30 Reviews en 30 jours – Boston Celtics : on a retrouvé le sourire à Boston, et le podium par la même occasion
Le 11 avr. 2020 à 12:59 par Nicolas Meichel
Alors qu’on ne sait pas aujourd’hui à quelle sauce la NBA sera mangée en ce qui concerne la saison 2019-20, TrashTalk prend les devants et fait le point sur une régulière qui pourrait bien avoir rendu son tablier. Franchise par franchise, c’est parti pour un bilan complet de ce qu’il ne fallait pas rater du 20 octobre au 10 mars, parce que c’est bien beau mais ici on a décidé de ne pas se laisser abattre. Ce que l’on annonçait, ce que ça a finalement donné, qui a assuré, qui a chié, quoi de prévu pour demain, une belle tripotée de questions et déjà pas mal de réponses pour patienter tranquillement avant… les Playoffs ? Allez, let’s go, parce que la NBA ne s’arrête jamais vraiment.
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Ce qu’on avait annoncé
Autour des 50 victoires, un peu comme le bilan – décevant – de la saison précédente, tout ça en espérant une meilleure ambiance que lors de la campagne 2018-19, où les Celtics n’ont jamais vraiment réussi à être sur la même longueur d’onde. De gros changements avaient eu lieu à l’intersaison avec notamment les départs de Kyrie Irving et Al Horford (mais aussi Aron Baynes, Terry Rozier, Marcus Morris) et l’arrivée de Kemba Walker (Enes Kanter a également débarqué), et les attentes ont ainsi été revues un peu à la baisse. Ça ne parlait plus de titre avant la saison à Beantown, en même temps l’échec cuisant de la saison dernière a jeté un vrai froid sur Boston, qui voulait surtout retrouver un collectif digne de ce nom et une vraie solidarité dans le vestiaire.
Le bilan
43 victoires pour 21 défaites et une place sur le podium à l’Est, on peut parler de saison réussie pour les Celtics jusqu’ici, même s’ils ont terminé un peu sur les rotules début mars. Mais outre ce bon bilan comptable, on a surtout retrouvé une vraie équipe de Boston. Une équipe solidaire, qui joue bien ensemble à base de basket small-ball, et bien dirigée par Brad Stevens. Bref, on était loin des galères de la saison dernière où tout le monde se marchait un peu sur les pieds. Comme quoi, ce n’est pas toujours la meilleure des choses d’avoir un effectif ultra profond. Les Verts étaient peut-être moins forts sur le papier cette année mais au niveau de l’état d’esprit, c’était le jour et la nuit et on a vu la différence sur les parquets. Kemba Walker s’est très bien intégré dans sa nouvelle équipe et son leadership a aidé les Celtics à se remobiliser après l’échec Kyrie, et les jeunots ont profité de cet environnement plus sain pour cartonner. Jayson Tatum a pris une nouvelle dimension cette saison en évoluant à un niveau de superstar à partir de fin janvier, et son copain Jaylen Brown a également réalisé une campagne très solide. On a vu aussi un Gordon Hayward de retour à un joli niveau, tout ça avec les précieuses contributions du pitbull Marcus Smart, ainsi que du duo Daniel Theis – Enes Kanter sur le poste de pivot. Les voyants sont donc au vert, tout ça malgré des blessures qui ont perturbé la campagne de Boston. En effet, ils sont nombreux à être passés par la case infirmerie cette année. Kemba Walker, Gordon Hayward, Jaylen Brown, Marcus Smart, Enes Kanter ont tous raté plus d’une dizaine de matchs, et le jeune pivot Robert Williams III – qui était censé apporter sa dimension athlétique sur le poste 5 derrière Theis et Kanter – n’a joué que 23 matchs au total. Ça fait quand même beaucoup et ça n’a pas aidé un banc globalement peu productif cette année, même si on a vu un mec comme Brad Wanamaker s’illustrer.
L’événement marquant
L’explosion de Jayson Tatum est arrivée. Décevant en tant que sophomore l’an passé au sein du bordel Celtics, Tatum est revenu en force cette année et est tout simplement devenu le patron des Celtics, profitant notamment des bobos du All-Star Kemba Walker. Le jeunot a évolué à un niveau juste incroyable lors des dernières semaines précédant l’arrêt de la saison. L’ailier de 22 ans a enchaîné les performances XXL, tournant à quasiment 31 points et 8 rebonds en février à plus de 49% au tir dont 48% du parking, le tout sans oublier de bien contribuer défensivement. Un basket de superstar, tout simplement. Comme un symbole, Tatum a décroché sa place pour le match des étoiles, son tout premier en carrière. On savait que l’ami Jayson avait le talent et le potentiel pour devenir l’un des meilleurs joueurs de toute la Ligue, mais on ne s’attendait pas vraiment à le voir prendre une telle dimension en pleine saison, lui qui avait réalisé une première partie de régulière solide mais pas non plus exceptionnelle.
Les petits nouveaux
Grant Williams, Javonte Green, Carsen Edwards, Romeo Langford, Vincent Poirier, Tremont Waters, Tacko Fall. On a eu sept nouvelles têtes à Boston cette saison ! Bon évidemment, ils n’ont pas tous eu un rôle important au sein de l’équipe de Brad Stevens, bien au contraire. Si Tacko – considéré par beaucoup comme la mascotte des Celtics – est évidemment la star du groupe, celui qui a le plus été utilisé, c’est Williams avec 62 apparitions et plus de 15 minutes par match. Petit intérieur d’1m98, il a montré qu’il pouvait apporter une précieuse contribution aux Celtics avec sa polyvalence, son intelligence de jeu et sa défense solide. Par contre, on va éviter de parler de son tir extérieur. Derrière lui, on a vu l’explosif Javonte Green réussir à intégrer la rotation de coach Stevens (profitant notamment des blessures) grâce à sa défense, son énergie et ses actions showtime pouvant booster n’importe quelle équipe. Carsen Edwards a lui sorti deux-trois perfs au scoring mais a globalement galéré offensivement, tandis que le premier tour de Draft Romeo Langford a vu son début de carrière être perturbé par des bobos (27 apparitions avec les Celtics, 7 en G League), même s’il a eu droit à quelques matchs avec des minutes significatives, notamment en février. Concernant notre Vincenzo Poirier national, il n’a pas eu beaucoup d’opportunités pour ses débuts en NBA et a été victime d’une fracture du doigt au mauvais moment. Enfin, les two-way contracts de Tremont Waters et Tacko Fall ont surtout été des one-way contracts étant donné que les deux ont passé la grande partie de leur temps en G League. À noter quand même que le premier a particulièrement cartonné dans la ligue de développement en début de saison, décrochant le titre de meilleur joueur du mois de novembre.
L’image de la saison
On parle beaucoup de l’ascension de Jayson Tatum à Boston, à juste titre, mais il ne faut pas oublier que l’autre Jay, Jaylen Brown, a également rebondi de manière spectaculaire cette saison, justifiant ainsi sa grosse prolongation de contrat en début de saison. Et s’il y a bien une action qui incarne sa belle campagne, c’est ce poster sur LeBron James lors de la branlée infligée par les Celtics aux Lakers le 20 janvier dernier. Dans cette victoire 139-107, Jaylen a attaqué le cercle et est monté sur le King pour lui dunker dessus. Boum, in your face ! Ce dunk, il a rappelé celui de Tatum lors des Finales de Conférence 2018, lui qui s’était également farci LeBron au cours du Game 7 de la série.
Still thinking about Jaylen Brown dunking on LeBron James? Yea, us too. @FCHWPO #Celtics https://t.co/GxaUaiQNYF pic.twitter.com/gr9SGtauXd
— Celtics on NBC Sports Boston (@NBCSCeltics) January 21, 2020
La suite des événements
Vu la saison de Jayson Tatum et à un degré moindre celle de Jaylen Brown, les fans des Celtics peuvent avoir le sourire par rapport à l’avenir. Brown a été prolongé jusqu’en 2024 et Tatum va évidemment être conservé avec un contrat max très bientôt. Ces deux-là représentent le présent et l’avenir de Boston, et ils seront entourés par Kemba Walker, sous contrat au moins jusqu’en 2022. Derrière ce trio, il sera intéressant de voir ce que les Celtics vont faire de Gordon Hayward. On imagine que ce dernier va prendre sa player option à 34 millions de dollars pour la saison prochaine, mais sera-t-il toujours à Boston après la campagne 2020-21 ? Pas sûr. En parlant de player option, Enes Kanter est dans une situation similaire mais avec 30 millions de moins sur le chèque, alors que l’autre pivot Daniel Theis – important sur le plan défensif – va rentrer dans sa dernière année de contrat à 5 millions, qui est non garantie pour le moment. Globalement, l’effectif des Celtics ne devrait pas trop bouger sur le court terme vu la belle saison réalisée cette année, mais Danny Ainge va évidemment tenter des petites combines pour améliorer son roster (dans le secteur intérieur notamment), surtout qu’il aura des options. Parce que n’oublions pas que les Celtics posséderont trois choix de premier tour lors de la prochaine Draft, ainsi qu’un choix de second tour. Sachant qu’il y a déjà pas mal de jeunots à développer et que la Draft 2020 ne s’annonce pas ouf, Danny utilisera peut-être ces picks-là dans des échanges afin d’obtenir des joueurs pouvant renforcer l’équipe (surtout le banc), tout ça dans le but de devenir un vrai candidat au titre.
- Si la saison régulière reprenait : l’objectif pour les Celtics, c’est garder leur place sur le podium tout en essayant de chercher le deuxième spot occupé par les Raptors.
- Si les Playoffs commençaient “demain” : un premier tour face à Philadelphia, pas vraiment un cadeau pour commencer les Playoffs malgré l’irrégularité des Sixers et leurs galères à l’extérieur.
Après une campagne 2018-19 chaotique, le Boston basketball est revenu sur le devant de la scène. Les Celtics ont retrouvé leurs valeurs et par la même occasion le podium de la Conférence Est, avec au cœur de tout ça un Jayson Tatum tout simplement exceptionnel. La saison ne reprendra peut-être pas, mais les hommes de Brad Stevens ont en tout cas réussi à remettre la marche en avant.