Preview des San Antonio Spurs 2019-20 : la fin est proche pour Gregg Popovich, mais ça ne veut pas dire que ça sent la fin pour les Spurs

Le 09 oct. 2019 à 12:28 par Giovanni Marriette

Gregg Popovich
Source image : NBA League Pass

Nouvelle saison dans le Texas et la sempiternelle question refait surface, une nouvelle fois : les Spurs peuvent-ils voir leur série de participations aux Playoffs s’arrêter ? Et surtout… peuvent-ils viser plus haut qu’un premier tour de Playoffs dans une Conférence Ouest dont le simple fait de la nommer nous fait mal à la tête ? On tente d’y voir plus clair, let’s go.

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Résumé des transferts de l’été

  • Ils arrivent : DeMarre Carroll, Trey Lyles, Keldon Johnson (draft) et Luka Samanic (draft)
  • Ils prolongent : Rudy Gay
  • Ils sont partis : Dante Cunningham, Davis Bertans et Quincy Pondexter

Pas de gros mouvements cet été dans la Popovich Family, le temps fort de l’été restant… le volte face de Marcus Morris, ce connard de Marcus Morris comme on l’appelle à San Antonio, qui a poussé les Eperons à se séparer de Davis Bertans pour finalement se retrouver avec… Trey Lyles. Et on a rien contre ce grand mollusque et ses highlights appréciés, mais le côté all-around de Morris et le projet Bertans sont probablement un étage au-dessus. Pour le reste, DeMarre Carroll est la star de la Free Agency texane, youpi, et on surveillera surtout Keldon Johnson (beaucoup) et Luka Samanic (un peu).

Effectif pour la saison 2019-20

  • Meneurs : Dejounte Murray, Derrick White et Patty Mills
  • Arrières : DeMar DeRozan, Bryn Forbes, Marco Belinelli et Lonnie Walker IV
  • Ailiers : Rudy Gay, DeMarre Carroll et Keldon Johnson
  • Ailiers-forts : LaMarcus Aldridge, Trey Lyles, Chimezie Metu et Luka Samanic
  • Pivots : Jakob Poeltl

Quelques incertitudes au niveau du starting five que nous proposera le staff des Spurs, Bryn Forbes ou DeMarre Carroll pouvant très bien s’incruster en début de match. Roster équilibré, léger manque de postes 5 tout de même mais c’est une habitude depuis quelques années puisqu’on rappelle que le seul vrai poste 5 des Spurs lors de leur dernier titre était quand même… Tiago Splitter. Pour le reste c’est du très habituel avec les expérimentés Rudy Gay, DeMare DeCarrolan, LaMarcus Aldridge et les institutions locales Patty Mills et Marco Belinelli. On suivra évidemment les progressions attendues des deux rookies et de Jakob Poeltl, mais surtout celles du backcourt Dejounte Murray – Derrick White, évident facteur X de cette saison 2019-20, et ça tombe bien parce que l’on en parle… juste en dessous, transition magique t’as vu.

Question de la saison : quid du duo Dejounte – Derrick ?

Le premier est attendu par toute la Spurs Nation depuis plus d’un an et l’annonce d’une saison blanche, et le deuxième a plus que bien fait le taf en l’absence du premier. Deux elite defenseurs en gestation, deux talents offensifs à polir afin d’en faire de vrais two-way players, et globalement une association que les Spurs rêvent de voir au sommet de leur organigramme. Dejounte Murray est la next best thing à l’AT&T Center, ce n’est un secret pour personne, et les skills développés par son compère au grand front la saison passée ont clairement de quoi faire frissonner leurs dirigeants. Seront-ils associés dès l’entre-deux pour rendre fous les attaquants adverses ? Dejounte saura-t-il se saisir rapidement du rôle de leader qui semble lui être promis ? Saura-t-il fluidifier encore plus le jeu d’une équipe qui fait déjà partie de l’une des plus intelligentes du circuit ? Et si le fit se produit… à quelle place retrouverons-nous le duo parmi les autres fifous de l’Ouest, les D’Angelo/Steph, Dame/C.J., RW/Harden, Murray/Harris et autres Conley/Mitchell ? La question se pose, vraiment, et même si le point d’interrogation est énorme… la simple projection de ces deux mecs en forme fait froid dans le dos. Alors rendez-vous dans quelques semaines pour un premier check-up ?

Candidat sérieux au transfert : LaMarcus Aldridge

LaMarcus Aldridge

On a hésité, et on a osé. D’un pur point de vue contractuel, arguons tout d’abord que la saison 2020-21 de LMA n’est pas garantie, ce qui pose déjà quelques po,tillés sur la suite de l’histoire entre l’intérieur aux mains soyeuses et la franchise aux cinq bagues. Pour le reste ? On imagine que les discussions débuteront tôt dans la saison entre une franchise qui cherche à savoir quel chemin emprunter pour le futur et un joueur qui arrive à un stade de sa carrière où chaque choix peut s’avérer catastrophique s’il n’est pas suffisamment réfléchi. Qu’on soit clair, aujourd’hui La Marquise mérite clairement ses 25 millions par an tant il reste l’un des joueurs les plus indéfendables de la Ligue… mais est-ce qu’à l’heure de composer l’équipe du futur… les Spurs continueront à faire de leur intérieur l’une des têtes d’affiche de leur programme ? Rien n’est moins sûr et même si l’idée d’un trade en cours de saison semble aujourd’hui saugrenue, on suivra avec attention et ce dès demain l’avancée des rapports et des discussions entre le patron et son habituel employé du mois.

Candidat sérieux pour la surprise : Dejounte Murray

dejounte murray

Le. joueur. frisson. de. l’année. à. San. Antonio. Trop d’attente, trop de hype, trop de beauté pour que Dejounte ne cartonne pas cette saison 2019-20. On parle d’un gamin que les Spurs gardent au chaud quasiment depuis sa Draft mais qui a déjà prouvé par bribes qu’il était capable d’être celui que tout le monde attend. Énorme defenseur, attaquant complet mais pas encore aguerri, Dejounte doit devenir très vite ce joueur all-around par qui tous les ballons pou presque passent en attaque. Potentielle machine à triple-double, QI Basket solide et “spurssisé” depuis trois ans, il ne manque finalement qu’un tir fiable à Dejounte pour passer un cap, un tir fiable et un physique qui tient la route. Les séances de muscu semblent avoir été au centre des considérations du projet, reste désormais à voir à quel point le garçon peut devenir un danger grâce à son tir. Le 17/6/8 de moyenne arrive en courant, ça c’est la moyenne basse, et vous n’êtes clairement pas prêt pour voir le Père Dejounte chaud patate et en confiance.

Meilleur et pire scénario possible

  • Quelle surprise, les Spurs déroulent en ce début de saison et se permettent même un petit séjour rapide sur le podium de l’Ouest, nique les superteams. DeMar DeRozan a appris à shooter du parking, Dejounte Murray tourne en 20/8/8 et LaMarcus Aldridge enchaîne les matchs à quarante pions. Les Grizzlies en prennent 60 dans le groin le soir de la cérémonie envoyant le maillot de Tony Parker au plafond de l’AT&T Center, et rapidement les hommes de Pop… s’assurent une place en Playoffs, leur 23ème consécutive. Merci le clivage à l’Ouest et les douze wins d’écart entre la huitième et la neuvième place, merci surtout Gregg Popovich qui réussit à faire de Jakob Poeltl un meilleur joueur qu’Andre Drummond en quelques mois seulement. 53 wins au final, très propre, une quatrième place à l’Ouest, une série victorieuse au premier tour de Playoffs face à un Jazz trop frais… puis une élimination en six matchs face à des Rockets trop rapides. La reconstruction par le bas c’est pour les autres.
  • Première information majeure : il est devenu beaucoup trop dur de gagner des matchs à l’ouest avec uniquement deux joueurs de niveau All-Star. Un seul d’ailleurs, car le cru DMDR 2019 est sacrément bouchonné. LaMarcus Aldridge fait le taf mais fait la gueule, les Spurs galèrent à atteindre les 50% de victoire et vivent la crotte au cul d’octobre à avril. On n’avait pas forcément prévu que la franchise la plus victorieuse du troisième millénaire se taperait avec les Mavs, les Pels et les Kings pour atteindre une huitième place mais ce ce que l’on redoutait… n’arrive évidemment pas, on parle des Spurs quand même. Résultat des courses une huitième place peu glorieuse avec 40 wins seulement au compteur, et un sweep propre et net face aux cinglés de Houston. La reconstruction par le bas, c’est peut-être pour maintenant.

Pronostic de la rédaction :

44 victoires minimum, 50 au max, et une huitième place qui semble promise aux Spurs version 2019-20. Peut-être un peu mieux mais pas pire, parce qu’à la rédac on n’est clairement pas prêts à vivre un mois d’avril sans Gregg Popovich.

Rédacteur

Bilan

Alexandre M.47-35
Alexandre T.45-37
Bastien50-32
Benoît55-27
David49-33
Giovanni44-38
Nicolas48-34

C’est reparti pour un tour. Les Spurs font partie du paysage NBA au printemps depuis tellement longtemps que l’on n’arrive même pas à imaginer un mois d’avril sans eux. Pour qu’ils évitent de nous faire mentir ? Il faudra que le duo Aldridge/DeRozan confirme une fois de plus son statut de duo de All-Stars, il faudra que les paris texans fonctionnent, et il faudra aussi… regarder ce qui se fait ailleurs à l’Ouest. Parce que cette saison, 45 wins… ne suffiront peut-être pas pour faire partie du Top 8.