Les Spurs visent leurs 23èmes Playoffs consécutifs : faudrait en laisser un peu pour les autres… mais Gregg Popovich a une autre idée

Le 09 oct. 2019 à 11:08 par Giovanni Marriette

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Source image : chiefexecutive.net

C’est même plus une franchise NBA, c’est un rouleau compresseur. Désormais loins des sommets atteints pour la dernière fois en 2014 avec un Tim Duncan sur la fin et un Kawhi Leonard sur le début, les Spurs n’en demeurent pas moins la franchise qui rime le plus avec Playoffs en NBA. 46 saisons sous le sceau Spurs et… 42 postseasons, take a Dafalgan. La série en cours ? 22 mois d’avril à jouer au basket, tout simplement la plus longue série all-time en NBA. L’objectif est donc clair cette saison : poursuivre cette folle série, et plus si affinités.

47. Pour les spécialistes en géographie le nombre sent bon le foie gras, mais pour les férus de statistiques… 47 représente le plus petit nombre de victoires en régulière obtenu par les Spurs depuis une ère où Zinédine Zidane n’avait encore mis aucun coup de boule. Ni dans la tronche de Materazzi, ni dans la cage de Claudio Taffarel. Une époque qui coïncide également avec le remplacement, sur le banc, de Bob Hill par… Gregg Popovich. Gregg Popovich qui récupère alors un David Robinson au sommet, qui se retrouve à devoir gérer un duo de tours jumelles après l’arrivée en 1997 de Tim Duncan, puis un espèce de magicien gaucher venu de la Pampa, un gosse ambitieux venu de France, un sniper silencieux obtenu via un trade judicieux avec les Pacers… et tout un tas de de poneys qu’il s’évertuera à transformer en chevaux de course. Le plus drôle das tout ça ? Le premier job de Pop à son arrivée aura été de… perdre des matchs, afin de récupérer un espèce de grand machin venu des Iles Vierges, un ancien nageur selon les sources filées au coach. Gregg n’est pas forcément emballé mais finira par l’être après avoir rencontré son poulain quelques mois avant la Draft, et ce soir de juin ce sont donc plus de vingt ans à venir qui basculeront pour faire des Spurs la machine à gagner que l’on connait aujourd’hui. 1999 grâce à une domination effroyable des Twin Towers, 2003 pour appuyer le génie de Tim Duncan et dire adieu à l’Amiral, 2005 dans une orgie offensive face aux Pistons, 2007 pour l’avènement de Tony Parker, 2013 pour les larmes et 2014 pour la conclusion exceptionnelle et parfaite de quinze années de basket total. 2015 ? Chris Paul en feu, Blake Griffin qui s’accroche au filet, faut bien en laisser un peu aux autres. 2016 ? Kevin Durant trop fort. 2017 ? Zaza Pachulia trop dark. 2018 ? Le fantôme de Kawhi trop présent. 2019 ? Ça commence à grincer face aux jeunes. 2020 ? Hum.

Les Spurs peuvent-ils s’enchainer une 23ème de suite ? Un simple coup d’œil en période de previews nous permet d’affirmer que… ça pourrait le faire. Sympa les mecs qui se mouillent. Devant les Spurs, en apparence ?… Sept franchises, quand même. Lakers, Clippers, Rockets, Warriors, Jazz, Nuggets, Blazers, tout ça paraît plus fort on the paper. Derrière ? Les Suns, les Grizzlies, s’il vous plaît un peu de respect. Les Wolves, les Mavs ou le Thunder, à surveiller mais la cote est grande. Ce qui nous laisse… les Spurs, les Pels et les Kings dans une danse potentielle à trois pour une huitième place, une huitième place qui aurait par contre un goût différent selon qu’elle tombe en Californie, dans le Texas ou en Louisiane. Pas tout le monde (personne) qui peut se targuer d’être en Playoffs chaque année depuis Rahan, les Kings sont d’ailleurs plutôt sur l’exacte dynamique inverse, mais c’est en tout cas dans cette main de trois, quatre, voire cinq franchises que les Spurs devraient encore une fois se taper au printemps pour poursuivre leur folle série. Les Spurs sont-ils trop vieux ? Sont-ils éternels ? Dans treize jours le serpent de mer refera surface comme chaque année, les mêmes questions se poseront à nouveau, et en avril les réponses seront peut-être bien… les mêmes, les mêmes que depuis 22 ans. Car on l’a dit en préambule, les San Antonio Spurs ressemblent davantage à une putain de machine qui ne se dérègle pas qu’à une franchise sportive, et c’est peut-être bien ça qui rassure cette année encore les fans de cette organisation si militaire.

Qu’ils soient vieux, jeunes, petits, grands, gros ou maigres, les Spurs sont tou-jours là. Toujours là en avril, que ce soit pour un tour ou plusieurs. Un peu comme un mec qui boit toute l’année et que la cirrhose n’atteint pas, un peu comme un élève planqué au fond de la salle qui ne parle jamais sauf pour changer son 17 en 18. Halte 23 sur la route de la perfection here we go, on verra bien ce que les mecs en feront le cas échéant, mais aujourd’hui la tendance est celle-ci : ça sent la série qui se poursuit au Texas, on sera peut-être déjà mort quand les Spurs regarderont un premier tour de Playoffs à la télé.