robertson sera désigné Most Valuable Player au terme de sa quatrième saison dans la Grande Ligue, à l’âge de 25 ans. Déjà auteur de la première campagne en triple-double de moyenne lors de son année de sophomore, il aura fallu attendre encore deux ans de plus en maintenant le même niveau d’excellence pour obtenir le graal en 1964. Mais ce n’est pas le seul accomplissement individuel de la carrière du meneur qui a aussi collectionné douze étoiles de All-Star et obtenu une bague avec les Bucks en 1971 avant d’être intronisé au Hall of Fame quelques années plus tard.

Maintenant que vous avez un peu cerné le genre de personnage auquel on a affaire, on monte à bord de la DeLorean direction le Cincinnati Gardens le 19 octobre 1960. La NBA a fait les choses bien et propose tout de suite un savoureux duel entre les deux nouveaux point guards les plus hype du moment en lever de rideau de cette nouvelle saison. Oscar Robertson partage l’affiche avec Jack Twyman pour les Royals et aura pour principale mission de marquer les esprits et ne pas faire regretter à son GM de l’avoir choisi face à son dauphin de la récente Draft NBA pour le baptême du feu chez les professionnels de ces deux futures légendes. Et si Jerry West obtiendra l’honneur de figurer sur le logo de la Ligue quelques années plus tard, c’est bien Ozzie qui réalise les meilleurs débuts. Le match va dans tous les sens et on dirait une opposition sans défense entre les Wizards et les Rockets de 2020 mais à ce petit jeu là ce sont les cancres de la saison précédente qui évoluent à domicile qui s’en sortent le mieux. Elgin Baylor a beau réaliser un chantier au scoring (35 points et 17 rebonds), il est trop seul pour empêcher la défaite de ceux qui viennent de déménager à Los Angeles. Charles Wolf, le coach de Cincinnati est déjà sous le charme de son rookie. Pas impressionné pour un sou, le gamin de 21 ans vient de délivrer son tout premier triple-double en NBA avec 21 points, 12 rebonds et 10 assists à 8/20 au tir et 5/5 aux lancers-francs. Le seul débutant à réaliser un tel exploit à ce jour, un profil NBA Ready comme on dit, qui n’a pas eu besoin d’échauffement pour prendre la mesure du nouvel environnement dans lequel il allait évoluer pendant 14 piges. Une impression confirmée pour le troisième rookie à devenir MVP du All-Star Game quelques mois plus tard…

Parmi les imberbes qui arrivent en NBA, tous ne sont pas au même niveau de maturité. Alors que Luka Doncic est en train de redéfinir les concepts de rookie et de sophomore en battant des records détenus par… Big O, il n’est pas le premier jeune effronté à sembler trop à l’aise pour ses premiers pas. Dans le genre précoce, Oscar Robertson et ses 181 triple-doubles en carrière a aussi de quoi causer.


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