TrashTalk Award – S02 E16 : Andrew Wiggins taille les Timberwolves, ça lui fait enfin un point commun avec Jimmy Butler

Le 16 févr. 2020 à 08:44 par Clément Hénot

Andrew Wiggins
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Chaque semaine de NBA apporte son lot de grandes gueules, de phrases choc, de provocation, de tacles à la gorge et de joutes verbales en tous genres. Et forcément, comptez sur nous pour les recenser aussi souvent que possible, car sans être trop premier degré, on est friands de ces duels musclés. Alors, c’est qui pour vous la plus grande gueule du moment ?

La précédente édition du TrashTalk Award a été remportée par la jeune garde des Grizzlies.

Candidat n°1 : Andrew Wiggins termine les Wolves une fois loin d’eux

C’est l’un des transferts phares de cette Trade Deadline 2020 : l’échange entre Timberwolves et Warriors, Andrew Wiggins prend la direction de la Baie tandis que D’Angelo Russell retrouve son grand pote KAT à Minnesota. On semble être sur un transfert gagnant-gagnant, les Wolves se séparent d’un joueur inconstant et récupèrent un très bon joueur et ami de leur franchise-player, et les Warriors obtiennent un joueur plus complémentaire avec les autres forces actuellement blessées, et larguent un joueur au même poste que Stephen Curry, et qui n’a jamais vraiment paru intégré à la franchise, comme si ce trade était inéluctable. En tout cas, Andrew Wiggins semble aussi avoir profité de ce move avant la deadline, notamment pour égratigner son ancienne franchise.

Andrew Wiggins: “We lost a lot in Minnesota. So coming here, being part of a winning culture, it’s different. Losing’s never fun. Being here, you can tell by everyone’s attitude, approach, everything that’s everywhere, they’re winners. That’s something I’ve wanted to be.”

— Anthony Slater (@anthonyVslater) February 9, 2020

Andrew Wiggins : “On a beaucoup perdu à Minnesota. Donc venir ici et faire partie d’une franchise avec cette culture de la gagne, c’est différent. La défaite n’est jamais marrante. Ici, tu peux voir rien qu’à l’attitude et à l’approche de chacun, que ce sont des gagnants. Et c’est ce que je voulais être.

Allez boum, ça c’est envoyé, une fois parti, c’est toujours plus facile de se lâcher, mais mine de rien, il est difficile de donner tort à Andrew Wiggins. Il n’a pris part aux Playoffs qu’une seule fois en 2018, dans le sillage d’un Jimmy Butler qui demandera son transfert quelques mois plus tard, pensant justement que les joueurs en présence (Karl-Anthony Towns et Andrew Wiggins en tête) étaient trop softs et n’avaient pas assez l’esprit de compétition. Aujourd’hui, Andrew Wiggins, malgré une irrégularité qui persiste, a probablement muri, et il tire aujourd’hui les mêmes conclusions que son ancien tortionnaire, celles qui font aussi mal qu’un coup de trottinette dans la malléole, l’enfant qui est en vous s’en souvient. Cruel, mais implacable.

Candidat n°2 : Hassan Whiteside a un message à faire passer au Heat

Malgré quelques belles années à Miami, Hassan Whiteside n’est pas franchement parti en d’excellents termes avec la franchise floridienne. La faute à une nonchalance exacerbée et des soucis récurrents de cerveau comportement. Aujourd’hui, Whiteside joue bien aux Blazers, tournant à 15.7 points, 14.1 rebonds et 3 contres de moyenne et offrant certaines fulgurances qui prouvent qu’il n’est pas totalement fini, tandis que le Heat truste les premières places à l’Est en son absence, chacun semble donc y trouver son compte. Toutefois, au moment des retrouvailles, l’ancien protégé d’Erik Spoelstra a encore eu la rancune tenace. Lors d’un affrontement entre Portland et Miami au Moda Center, le Côté Blanc est devenu obscur en fin de match.

C’est vraiment un gamin Whiteside, il retrouve le Heat ça tient le poignet fooooooort 😭😭😭 pic.twitter.com/5qgldJM0mq

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) February 10, 2020

Il ne reste que 11.5 secondes dans ce match et Portland mène 114-108 à la maison, Hassan Whiteside se trouve sur la ligne des lancers-francs et a l’occasion de sceller le succès de son équipe. Même s’il a montré d’énormes progrès dans le domaine depuis son arrivée dans la ligue, les 71% de l’ancien du Heat et des Kings ne sont pas forcément une assurance tous risques, mais il va quand même transpercer la filoche. Du coup, quoi de plus normal pour ce grand enfant énervé qu’est Whiteside, que de laisser son poignet plié pendant environ deux semaines en guise de provocation envers son ancienne franchise ? Comme pour montrer que c’est mort pour ses anciens potes pour remporter la victoire. Le Heat se consolera volontiers en jouant un vrai rôle des Playoffs que Portland ne disputera peut-être pas.

Candidat n°3 : Jeremy Lamb trolle DeAndre Jordan mais n’assume pas le retour de bâton

Il fut un temps où les lancers-francs de DeAndre Jordan, à l’instar de ceux d’Hassan Whiteside, étaient une vanne à part entière, le pivot ne dépassant à l’époque pas les 40% sur la ligne de réparation. Mais l’ancien compatriote de Blake Griffin dans les airs de Los Angeles a charbonné dur pour améliorer cet aspect de son jeu, pour aujourd’hui flirter avec les 70% de réussite. Mais comme pour tout joueur, l’échec aux lancers-francs est une chose qui arrive, et DeAndre Jordan n’a pas dérogé à la règle lors d’un match contre les Pacers. Ce qui lui a valu une petite vanne de Jeremy Lamb, mais jugez plutôt la réaction parfaite du pivot.

Revenge > pic.twitter.com/2J28EuDd60

— Rob Perez (@WorldWideWob) February 11, 2020

Revanche

En ratant le premier de ses deux lancers, DeAndre Jordan va checker ses coéquipiers, comme d’habitude entre chaque tir, qu’il soit converti ou non, mais ce petit trublion de Jeremy Lamb décide de s’immiscer dans le délire en tendant également sa main au pivot des Nets qui, beau joueur, l’attrape sans sourciller. Jordan tire ensuite son deuxième lancer-franc, qu’il convertit. Ni une ni deux, il présente à son tour sa grande paluche à l’arrière des Pacers, qui n’a pas le même sens de l’humour et décide de lui mettre un vent à décoiffer Evan Fournier Kelly Olynyk. Réaction exemplaire de DeAndre Jordan, qui réagit à la fois en rigolant et en trashtalkant son adversaire, juste parfait.

Candidat n°4 : Luke Walton se moque du traitement de faveur de Luka Doncic

Vous n’êtes pas sans savoir que cette saison, un jeune joueur slovène un peu grassouillet a décidé de rouler sur beaucoup de monde en NBA, et ce dès sa deuxième année dans cette ligue. Ce gars, il s’appelle Luka Doncic, et il joue pour les Mavericks de Dallas. S’il semble donner l’impression de jouer au ralenti, il fait déjà partie des tous meilleurs et c’est donc d’une manière relativement logique que le corps arbitral s’affaire à protéger sa nouvelle star. En tout cas, tout cela a déplu au coach des Kings Luke Walton lorsque son équipe se déplaçait à l’American Airlines Center. L’ancien coach des Lakers et des Warriors ayant écopé juste avant d’une faute technique.

Kings coach Luke Walton after picking up a technical in the 3rd quarter, calls over to Luka Doncic and says:

“Hey Luka, do me a favor, give him your autograph after the game. (points at official) – He’s a fan, he’s a fan of yours.” 😂😂 pic.twitter.com/HU1SQ5oQe7

— Sean Cunningham (@SeanCunningham) February 13, 2020

Luke Walton après avoir pris une faute technique dans le troisième quart-temps, a parlé à Luka Doncic et lui a dit : “Hey Luka, rends-moi un service, signe un autographe à l’arbitre après le match. Il est fan de toi.

Evidemment, il n’est pas impossible que certaines décisions en faveur de Luka Doncic soient exagérées par son nouveau statut de star dans la ligue, mais celui qui sera titulaire pour le All-Star Game dès sa deuxième saison fait clairement partie des hommes phares de cette NBA. Surtout, il semble difficile pour Luke Walton de ne se cacher que derrière des décisions arbitrales litigieuses pour défendre ses joueurs qui se font rouster 77 à 95 alors qu’il reste encore plus de 12 minutes de calvaire pour son équipe. Les Kings semblent avoir régressé cette année sous la houlette de Walton, qui privilégie un jeu plus lent alors que les mêmes joueurs ont cavalé toute la saison dernière dans le sillage de DeAaron Fox pour échouer à une improbable 9ème place à l’Ouest l’an dernier. Il est l’heure de la remise en question pour Luke Walton non ?

Candidat n°5 : Bradley Beal sulfate Charles Barkley

Si vous pensiez que Charles Barkley allait rester calme et serein pendant que certains joueurs se plaignent ou se sentent snobés pour le All-Star Game, alors vous ne connaissez pas bien Charles Barkley. Amateur de punchline, ne tenant jamais sa langue dans sa poche, mais aiman au contraire beaucoup s’en servir, il a ici réservé quelques belles paroles pour certains joueurs pensant mériter la sélection mais faisant partie d’équipes avec un bilan pas terrible. On peut notamment penser que des types comme DeMar DeRozan, Zach LaVine, Bradley Beal ou encore Devin Booker (qui a depuis été repêché suite au forfait de Damian Lillard) sont visés. En tout cas, l’arrière des Wizards a tenu à réagir à cette nouvelle sortie médiatique de Chuck.

But you made it and didn’t make the play…nvm 🤦🏽‍♂️ lol https://t.co/Gs5v9sPdKH

— Bradley Beal (@RealDealBeal23) February 14, 2020

Chuck à propos des joueurs snobés pour le All-Star Game : “Quand tu as un bilan de 5-75, tu ne peux pas te sentir snobé. Tous ceux qui se sentent snobés sont dans les pires équipes.”
“Mais tu y as participé sans te qualifier pour les Playoffs ensuite… Bref, oublions.”

Effectivement, Bradley Beal fait partie de ces joueurs aux statistiques reluisantes mais qui n’ont pas un bilan exceptionnel. Mais lorsque l’on voit des joueurs comme Brandon Ingram ou Trae Young participer à l’événement avec des stats sublimes mais un bilan collectif bien dégueulasse, difficile d’aller dans le sens de Chuck. Bien que les joueurs en présence aient également mérité leur place, c’est bel et bien Beal qui était le favori en cas de blessure, et sa présence n’aurait pas été volée. De plus, l’arrière des Wizards dit vrai à propos de Charles Barkley, qui n’a pas participé aux Playoffs lors des années 1988 et 1992, soit deux des onze années lors desquelles l’ancien Sixer, Sun et Rocket a été All-Star. Cette recherche vient quelque peu contredire le raisonnement de Barkley, mais une nouvelle fois, ce serait mal le connaître que de penser que cela le freinera à distribuer de la punchline par barils.

Candidat Bonus : Jimmy Butler chauffe un peu les Raptors

“Kawhi ou pas ? M’en bat les couilles” tel pourrait être le slogan de la version 2019/2020 de la franchise de Toronto. Orpheline de l’ancien Spur, reparti claquer des pêches chez les Clippers, l’équipe continue tout de même de jouer les premiers rôles à l’Est, grâce notamment à un collectif bien huilé et certains joueurs fort d’une belle expérience qu’est ce titre glané face aux Warriors. Les Raptors marchent sur l’eau en ce moment, en témoigne cette série de 15 victoires consécutives, mais cette disparition de la lettre “L” dans les calendriers de la franchise canadienne n’a pas refroidi les ardeurs de Jimmy Butler, toujours enclin à venir glisser un petit tacle à une personne ou un groupe de personnes au hasard.

Jimmy keeps it real 😂😂😂

(🎥 @TSN_Sports ) pic.twitter.com/6FGTUMCnDi

— NBA Central (@TheNBACentral) February 15, 2020

“Après leur incroyable série de 15 victoires consécutives, que pensez-vous des Raptors cette saison Jimmy ?”
“Est-ce qu’ils ont battu le Heat ? Voilà.”
“Merci Jimmy !”

Du Jimmy Buckets dans le texte, avec un petit taquet glissé gratos aux champions en titre, mais après consultation de la VAR “ça joue” dit l’arbitre. D’autant que Butler dit vrai : Miami est reparti vainqueur de ses deux affrontements cette saison avec Toronto, d’abord le 4 décembre après prolongations sur le score de 121 à 110, puis le 3 janvier en gagnant 84 à 76, un score sponsorisé par 2005. Mais ce serait un peu vite oublier que les Raptors sont deuxièmes à l’Est, devant Miami, quatrième, et que c’est chez ces mêmes Raptors que Butler, alors chez les Sixers a vu sa saison se terminer prématurément dans leur salle, la faute au tir assassin de Kawhi Leonard au Game 7 des dernières demi-finales de Conférence. Toronto aura une occasion de faire mentir le meilleur pote de Karl-Anthony Towns le 15 avril à l’American Airlines Arena. Nul doute que cet extrait arrivera aux oreilles de Pascal Siakam and co. pour repartir de Floride avec la victoire et fermer la boîte à camembert de Jimmy Butler, sans quoi ce dernier continuera de l’ouvrir. Et nous, bah on en redemande hein.

Du lourd donc pour cette semaine de NBA, avec de la punchline et du tacle en veux-tu en voilà ! La réponse à la question suivante vous revient : qui a eu la plus grande gueule sur cet épisode ? A vous de nous le dire.