L’abécédaire du Game 6 des Finales : H comme Heat, L comme Lakers, G comme Gérard is the GOAT

Le 11 oct. 2020 à 10:37 par Giovanni Marriette

Gérard 7 septembre 2020
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Cette nuit à 1h30 du matin, les Lakers et le Heat se la donneront pour la sixième fois en onze jours. Les Lakers mènent 3-2 et ont une nouvelle occasion d’aller chercher le dix-septième titre de l’histoire de la franchise, mais après un Game 5 incroyable le Heat veut inverser la tendance. Focus tout de suite sur… 26 points à prendre en compte avant cette nuit, un par lettre de l’alphabet, et on fait la bise à Bernard Pivot, cet homme dont les Rockets n’ont jamais entendu parler.

A comme… Adebayo : si le pivot du Heat est revenu aux affaires pour le Game, son corps est bien là mais son esprit ne l’est pas tout à fait. Gêné, peut-être, par une appréhension due à sa blessure au cou et rudoyé par Anthony Davis, Bam Edrice doit mettre les doigts dans la prise et peser beaucoup plus lourd sur le jeu du Heat. Impérial en défense sur la dernière possession du Game 5, c’est sur la totalité d’un match que Bam doit se comporter en leader. Allez, fais l’effort, y’a peut-être une bague au bout.

B comme… Butler : exceptionnel sur ces Playoffs, sensationnel durant les Finales, phénoménal lors du Game 5, fermez la boutique des superlatifs car les stocks sont épuisés. Jimmy Butler ne sort pas une seule seconde et domine de la tête et des épaules cette série, et ce des deux côtés du terrain. Si le Heat réalise l’impensable exploit de gagner ce titre ? Buckets pourra carrément prendre sa retraite tellement le bail est dingue. Si le Heat s’incline ? Personne ne pourra blâmer ce soldat tombé avec les armes. Alors, on fait quoi ? On capitule ou on… récapitule ?

C comme… Crowder : pas en phase avec son tir depuis trois matchs (6/24 à 3-points), Jae Crowder doit rapidement retrouver son adresse pour peser plus en attaque. Son autre mission ? Tabasser LeBron James, au sens propre, ce qu’il fait très bien depuis le début de ces Finales. Dommage que chaque uppercut soit ressenti comme des chatouilles par LeBron, et attention également car la première mandale du King sera aussi la dernière. Pas le plus beau rôle pour le chien de garde du Heat, mais un rôle essentiel.

D comme… Davis : inutile d’être un académicien du basket pour savoir qu’Anthony Davis fait partie de ces gars capables de gagner un match à eux-seuls. Sa particularité ? Il peut le faire en défense ET en attaque, ce qui le place dans une catégorie comprenant une demi-douzaine de joueurs pas plus, dont ne fait pas partie Kyrie Irving, ô la gratuité du tacle. Touché à la cheville (ou au talon, ou au pied, bref) lors du Game 5, AD devrait jouer ce soir et aura une fois de plus la tâche ardue de freiner Bam Adebayo et la Floride toute entière tout en butant tout le monde en attaque. 32/14/6/4/4 incoming.

E comme… Erik Spoelstra : le stratège du banc de Miami n’a plus que deux matchs maximum en 2020 pour faire étalage de son génie. Les Pacers étaient beaucoup trop courts, les Bucks et les Celtics ont “découvert” la zone, et si dans cette Finale Coach Rico s’appuie plus que jamais sur son capichef Butler, on n’est pas à l’abri non plus de voir Spo sortir un as de sa manche sur cette fin de série. Individuellement on a fait le tour car ni Kelly Olynyk ni Meyers Leonard n’ont les moyens de surprendre, mais attention à une potentielle match-up inédite imaginée par le coach du Heat, car à 2-3 il est plus que jamais l’heure de frapper un grand coup.

F comme… fat, comme Jared Dudley : si vous arpentez chaque week-end les terrains départementaux, vous savez donc que chaque équipe possède son gros de service, servant la plupart du temps à équilibrer le poids sur le banc. Parfois ces équipes de dep’ sont d’ailleurs constituées uniquement de ce genre de gars, mais chez les Lakers Jared Dudley est bel et bien l’unique représentant de la bonne bouffe bien grasse. Quelques secondes en toute fin de match lorsque le match est plié et Jared est déjà… plié, ça fait beaucoup rire mais désolé, ce soir on ne devrait pas voir le sumo sur le parquet.

G comme… Green : deux fois champion NBA avec deux franchises différentes, Danny Green peut faire la passe de trois ce soir et rejoindre Robert Horry et John Salley dans l’histoire, à quatre bagues et une dizaine de films près. Considéré comme l’un des 3 and D les plus efficaces de la Ligue depuis une dizaine d’années, Daniel Vert a pourtant méchamment choké lors du Game 5 en ratant un tir plus ouvert qu’une huître à Noël. Vous le sentez le match à 6/8 du parking ce soir pour se faire pardonner ? Non ? Bah nous non plus.

H comme… Howard : qui a dit que Dwight Howard avait raté son passage à Los Angeles ? Bon, on triche un peu c’est vrai car le premier chapitre en 2012 avait été un peu claqué, mais six ans plus tard et après un chemin bien sinueux Dwight a trouvé sa place chez les Angelinos. Celle d’un pivot de 35 balais payé pour ambiancer les copains, peser sur de courtes séquences, énerver les adversaires et si possible leur envoyer des grosses patates. Titulaire sur ces Finales, Dwight devra une fois de plus ce soir mettre les Lakers sur les bons rails et répondre présent sur les quelques minutes qui lui seront offertes. Et si Dwight Howard est toujours un sale gosse, son énorme carrière mérite une bague, tout simplement.

I comme… Iguodala : mine de rien, Andre Iguodala dispute actuellement ses…  sixièmes finales consécutives. Trois fois bagué et MVP des Finales en 2015, Iggy est aujourd’hui le vétéran ultime à Miami, capable de sortir de sa boite en  attaque mais surtout d’éteindre une huitaine de mecs en face, poke sa course folle sur le dernier tir du Game 5. Le cheveu disparaît à la vitesse de l’éclair mais ça défend toujours sur les cinq postes avec l’expérience d’un vieux loup de mer, c’est terriblement clich” de dire ça mais… qu’est-ce que ça doit faire du bien d’avoir un mec comme ça dans son équipe.

J comme… J.R. Smith : doit-on encore le présenter ? J.R. Smith, Gérard, Dieu, le génie des temps modernes, l’être de lumière, notre raison d’exister. Gérard ne joue pas ou très peu sur ces Finales mais réussit l’exploit de par sa simple présence à être le meilleur joueur de cette série. Ses poses sur le bord du terrain sont déjà légendaires, ses célébrations tout autant, et notre petit coeur qui ne bat que pour lui n’espère qu’une chose : le voir inscrire un game winner lors du Game 7. Et le plus beau dans tout ça, c’est qu’il serait capable de saccager volontairement le Game 6 pour arriver à ses fins.

K comme… Kyle Kuzma : un K pour Kyle, un autre pour Kuzma, et un dernier pour katastrophe. Le début de série est loin d’être honteux mis le Game 5 fut d’une pauvreté abyssale pour le grand nigaud des Lakers, et le besoin de voir un Kuzma efficace sur cette fin de série est devenu une obligation. Le gamin est plein de talent mais trop souvent il passe pour une poule ayant perdu sa tête, et le match de ce soir (et, peut-être, celui de mardi) est surligné en rouge dans le rayon “tournant d’une carrière”. L’occasion pour KK de devenir un joueur qui compte en NBA, ou alors de se transformer pour longtemps en un Mario Hezonja avec du flow. Choisis Kyle, mais choisis bien.

L comme… LeBron James : après dix-sept saisons au sommet de la planète basket (bah si), LeBron James a l’occasion ce soir de rentrer encore un peu plus dans la légende du sport. Son phénoménal Game 5 gâché par quelques bolosses, le voilà qui pourrait bien… accélérer encore plus ce soir, autant vous dire que personne n’est prêt. Si vous suivez le basket depuis au moins deux ans vous savez à quel point LeBron est capable de tous les carnages, et il faudra bien plus que de l’envie ce soir pour stopper la bête. La cote d’un nouveau match à 40 pions est au plus bas, seul Jimmy Butler a osé parier le contraire, et si le combo perf individuelle / victoire est validé la nuit prochaine, le nom de LeBron James brillera plus que jamais dans les hauteurs des classements individuels all-time. Le rendez-vous est pris, et c’est un rendez-vous avec l’histoire.

M comme… Mamba : et même comme Mamba… Mentality. Le storytelling de ces derniers jours en a gonflé plus d’un mais il est bel et bien là. Plus qu’une histoire de vente de maillots ou ne sais-je, le souvenir de Kobe Bryant est bel et bien là, dans les tête de chaque membre de l’organisation Lakers, et bien plus loin que les discours déjà écrits en cas de victoire californienne… la flamme du Mamba brûlera probablement ce soir sur le parquet d’Orlando. On ne peut pas y couper, ça donne évidemment un petit goût supplémentaire à la bataille, à condition de ne pas en faire trop non plus.

N comme… Nunn : deuxième meilleur rookie de la saison 2019-20, Kendrick Nunn est frustrant depuis le début de ces Playoffs. Dégoulasse face aux Bucks, benché contre les C’s mais bien utile sur ces Finales, c’est lui, entre autres, qui a insufflé le bon mood au Heat en première mi-temps du Game 5. Kendrick fait toujours praeil sur un terrain de basket mais quand ça veut rentrer ça rentre, et le Heat aura bien besoin de sa fameuse “papatte gauche” pour créer l’exploit.

O comme… Olynyk : style épouvantable mais skills plus que passables. Kelly  a fait les frais du retour “en forme” de Bam Adebayo et n’a pas vu le parquet lors du Game 5, mais ses fans (il y en a ?) savent qu’il peut sortir de sa bopiute à tout moment pour claquer un 17 points à 5/8 du parking. Pour cela il faudra déjà qu’il joue, on en revient donc à l’as dans la manche de Spoelstra. Du vice, du shoot, une coupe de cheveux terrible mais un apport qui peut l’être tout autant.

P comme… pied : comme le pied de Goran Dragic notamment. Blessé à la voûte plantaire lors du Game 1, le Dragon est depuis sur le flanc et assiste la mort dans l’âme à ces Finales NBA. Son retour fait partie des grosses interrogations sur cette fin de série tant le meneur slovène était en forme avant sa blessure, tant le Heat réussit à tenir le choc sans son deuxième meilleur scoreur. Updates dans la journée, mais dans tous les cas ce ne sera… que du bonus, enfin ça ne sera jamais pire, enfin on se comprend, enfin bref.

Q comme… QI basket : ça c’est parce qu’on n’avait pas la place de mettre Markieff Morris à la lettre M, rires dans la salle. Les Lakers possèdent la particularité d’avoir dans leur roster un bon paquet d’énergumènes all-time ? Markieff Morris décroche la timbale et est peut-être le plus teubé de tous. Dion Waiters, Dwight Howard, JaVale McGee, J.R. Smith, Rajon Rondo ou encore Kyle Kuzma ont trouvé leur maître, cet intérieur shooteur au regard bovin qui nous a donc offert dans le money time du Game 5 l’une des cations les plus mythiques de ces dernières années. Una action qui résume à elle-seule la carrière de Kieff, un mec qui ne sait pas ce qu’il fait là, qui shoote quand on lui dit de shooter, et si parfois ça rentre… nous on préfère quand les fils se touchent parce que c’est plus marrant.

R comme… Rondo : champion NBA en 2008 avec les Celtics, Rajon est sur le point de faire le doublé en gagnant une bague avec l’ennemi légendaire des C’s, aux côtés de son ancien ennemi juré. Très clivant, le meneur de jeu au fort caractère n’en demeure pas moins l’un des plus gros QI de la Ligue quand il s’agit de faire tourner un ballon, quand il s’agit de gagner les matchs qui comptent. Pour le tir on repassera, mais pour la vista et le fighting spirit Rajon se pose là, le genre de mec dont n’importe quel coach rêverait en sortie de banc.

S comme… sniper : sniper comme Duncan Robinson, ou comme Kentavious Caldwell-Pope. Après un débat intense entre l’auteur de cet article et son reflet dans le miroir, on a donc décidé de mettre en avant les qualités de shoot de ces deux grands malades. La foule floridienne en délire parle plutôt de Duncan Robinson, gnagna pas drafté, gnagna nouveau Klay Thompson, mais si le translucide ailier du Heat est capable d’être incroyable, il le fut au Game 5, KCP n’est pas mal non plus dans son genre. Deux joueurs à surveiller comme le lait sur le feu, deux options offensives qui font changer un match selon l’adresse du jour. Le premier qui rentre cinq tirs du parking a gagné ?

T comme… Tyler Herro : l’un des phénomènes de ces Finales, l’un des phénomènes de ces Playoffs. Sniper incroyable, l’assurance d’un vétéran alors qu’il est né au troisième millénaire, Tyler Herro est – déjà – ce genre de joueur qui peut vous faire basculer un match aussi important que celui de ce soir. Coqueluche de ces dames, danger public avec un ballon dans les mains, Herro a quoiqu’il arrive déjà réussi son année 2020. Veinard, t’es bien l’un des seuls.

U comme… Udonis : le vénérable Udonis Haslem ne jouera pas ce soir, comme il n’a joué aucun match depuis le 14 août, mais il reste l’un des éléments importants à Miami tant il peut réveiller un dortoi tout entier en poussant une gueulante. Si Jimmy Butler représente le cœur et les couilles de cette équipe Udo en est l’âme depuis 2003 (!) et inutile de dire qu’il serait capable de vendre un rein et toutes ses baraques pour aller gratter un dernier titre.

V comme… Vogel : lui aussi a des bouches à fermer. On parle d’un mec dont le nom n’était évoque il y a un an que comme celui d’un piston prêt à sauter pour faire de la place à Jason Kidd par exemple, et aujourd’hui Franky n’a jamais été aussi prêt de gagner une bague, après avoir réussi à faire cohabiter une légende, un All-Star confirmé, un supporting cast sans garantie et une bande de clowns. Si Coach Vogel a pris vingt kilos à Los Angeles il a également gagné le respect de ses pairs, et cette phrase sera multiplié par douze ce soir en cas de victoire des Lakers. Car oui, on peut multiplier une phrase, c’est vraiment pratique de pouvoir écrire ce qu’on veut quand on veut.

W comme… win or die : vous connaissez la formule, et c’était déjà celle de rigueur pour le Game 5. Victoire obligatoire ce soir pour le Heat sous peine de retour illico par le premier avion, avec la chance de ne pas avoir trop d’heures de vol à faire. Le genre de match pour lequel un joueur rêve de devenir professionnel, le genre de match dont on rêve tout une vie. C’est ce soir, faut pas se louper.

X comme… facteur x : facteur X comme ce ou ces gars qui feront la diff alors qu’on ne les attend pas particulièrement. Côté Lakers ? Rajon Rondo, Kyle Kuzma ou Kentavious Caldwell-Pope tiennent la corde. Pour le Heat ? Andre Iguodala, Kendrick Nunn et Jae Crowder sont demandés à l’accueil. Et si vous aimez ls belles cotes, on vous laisse vous diriger vers un petit billet sur un gros match d’Alex Caruso ou Kelly Olynyk, beaucoup moins probable mais tellement plus sexy.

Y comme… YOLO : ah bah tiens, en parlant d’Alex Caruso. Vous connaissez l’histoire du type qui pèle du front, qui a un bronzage de chantier, qui ressemble autant au cochon chasseur des Looney Tunes qu’au commis de votre boulanger de quartier ? Et bien ce mec c’est Alex Caruso, plusieurs centaines de milliers de votes pour le All-Star Game à son actif, flow inégalable et inégalé mais surtout le talent pour peser dans l’un de smatchs les plus chauds de ce début de décennie. On croit rêver, mais pourtant tout est réel.

Z comme… zoubida : absolument rien à voir avec ces Finales mais un simple rappel : oui c’est dur de trouver un mot qui commence par z, oui le classique de Vincent Lagaf’ est terriblement raciste et n’a rien de particulièrement enjaillant. Cordialement, Giovanni.

Voilà pour cet abécédaire du Game 5 des Finales, et vous savez désormais tout sur tout avant le choc de ce dimanche soir. Spoiler : si on a un Game 7, pas sûr qu’on refera la même chose. Allez, bin dimanche à tous, on se retrouve ce soir en pleine forme après une double rasade de lasagnes.