Après l’épisode de la Chine, le salary cap pourrait une nouvelle fois souffrir : petit zoom sur l’impact potentiel du coronavirus

Le 13 mars 2020 à 17:30 par Nicolas Meichel

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Avec la suspension de la saison pour au moins 30 jours, le monde de la NBA est à l’arrêt et on peut légitimement se demander quel sera l’impact financier sur la Grande Ligue, surtout si la saison ne reprend pas. Car la crise sanitaire que représente le coronavirus est aussi une crise économique, et le salary cap de la NBA pourrait en prendre un coup.

Tourisme, hôtellerie, industrie du spectacle et de l’événementiel… les secteurs durement touchés à cause du coronavirus sont nombreux et c’est l’économie mondiale qui souffre aujourd’hui. À l’échelle de la NBA, où aucun match ne sera joué durant le mois à venir au minimum, les effets sur le salary cap pourraient être particulièrement importants dans le cas où ces rencontres sont définitivement perdues. Petite rappel sur le mécanisme économique de la Grande Ligue. Le principe de base du salary cap, c’est qu’il est établi pour une année N en fonction des revenus engendrés par la Ligue durant l’année N-1. Plus les revenus de la Ligue sont importants, plus le salary cap est élevé car il est calculé à travers un pourcentage sur les revenus. Donc forcément, si les revenus de la NBA baissent, le salary cap est impacté. Deux exemples très simples pour illustrer cela. En 2016, le salary cap a tout simplement explosé, faisant un bond énorme de 70 millions de dollars à 94 millions. Une augmentation historique. La raison ? La signature de nouveaux droits télévisés deux années plus tôt, d’un montant de – attention les yeux – 24 milliards de billets verts sur une durée de neuf ans. Dans l’autre sens, la controverse liée au tweet de Daryl Morey sur l’affaire Chine – Hong Kong lors de la dernière pré-saison a eu un impact négatif sur le salary cap, car elle a provoqué une perte de revenus avec des sponsors chinois qui ont tourné le dos à la Grande Ligue, et à travers des matchs qui ont sauté du programme télévisé local. Avec l’énorme marché que représente la Chine, les estimations pour le salary cap sont passées de 116 à 115 millions de dollars pour la saison 2020-21. Ce n’est pas une chute spectaculaire, mais ça reste une baisse.

Dans le cas du coronavirus, il ne faut pas avoir fait maths sup pour comprendre où se situe le manque à gagner. Les équipes ont disputé environ 65 matchs jusqu’ici. 65 matchs sur 82, ça fait 17 rencontres non jouées par franchise. Selon les franchises, il y avait plus de matchs à domicile au programme que pour d’autres mais si l’on part sur une base globale, on peut avoir une idée des pertes financières potentielles liées au coronavirus. Grâce aux données de The Athletic, on apprend que les pertes pourraient s’élever à plus de 500 millions de dollars sur le reste de la saison régulière. Comment nos confrères américains sont-ils arrivés à ce chiffre ? Ils sont partis des revenus moyens pour une franchise lors d’une rencontre organisée à la maison, revenus qui s’élèvent à un peu moins de 2 millions de dollars selon des sources de la Ligue. Ils ont ensuite multiplié ce chiffre par le nombre de matchs restants à domicile par franchise, c’est-à-dire environ neuf, et on obtient donc dans les 18 millions de dollars de perte en moyenne par équipe. Et comme il y a 30 équipes qui forment la NBA, ça nous donne dans les 540 millions au total. Allez, disons un peu moins car on a arrondi à 2 millions au départ. Plus de 500 millions de dollars de manque à gagner, sans même parler des Playoffs, ça peut se traduire en une baisse potentielle de 8,3 millions de dollars pour le salary cap (500/2 car les revenus sont partagés équitablement entre propriétaires et joueurs, et 250/30 = 8,3). Voilà voilà, c’était le cours de maths de la journée. On a un peu l’impression d’être dans Des Chiffres Et Des Lettres, mais ça permet d’avoir quelques repères au cas où ces matchs ne sont pas joués. Cette baisse du salary cap provoquerait notamment une baisse du seuil de la luxury tax, ce qui peut mettre certaines franchises dans le rouge. Et comme nous l’indique Yahoo Sports, elle impacterait aussi le montant de certains salaires concernant les nouveaux contrats signés durant la prochaine intersaison et qui dépendent directement du plafond de la masse salariale (les contrats max ou la rookie scale par exemple).

Pour le moment, l’incertitude règne autour de la suite de la saison NBA et on ne parle donc que de pertes potentielles. De plus, à cause du côté exceptionnel de cette situation, les projections initiales pour la saison prochaine pourraient être conservées à travers un accord entre les joueurs et les propriétaires. Et puis si la saison 2020-21 se déroule sans accroc, le salary cap pour la campagne 2021-22 reviendra logiquement à la normale.

Source texte : The Athletic / Yahoo Sports


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